Arménie - Azerbaïdjan : Chacun communique à sa manière


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Depuis le 8 août 2025, date de la réconciliation arméno-azérie sous l'égide des États-Unis, chacun des trois dirigeants du Sommet de Washington, a rencontré en avant les bénéfices des accords passés.

 

Pour les États-Unis, c'est un point de plus sur le tableau 'artisan pacificateur' du président Donald Trump. Quand il aura atteint 'X' points, cela lui permettra de postuler pour le prix Nobel de la paix. On note cependant que vouloir imposer la paix au Moyen-Orient n'est pas une mince affaire avec un État qui ne rêve qu'à retrouver ses territoires historiques. Un peu comme l’Azerbaïdjan vis-à-vis de l’Arménie. Toujours est-il que M. Trump ne sait pas très bien situer « l'Albanie », entendez par là l'Arménie, et que la route qui va porter son nom (TRIPP) va permettre surtout d'enrichir une ou plusieurs entreprises américaines tout en rendant service à son alliée et membre de l'OTAN : la Turquie ; instigatrice de l'ouverture de la liaison Azerbaïdjan-Nakhitchevan.

 

Pour l'Arménie, cela va certes lui permettre de se désenclaver, de normaliser et de rétablir les liaisons, fermées depuis 1993, avec ses deux voisins turcs – ottomans et azéris, avec des retombées sur les pays voisins. En attendant, le Premier ministre Nigol Pachinian a une fâcheuse tendance à confondre vitesse et précipitation. Cet empressement a pour conséquence la mise en place d'un minimum de garde-fous au détriment de la sécurité future du pays. Toutefois, faire table rase des événements du passé avec le tandem turco-azéri, reste un pari très risqué.

 

Le grand gagnant des accords du 8 août reste l'Azerbaïdjan. Depuis la fin de l'Union soviétique, il exige une liaison permanente avec son exclave Nakhitchevan. Cette jonction représente deux objectifs fondamentaux de la politique du tandem envers l'Arménie.

Le premier, demandé depuis 1918, est d'avoir la continuité du monde turcophone, qui va des Ottomans de la méditerranée jusqu'aux Ouïghours de la Chine, le rêve depuis Atatürk : le panturquisme. C'est le cœur du projet, représenté par l'Organisation des États turciques – (OTS)(1).

 

Le second, défendu essentiellement par le président Ilham Aliev, c'est de récupérer, à plus ou moins long terme, les territoires soi-disant azerbaïdjanais, que sont le Zanguézour (province arménienne du Syunik) dans un premier temps, puis le reste, c'est-à-dire les ¾ de l'Arménie à horizon lointain. Ce qui reviendrait à vassaliser les Arméniens.

 

La question qui se pose est la suivante : Nigol Pachinian a-t-il bien fait en signant, ou paraphant, les trois documents (2) au Sommet de Washington du 8 août 2025 ?

 

'Oui', sur le principe.

 

Suite à la guerre des 44 jours de 2020 et l'accord de cessez-le-feu de Moscou du 09/11/2020 qui s'est ensuivi, l'une des clauses stipulait (point 9) la création d'une liaison, et non d'un corridor, entre l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan sous l'égide des services de garde-frontières de la FSS de Russie. Non seulement Moscou n'a pas respecté ses engagements, mais a laissé Bakou bloquer puis s'emparer du couloir de Latchine, avant de chasser les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Dans ces conditions, il n'était pas question d'ouvrir une liaison Azerbaïdjan-Nakhitchevan.

 

De nouveau 'Oui', en espérant que la partie azérie respecte ses engagements, à savoir : le respect des principes d'intégrité territoriale, de souveraineté et d'autorité légale de l'Arménie. Se pose alors d'autres questions. Quid de la superficie exacte et reconnue par l'Azerbaïdjan ? Est-ce celle définie dans la déclaration d'Alma-Ata de décembre 1991 ou celle qui sera délimitée par la commission de délimitation des frontières de septembre 2024 ? Quid des 208 km² occupés par l'armée azérie, seront-ils rendus à l'Arménie ? Et bien sûr, qui va se charger d'intervenir s'il ya « dérapage », ou plus, de l'une des fêtes ?

 

Nigol Pachinian reste persuadé que les choses rentreront dans l'ordre suite au travail des diverses commissions et que les 23 prisonniers arméniens détenus par Bakou auront une issue heureuse, alors que plusieurs d'entre eux viennent d'être condamnés à perpétuité. Il est tout aussi optimiste pour la normalisation des relations avec la Turquie, alors qu'Ankara vient de répéter pour la N-ième fois, par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, qu'elle ouvrira sa frontière qu'après la signature effective de l'accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. 

 

Quant au Haut-Karabakh et à ses 110.000 habitants expatriés, Nigol Pachinian a tranché la question il y a deux ans. Soit, ils restent en Arménie et demandent la nationalité arménienne, soit ils émigrent vers l'étranger.

 

Conséquence pour sa personne et fort des retombées attendues du Sommet de Washington, il prépare ardemment sa réélection de juin prochain, pourfendant ses opposants, calomniant le clergé, avec toutes les armes qu'il possède, qu'elles soient légales ou non.

 

 

 

(1) : Six États membres (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turquie et Turkménistan) et deux observateurs (République turque de Chypre du Nord et Hongrie).

 

 

(2) –  Déclaration conjointe signée par le Président de l'Azerbaïdjan, le Premier ministre de l'Arménie et le Président des États-Unis ;

        - Accord de paix Arménie-Azerbaïdjan ;

        - Trois protocoles d'accord signés entre l'Arménie et les États-Unis.

 



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Traduction

 

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Arménie

 

Lors d'un point de presse, le Premier ministre Nigol Pachinian a fait référence aux propositions récentes du président azerbaïdjanais Ilham Aliev concernant les cartes de l'époque tsariste et l'utilisation de noms azerbaïdjanais pour les localités arméniennes, qualifiant ces discussions de « dénuées de sens » dans le contexte des accords actuels entre les deux pays.

 

Répondant à la question d'un journaliste lors d'un point de presse, Pachinian a déclaré que les arguments relatifs aux cartes historiques n'avaient aucune pertinence concernant les frontières actuelles ou

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Europe

 

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a accordé un délai supplémentaire à l'Azerbaïdjan pour soumettre des informations détaillées sur les prisonniers arméniens détenus à Bakou, selon le Bureau du représentant arménien pour les affaires juridiques internationales.

 

L'Azerbaïdjan avait initialement reçu pour instruction de fournir des informations complètes sur 23 arméniens détenus, notamment sur leur état de santé physique et mental, avant le 4 novembre. Cependant, il n'a pas 

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Russie

 

« Un nouveau chapitre de la coopération dans le Caucase du Sud s'est ouvert avec la mise en service d'une liaison ferroviaire directe entre la Russie et l'Arménie via les territoires de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie – la première liaison de ce type depuis l'indépendance de l'Arménie. Cela représente une contribution réelle et concrète à l'instauration de la paix dans le Caucase du Sud », a déclaré aux journalistes le vice-Premier ministre russe Aleksei

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Géorgie

 


Une réunion en tête-à-tête entre Ararat Mirzoyan et son homologue géorgien Maka Bochorishvili en lieu et place de Tbilissi.

 

L'ordre du jour comprenait à la fois le développement des partenariats bilatéraux et les questions régionales.

 

Ararat Mirzoyan et Maka Bochorishvil ont donné 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

En septembre 2023, après neuf mois de blocus et le nettoyage ethnique de la population arménienne d'Artsakh, l'Azerbaïdjan a capturé plusieurs anciens dirigeants d'Artsakh. Nombre d'entre eux sont accusés de délit et risquent la prison à vie. Le procès-spectacle de Bakou a débuté le 17 janvier 2025.

 

Le parquet de Bakou a requis la prison à vie contre plusieurs anciens dirigeants politiques et militaires de l'Artsakh (Haut-Karabakh), dont l'ancien président Arayik Haroutiounian, l'ancien commandant de l'armée de défense Levon Mnatsakanian, l'ancien 

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Avis d'expert

 

Luis Moreno Ocampo, expert reconnu en droit pénal international, a publié une déclaration exhortant les Arméniens du monde entier à se mobiliser pour la libération des otages arméniens détenus à Bakou. Plus de 45 Arméniens dans le monde peuvent être éligibles pour soumettre des candidatures. Il a affirmé que le moment est venu d'agir pour obtenir leur libération.

 

« C'est votre moment, Arméniens de la diaspora. Le président Ilham Aliev souhaite réellement soutenir la candidature potentielle du président américain Donald Trump au prix Nobel de la paix 2026, il doit commencer par libérer tous les arméniens détenus. »

 

Ocampo a énuméré trois étapes qu'Aliev doit suivre :

 

-       Libérez tous les otages arméniens détenus à Bakou ;

-       Signer un accord de paix avec l'Arménie et retirer les troupes ;

-       Accepter la protection internationale des droits du peuple du Haut-Karabakh.

Il a appelé à une action coordonnée sous les hashtags : #PrixNobelDeLaPaix, #LibérezLesHostagesArméniens et #RespectezLesDroitsDuNagornoKarabakh.

  

 

 

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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et de APA 

 

 

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