Quid de l’accord de paix Arménie-Azerbaïdjan ?


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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A écouter les uns et les autres, les négociations sont censé aller bon train. Du côté arménien, on essaye d’accélérer le processus, du côté azerbaidjanais, on « charge la mule ».

 

L’Arménie, bon enfant, mais surtout en position de faiblesse, veut rapidement tourner la page du contentieux récurrent avec ses deux voisins turcs. Pour ce faire, elle se dit prête à renoncer à bon nombre de ses demandes initiales, voire même de ses droits. Elle est soutenue en cela par les Occidentaux, Etats-Unis et Union européenne en tête, qui ne cessent de la caresser dans le sens du poil ; mais le soutien reste essentiellement verbal, voire financier, sans plus. Dans les rencontres officielles, ils poussent Pachinian à tempérer, voire céder, face à Aliev. Seule la France va plus loin, en lui livrant des armes défensives.

 

En parlant d’armes, la Russie, coprésidente du Groupe de Minsk de l’OSCE, en principe « amie et alliée » de l’Arménie, n’a toujours pas livrée les armes achetées au lendemain de la guerre des 44 jours. Inutile de chercher la cause dans la guerre russo-ukrainienne, mais plutôt dans les relations Poutine-Pachinian et Poutine-Aliev ; dégradée pour la première, plutôt au beau fixe pour la seconde.

 

Le premier ministre arménien, qui passe son temps à faire montre de bonne volonté envers le tandem turco-azéri, quitte à se mettre à dos sa propre population, n’est pas payé en retour de ses reculades. Ses efforts ne portent pas leurs fruits. Et pourtant :

 

-      Il signe l’accord de cessez-le-feu tripartite du 9novembre 2020, qui cède les 3/4 du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan ;

-      - En septembre 2022, l’Azerbaïdjan agresse plusieurs localités arméniennes et occupe plusieurs hauteurs stratégiques. L’Arménie n’oppose qu’une faible résistance ;

-      - En marge du Sommet européen de Prague du 6 octobre 2022, il reconnait l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Dans les 86.600 km², il y a le Haut-Karabakh ;

-      - En marge du Sommet européen de Reykjavik des 16 et 17 mai 2023, il reconnait explicitement que le Haut-Karabakh fait partie intégrante de l’Azerbaïdjan, au motif qu’avant de mettre en avant le droit à l’autodétermination des peuples, il faut d’abord faire partie du pays en question (???) ;

-      - En septembre 2023, le Haut-Karabakh dépose les armes, la République d’Artsakh est dissoute et toute la population est chassée vers l’Arménie ;

-      - En mai 2024, de lui-même, il cède gentiment quatre villages frontaliers à l’Azerbaïdjan, persuadé que Bakou fera un geste analogue.

 

Depuis la guerre des 44 jours, en plus de l’Artsakh, l’Arménie a cédé près de 200 km² de territoire face à la menace brandie par Aliev d’une reprise de la guerre.

 

Qu’a fait la Russie durant cette période ?

 

-      - En septembre 2020, elle laisse l’Azerbaïdjan et ses supplétifs –Turcs, Tchétchènes, Djihadistes et Pakistanais - agresser le Haut-Karabakh pendant 44 jours et y mettre fin que le 9 novembre 2020 en conviant les deux antagonistes à Moscou ;

-      - En 2021, elle laisse Bakou occuper plusieurs dizaines de km² du territoire arménien, sans lever le petit doigt et/ou réagir par OTSC interposé, conformément au non-respect de l’accord de cessez-le feu de novembre 2020 ;

-      - En décembre 2022, elle laisse les « écologistes » azéris bloquer le couloir de Latchine, couloir qui relève de sa compétence, toujours selon l’accord de cessez-le feu de novembre 2020. Ce blocage entraîne de fait le blocus du Haut-Karabagh ;

-      - En mai 2023, elle laisse Bakou installer un point de contrôle à l’entrée du couloir de Latchine, qui laisse passer uniquement le CICR et les convois des soldats de paix russes en charge de la libre circulation dans le couloir de Latchine ;

-      - En septembre 2023, elle laisse l’Azerbaïdjan attaquer ce qui reste du Haut-Karabakh, et exécuter le nettoyage ethnique des 120.000 Arméniens encore présents ;

-      En 2024, elle retire ce qui reste des soldats russes de maintien de la paix du Haut-Karabakh. Elle rappelle également ses gardes-frontières qui assuraient la sécurité de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, laissant les frontaliers arméniens face à la soldatesque azérie.

 

Qui tire les marrons du feu jusqu’à présent ?

 

Il y a en premier les Occidentaux, pour qui la situation d’une paix, même relative, est bon signe pour le commerce, et, elle leur permet de prendre pied au Sud-Caucase, chasse-gardée de la Russie depuis des siècles.

 

Puis vient la Turquie, mentor de son ‘petit frère’ l’Azerbaïdjan, qui conseille et pilote le dictateur Aliev. Elle fait semblant de négocier avec l’Arménie, lui faisant miroiter la levée du blocus et l’ouverture de la frontière Turquie-Arménie, toujours en vigueur depuis 1993. Elle attend de l’Arménie, la suppression de tous les textes officiels de toute référence au génocide de 1915. Et pourquoi pas, faire de même avec le mont Ararat. Son but ultime, avoir la continuité par voie terrestre avec l’Azerbaïdjan et monde turcique de l’Asie centrale, c'est-à-dire ses origines.



Et enfin bien sûr, l’Azerbaïdjan, dont le rêve ultime est la disparition des Arméniens des « terres appartenant à l’Azerbaïdjan », c'est-à-dire toute l’Arménie. C’est ce qui est inculqué dans les livres scolaires depuis la primaire, en plus de la haine anti-arménienne.

 

Et le dénommé Nigol Pachinian reste persuadé qu’une paix réelle peut être conclue.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a envoyé un message de félicitations à l’occasion de la Journée de la Constitution de l’Arménie, le 5 juillet ; extraits :

 

« ()… La constitution est appelée la loi fondamentale parce que dans les pays démocratiques ou démocraties, c’est la seule ou l’une des rares lois qui est généralement adoptée par vote populaire, c’est-à-dire que, dans ce cas, le peuple vote « pour » ou « contre » la loi, le peuple l’accepte ou la rejette.

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Etats-Unis

 


« L’Arménie et l’Azerbaïdjan – il y a une opportunité extraordinaire, un potentiel de réaliser un accord de paix entre les pays qui mettra fin à des décennies de conflit et créera dans la région, je pense, une formidable opportunité de connectivité économique, de croissance économique, de connexion des pays à l’est, à l’ouest, au nord et au sud »,
a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken à la Brookings Institution à Washington le lundi 1er juillet.

 

« L’Azerbaïdjan a un rôle essentiel à jouer à cet égard. Nous avons investi intensément dans notre propre diplomatie pour essayer d’amener l’Azerbaïdjan et l’Arménie à un accord de paix. Nous l’avons fait en étroite collaboration, en coordination avec l’Union européenne, et je pense que c’est quelque chose qui est vraiment à portée de main. 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« L’Azerbaïdjan et l’Arménie peuvent achever le travail sur le texte du traité de paix en quelques mois. Il y a un accord sur les grands principes des principes de Madrid, le plan des médiateurs du Groupe de Minsk de l’OSCE.

 

Il faut les parapher, puis le texte doit être rédigé. Nous pensons que cela peut être une option : se mettre d’accord sur les principes fondamentaux, les parapher, puis travailler sur le texte du traité de paix », a déclaré le président Ilham Aliev en acceptant les lettres de créance du nouvel ambassadeur canadien dans son pays, Kevin Hamilton.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA