Azerbaïdjan : Objectif annoncé, tout le Zanguézour


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Depuis qu'il a rencontré le président Donald Trump en août dernier, le premier ministre Nigol Pachinian ne s'est plus envoyé. L'homme le plus puissant du monde, lui a promis, lui, modeste dirigeant d'un modeste pays, 'monts et merveilles' en plus d'obliger le président Ilham Aliev à s'engager à signer un accord de paix sans pré-conditions ; « en principe » l'année prochaine.

 

Parallèlement, tout est fait pour que la jonction Azerbaïdjan-Nakhitchevan, appelée route Trump (TRIPP), soit réalisée le plus rapidement possible ; au mieux dans trois ans pour la mise en service de la première tranche.

 

Dans ce contexte euphorique, des gestes de bonne volonté commencent à voir le jour de part et d'autre, comme l'autorisation de transit de marchandises pour l'Arménie à travers l'Azerbaïdjan, et, vis et versa, à travers l'Arménie. En attendant, le blocus de l'Arménie mis en place par le tandem turco-azéri est toujours en vigueur, pas question d'ouvrir les frontières. Leur ouverture est prévue après la signature du traité, aussi bien côté azéri que côté turc. Si Pachinian est pressé, ce n'est ni le cas d'Aliev, ni celui d'Erdoğan.

 

On note que la Turquie calque sa démarche sur celle de l'Azerbaïdjan, c'est Bakou qui donne le « tempo ». Cela n'empêche pas les rencontres entre les négociateurs, Serdar Kılıç pour la Turquie - Ruben Rubinian pour l'Arménie, de se poursuivre. On en est à la sixième depuis juillet 2022. Rencontres qui ne débouchent sur rien de concret, si ce n'est prévoir ce qui se fera une fois la frontière ouverte. Pour l'Arménie « réelle » les événements de 1915 sont de l'histoire ancienne, pour ne pas dire un sujet tabou.

 

Pour le tandem, il est important de bien se faire voir par la communauté internationale, occidentale en premier lieu, car ce sont de grands pourvoyeurs de fond envers les deux ennemis d'hier. Gestes « très désintéressés » comme il se doit.

 

D'ici à la signature du traité, il est fort probable que nous verrons encore d’autres gestes de la part de l’Azerbaïdjan, par exemple concernant les 23 prisonniers arméniens enfermés à Bakou, ou les sentences prononcées dans la parodie de procès des 15+1 dirigeants du Haut-Karabakh. Ces 39 personnes sont en fait des moyens de pression dans les mains de Bakou, « Tout indique qu’il s’agit d’un processus politique. Même les décisions rendues par les tribunaux sont, elles aussi, de nature politique. Les tribunaux ne sont que des instruments. Le but n’est pas la justice, mais la transformation des tribunaux en un mécanisme politique », comme l’indique la juriste internationale Siranouche Sahakian.

 

Je cite l’Azerbaïdjan, car l’Arménie « réelle » n’a rien à donner pour accélérer le processus, si ce n’est les 208 km² occupés par l’Azerbaïdjan ou l’extraterritorialité de la TRIPP. Nigol Pachinian ne cesse de faire des gestes de bonne volonté envers le tandem turco-azéri, que réserve-t-il encore à ses compatriotes d’ici la signature du traité ?

 

En attendant, le vernis azerbaïdjanais se craquèle par endroit. Comme je l’ai souvent indiqué : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Les derniers propos d’Ilham Aliev (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan) devant les étudiants de l'Académie nationale des sciences d'Azerbaïdjan, est on ne peut plus explicite, les ¾ de l’Arménie sont des territoires azerbaïdjanais. A bon entendeur, salut.

 

C’est vrai, qu’il n’est pas donné à tout le monde de se trouver dans le bureau ovale du président américain. Suite à la cérémonie de signature du 8 aout dernier devant les caméras du monde entier, le dirigeant arménien s’est senti pousser des ailes, et comme tout politicien qui se respecte, il compte bien capitaliser ses actions pour briguer un nouveau mandat aux élections parlementaires de juin prochain.

 

Ainsi, la bonne volonté affichée par Pachinian ne se limite pas uniquement envers ses deux voisins, mais également envers la population arménienne. Comme dit la publicité d’une célèbre marque de Yaourts : « ce qu’il fait à l’intérieur se voit à l’extérieur ».

 

Ainsi, il ne cesse de faire valoir des lendemains enchanteurs aux yeux des indécis, et en profite pour tacler les opposants de tout poil. Qu’ils soient Arméniens ou pas, nationaux ou diasporiques. Il a à ses ordres les appareils répressif et judiciaire. Il en veut aux militaires, responsables selon lui de la défaite de 2020, alors qu’il est le chef des armées. On se souvient que durant la guerre de 44 jours, il avait envoyé sa femme à une réunion de l’état-major parce qu’il était occupé à autre chose !

 

En septembre 2023, un nouveau malheur frappe les Arméniens du Karabakh. Suite au laisser-faire de la Russie face aux comportements agressifs de Bakou - contrevenant ainsi au mandat qui lui avait été confié lors de l'accord tripartite de cessez-le-feu du 09/11/2020, les Karabakhis sont finalement chassés de leur terre par la soldatesque azérie. Nettoyage ethnique qui permet à Aliev de saccager les monuments arméniens, religieux ou non. Rappelons-nous l'annihilation du cimetière de Djoulfa en 2006.

 

Si au début Nigol Pachinian s'est montré conciliant et charitable envers les réfugiés, comme nombre de pays occidental, dès le printemps 2025 son comportement a changé du tout au tout envers ces compatriotes expatriés, en vue de rentrer dans les bonnes grâces du dictateur azéri afin d'aboutir à un traité de paix. Le terme Karabakh est d'ailleurs banni du vocabulaire gouvernemental.

 

Nouveauté depuis quelques mois, après les militaires et les magistrats, Nigol s'est trouvé une nouvelle « tête de Turc », si l'on peut dire : l'Église apostolique arménienne - Une institution vieille de 17 siècles. Il compte mettre au pas les hauts dignitaires ecclésiastiques, quitte à emprisonner certains d'entre eux et/ou leurs proches, et de participer avec tout son gouvernement aux messes d'un prêtre excommunié et défroqué. Il faut ce qu'il faut pour préparer sa réélection.

 

Comme disait un de mes camarades : « Quelle différence y a-t-il entre un train et Nigol Pachinian ? Quand le train déraille, il s'arrête. »

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de  Radiolour , de  PanArmenian , de  News.am ,  de  APA ainsi que de  l'Union européenne


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Arménie

 

Dans le cadre de la préparation du budget 2026, le Premier ministre Nigol Pachinian a fait un certain nombre d'annonces devant l'Assemblée nationale. Ainsi :

 

« L'Arménie est prête, avec effet immédiat, à faciliter le transit routier de marchandises de la Turquie vers l'Azerbaïdjan et vice-versa, en suivant le tracé Margara–Yeghegnadzor–Sissian–Goris.

 

Cette fait volonté suite à la récente annonce de l'Azerbaïdjan de lever les restrictions de transit vers l'Arménie, qu'il a qualifié de « développement historique » marquant la première étape de la rupture de l'isolement régional de l'Arménie.

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Europe

 


France



Union européenne


Conseil de l'Europe



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États-Unis

 

« Les États-Unis restent déterminés à mettre en œuvre les déclarations conjointes et les protocoles d'accord historiques signés à Washington le 8 août, et faciliteront la création des premiers groupes de travail avec les gouvernements arméniens et azerbaïdjanais d'ici à la fin de l'année », a déclaré le département d'État.

 

« Nous évaluons favorablement les récents développements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, notant les progrès réalisés dans les pourparlers de délimitation des frontières, le déminage et le soutien aux infrastructures du projet TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity).

 

Nous saluons également la décision de l'Azerbaïdjan d'autoriser le transit de marchandises à travers son territoire vers l'Arménie, et la récente rencontre entre des représentants de la société civile des deux pays à Erevan.

 

Sous l'égide des États-Unis, ces initiatives – combinées aux efforts bilatéraux en cours – doivent attirer les investissements privés et inaugurer une nouvelle ère de prospérité pour l'Arménie, l'Azerbaïdjan et l'ensemble de la région », ajoute le communiqué.

 

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Russie

 

« La partie azerbaïdjanaise a confirmé que ses voies ferrées pouvaient être utilisées pour le transit de marchandises russes vers l'Arménie. Des progrès notables ont été réalisés dans ce sens.

 

Les Chemins de fer russes travaillent désormais avec des partenaires régionaux pour coordonner les aspects logistiques et organisationnels », a déclaré le vice-Premier ministre russe Alexeï Overchuk.

 

Il a ajouté que le ministère de l'Agriculture a également reçu des instructions pour s'adapter à ce nouvel itinéraire.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

Le président, Ilham Aliev s'exprimant lors d'une session de l'Académie nationale des sciences d'Azerbaïdjan, a déclaré :

 

« Les Azerbaïdjanais n'ont jamais embrassé le séparatisme et que, par conséquent, le retour des Azerbaïdjanais sur leurs terres historiques, c'est-à-dire l'Arménie actuelle, ne doit pas effrayer le peuple arménien.

 

Comme je l'ai déjà dit, nous devons y retourner non pas avec des chars, mais avec des voitures. Ce processus doit 

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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am ,  de APA ,  ainsi que de l'Union européenne

 

 

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