mercredi 29 mars 2023

Ilham Aliev fait appel à sa méconnaissance historique

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le président dictateur Ilham Heydar öglu Aliev, ardent promoteur de la paix aux yeux des Occidentaux, a puisé un adage par le petit bout de la lorgnette, dans sa « vaste » méconnaissance de l’Histoire de la région. Adage qui colle parfaitement à sa personne et dessert ses ambitions :

« Si vis pacem, para bellum» (Si tu veux la paix, prépare la guerre) 

 

Il suffit pour cela d’écouter ses propos « affables », de se rappeler le comportement « humaniste » de ses soldats pendant la guerre de 44 jours et de voir les gestes « d’apaisement » qu’il prodigue depuis plusieurs années envers l’Arménie et la population du Haut-Karabakh :

-      -  En septembre 2020, l’attaque brutale et sanglante du Haut-Karabakh, soutenue militairement par la Turquie, faisant des milliers de morts et de blessés ;

-      -  Le 12 mai 2021, les soldats azerbaïdjanais franchissent la frontière arménienne et occupent 41 km² dans le Syunik et le Gegharkunik ;

-      - Le 16 novembre de la même année, ils réitèrent l’opération. À ce jour, près de 145 km² du territoire arménien sont occupés par Bakou ;

-      -  Début décembre 2022, des exercices militaires conjoints turco-azerbaïdjanais ont eu lieu. Les manœuvres ont impliqué l’artillerie, l’aviation et le génie, en construisant des ponts flottants pour ouvrir un passage au-dessus des rivières, en débarquant des parachutistes dans les profondeurs de l’ennemi, non cité, cela va de soi ;

-      -  Bakou continue d’acheter pour des milliards de dollars d’armements sophistiqués israéliens (guerre électronique, défense anti-aérienne, drones, missiles balistiques, etc.) et en échange fournit Israël en pétrole. Et pour améliorer encore les relations, les services secrets israéliens, particulièrement le Mossad, bénéficient en Azerbaïdjan de points d’observation privilégiés sur leur ennemi héréditaire, l’Iran ;

- - Les États-Unis, grands protecteurs d’Israël, ferment les yeux sur ces comportements politico-mercantiles, et laissent Bakou se défouler sur les habitants du Haut-Karabakh, voire accessoirement sur l’Arménie, qui malheureusement est un allié de Moscou et grand copain de l’Iran. Parallèlement, Washington apporte un grand soutien… moral à Erevan, accompagné d’une neutralité bienveillante envers Bakou, en maintenant une assistance militaire conformément à la section 907. Il ne faut pas fâcher un pays qui a une frontière de 611 km avec la bête noire des Américains dans le Moyen-Orient – La Turquie n’en a que 500. Donc pas question d’une quelconque sanction contre Bakou ;

-      -  Idem pour l’Union européenne qui vient de signer des accords gaziers avec Ilham Aliev. Ce qui n’a pas empêché le Parlement européen d’adopter une sévère résolution sur les agissements de l’Azerbaïdjan envers sa voisine l’Arménie et le harcèlement permanent des Karabakhis et demande des actes. L’exécutif européen, lui, n’envisage aucune sanction ;

-     -  Malgré les demandes de plusieurs chancelleries et d’Organismes internationaux, le potentat maintient le blocage du couloir de Latchine depuis le 12 décembre, ne laissant passer que deux types de convois. Les convois des casques bleus russes qui protègent tant bien que mal le Haut-Karabakh et ceux du Comité international de la Croix rouge qui transportent les cas graves de maladies vers l’Arménie. Mais pas question de laisser passer les véhicules arméniens, malgré les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de Justice (CIJ) ;

-      - Tout comme les États-Unis et l’Union européenne, la Russie se limite à quelques remontrances verbales contre les « dérapages »  meurtriers de Bakou. Motif : Ilham Aliev aide Poutine à écouler son gaz vers l’Europe en contournant les sanctions à l’encontre de Moscou. Cela est d’ailleurs prévu dans les non-dits de l’accord entre la Russie et la Turquie ;

-    - Quant au troisième coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, la France, ses communiqués accusateurs ne pèsent pas lourd quand les trois grands font la sourde oreille. L’envoi de sa ministre des Affaires étrangères dans la région ne changera absolument rien au comportement de l’Azerbaïdjan.

 

Ilham Heydar öglu Aliev n’a que faire des demandes de l’étranger. Il reste persuadé que pour se faire respecter, il faut être craint de l’autre. Il maintiendra la pression sur les Arméniens, sauf si le camarade Poutine siffle la fin de la récréation, comme en novembre 2020. Mais c’est mal parti.

 

 

 

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Traduction

 

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Arménie-Artsakh

 


« Des mécanismes internationaux fiables sont nécessaires pour la mise en œuvre à la fois de l'éventuel accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et des accords conclus lors du dialogue Stepanakert-Bakou. Les violations des accords conclus au niveau international par l'Azerbaïdjan qui restent impunies l'encouragent à recourir à de nouvelles provocations. L'une d’elles, odieuse, a été l’assassinat délibéré d’un militaire arménien d’Artsakh », a déclaré le Premier ministre arménien Nigol Pachinian lors de

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ONU

 


« À moins que la situation en Artsakh ne soit correctement et adéquatement traitée, elle peut s'aggraver en une atrocité de masse à grande échelle. Tous les signes avant-coureurs sont en place. La détérioration de la situation des droits de l'homme au Haut-Karabakh en ce qui concerne la perturbation du corridor de Latchine a été enregistrée par un certain nombre d'organismes de surveillance internationaux réputés, tels que Human Rights Watch, Amnesty International et Freedom House, » a déclaré l'Ambassadeur Antranik Hovhannissian, Représentant permanent de l'Arménie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, lors du 

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Conseil de l’Europe

 


La Commission des Affaires juridiques et des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a exprimé aujourd'hui sa grande inquiétude face à la crise humanitaire qui se déroule au Haut-Karabakh.

 

« La commission des Affaires juridiques et des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe est vivement préoccupée par la crise humanitaire qui se déroule en raison de l'obstruction continue du corridor de Latchine. Ce couloir est la bouée de sauvetage entre les habitants du Haut-Karabakh et l'Arménie, et la Commission soutient pleinement la déclaration publique faite par les corapporteurs de l'Assemblée parlementaire pour le suivi de l'Arménie le 24 février 2023, appelant à une "action immédiate" et "la cessation immédiate de l'obstruction illégale et illégitime du corridor Latchine.

 

La Commission appelle également les autorités azerbaïdjanaises à mettre en œuvre sans délai les mesures qui leur ont été adressées par la Cour internationale de justice (CIJ) du 22 février 2023 et par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) du 21 décembre 2022, dont les décisions obligent l'Azerbaïdjan en vertu de la déclaration trilatérale, signée le 9 novembre 2020, pour « garantir la sécurité des personnes, des véhicules et des marchandises circulant le long du corridor de Latchine dans les deux sens » (article 6 de la déclaration trilatérale).

 

Des déclarations ont été adressées aux autorités azerbaïdjanaises sur le même sujet, notamment :

-      - la déclaration conjointe des quatre corapporteurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe pour le suivi de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 16 décembre 2022, qui stipule « Nous appelons toutes les parties à la déclaration trilatérale des 9 et 10 novembre 2020 à prendre immédiatement les mesures nécessaires » ; et

-    - la résolution du Parlement européen du 19 janvier 2023 sur les conséquences humanitaires du blocus au Haut-Karabakh. »

 

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États-Unis

 


« La diplomatie est le seul chemin vers la paix dans le Caucase du Sud, » a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken après s'être entretenu avec le Premier ministre arménien Nigol Pachinian le lundi 20 mars.

 

Selon une brève déclaration qu'il a partagée sur les réseaux sociaux, Blinken a offert une assistance continue des États-Unis pour 

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Russie

 


À Moscou, le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a déclaré à son homologue russe Sergueï Lavrov le lundi 20 mars :

 

« La situation dans la région devenait de plus en plus tendue au milieu de la rhétorique agressive et des provocations militaires de l'Azerbaïdjan non seulement contre le Haut-Karabakh, mais aussi contre le territoire souverain de l'Arménie. 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Les 16 et 17 mars 2023, lors de la 49e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Nouakchott (Mauritanie), cinq résolutions ont été adoptées.

  1 - Élimination des conséquences de l'agression de la République d'Arménie contre l'Azerbaïdjan ;

- 2 - Appui aux activités de développement économique et social dans les zones libérées de l'occupation de l'Azerbaïdjan ;

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA, et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

 

 

lundi 20 mars 2023

Relations UE-Arménie-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Après une analyse complète des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan après la guerre des 44 jours de l’automne 2020 et les agressions subies par les Arméniens du Haut-Karabakh, le Parlement européen vient de sortir deux nouvelles résolutions, une sur les
relations UE-Arménie du 14 mars 2023 et l’autre sur les relations UE-Azerbaïdjan du 15 mars 2023. Elles font suite au rapport sur les Conséquences humanitaires du blocus dans le Haut-Karabakh du 19 janvier 2023.

 

Avec le texte du mois de janvier, le Parlement demandait à son exécutif (point 10) : « Invite l’Union à s’impliquer activement et à veiller à ce que les habitants du Haut-Karabakh ne soient plus les otages de l’activisme de Bakou, du rôle destructeur de la Russie et de l’inactivité du groupe de Minsk. »

 

On ne peut dire que le chef de la Commission ad hoc de l’UE, en l’occurrence son haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josef Borrell, se soit beaucoup impliqué à la libération des Karabakhis. Au contraire, il a déclaré : « Les sanctions ne sont qu'un des outils de l'UE pour promouvoir les objectifs de la politique étrangère et de sécurité commune, elles ne sont pas envisagées dans le cas présent. » Et Ilham Heydar öglu, de boire du petit lait.

 

Malheureusement, Mme sofa – alias Ursula von der Leyen, et Mr placard – alias Josef Borrell, n’ont toujours pas compris qu’avec un potentat qui n’a qu’une idée en tête, les discussions ne mènent à rien. Il n’a que faire des bla-bla diplomatiques et/ou génériques, basés sur des valeurs démocratiques. Il ne réagit qu’à la force ou aux sanctions.

 

Une nouvelle preuve de ce que j’avance, c’est l’ordonnance contraignante de la Cour internationale de justice (CIJ) du 22 février dernier, laquelle oblige Bakou à mettre en œuvre les mesures conservatoires. Qu’a fait Ilham Aliev ? Rien. Au contraire, il s’en est pris, comme à sa sale habitude, aux Karabakhis, en tuant trois policiers et en blessant un autre. Comme cela ne suffisait pas, se trouvant en Turquie, il a lancé une série d’anathèmes contre l’Arménie. (À lire dans la prochaine chronique).

 

Compte tenu de l’absence de progrès dans les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et la dégradation du quotidien des habitants du Haut-Karabakh suite au blocage du corridor de Latchine, le Parlement a voté deux résolutions concernant les relations et surtout les préconisations envers ces deux pays.

 

Il n’est pas question ici d’analyser finement les deux dernières résolutions du Parlement européen sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Toutefois, quelques constats généraux s’imposent.

 

Le plus révélateur est la réaction de Bakou à la publication du texte le concernant. « S'irriter d'un reproche, c'est reconnaître qu'on l'a mérité » disait Tacite. La réponse du parlement azéri (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan) donne la profondeur du mépris qu’il porte envers les parlementaires européens. Il n’est pas non plus nécessaire de citer les invectives et autres insultes utilisées contre l’Arménie et les Arméniens. C’est du ‘cuit et recuit’ à longueur d’années. Quelle haine ! Sont-ce là des propos de réconciliations en vue d’une signature de paix ?

 

Il faut dire qu’il y a de quoi dans la résolution à fortement mécontenter le dictateur azéri. Mettre les points sur les « i » et dire tout haut ce que quasi tout le monde pense tout bas, ne font pas les affaires du despote. Ainsi, sur les 67 points, à peine 10% jugent positif le travail des dirigeants azerbaïdjanais. Pire, le point 3, lié au blocage du corridor de Latchine, stipule même : « invite le Conseil à imposer des sanctions ciblées aux responsables du gouvernement azerbaïdjanais si l’ordonnance de la CIJ du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre. » On notera que c’est la première fois qu’une sanction contre l’Azerbaïdjan est proposée par le parlement.

 

Rappelons que les décisions du CIJ, même si elles sont contraignantes, ne sont pas suivies de sanctions, car c’est un arbitrage entre États, la contrainte est exclusivement diplomatique, c’est-à-dire politique. Ce qui n’est pas le cas de la Cour pénale internationale (CPI), basée également à la Haye, qui elle, peut pénaliser, à savoir sanctionner nominativement l’incriminé. Pour mémoire, parmi les 133 États parties au Statut de Rome de la CPI, l’Arménie a signé le Statut, mais ne l’a pas ratifié, alors que l’Azerbaïdjan ne l’a ni signé ni ratifié. Pas étonnant, alors, qu’Ilham Aliev se fiche royalement de l’ordonnance du 22 février ; Tout comme Poutine, de celle de la CPI du 17 mars le concernant.

 

Fort heureusement pour le népote, son mentor ottoman et ses aficionados de l’Organisation des États turcs (OTS) sont là pour le soutenir. Auxquels il faut ajouter Mme sofa qui s’était enthousiasmée pour quelques millions de m3 de gaz, et de déclarer en juillet dernier : « L’UE se diversifie loin de la Russie et se tourne vers des partenaires plus fiables et dignes de confiance. Je suis heureuse de compter l'Azerbaïdjan parmi eux. »

 

Si on peut se féliciter des demandes formulées dans les deux résolutions, n’oublions pas que la politique étrangère de l’UE ne se décide pas au sein de la Commission, mais au Conseil européen. Ce sont les gouvernants des 27 qui décident d’appliquer, ou pas, telle ou telle sanction à tel ou tel pays.

 

 

Toujours est-il que la cause profonde du conflit, à savoir la situation et la sécurité de la population arménienne du Haut-Karabakh et le statut de l'ancienne région autonome, reste non résolue.

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen


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Arménie-Artsakh

 

En réponse à la proposition du bureau du président azerbaïdjanais d'organiser une réunion entre les représentants de l'Azerbaïdjan et de l'Artsakh, le ministère des Affaires étrangères de l'Artsakh a réitéré sa position selon laquelle de telles réunions ne peuvent avoir lieu qu’avec la médiation des soldats de la paix russes, au même endroit que le 1er mars dernier.

Suite

 

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Russie

 


Les Casques bleus russes ont enregistré une violation du cessez-le-feu au Haut-Karabakh, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, publié le mardi 14 mars.

 

"Selon le rapport, il y a eu une violation du régime de cessez-le-feu dans la région de Martuni. Il n'y a pas eu de victimes. Le commandement du contingent russe de maintien de la paix, en collaboration avec les parties azerbaïdjanaise et arménienne, mène une enquête sur cet incident."

 

Rappelons que la semaine dernière déjà, le ministère russe de la Défense avait sorti un communiqué stipulant: « Des militaires azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur un véhicule avec des agents des forces de l'ordre du Haut-Karabakh. Les Casques bleus ont stoppé les affrontements, au cours desquels deux soldats azerbaïdjanais ont été tués et un autre blessé. »

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

« La Commission des relations internationales et interparlementaires du Milli Majlis de l’Azerbaïdjan proteste vivement contre la résolution biaisée sur les relations entre l'UE et l'Azerbaïdjan que le Parlement européen a adoptée le 15 mars 2023, la très déplorable résolument, » a déclaré le parlement azerbaïdjanais.

Suite


 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen

 

lundi 13 mars 2023

Blocus du Haut-Karabakh : Trois mois déjà !

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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L’ordonnance juridiquement contraignante du 22 février de la Cour internationale de Justice n’est toujours pas appliquée par l’Azerbaïdjan. Ilham Aliev tourne autour du pot, mettant en avant un certain nombre de contraintes, voire des dysfonctionnements occasionnés par l’Arménie qui freinent la levée du blocus. Il sait très bien que les décisions de la CIJ, non exécutées par l’intéressé, ne donneront pas lieu à l’envoi de casques bleus onusiens.

 

Après la nécessité de mettre un poste frontière à l’entrée du couloir de Latchine, voici maintenant que les routes du Karabakh serviraient à transporter des armements en provenance d’Arménie. Sachant que, seuls ne peuvent passer le barrage des « manifestants écologistes » azerbaidjanais que les véhicules des soldats de la paix russes ou ceux de la Croix rouge internationale, cela reviendrait à les accuser implicitement de complicité et de trafic d’armes.

Comme disait Michel Audiard dans « Le cave se rebiffe »: « Si la connerie se mesurait, tu servirais de mètre-étalon. Tu serais à Sèvres. »

 

Beaucoup de gens, d’organisations et/ou de pays se penchent sur le conflit Arménie-Azerbaïdjan.

 

Ainsi, l’air de Bakou semble beaucoup inspirer Mr Toivo Klaar, le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie. Est-il réellement neutre dans ses propos lorsqu’il est en présence des dirigeants azerbaidjanais ? (Cf. § UE). A-t-il été voir les principaux concernés par le conflit, à savoir les Karabakhis,  dont l’avenir est plus qu’incertain ?

 

Il me rappelle quelque part les anciens médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE qui passaient leur temps à se déplacer tantôt à Erevan tantôt à Bakou, pour sortir finalement des communiqués génériques et inodores. On se demande vraiment à quoi il sert le représentant, quand on voit le « résultat » de son travail concernant la crise géorgienne de 2008, dont il a la charge ?

 

Dans la même veine on peut citer le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le Caucase du Sud, Javier Colomina, qui a déclaré : « Cet incident [5 morts, 2 blessés] démontre l'urgence de trouver des solutions aux questions en suspens à la table des négociations. L'OTAN soutient la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. »

C’est profond pour un N°2 de l’OTAN. Cela s’appelle : « Parler pour ne rien dire ». De l’OTAN aux Etats-Unis, il n’y a qu’un pas.

 

La politique de Washington – coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, reste inchangée à l’égard de la Turquie et de son acolyte l’Azerbaïdjan. Pas question de sanctions quelles qu’elles soient, lesquelles sont réservées aux « grands », comme à la Russie et accessoirement à la Chine. Bakou peut faire ce qu’il veut à l’Arménie ou aux Arméniens du Karabakh, les Etats-Unis ne lèveront pas le petit doigt. Par contre, ils sortiront des communiqués généralistes sur la paix sans citer ou incriminer personne, se contentant de changer les dates et/ou les en-têtes des communiqués précédents. (Cf. § Etats-Unis)

 

Pas plus d’ailleurs qu’une quelconque sanction venant de l’UE, dixit Josep Borrell, le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, et vice-président de la Commission européenne. Ne pouvant passer outre à 100% aux résolutions votées par le parlement européen, le « toutou » de Mme sofa a toutefois donné le feu vert pour l’envoi d’une mission d’observation en Arménie. Et quid des rapports qui seront envoyés à Bruxelles ?

 

Depuis la fin de la guerre des 44 jours, seule la France – deuxième coprésidente, agit plus courageusement en désignant nommément l’agresseur ; ce qui lui vaut les remontrances de Bakou. Par contre, il n’est pas question pour elle d’envoyer qui que ce soit au Karabakh.

 

Force est de reconnaitre que seul Moscou – le troisième coprésident, a ce « privilège ». Seuls les 2.000 hommes en armes, casques bleus russes de la paix présents sur le terrain, sont susceptibles de calmer le dictateur, et donc la soldatesque azérie.

 

Encore faudrait-il savoir quels sont les plans du camarade Poutine pour l’Artsakh, et d’une manière générale pour le Sud-Caucase. Et ça … .

 

 

 

A lire : Israël continue d’armer l’Azerbaïdjan avec des matières dangereuses interdites de vol

 

 

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Traduction


Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA ainsi que de l’Union européenne.


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian s’est rendu en Allemagne pour travail et a rencontré des responsables.

 

« Un accord réglementant la présence de la mission de l'UE en Arménie doit être discuté. La présence de la mission d'observation de l'UE est actuellement réglementée par des lettres officielles mutuelles. Je pense que nous signerons probablement un document réglementant la présence de la mission de surveillance dans un avenir proche, lorsque nous négocierons et parviendrons à un accord général sur le libellé des accords déjà conclus

Suite

 

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Union européenne

 


Le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, qui se trouvait à Bakou, a déclaré :

 

« L'Union européenne estime que le président Ilham Aliev et le Premier ministre Nigol Pachinian sont déterminés à surmonter le conflit entre les deux pays. Il s'agit d'un processus de normalisation à la fin d'un conflit qui dure depuis trente ans. Et je pense qu'il serait surprenant que seulement deux ans après la dernière guerre à grande échelle, tout soit normal entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cela prend du temps. L'important est qu'il y ait une volonté politique des dirigeants d'Erevan et de Bakou pour surmonter cette histoire de conflit.

Suite

 

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Etats-Unis

 


« Nous suivons les informations faisant état d'une fusillade le 5 mars à l'intérieur du Haut-Karabakh qui a tué cinq personnes et blessé un autre. Nous présentons nos condoléances aux familles des personnes blessées et tuées. Il ne peut y avoir de solution militaire aux conflits, et l'usage de la force pour résoudre les différends n'est jamais acceptable. La seule façon de maintenir la paix est à la table des négociations et l'usage de la force sape les négociations. Le conseiller principal pour les négociations du Caucase, Lou Bono, est dans la région pour souligner que la seule voie à suivre passe par le dialogue direct et la diplomatie.  

Suite

 

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Russie

 


« Des militaires azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur un véhicule avec des agents des forces de l'ordre du Haut-Karabakh. Les Casques bleus ont stoppé les affrontements, au cours desquels deux soldats azerbaïdjanais ont été tués et un autre blessé, » a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué sur la situation au Karabakh.

 

(…)

 


"Nous exprimons notre profonde inquiétude concernant les dernières tensions survenues au Karabakh, où stationnent les casques bleus russes. Il y a eu un incident armé entraînant des pertes humaines du côté arménien et azerbaïdjanais le 5 mars. Nous appelons avec insistance les parties à faire preuve de retenue et à prendre des mesures pour désamorcer la situation", a déclaré la responsable du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova en commentant les dernières tensions au Karabakh.

 

Le MAE russe a appelé les parties à suivre les accords trilatéraux signés entre les dirigeants russes, azerbaïdjanais et arméniens, datés du 9 novembre 2020, des 11 janvier et 26 novembre 2021 et du 31 octobre 2022.

 

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Ligue arabe

 


Lors de la 159e session du Conseil de la Ligue arabe, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a pris la parole ; extraits :

 

« ()… je voudrais brosser un tableau général de l'ensemble du processus du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

 

Je tiens à souligner que l'Arménie rejette le recours à la force ou à la menace de la force et essaie de négocier de bonne foi avec ses voisins et s'engage à trouver des solutions équitables à toutes les questions en suspens par des moyens diplomatiques. Au lieu de rendre la pareille à nos efforts sincères, l'Azerbaïdjan poursuit son discours de haine et sa rhétorique xénophobe ainsi que ses actions agressives et maximalistes.

 

À cet égard, je voudrais aborder les derniers développements. Comme vous le savez, cela fait plus de 2 mois que le corridor de Latchine, la seule route reliant le Haut-Karabakh au monde extérieur a été illégalement fermé par un groupe de soi-disant éco-activistes, manifestement orchestré par le gouvernement azerbaïdjanais. En outre, l'Azerbaïdjan perturbe régulièrement l'approvisionnement en électricité et en gaz du Haut-Karabakh. En conséquence, les Arméniens du Haut-Karabakh sont au bord d'une catastrophe humanitaire. Au lieu de s'engager avec les autorités locales dans des pourparlers sur les droits et les garanties de sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, les plus hautes autorités azerbaïdjanaises appellent les habitants du Haut-Karabakh à quitter leurs maisons dans le but de les priver de leur patrie et à réaliser leur politique de nettoyage ethnique.

 


Je voudrais également souligner que le 22 février de cette année, la Cour internationale de Justice a rendu une mesure provisoire juridiquement contraignante contre l'Azerbaïdjan. Dans l'ordonnance susmentionnée, la Cour a conclu qu'il existe un risque imminent de préjudice irréparable aux droits des Arméniens et a ordonné à l'Azerbaïdjan de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor Latchine dans les deux sens.

 

Malheureusement, notre voisin l'Azerbaïdjan manipule en permanence les relations arméno-azerbaïdjanaises et la question du Haut-Karabakh sur diverses plateformes internationales, en particulier les organisations où l'Arménie n'est pas représentée, comme l'Organisation de la coopération islamique ou le mouvement des non-alignés, en essayant de lui donner une ton religieux et utilisant le délicat concept de solidarité musulmane. Nous espérons que de telles tentatives seront rejetées et n'entraîneront pas nos pays arabes amis dans le champ de la discorde religieuse. Nous devons empêcher toute nouvelle tentative de donner un ton religieux aux pures disputes politiques et humanitaires. () »

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Nigol Pachinian a déformé la provocation des groupes armés arméniens du Karabakh, où les casques bleus russes sont temporairement stationnés.

 

Le terrorisme est la continuation d'une politique notoire et d'une action d'agression militaire contre l'Azerbaïdjan (dont vous avez reconnu la souveraineté et l'intégrité territoriale), en transférant au Karabakh, du personnel militaire, des armes, des mines terrestres et en tuant des civils. Les mesures légitimes de l'Azerbaïdjan pour empêcher de telles les actions illégales de l'Arménie, il est de notre droit de rétablir de l'ordre dans les territoires souverains de l'Azerbaïdjan  

Suite

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA ainsi que de l’Union européenne.

 

 

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