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Traduction
Gérard Merdjanian - commentaires
Comme
je l’indiquais dans mon précédent commentaire,
autant l’UE est démunie face à la résolution du conflit du Karabakh, autant
elle peut apporter beaucoup à l’Arménie tant sur le plan intérieur qu’extérieur.
En
politique intérieure elle agit depuis des années à travers ses programmes par
la Politique Européenne de Voisinage mise en œuvre depuis 2004, s’appuyant sur
des Plans d’Actions (2006) et des Accords de
partenariat et de coopération avec une quinzaine de pays (1), complétée en 2009
par le Partenariat Oriental avec six pays (2). En plus de subventionner des
actions ciblées, l’UE apporte aide, assistance et conseil sur nombres de sujets
touchant aux valeurs européennes de démocratie, de liberté collective ou
individuelle, de droits de l’homme. Et il reste encore beaucoup à faire, hélas.
En
politique extérieure, si elle ne peut pas concurrencer directement l’influence
des Etats-Unis dans la région ou pire celle de la Russie sur le Sud-Caucase,
elle peut par ses prises de positions influer sur la politique de certains
Etats.
Ainsi,
sur les deux processus qui concentrent une grande partie de l’attention la
diplomatie arménienne, à savoir les négociations de paix avec l’Azerbaïdjan et
la normalisation des relations avec la Turquie, plutôt que valider
automatiquement les prises de positions des uns et des autres en avançant des
banalités du style "mieux vaut la paix que la guerre" ou "regardons
l’avenir plutôt que s’appesantir sur le passé", les représentants des
peuples que sont les eurodéputés peuvent dans le cadre du Parlement Européen
mettre le doigt là où cela fait mal et tancer clairement certains Etats.
Comportement que les technocrates de Bruxelles, Commissaires en tête, n’ont
jamais fait et ne feront jamais, habitués qu’ils sont à caresser tout le monde
dans le sens du poil, mauvais élèves compris. La méthode Coué ne s’applique
forcement au niveau des Etats.
Parler
du négationnisme d’Etat, érigé en dogme en Turquie, ou de l’intangibilité des
frontières, érigé en dogme en Azerbaïdjan, indisposerait sûrement certains. A
vouloir satisfaire tout le monde, l’UE a fini par perdre sa crédibilité dans ce
domaine. Dommage.
***
*
Le
président Serge Sarkissian a reçu Catherine Ashton, le Haut Représentant de
l'UE chargé des Affaires étrangères et de la politique de sécurité, qui est
arrivé en Arménie dans le cadre d'une visite régionale.
Le
Président a indiqué que l'Arménie attachait une grande importance à
l'approfondissement renforcé et cohérent des relations avec l'Union européenne.
Il s’est dit satisfait du récent dialogue avec les collègues de l'UE, et qui
est devenu plus dynamique dans un cadre bilatéral aussi bien que multilatéral.
La
réunion avec Mme Ashton, qui s'est tenue à Varsovie en marge du deuxième Sommet
du Partenariat oriental, a fourni une bonne occasion d'échanger leurs vues sur
les mesures à venir et de déterminer des domaines de coopération. Notant que le
développement des relations Arménie-UE est un processus de coopération en expansion
fondé sur des valeurs communes, le Président a déclaré : "Notre objectif
est précis et nous l'avons déclaré à maintes reprises que nous voyons l'avenir
de l'Arménie comme un pays prospère construit selon les normes européennes, et
nous suivons ce chemin avec constance."
Catherine
Ashton a constaté les progrès réalisés dans les relations bilatérales
UE-Arménie. Elle a souligné l'importance de renforcer ces relations et a salué
les travaux visant à l'approfondissement de la coopération bilatérale. "J'apprécie
et remercie tous ceux dont l'enthousiasme a fait que le progrès a été possible."
La
discussion a également porté sur les réformes menées en Arménie, avec une
évaluation comme partie de la coopération avec l'Union européenne, ainsi que
sur les questions régionales.
(…)
Le
ministre arménien des Affaires étrangères Edouard Nalbandian a rencontré à son
tour le Haut Représentant. L’euro-intégration est l'une des grandes
orientations de la politique étrangère arménienne a déclaré le ministre et il a
assuré que la visite de Mme Ashton va générer un nouveau stimulus pour les
relations Arménie-UE. "Nos sociétés ont les mêmes valeurs, c'est pourquoi
nous nous efforçons de mener les réformes suivant les normes européennes."
Catherine
Ashton l’a remercié et a indiqué que les relations avec l'Arménie se déroulent normalement et que l’UE continuera d’apporter son
soutien pour les réformes et les évolutions.
Sur
la demande de son hôte, le ministre a présenté les derniers développements du
processus de règlement du conflit du Karabakh. Mme Ashton a indiqué que l'UE
était prête à aider le groupe de Minsk de l'OSCE.
(…)
Au
sortir de la réunion, une conférence de presse conjointe a eu lieu.
"Ce
ne sera pas ma dernière visite. Je suis heureuse des progrès réalisés dans les
relations bilatérales. Je pense que nous avons réellement enregistré un grand
progrès dans le renforcement de ces relations ", a-t-elle indiqué lors de
la conférence.
"Dès le début il
était prévu que le processus traite de la
facilitation du régime des visas et du libre-échange, mais il existe de nombreuses questions de nature technique. Depuis
les deux dernières années les Hauts fonctionnaires de l'UE affirment qu'ils vont bientôt les lancer. Il ne s'agit pas de pro-action. Il faut juste s’assurer que
toutes les conditions préalables sont remplies et tout faire d'une manière appropriée. Je suis convaincue qu’on y verra plus clair
dans un proche avenir," a-t-elle souligné.
Le
ministre a déclaré de son côté, qu’à de nombreuses occasions il avait rencontré
Mme Ashton dans les capitales européennes et qu’il était très heureux de l'accueillir
pour sa première venue à Erevan. "Nous sommes heureux que les relations
entre l'Arménie et l'UE se développent de façon dynamique. Ces relations sont
basées sur un même système de valeurs," a-t-il souligné.
Dans
une semaine, le conseil de coopération UE-Arménie aura lieu à Bruxelles où l’on
discutera des étapes vers un renforcement des relations Arménie-UE. Pour le
ministre, ces relations se développent vraiment activement.
(…)
Le Premier
ministre arménien, Tigrane Sarkissian, a également accueilli le Haut
Représentant. "Les relations entre l'Arménie et l'UE sont d’un excellent niveau
maintenant. Ceci est le résultat des réformes qui ont lieu en Arménie." Il
a souligné les priorités du gouvernement et du travail accompli par celui-ci,
visant à établir une société civile et à introduire les valeurs européennes.
Mme
Ashton a confirmé l’excellence des relations bilatérales, et a noté que toutes
les conditions préalables étaient réunies pour renforcer encore plus ces
relations. "Nous sommes prêts à aider l'Arménie à progresser économiquement.
Nous sommes prêts à la soutenir dans sa croissance économique. La signature sur
un accord de libre-échange complet et approfondi va faciliter ce processus, et
les négociations sur l'accord vont entrer dans une nouvelle phase prochainement."
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*
Brève Azerbaïdjan *
"Plus
de 10 Etats membres du Group de Minsk de l'OSCE cherchent à avoir une
participation active dans le règlement du conflit du Karabakh," a déclaré la
vice-présidente du Parlement azerbaïdjanais, Bakhar Mouradova, soulignant que
Bakou soutenait cette démarche.
De
toute évidence, l'implication de pays n’ayant aucune expérience antérieure dans
le règlement du conflit, par opposition au trois pays coprésidents - Etats-Unis, Russie, et France -, va compliquer
le processus, et ne pourra que prolonger les négociations de paix.
L'Azerbaïdjan,
qui ne s'arrête jamais d’acheter des armes en espérant toujours reprendre la
guerre, sera la seule à profiter de la situation.
Toutefois,
Bakou continue son double langage avec la déclaration de Mme Mouradova qui va à
l'encontre de sa précédente intervention. En réponse à l’exhortation de retirer
à la France sa coprésidence, elle avait indiqué : "tout changement de
format de la coprésidence va retarder le règlement. L'UE ou d'autres
organisations internationales, susceptibles d’intervenir sur le processus de
négociation, sont susceptibles de le faire sans avoir à remplacer la France.
Son remplacement n'est pas indispensable. Sur la période écoulée, le trois pays
coprésidents ont acquis l'expérience nécessaire. Le remplacement d'un coprésident
avec un pays ignorant de la situation, va compliquer la situation."
La
Vice-présidente semble indécise sur le fait de savoir si son pays a besoin qu'une
douzaine de pays s’implique dans le règlement du conflit ou s’il est préoccupé
par le remplacement d'un seul coprésident. Bref, l'Azerbaïdjan continue de
sauter de la poêle à frire dans le feu, en essayant de se présenter comme
partisan d'un règlement rapide du conflit, tandis qu’il travaille secrètement à
faire durer les négociations.
"L'implication
d’autres pays et de structures dans le règlement du conflit va déclencher
d'autres agitations diplomatiques", a déclaré le politologue et directeur général
adjoint de l’Institut d’Etudes Stratégiques, Andreï Areshev. Ajoutant qu’une
commotion de cette échelle va prendre un certain temps à se dissiper.
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Brève Karabakh *
"Aucune
réunion de représentants des communautés arménienne et azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh
n’est prévue le 28 Novembre à Berlin,"
a déclaré le chef du Département central d'information de la Présidence de la
République, David Babayan.
"Avec
son style qui lui est propre, l'Azerbaïdjan essaie d'utiliser cette conférence
pour des spéculations politiques. Nous ne connaissons pas de communautés
arménienne et azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh. Il y a seulement la population
du Haut-Karabakh," a-t-il souligné, et d’ajouter que les récentes réunions
du président de la RHK, Bako Sahakian, avec des fonctionnaires européens rendent
nerveuses les autorités azerbaïdjanaises.
En
fait, la conférence du 28 Novembre va porter sur le Sud-Caucase avec la
participation d'experts d'Arménie, d'Azerbaïdjan, du Haut-Karabakh et de
différents pays européens dont l’Allemagne.
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Brève OSCE *
"La situation à la ligne de contact arméno-azerbaïdjanais n'est pas très bonne, mais elle est stable. Toutefois, je ne suis pas satisfait de cette
situation, car il ya encore des pertes humaines", a déclaré le représentant
personnel du Président de
l'OSCE en exercice, Andrzej Kasprzyk, au sortir de la mission d’observation, effectuée hier vers
Talish, côté azéri.
Il a exprimé l'espoir qu'il sera possible de surmonter les dangers probables envers la population, vivant paisiblement à proximité de la ligne de contact, et de promouvoir l'amélioration du régime du cessez le feu.
Il a exprimé l'espoir qu'il sera possible de surmonter les dangers probables envers la population, vivant paisiblement à proximité de la ligne de contact, et de promouvoir l'amélioration du régime du cessez le feu.
(…)
"En tant que coprésident, la France ne sera pas remplacée au sein du
Groupe de Minsk de l'OSCE par tout
autre pays. Je regrette que le coprésident Bernard
Fassier ne soit plus en mesure de poursuivre
le travail pour cause de retraite. Il avait un grand
impact dans toute la région. Une autre personne assumera les
responsabilités de la coprésidence.
Malheureusement, même la coprésidence française ne peut pas seule assurer de bons
résultats," a déclaré le professeur de sciences
politiques à l'Institut d'Etudes
Politiques de Paris, Alfred
Grosser.
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(1) :
La PEV s’applique aux voisins immédiats, terrestres ou maritimes, de l'Union –
Algérie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Egypte, Géorgie, Israël, Jordanie,
Liban, Libye, Moldavie, Maroc, Territoire palestinien occupé, Syrie, Tunisie et
Ukraine. Bien que la Russie soit également un voisin de l'UE, les relations
sont fondées sur un ‘partenariat stratégique’ qui englobe quatre "espaces
communs".
(2) :
Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine et Biélorussie
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Extraits
de Radiolour, de PanArmenian.net, de Armenpress et de Panorama.am