lundi 30 mai 2022

Erevan, Bakou, Ankara et les autres


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Depuis quelques semaines, les émissaires de l’Arménie rencontrent ceux de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, dans le but de préparer un traité de paix avec le premier et de rétablir les relations diplomatiques avec le second. Jusqu’à là rien à dire.

 

À voir les satisfécits exprimés par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE (États-Unis, Russie et France), par l’OSCE, par l’UE, par le Conseil de l’Europe, on pense au film de Jean Yanne : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. »

 

Ce qu’il y a bien dans ce genre de déclarations, qu’elles soient positives ou négatives, c’est que, premièrement, cela ne coûte pas cher et secundo, cela n’influe en rien pour la suite. Rappelons-nous les déclarations faites par les mêmes lorsque l’Azerbaïdjan, aidés par la Turquie et des djihadistes, a attaqué le Haut-Karabakh à l’automne 2020. Tous ont dit que ce n’était pas bien, mais personne n’est venue aider les Arméniens. Deux poids, deux mesures.

 

On remarquera toutefois que les rencontres entre le premier ministre arménien et le président azerbaïdjanais sont piloté depuis quelque temps par le président du Conseil de l’Europe et non plus par les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, dont pourtant, c'est la mission. Motif : les Occidentaux ne veulent pas travailler avec la Russie sur ce dossier, guerre russo-ukrainienne oblige, Charles Michel est bien gentil, mais quel est son poids par rapports aux trois pays coprésidents ? Il n’a même pas été foutu de céder sa place à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de la rencontre avec Erdoğan.

 

Tant que l’on reste dans les généralités, les pourparlers se déroulent et devraient se dérouler selon la feuille de route. Mais comme chacun sait, le diable se cache dans les non-dits et surtout les détails. Or ceux-ci, bien que non spécifiés à ce stade, existent bel et bien et en grand nombre.

 

Côté Azerbaïdjan, il existe deux énormes contentieux en plus de la délimitation/démarcation de la frontière. Le premier, c’est le retour de tous les prisonniers de guerre arméniens, qu’ils soient militaires ou civils. Le second, beaucoup plus complexe, le statut final du Haut-Karabakh et de ses 120.000 habitants.

 

Officiellement, Bakou a annoncé qu’il restait encore 39 prisonniers de guerre arméniens. Auxquels il faut ajouter les prisonniers civils capturés au titre de ‘terroristes’ et bien sûr ceux qui ont déjà été condamnés à grand renfort de médiatisation. Bien évidemment, personne ne peut vérifier les dires d’Ilham Aliev, à commencer par le CICR.

 

Aux yeux du dictateur azéri, le droit à l’autodétermination des peuples n’existe pas, comme d’ailleurs pour tout autocrate dans le monde. Pas question d’une quelconque indépendance. Le Haut-Karabakh obtiendrait au mieux le statut de région de l’Azerbaïdjan, habitée par de nombreux citoyens d’origine arménienne, sans autonomie aucune !

 

Pour le potentat, le conflit est terminé depuis la fin de la guerre de 44 jours. Que reste-t-il ? Sans être dans le secret des dieux, on peut avancer quelques hypothèses. Il est très improbable que le dictateur accepte de restituer Chouchi, après l’avoir baptisé capitale culturelle du monde turc. Il est encore plus improbable que le Haut-Karabakh retourne dans le giron de l’Arménie. Il faudrait pour cela un échange territorial avec Erevan sur une bande de terre au Sud de l’Arménie, le célèbre « corridor » entre le Nakhitchevan et le Sud-ouest de l’Azerbaïdjan ; Avec comme conséquence la non-continuité territoriale entre l’Arménie et l’Iran. Impensable pour l’Arménie.

 

Pour bien comprendre de ce que pense Aliev du Karabakh, il suffit de lire son discours prononcé le 27 mai à Zangilan à l’occasion de l’ouverture de la première étape du projet "Smart Village". C’est édifiant !

 

Côté Turquie, toutes les questions gênantes ont été mises de côté, et ne peuvent faire l’objet de discussions. Aussi, les négociations portent exclusivement sur l’ouverture et l’utilisation des voies de communications terrestres et aériennes, sur les échanges commerciaux, sur le rétablissement des relations diplomatiques et bien sûr l’ouverture prochaine de la frontière entre la Turquie et l’Arménie.

 

Avec Erdoğan, comme d’ailleurs avec son factotum Aliev, il n’est pas question de revenir sur l’Histoire révisée des historiens officiels. Ainsi, il y a des mots qu’il ne faut pas prononcer, le plus célèbre d’entre eux est celui de « génocide ». De même, il y a des thèmes qu’il ne faut jamais aborder, comme celui des réparations ; qu’elles soient morales, financières - restitution des biens et des avoirs, ou pire, territoriales. En clair, faire une croix sur ce qui s’est passé il y a un siècle et ses conséquences.

 

Depuis le Traité de Lausanne en 1923, les dirigeants turcs ont fait leur la cinquième ligne de « l’Internationale » : « Du passé, faisons table rase. ».

 


 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de APA


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a signé le décret sur la création d'une commission sur la délimitation et la sécurité des frontières entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

 

Le vice-Premier ministre Mher Krikorian présidera la commission. Elle est composée du vice-ministre des Affaires étrangères, du vice-ministre de la Défense, des vice-ministres de la Justice et de l'Administration territoriale, du représentant de l'Arménie pour les Affaires juridiques internationales et 

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Conseil de l’Europe

 


Le président du Conseil européen Charles Michel, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nigol Pachinian se sont rencontrés à Bruxelles le dimanche 22 mai.

 

Les trois hommes ont tenu leur troisième réunion depuis décembre et se sont concentrés sur la situation dans le Caucase du Sud et le développement des relations de l'UE avec les deux pays ainsi. 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le Premier ministre azerbaïdjanais Ali Asadov a déclaré :

 

« Il n'y a aucun progrès dans le déblocage des liaisons économiques et de transport dans la région malgré les réunions en cours au sein du groupe de travail trilatéral.

 

L'ouverture des communications de transport, la création d'un vaste réseau d'artères de transport, y compris "le couloir de Zanguézour", est  

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de APA

 

lundi 23 mai 2022

Turquie - Arménie – Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Ce n’est pas un format de plate-forme de collaboration régionale, mais plus prosaïquement la prise en sandwich de l’Arménie par les Turco-Azéris ; le tout supervisé par la Russie.

 

Le président azerbaidjanais Ilham Aliev n’en démord pas. Non seulement tout le Karabakh lui appartient, mais également tout le Zanguézour, c'est-à-dire le Sud de l’Arménie (Syunik). Son vice-ministre des Affaires étrangères, Khalaf Khalafov, a même ajouté sept villages du territoire de l’Arménie aux revendications. Et, « grand seigneur », le potentat s’est permis de déclarer : « Les opposants qui ne sont pas d’accord avec les positons de leur gouvernement, sont des revanchards, voire des terroristes. »

 

La résistance du Premier ministre arménien Nigol Pachinian face aux exigences d’Ilham Aliev est bien faible. Elle se limite le plus souvent en déclarations, se référant systématiquement aux accords passés avec l’Azerbaïdjan sous l’égide de Moscou. Le leader arménien espère que les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE interviendront pour influer sur le comportement du dictateur azéri. Malheureusement les communiqués émis par ces derniers restent toujours génériques et laconiques, prônant la bonne entente entre les antagonistes. Les Etats-Unis et la France se sont « lavés les mains » depuis longtemps du conflit Arménie-Azerbaïdjan, malgré la nomination périodique de diplomates pour le suivi sur le terrain. On a vu comment ils sont intervenus en 2020 quand les Karabakhis, militaires et civils se faisaient massacrer par les Turcos-Azéris aidés de Djihadistes. Quant à la Russie … elle est occupée ailleurs. Faire un parallèle avec l’Ukraine ne serait pas fortuit.

 

Ilham Aliev a donc les mains libres, il peut faire ce qu’il veut dans les territoires récupérés au lendemain de la guerre de 44 jours. Il refaçonne les lieux selon son bon vouloir, effaçant et/ou détruisant tout ce qui rappelle la présence multiséculaire arménienne. Hélas, l’Arménie n’a pas les moyens de l’arrêter et prévient systématiquement la communauté internationale. Laquelle communauté compatit en versant quelques larmes de crocodile. Lors de la guerre de 44 jours, rappelons-nous de la Com de Nigol Pachinian qui était déjà à mille lieues de celle d’un Volodymyr Zelensky. Même l’aide culturelle pour l’Artsakh est absente. L’UNESCO qui est censée intervenir, est aux « abonnés absents », comme à l’époque de la destruction totale du cimetière médiéval arménien de Djoulfa au Nakhitchevan (2005).

 

Seul point positif dans ce sombre tableau, les 2200 soldats de la paix russes qui empêchent l’autocrate de Bakou de s’en prendre physiquement à la population arménienne (Artsakhiotes) encore sur place. Mais pour combien de temps ?

 

Si à l’Est d’Erevan les négociations avancent péniblement, à l’Ouest, les entretiens ont repris avec la Turquie. Les derniers qui dataient de 2009-2010 (protocole pour le rétablissement des relations diplomatiques signé par les deux États à Zurich), s’étaient soldés par un échec. Voulant être bien avec son voisin turc, Nigol Pachinian a entamé de nouvelles négociations pour rétablir les relations et lever le blocus mis en place par Ankara depuis avril 1993. Jusque là rien de plus naturel.

 

Si officiellement, il n’y a pas de pré-conditions, notamment du côté arménien concernant le génocide de 1915 et ses conséquences, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu n’a pas pu s’empêcher de déclarer que la normalisation des relations avec l’Arménie, était liée à la signature d’un accord de paix entre Erevan et Bakou. En clair, c’est Aliev qui pilote Erdoğan sur ce dossier.

 

Les deux accords sont directement liés l’un à l’autre. Il n’y a pas d’échappatoire. Tel que c’est conçu, l’accord de paix avec Bakou implique non seulement de céder des morceaux de territoire de l’Arménie à l’Azerbaïdjan en plus de tout le Haut-Karabakh - de préférence sans ses habitants, mais surtout ouvrir grand les passages Turquie-Azerbaïdjan à travers le Syunik avec le risque de se couper de l’Iran. Croire de plus que, l’ouverture de la frontière avec la Turque ainsi que celle avec le Nakhitchevan va permettre à l’Arménie de souffler économiquement, est un leurre. Le tandem turco-azéri ne permettra jamais à l’Arménie de se développer. Au contraire, leur objectif est de l’étouffer lentement, lui laissant comme seule issue terrestre la Géorgie.

 

Le problème, c’est que la Géorgie elle-même est tenue économiquement par le tandem turco-azéri à cause de sa géographie. Elle a permis moyennant finance les liaisons Azerbaïdjan-Turquie. D’abord l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (mai 2006), suivi quelques mois plus tard du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum, et pour couronner l’ensemble la mise en service de la voie ferrée Bakou-Tbilissi-Kars en septembre 2017. La Géorgie n’en est pas quitte pour autant car il existe toujours le danger russe avec le contentieux Abkhazie Ossétie du Sud, remis au-devant de la scène avec la guerre en Ukraine. Mais au contraire d’Erevan, Tbilissi a au moins la possibilité de se tourner vers l’Union européenne, voire, l’OTAN.

 

Au final, c’est à se demander quel genre de conseils prodigue le camarade Vladimir Poutine à son « ami » Nigol Pachinian à chacun de leurs entretiens, virtuels ou présentiels, forts nombreux depuis quelques mois.

 

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA ainsi que de l’Union européenne


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Arménie

 


« La réaction de l'OTSC à l'invasion de l'Arménie par l'Azerbaïdjan en mai de l'année dernière n'a pas répondu aux attentes de l'Arménie, » a déclaré Nigol Pachinian lors du sommet de l'OTSC à Moscou.

 

« Depuis longtemps, nous soulevons la question des ventes d'armes par les États membres de l'OTSC à des pays hostiles à l'Arménie. En conséquence, ces armes ont été utilisées contre l'Arménie et le peuple arménien. C'est aussi 

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CEI

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des Etats Iindépendants à Douchanbé.

 

Les interlocuteurs se sont déclarés satisfaits des accords conclus entre les dirigeants des deux pays à la suite de la visite officielle du Premier ministre arménien Nigol Pachinian en 

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Union européenne

 


« Nous avons publié notre vision du processus de paix. Et au début, nous avons dit que dans les points suggérés par l'Azerbaïdjan, il n'y a rien d'inacceptable pour la partie arménienne, mais ces points n'abordent pas tout l'ordre du jour, tout l'éventail des questions existantes du traité de paix potentiel et attendu. Et ici, pour nous, il est crucial de discuter des droits et de la question de la sécurité au Haut-Karabakh ainsi que du statut du Haut-Karabakh », a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan avant

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Russie

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a eu un entretien privé avec le président Vladimir Poutine au Kremlin.

 

"Nous restons régulièrement en contact sur toutes les questions de l'agenda bilatéral et sur les questions régionales, cependant, il y a toujours beaucoup de questions - c'est évident compte tenu de l'intensité de 

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Etats-Unis

 

Le secrétaire d'État américain Antony J. Blinken s'est entretenu avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. 

 

"Le secrétaire et le président Aliev ont discuté de la récente dynamique positive et des futures étapes concrètes sur la voie de la paix dans le Caucase du Sud, portant sur la délimitation et la démarcation des frontières, l'ouverture des liaisons de transport et de communication et la libération des détenus arméniens restants", a déclaré le département d'État.

 


Le secrétaire Blinken a réitéré que les États-Unis sont prêts à aider en s'engageant bilatéralement et avec des partenaires partageant les mêmes idées, notamment par le biais de son rôle de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, pour aider les deux pays à trouver une paix globale à long terme. 

 

Le Secrétaire a également souligné l'importance d'un respect accru des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

 


Pour sa part, Ilham Aliyev a déclaré que l'Arménie avait accepté les cinq principes présentés par l'Azerbaïdjan afin de normaliser les relations avec l'Arménie et que l'Azerbaïdjan était prêt à entamer des négociations sur un accord de paix basé sur ces principes. Il a également noté que l'Azerbaïdjan avait déterminé la composition de la commission nationale pour entamer le processus de délimitation et de démarcation dès que possible, et a souligné l'importance de l'ouverture des lignes de transport et de communication.

 

Les parties ont également abordé des questions liées à l'agenda humanitaire entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

 

Les questions de sécurité énergétique ont également été abordées lors de la conversation téléphonique.

 

Au cours de l'entretien, les parties ont échangé des vues sur les possibilités d'accroître le dialogue entre les deux pays et le processus de démocratisation en Azerbaïdjan, et ont souligné le rôle de la commission intergouvernementale dans le développement des relations bilatérales.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"En 2003, pour la première fois, le peuple azerbaïdjanais m'a fait confiance. A mon tour, j'ai dit que si le peuple azerbaïdjanais me faisait confiance, en tant que président je suivrais la voie de mon père tant que je n'obtiendrai pas la restauration de l'intégrité territoriale de notre pays.

 

Aujourd'hui, le drapeau azerbaïdjanais flotte sur le Karabakh et au Zanguézour. Après la libération de Chouchi, le drapeau azerbaïdjanais a été hissé sur le toit du bâtiment administratif derrière moi, et les soldats azerbaïdjanais vainqueurs m'ont rapporté la libération de Chouchi », a déclaré 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA,  ainsi que de l’Union européenne

 


lundi 9 mai 2022

Azerbaïdjan : « Chassez le naturel, il revient au galop »

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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C’est le constat depuis des années du comportement des dirigeants azerbaïdjanais. Cela a commencé avec l’arrivée au pouvoir en 2003 du fils d’Heydar Aliev, Ilham Aliev, et le phénomène s’est aggravé depuis la guerre des 44 jours de l’automne 2020.

 

Depuis le 10 novembre 2020, c'est-à-dire au lendemain de la signature trilatérale à Moscou de l’accord de cessez-le-feu, l’Azerbaïdjan déclare d’un côté vouloir faire la paix, et de l’autre, refuse de mettre en œuvre certain de ses engagements et, tance et rabaisse ses interlocuteurs arméniens à chaque prise de parole officielle. Cf. le dernier discours d’Aliev.

 

On retrouve d’ailleurs ce même comportement chez les dirigeants turcs, Erdoğan en tête. Pire, leur réaction devient hystérique dès que le mot « génocide » est employé. Mais pour le Premier ministre arménien, ce qui prime, c’est la normalisation des relations avec les successeurs des « Jeunes Turcs », et au diable l’Histoire et le contentieux.

 

L’Azerbaïdjan exige de l’Arménie la reconnaissance de son intégrité territoriale - Karabakh compris et l’abandon de toute revendication future, territoriale ou culturelle. La Turquie se cale au bon vouloir de Bakou, imposant, pour sa part, la suppression de toute condition préalable dans les discussions avec Erevan. L'Arménie, quant à elle, compte dire oui à tout ce que les turco-azéris lui enjoignent.

 

Si Ankara et Bakou marchent systématiquement la main dans la main pour tout ce qui touche aux Arméniens - nationaux ou diasporiques, Erevan est persuadé marcher de la même manière avec Moscou. Colossale erreur de la part du Premier ministre Pachinian. Le camarade Poutine marche la main dans la main qu’avec… lui-même. Même de ce côté, le dindon de la farce, c’est bel et bien le dirigeant arménien.

 

Malheureusement, derrière ses démarches hasardeuses, pour ne pas dire ses errements, c’est le peuple arménien qui va trinquer, à commencer par les Artsakhiotes (population du Haut-Karabakh) dont l’existence physique sera en jeu dès leur retour dans le giron azéri. Une vision, à si courte vue, risque fort de plonger l’Arménie dans le marasme, et ce ne sont ni l’Europe ni les États-Unis qui viendront à son secours, éventuellement le camarade Poutine si sa géopolitique du Sud-Caucase le nécessite.

 

Avec l’ouverture des frontières et la contrainte de la liaison Nakhitchevan- Azerbaïdjan, le territoire de l’Arménie va se réduire comme peau de chagrin. Nigol Pachinian n’a toujours pas compris le pourquoi du comment de la géopolitique russe, pas plus d’ailleurs les objectifs, pourtant maintes fois annoncés, des turco-azéris. Il est persuadé que traverser l’Azerbaïdjan pour aller en Russie à travers le Nord-Caucase (bonjour les Tchétchènes) ou que traverser le Nakhitchevan pour aller en Iran (chose qui peut être faite par Méghri), vont certes « booster » l’économie arménienne dans un premier temps, mais que le retour de bâton sera néfaste pour l’économie arménienne. Il y a toutefois des gens intelligents et instruits en Arménie dont la vision politique ne se limite pas aux Affaires intérieures.

 

Que les actuels agresseurs des Arméniens soient toujours et encore les turco-azerbaïdjanais, cela n’émeut pas les Occidentaux outre-mesure - tout au plus quelques millions d’aides humanitaires versés pour les victimes. Quant aux conséquences ? Personne n’agit chez nos chers coprésidents démocrates du groupe de Minsk de l’OSCE, défenseurs des droits de l’homme et des libertés ! Les États-Unis continuent de bichonner Erdoğan, leur « fidèle » membre de l’OTAN. L’Union européenne, malgré l’affront du 6 avril 2020 (réception par Erdoğan de Charles Michel sur un fauteuil et d’Ursula von der Leyen sur un sofa éloigné) continue les négociations d’adhésion Turquie-UE et les salamalecs en tous genres. Il y a des achats de gaz en vue !

 

Par contre, si l’agresseur est russe, alors là, cela change du tout au tout. Les milliards pleuvent en armements de plus en plus sophistiqués. Quant aux sanctions envers l’agresseur, même si elles restent essentiellement économiques, mais limitées qu’elles sont par le risque d’une troisième guerre mondiale, nucléaire de surcroit, l’assistance apportée ressemble de plus en plus à de la cobelligérance.

 

 


 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde APA, de Azernewset de Hurriyet


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Arménie

 


« Le premier bénéficiaire du règlement du conflit du Haut-Karabakh est l'Artsakh et son peuple, ce qui signifie que rien ne peut être négocié et mis en œuvre en secret. Je pense parfois qu'il n'est pas nécessaire de souligner cela, car c'est un fait tellement logique.

 

J'apprécie votre récente déclaration selon laquelle les autorités de l'Artsakh adoptent également l'agenda de la paix. Et je tiens à dire que  

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Russie

 


L'opposition organise des manifestations en Arménie depuis la mi-avril, exigeant la démission du Premier ministre Nigol Pachinian.

 

« Les développements en Arménie ont rongé les Affaires intérieures du pays, mais Moscou est intéressé par un règlement le plus rapide de la situation. Il s'agit entièrement d'une affaire interne à l'Arménie, » a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, faisant référence aux rassemblements de l'opposition dans le pays.

 

« L'Arménie est notre alliée, c'est notre partenaire dans plusieurs formats d'intégration très importants, l'Arménie est notre grande amie. Par conséquent, bien sûr, nous sommes intéressés à voir cette période se terminer le plus tôt possible en Arménie et une période de stabilité recommencer, ce qui nous permettra d'avancer progressivement vers la mise en œuvre des accords trilatéraux sur le Karabakh qui ont été finalisés avec la participation du président de la Russie, ainsi que de développer nos relations bilatérales en général », a-t-il précisé.

 

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États-Unis

 


« Les États-Unis travaillent avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour empêcher des mesures qui conduiraient à une reprise du conflit. J'ai parlé à plusieurs reprises avec le Premier ministre Nigol Pachinian et le président Ilham Aliev pour essayer de s'assurer avant tout que personne ne prenne des mesures qui pourraient potentiellement dégénérer en conflit, mais aussi pour essayer d'avancer et de soutenir une stratégie à long terme pour un règlement politique, » a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors de son témoignage 

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France

 


Le 24 avril, à l'occasion du 107e anniversaire du génocide des Arméniens, le président Emanuel Macron a adressé un message à son homologue arménien Vahakn Khatchadourian.

 

« Aujourd'hui, 24 avril, la France commémore le 107e anniversaire du génocide arménien de 1915. La barbarie commise contre les Arméniens nous oblige à poursuivre le combat contre la haine et la violence, comme nous le rappellent malheureusement les événements qui se déroulent sur le continent européen. C'est pourquoi, en 2019, j'ai 

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Union européenne

 


Le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar a organisé une réunion entre le secrétaire du Conseil de sécurité arménien Armen Krikorian et le conseiller présidentiel azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev à Bruxelles le lundi 2 mai.

 

"Heureux d'avoir pu accueillir Hikmet Hajiyev et Armen Krikorian à Bruxelles pour une deuxième rencontre dans ce format", a déclaré Klaar dans un tweet.

 

Quelques jours plus tôt, Krikorian avait déclaré qu'un certain nombre de questions liées aux relations arméno-azerbaïdjanaises seraient sur la table. Ainsi, si les deux parvenaient à obtenir des réponses à toutes les questions à Bruxelles, ils pourraient également discuter d'une rencontre entre les dirigeants des deux pays.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a inauguré l'ambassade de Montevideo en Uruguay, où il était en visite officielle.

 

Poursuivant ses contacts officiels en Uruguay, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a répondu en faisant un signe « loup gris » à la foule qui protestait contre lui avec des drapeaux arméniens lors du 107ᵉ anniversaire du 24 avril de 1915. "Les manifestants ont fait preuve d'attitudes laides. Après ces attitudes inacceptables et laides, nous avons  

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde APA, de Azernewset de Hurriyet

 

 

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