lundi 29 juin 2015

Azerbaïdjan : Après la diplomatie du caviar, la diplomatie des jeux.



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Tout comme pour la reconnaissance du génocide des Arméniens qui a vu nombre de gouvernements, et/ou de parlements, se ranger à la qualification des historiens et des universitaires, le conflit du Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui dure maintenant depuis plus de vingt-sept ans, laisse présager que la résolution ne pourra se réaliser que si la partie azerbaidjanaise admet que le Haut-Karabakh ne reviendra jamais sous sa juridiction pas plus d’ailleurs que sous une double administration arméno-azérie. Quant au droit à l’autodétermination des peuples, c’est chose faite depuis septembre 1991.

L’Arménie a toujours indiqué dans ses communiqués et dans ses prises de parole qu’il y a le Haut-Karabakh proprement dit et les districts environnants, également appelés zone tampon ou ceinture de sécurité. La question est de savoir si le potentat désire ou pas un compromis, en d’autres termes, s’il est prêt à perdre quelques km² de territoire pour garder des districts. Hélas, au vu de ses propos, il n’est pas dans ses intentions de lâcher un pouce de terrain hérité du découpage bolchevik.

jeudi 18 juin 2015

Les Jeux de Bakou



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Erdoğan voit filer entre ses doigts l’intransigeance de la Turquie envers sa voisine. La signature des protocoles arméno-turcs de normalisation des relations avec l’Arménie sans la condition préalable concernant le Karabakh, lui avait déjà donné un avant-goût des limites de sa politique. Avril 2015 en a rajouté une couche avec son cortège de reconnaissance du génocide par des Etats ou des parlements, un rappel à l’ordre par le Parlement européen une autre couche, et pour terminer le 7 juin avec l’arrivée des minorités à la grande assemblée nationale turque sous la bannière du HDP. Et même dans la société civile – ONG, médias, intellectuels -, il n’y a plus grand monde pour valider sa vision de l’histoire et ses relations avec l’Arménie.

L’ouverture des jeux européens à Bakou n’a pas eu l’effet escompté par les dirigeants azerbaidjanais. Certes il y a eu beaucoup de monde surtout des sportifs mais très peu de chefs d’Etat importants si l’on excepte les présidents russe et turc. Le premier était présent pour des raisons géostratégiques ne tient pas à voir l’Azerbaïdjan verser dans le giron occidental ; le second, pour des raisons pour partie économiques mais surtout diplomatico-anti-arméniennes avec un volet militaire.

samedi 13 juin 2015

Elections turques



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Avec 258 députés sur 550, l’’AKP reste le premier parti politique du pays, mais sa chute est manifeste. En 2011, il détenait la majorité absolue avec 327 sièges. Et ce n’est certes pas les trois députés turco-arméniens qui changeront quoi ce soit à la politique turque vis-à-vis de l’Arménie et des Arméniens, même si l’un d’entre eux est membre du parti islamiste !

Recep Tayyip Erdoğan comptait modifier la constitution actuelle permettant de passer d'un système parlementaire vers un système présidentiel en réduisant notablement les prérogatives du premier ministre. Mais pour ce faire, il lui faudrait 72 voix de plus pour atteindre les 330 nécessaires. Il est peut probable que les Kémalistes du CHP ou les pro-kurdes du HDP lui apportent un quelconque soutien. Reste plus que les nationalistes d’extrême-droite du MHP. Ce n’est pas impossible, il suffit aux islamistes de rajouter un plus de nationalisme, un peu moins de démocratie, un soupçon de totalitarisme et un nuage d’anti-minoritarisme.

vendredi 5 juin 2015

L’OSCE au Sud-Caucase



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Le Président en exercice de l'OSCE, Ivica  Dačić, vient d’effectuer une tournée dans les trois pays du Sud-Caucase pour prendre la température et prodiguer ses conseils. Quel bilan en tirer ?

Dans le cas de la Géorgie, il est hautement improbable que Tbilissi recouvre sa souveraineté territoriale, c'est-à-dire réintègre l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en son sein. Ces régions se sont non seulement déclarées indépendantes, mais surtout Moscou a reconnu ces indépendances en établissant des relations diplomatiques et passant des accords économiques et surtout militaires. Conséquences de la guerre russo-géorgienne de 2008, elle-même conséquences de l’indépendance du Kossovo reconnue par les Occidentaux. Aussi, l’UE fait son possible pour garder la Géorgie dans son giron par l’intermédiaire du partenariat oriental. Toutefois cette main tendue ne va pas jusqu’à entamer des négociations d’adhésion pas plus qu’une intégration dans l’OTAN. Il y a des lignes rouges qu’il est préférable de ne pas franchir. La pomme de discorde ukrainienne est déjà suffisamment grave.

lundi 1 juin 2015

Les retombées du Sommet de Riga




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Bien qu’une déclaration finale ait été signée par tous les participants, le Sommet du Partenariat oriental à Riga, a surtout été l’occasion d’étaler au grand jour les dissensions existantes et les limites réelles de l’Union européenne. Bruxelles a réitéré son différend avec la Russie lié aux événements d’Ukraine ; la Géorgie et la Moldavie ont réitéré leur profond désir d’adhérer à l’UE ; la Biélorussie son profond encrage dans l’UEE ; quant à l’Arménie, pro-européenne, et à l’Azerbaïdjan, pro-lui-même, ils se sont livrés à un dialogue de sourds comme à chaque réunion internationale.

Il est clair que si l’union politique de l’Europe est une utopie, tout comme l’union militaire, il est tout aussi clair que le partenariat oriental entre l’UE et les six pays ex-soviétiques a vécu. Le comportement de Moscou en Ukraine a rappelé aux Occidentaux les limites à ne pas franchir, et que les ex-RSS ne sont pas l’Europe de l’Est. Bien évidemment cela n’empêchera pas l’UE de passer des accords, ou d’accorder des aides, avec chacun des six pays selon leurs demandes.

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