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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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« Route Trump pour la paix et la prospérité internationales » (TRIPP) pour l'Arménie et par extension pour toute la région, voire au-delà.
De l'autre côté de la frontière, le Président Aliev fait à peu près de même avec cette différence que la liaison Nakhitchevan-Azerbaïdjan, qui sera longue de 43 km, ne s'appelle pas TRIPP mais « couloir de Zanguézour ». Cela peut paraître anodin pour le nombre d'Occidentaux, mais il n'en est rien pour les Etats turcophones, membres de l'Organisation des Etats turciques (OTS) et en tout premier lieu pour le tandem turco-azéri.
En effet, depuis la première guerre du Karabakh et son blocus de l'Arménie, la Turquie exige qu'une liaison Nakhitchevan-Azerbaïdjan soit établie afin qu'il y ait une continuité entre les peuples turcophones. C'est la suite du panturquisme qui date de l'époque des Jeunes Turcs, dont tout le monde connaît les conséquences pour les Arméniens. Le président Erdoğan, chef du parti islamique AKP, soi-disant modéré, a fait sien cet objectif, sur les conseils avisés de son ex-Premier ministre, Ahmet Davutoğlu.
Pour faire plaisir à son ami Aliev, le 'sultan' a demandé à l'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, Tom Barrack, d'intervenir auprès de l'administration américaine pour faire pression sur le dirigeant arménien pour qu'il accepte enfin la création d'une liaison Nakhitchevan-Azerbaïdjan d'une partie, et d'autre part le forcer à valider l'accord de paix avec l'Azerbaïdjan. On se souvient de la déclaration publique de Tom Barrack : « OK, on va s'en occuper. Donnez-nous les 32 kilomètres de parcours avec un bail de cent ans. Comme ça, vous pourrez tous utiliser le couloir ». Forcer les gens à faire la paix est une marque de la Maison « Trump ».
Connaissant les talents de négociateurs 'hors-pairs' de Pachinian, l'envoyé présidentiel américain Steve Witkoff n'a eu aucun mal à lui faire miroiter des lendemains enchanteurs avec la cession d'un couloir. Il faut espérer que l'Arménie puisse garder sa frontière et ses liens avec l'Iran si les choses tournent mal.
Ainsi, le 8 août, les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov, en présence de leurs dirigeants et du président américain, ont paraphé « l' Accord sur l'établissement de la paix et des relations interétatiques entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », parallèlement à la triple signature du document TRIPP.
Reste que sur les quatre points :
- Renonciation mutuelle aux revendications internationales ;
- Dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE ;
- Modification de la Constitution arménienne ;
- Non-déploiement de représentants tiers à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ;
Exigés par Bakou pour signer le traité de paix, seuls les deux premiers points ont été agréés par Erevan. Pachinian n'a nulle envie de corriger la Constitution pour supprimer la soi-disant référence au Haut-Karabakh. Quant aux Représentants tiers, c'est-à-dire l'EUMA, présente le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan et son exclave, le Nakhitchevan, leur mandat a été prolongé jusqu'en février 2027. Que va décider Ilham Aliev ? Laisser faire ou conditionner sa signature à leur départ ?
De même, le sens que l'on prête à « une connectivité sans entrave » pour parler de la voie TRIPP, semble en contradiction avec les notions « d'intégrité territoriale et de souveraineté ». Pour Erevan, ce n'est pas une location de terres aux États-Unis depuis 99 ans, mais des droits de construction accordés à un consortium arméno-américain. Pour Bakou, c'est une liaison sans contrôle aucun, en clair une liaison extraterritoriale.
N'en déplaise aux aficionados de Nigol Pachinian, qu'ils soient nationaux ou diasporiques, le texte de l'Accord comporte beaucoup de zones d'ombre qu'il devrait que l'Arménie éclaircisse avant de signer. L'Azerbaïdjan se fera un malin plaisir de jouer sur ces flous.
Trump a fait sa part du boulot, son mais maintenant est de recueillir les retombées… financières.
N'oublions pas que l'important pour le tandem Bakou-Ankara, n'est pas tant de faire la paix avec Erevan - dont ils n'ont que faire d'une quelconque menace, que pouvoir transiter sans encombre à travers le Zanguézour – le Syunik arménien.
Ce qui n'empêche pas le tandem de donner le changement à la communauté internationale en laissant passer, par exemple, une livraison de blé kazakh pour l'Arménie par voie ferrée, en passant par l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
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Traduction
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Arménie
S'adressant aux journalistes, le Premier ministre Nigol Pachinian a déclaré :
« Nous travaillons actuellement à la création du contenu du projet TRIPP. Différents éléments sont à l'étude et doivent être rassemblés dans un document unique. Il s'agit d'un processus de travail normal pour tout projet d'envergure.
Les perceptions en Arménie sur la manière dont les projets de construction ou d'infrastructure sont mis en œuvre sont souvent erronées, car beaucoup s'attendent à ce que
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Union européenne
Le 9 octobre, la huitième réunion de la Commission mixte Arménie-UE pour la facilitation des visas s'est tenue à Bruxelles. Elle était coprésidée par Arthur Petrossian, chef du département consulaire du ministère arménien des Affaires étrangères, et Antoine Savary, chef adjoint de l'unité chargée de la politique des visas à la direction générale des migrations et des affaires intérieures de la Commission européenne.
Les coprésidents ont prononcé une allocution d'ouverture, suivie de l'adoption du compte rendu de la précédente réunion du Comité. S'en est ensuivie une discussion sur la mise en œuvre de l'accord entre l'Union européenne et l'Arménie visant à faciliter la délivrance de visas. Une attention particulière a été
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CEI
Le Premier ministre Nigol Pachinian a participé à la réunion ordinaire du Conseil des chefs d'État de la Communauté des États indépendants (CEI) qui s'est tenue à Douchanbé, au Tadjikistan. La réunion, présidée par le président Emomali Rahmon, a débuté par une photo de groupe officiel avant de passer aux séances de travail.
Dans son discours, le Premier ministre a souligné l'établissement de la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan après des années de conflit, soulignant que la Déclaration d'Alma-Ata de 1991 a servi de document
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ONU
Baruyr Hovhannissian , Représentant permanent de l'Arménie auprès de l'ONU, a assisté au débat général de la 1ère Commission lors de la 80ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, a informé la Mission permanente de l'Arménie auprès de l'ONU.
Lors de l'événement, il a souligné que le désarmement mondial et la non-prolifération sont parmi les principales priorités de l'agenda de la politique étrangère de l'Arménie, et qu'un contrôle des armes conventionnelles solides et efficaces, ainsi que des mesures de confiance et de sécurité, sont essentiels pour maintenir la paix aux niveaux international et régional.
L'ambassadeur arménien a également souligné que la percée a réalisé le 8 août à Washington, grâce à la signature de la déclaration entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, a renouvelé la confiance qu'un nouveau chapitre de paix, de stabilité et de coopération régionale s'ouvre dans le Caucase du Sud.
Lors du dialogue interactif avec le Président de la Commission contre la torture, le Président du Sous-comité pour la prévention de la torture et le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la délégation arménienne a réaffirmé l'engagement indéfectible de l'Arménie en faveur de l'interdiction universelle et absolue de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
La délégation a souligné sa profonde préoccupation face au fait que des rapports crédibles faisant état de torture continue d'apparaître dans certains États, souvent dans des cas motivés par des raisons politiques, dans des systèmes de détention fermés et dans le contexte de conflits armés, constituant une violation flagrante du droit international.
Elle a rappelé que la Commission contre la torture, dans ses dernières observations finales, avait exprimé de graves préoccupations concernant la détention continue de 23 Arméniens par l'Azerbaïdjan.
Ces préoccupations demeurent pressantes, car la situation continue de mettre en danger les droits, la sécurité et la dignité des personnes touchées, en particulier en raison du manque d'accès international, notamment de la part du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
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OSCE
La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen , s'est rendue en Azerbaidjan, en Arménie puis en Géorgie du 13 au 15 octobre. Il s'agit de sa première visite dans le Caucase du Sud en tant que présidente en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), informe le gouvernement finlandais.
Au cours de sa visite, elle a rencontré lundi des hauts responsables d'Azerbaïdjan, puis ceux de l'Arménie mardi et a terminé par la Géorgie mercredi, ainsi que des représentants de la société civile et
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Russie
« Moscou est satisfait de l'intensification du dialogue entre Erevan et Ankara, qui a commencé initialement avec la médiation russe, en janvier 2022 à Moscou. Nous soutenons la réconciliation rapide des deux parties et restons prêts à aider nos partenaires arméniens et turcs dans ce processus », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine lors d'une réception à l'occasion du Jour de l'Indépendance de l'Arménie.
« L'offre de la Russie de fournir une plate-forme pour la signature d'un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan reste en vigueur. La Russie attache une importance particulière à la normalisation des relations entre les pays.
Il est clair qu'il reste beaucoup à faire pour mettre en œuvre nos plans. Nous [la Russie] sommes prêtes à fournir à Erevan et à Bakou toute l'assistance nécessaire pour surmonter les divergences restantes, notamment en tenant compte des déclarations trilatérales des dirigeants de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.
La Russie a joué un rôle important et efficace dans le processus de régulation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », a-t-il ajouté.
À son tour, l'ambassadeur d'Arménie en Russie, Gurgen Arsenian, a également souligné la contribution de la diplomatie russe au processus de règlement, le qualificatif d'« exceptionnelle ».
Le 24 septembre 2024, le Premier ministre Nigol Pachinian et le président turc Recep Tayyip Erdoğan se rencontrent à la Maison turque à New York, réaffirmant leur volonté de poursuivre le processus sans conditions préalables et d'insuffler un nouvel élan aux relations bilatérales.
Début septembre, l'envoyé spécial de la Turquie, Serdar Kılıç, s'est rendu en Arménie. Il a été reçu par le vice-président et envoyé spécial de la République, Ruben Rubinian, au poste-frontière de Margara. Lors de leur rencontre de sixième, ils ont abordé des questions clés de normalisation, notamment la mise en œuvre de l'accord sur le passage frontalier conclu le 1er juillet 2022.
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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , de l'OSCE , ainsi que de l'Union européenne







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