mercredi 26 avril 2023

Arménie-Azerbaïdjan ou David contre Goliath

 


***

 

Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

***

 

Commentaires

 

***

 


Le 18 avril, alors que le Premier ministre Nigol Pachinian venait de terminer son intervention devant l’Assemblée nationale arménienne, le président Ilham Aliev prenait la parole à la télévision azerbaïdjanaise. (Cf. Nigol Pachinian vs Ilham Aliev)

 

Autant le dirigeant arménien a essayé d’arrondir les angles et de minimiser les sujets qui fâchent, notamment les reculs face à Bakou, autant le dictateur azéri a enfoncé le clou sur tous les points de discordes. Chacun se basant sur la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, sur celle d'Alma-Ata du 21 décembre 1991, ou encore sur les accords d’octobre 2022, le 6 à Prague et le 31 à Sotchi.

 

Le torchon brûle entre les deux protagonistes. Le premier, fort de son impunité et de sa puissance militaire, hausse le ton, précise ses menaces et annonce haut et fort ce qu’il compte faire au Haut-Karabakh, et accessoirement à l’Arménie. Le second, ne cesse de lâcher du lest envers son agresseur, pour ne pas dire plus, se pliant de plus en plus aux désirs du potentat.

 

L’irresponsabilité du dénommé Aram Nikolyan, citoyen arménien, styliste de son état, de brûler le drapeau azerbaïdjanais en pleine cérémonie du championnat européen d’haltérophile, a donné l’occasion à Ilham Aliev de déverser son fiel sur l’Arménie en général et sur les Karabakhis en particulier. Menaçant les uns et les autres d’une nouvelle guerre.

 

Aussi, on se demande ce que signifie réellement « signer un accord de paix » pour le dirigeant azéri ? Car à écouter/lire ses propos, c’est en fait un acte de capitulation qui est demandé à l’Arménie. Ce qui se traduirait par la cession de 145 km² de son territoire, en plus d’une large partie du Syunik pour raccorder l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan. Plus grave, abandonner les Arméniens du Haut-Karabakh à leur triste sort, soit au mieux un nettoyage ethnique, soit un début de génocide. Car ces derniers n’ont aucunement l’intention de devenir des citoyens azerbaïdjanais.

 

Les termes employés(*) par un président de la République en exercice, envers des personnes qui lui ont résisté, donnent une bonne image de l’individu et de la haine anti-arménienne qui l’anime.

 

Si les Arméniens commencent à avoir l’habitude de ses déclarations racistes et xénophobes, il semble que les trois coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE – États-Unis, Russie et France, plus l’Union européenne, ignorent superbement les propos de M. Ilham Aliev, mettant cela sur le compte de la communication intérieure. Ce qui compte pour eux, ce sont les engagements pris lors de réunions officielles entre dirigeants. Et tant pis si le despote ne tient pas sa parole et se fiche royalement des injonctions concernant la libération du couloir de Latchine.

 

Le plus important pour ces gens-là, c’est que la paix soit signée, que la région retrouve son calme, et bien sûr, que les affaires reprennent. Quant au devenir des Arméniens du Haut-Karabakh, pour la majorité d’entre eux, c’est un problème arméno-azerbaïdjanais. Ils ont d’autres chats à fouetter.

 

N’étaient-ce pas les médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE qui avaient proposé les trois principes de base pour résoudre le conflit du Karabakh ? Principes acceptés par l’OSCE et la communauté internationale.

-      - intégrité territoriale ;

-     - non-usage de la force ou de la menace d’usage de la force ;

-     - égalité des droits et autodétermination des peuples.

 

Quand la Russie s’en est prise à l’Ukraine pour des raisons soviético-historiques, pourquoi ne pas avoir classé cela dans la catégorie « problème russo-ukrainien » et joué les Ponce-Pilate comme pour les Arméniens. Deux poids, deux mesures !

 

Pendant que le népotisme du camarade Aliev croît et embellie d’année en année grâce aux juteux contrats Occidentaux, le Premier ministre arménien s’affaiblie d’année en année, persuadé que Bakou veut réellement la paix. Son point faible était et reste la politique étrangère. Il est dû à ses lacunes de l’histoire turco-arménienne et à sa vision à court terme. La sous-estimation de la stratégie développée par le tandem turco-azerbaïdjanais complète le tableau.

 

Toutefois, il a fini par comprendre que :

1-   vouloir jouer sur deux tableaux – Occident et Russie, à son arrivée au pouvoir en 2018, n’a pas eu l’effet escompté, et Poutine lui a fait payer cher cette ambiguïté à l’automne 2020 ;

2-   aucune aide militaire n’est à attendre de la Russie, surtout depuis un an. Le refus d’intervenir de l’OSCE à l’automne dernier, ajouté à la nonchalance des soldats de la paix russes au Karabakh face aux agressions répétées des Azéris, sont des signes révélateurs. Pour Moscou, un front à la fois suffit ;

3-   aucune aide militaire, non plus, n’est à attendre de l’Occident. Tout au plus un soutien moral, voire financier ;

4-   la communauté internationale, et plus particulièrement occidentale, est occupée à 99% par la guerre en Ukraine. Un pays qui est devenu le « terrain de « jeu », entre l’Occident et la Russie, permettant de renouveler les vieux stocks et de tester les nouvelles armes. Un autre « terrain de jeu », n’est pas d’actualité.

 

Par contre, il n’a toujours pas compris que :

 

1-  - l’envoi par l’UE d’Observateurs sur le terrain, n’apportera aucun changement au comportement d’Aliev, si ce n’est l’irriter encore plus ;

2-  - le jeu du tandem Turco-Azerbaïdjanais consiste à prendre l’Arménie en tenaille. Les premiers pour réaliser le rêve séculaire de panturquisme et en finir avec les « restes de l’épée », les seconds pour récupérer le Zanguézour dans son ensemble et se raccorder au Nakhitchevan. La notion de paix reste une « carotte » tendue par les duettistes ;

3-  - le blocage du couloir de Latchine depuis le 12 décembre, et la mise en place d’un poste de contrôle sur ce couloir depuis le 23 avril, annoncent une accélération des objectifs de Bakou.

 

 

 

(*) « Nous avons chassé Serge Sarkissian, Robert Kotcharian et Seyran Ohanian, les principales figures des séparatistes, hors du Karabakh comme des chiens et les avons mis à genoux. Tous trois se sont enfuis de nos terres comme des lapins. »

 

« Les séparatistes actuels, qui s'inventent des noms fictifs - l'un se dit président, un autre se dit ministre, un autre se dit président d'un parlement - ce groupe de clowns doit enfin comprendre, etc. »

 

 

 

***

 

Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, dNews.amde APA, et de Azernews


***

 

Arménie-Artsakh

 


Le gouvernement arménien a présenté les détails concernant les négociations en cours avec l'Azerbaïdjan.

 

Comme indiqué dans le rapport sur la mise en œuvre du plan du gouvernement pour 2022, le processus de négociation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'est déroulé dans les directions principales suivantes :

-      - traité de paix et d'établissement de relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ;

-      - règlement de la question du Haut-Karabakh ;

-      - déblocage des transports et les communications économiques dans la région ;

Suite


***

 

Groupe de Minsk de l’OSCE +

 


Le 11 avril, les troupes arméniennes effectuant des travaux d'ingénierie près du village de Tegh (Syunik) près de la frontière avec l'Azerbaïdjan ont essuyé des tirs nourris par les forces azerbaïdjanaises, lors d'une attaque non provoquée. Quatre soldats arméniens ont été tués et six autres blessés. Trois soldats azerbaïdjanais sont morts et plusieurs autres blessés.

Suite


***

 

OSCE



Le Président en exercice de l'OSCE, le ministre des Affaires étrangères de la Macédoine du Nord, Bujar Osmani, a conclu sa visite en Géorgie, en Azerbaïdjan et en Arménie.

 

La visite s'est concentrée sur les défis de sécurité existants et les efforts en faveur d'une paix durable, ainsi que sur le renforcement de la coopération entre l'OSCE et les trois États de la région du Caucase du Sud.

Suite


***

 

Turquie-Azerbaïdjan

 


"Le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et le ministre des Affaires étrangères de la Macédoine du Nord ont tenu une réunion dans un format élargi et ont échangé des vues sur l'agenda de la coopération entre l'Azerbaïdjan et l'OSCE",
a tweeté le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

Suite

 

 

 

 

 

*

**

***

 

 

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et de Azernews

 

 

jeudi 13 avril 2023

Ilham Aliev et sa cour

 


 

***

 

Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

***

 

Commentaires

 

***

 


Quand le dictateur a une idée en tête, rien de l’arête, sauf un plus fort que lui, comme le camarade Poutine. Encore faudrait-il que ses soldats de la paix, qui se trouvent sur place, agissent autrement que par des palabres stériles avec les Azéris. Mais hélas, par les temps qui courent, le maître du Kremlin a d’autres soucis, bien plus importants que les vicissitudes de la minuscule république arménienne, et le microscopique Haut-Karabakh, aux confins du Caucase.

 

Pas étonnant donc que ces dernières attendent beaucoup de l'Occident et de la communauté internationale, lesquels comme Moscou, ont d’autres urgences avec la guerre russo-ukrainienne. L’Arménie n’est pas oubliée pour autant, mais le traitement appliqué n’est pas le même. En plus des paroles d’encouragements de nombreux pays, y compris de l’ONU, certains parlements votent des résolutions accusant nommément l’agresseur et demandant  des actes, que leur exécutif se garde bien de mettre en œuvre. Je ne citerai pas de noms, mais suivez mon regard.

 

Force est de constater que ce sont dans les anciennes républiques soviétiques que les problèmes surgissent. C’est logique vu que ce sont les conséquences directes des charcutages territoriaux et ethniques des Bolcheviks dans les quinze républiques. Si l’on ajoute à cela les découpages politico-économiques du Proche-Orient opérés par le tandem anglo-français Sykes-Picot lors de la première guerre mondiale, il ne faut pas s’étonner que la région soit devenue une poudrière. De plus, quand des individus, comme George W. Bush ou plus récemment le camarade Poutine, versent de l’huile « militaire » sur le feu, sous des prétextes fallacieux, la problématique des « petits » passe au second plan.

 

Si au moins les problèmes se réglaient. Au contraire, ils stagnent quand ils n’ont pas empiré. Le ronronnement des missionnés en charge de la résolution des conflits – Israël/Palestine depuis 67, Turquie/Chypre depuis 74, Arménie/Azerbaïdjan depuis 88, Russie/Géorgie depuis 2008, etc., montre la difficulté du Conseil de sécurité de l’ONU, voire celle des juridictions internationales à résoudre les différends.

 

Les forces onusiennes de maintien de la paix ont été déployées en 48 au Moyen-Orient (ONUST), en 64 à Chypre (UNFICYP), en 74 au Golan (FNUOD), en 78 au Liban (Finul), en 99 au Kosovo (MINUK), pour ne citer que les pays européens et du Proche-Orient. Au vu de la tournure que prennent les exactions létales du dénommé Ilham Heydar öglu Aliev et la passivité des soldats de la paix russes, il serait peut-être temps à l’ONU de penser à un nouveau déploiement de casques bleus dans les prochains mois au Karabakh.

 

L’ordonnance de la Cour internationale de Justice du 22 février 2023, sommant l'Azerbaïdjan de mettre fin au blocus du corridor de Latchine depuis le 12 décembre - l'unique route reliant l'enclave du Haut-Karabakh à l’Arménie, reste toujours lettre morte, d’autant que la CIJ ne peut pas le sanctionner. Le potentat n’en a cure, à l’instar de son homologue Staline qui, en 1945 à Yalta, déclarait à Churchill « le Pape, combien de divisions ? ».

 

Fort de son bon droit, et déclarant cyniquement que le corridor de Latchine est ouvert, puisque les convois des soldats russes de la paix et les ambulances de la Croix Rouge internationale peuvent circuler sous certaines conditions, il ne voit aucune raison de laisser passer les civils arméniens.

 

Aussi, il a ordonné à ses chiens de garde d’aboyer de tout leur saoul dès qu’un Arménien ose le critiquer.

 

On trouve en tête de meute le Chihuahua du ministère des Affaires étrangères, le dénommé Aykhan Hajizada, aboyeur officiel du maître des lieux, le Doberman Jeyhun Bayramov, lui-même fidèle gardien des membres de la famille Aliev. Il faut dire qu’aboyer pour un ‘oui’ ou un ‘non’ paye. La prédécesseure au poste de porte-parole, Leyla Abdullayeva, après quatre ans de bons et loyaux jappements, a été nommée ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire en France en 2022.

 

Puis viennent les aboyeurs thématiques, qui sortent de leur niche quand leur maître les siffle.

 

Le plus connu est le chef de la Communauté azerbaïdjanaise du Karabakh, le dénommé Tural Ganjaliev, un Roquet qui a tenu le haut du pavé pendant des années. Maintenant, il est retourné au chenil depuis la guerre des 44 jours, et ronge son os.

 

Venu récemment sur la scène politique, le chef de la Communauté d'Azerbaïdjan occidental – c'est-à-dire de 80% de l’Arménie, le dénommé Aziz Alakbarov, un Pitbull qui essaie de tout son souffle de rattraper le temps perdu.

 

Viennent enfin les « racés », qui, plus sournois, n’aboient pas, mais distribuent aux organisations internationales, les millions issus des énergies fossiles, afin de faire oublier les saloperies du dictateur ; comme sa femme, Madame Mehriban Aliyeva, de surcroit vice-présidente du pays.

 

Pas belle la famille ?  

 

 

 

 

 

 

 

***

 

Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde APA, et de l'ONU-Droits-de-l’homme


***

 

Arménie-Artsakh

 


« La semaine dernière, les développements autour du corridor Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie sont les suivants : l'Azerbaïdjan a non seulement poursuivi le blocage illégal du corridor Latchine, mais a également procédé à une autre invasion dans la zone de responsabilité du contingent russe de maintien de la paix au Haut-Karabakh, » a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian, jeudi, lors de la réunion du Cabinet gouvernemental.

Suite

 

***

 

Russie

 


« La Russie a averti l'Arménie des "conséquences graves" si elle se soumettait à la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine, » indique ministère russe des Affaires étrangères.

 

La CPI a émis un mandat ce mois-ci, accusant Poutine de crime de guerre pour avoir expulsé illégalement des centaines d'enfants d'Ukraine. Une décision condamnée par le Kremlin comme dénuée de sens et outrageusement partisane.

Suite

 

***

 

OTSC

 


« La situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise et dans la zone du Haut-Karabakh est lourde de déstabilisation. Les risques associés à la situation au Haut-Karabakh et à la frontière arméno-azerbaïdjanaise restent urgents. La tension entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan persiste en raison de contradictions de longue date, » a déclaré le secrétariat de l'OTSC, Imangali Tasmagambetov, à la suite d'une réunion élargie de la direction du secrétariat et de l'état-major conjoint de l'organisation.

 


« En ce qui concerne la région de sécurité collective du Caucase, l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) est prête à envoyer une mission à la frontière arméno-azerbaïdjanaise dans le but d'assurer la sécurité de l'Arménie et de fournir d'autres formes d'assistance, » a déclaré le représentant du Secrétariat de l'OTSC Yuri Chouvalov, après une enquête élargie.

 

Selon Chouvalov, des mesures d'assistance sont déjà incluses dans le projet de décision du Conseil de sécurité collective de l'OTSC, qui est en cours d'élaboration.

 

***

 

ONU

 


Le 3 avril, cinq titulaires de mandat au titre des procédures spéciales des Nations Unies ont publié une communication dans laquelle ils appelaient le gouvernement azerbaïdjanais à prendre des mesures urgentes pour assurer la liberté et la sécurité de circulation dans le corridor de Latchine.

 

Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont déclaré, en particulier : « Le corridor de Latchine est la seule liaison de transport qui relie le Haut-Karabakh à l'Arménie et au monde extérieur et qu'il revêt une grande importance humanitaire. Le blocus a interrompu la livraison de nourriture, de médicaments, de carburant et d'autres biens essentiels à environ 120.000 personnes vivant dans le Haut-Karabakh. 

Suite

 

***

 

Turquie-Azerbaïdjan

 


Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov a déclaré qu'il n'y avait pas d'alternative à la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. « La normalisation doit être basée sur la reconnaissance mutuelle de l'intégrité territoriale et de la souveraineté. L’Arménie emploie une rhétorique agressive", a-t-il précisé.

 

Il a fait ces remarques lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue israélien Eli Cohen le mardi 28 mars.

Suite

 

 

 

 

*

**

***

 

 

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et de l'ONU-Droits-de-l’homme

Partager

Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More