mercredi 28 décembre 2022

Ilham Aliev à la communauté internationale : « Cause toujours tu m’intéresses. »

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Ilham Aliev a bel et bien obtenu le feu vert de Poutine pour poursuivre ses agressions envers son ennemi de l’extérieur, l’Arménie, et bien sûr envers ses ennemis de l’intérieur, les Arméniens du Haut-Karabakh. L’important pour lui reste exclusivement la non-intervention de Moscou. Car pour ce qui est des « récriminations » de la communauté internationale à son égard, il n’en a que faire. Elle ne fera même pas le millionième de ce qu’elle fait pour l’Ukraine. Mme Sofa - alias Ursula Von der Leyen, ne vient-elle pas de signer un nouvel accord avec l’Azerbaïdjan
(*) ?

 

Quant à la Russie, elle a clairement choisi son camp. L’Arménie n’est plus son alliée fidèle dans la région, nonobstant les divers traités signés avec Erevan. Le lâchage a commencé en 2020 quand Moscou a permis l’attaque sauvage du dictateur azéri, soutenu et secondé par le voisin négationniste turc, contre la population du Haut-Karabakh, faisant plus de 5.000 morts et le double de blessés parmi les Arméniens.

 

Le potentat azerbaïdjanais a poursuivi son œuvre destructrice après la guerre de 44 jours en grappillant plus de 140 km² du territoire souverain de l’Arménie. Sa dernière lubie consiste à verrouiller le couloir de Latchine imposant un blocus complet aux 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh. Cerise sur le gâteau, il a fait intervenir cette fois-ci non plus des militaires, mais des civils, soi-disant soucieux des problèmes environnementaux. On n’arrête pas l’imagination d’un dictateur.

 

Les appels téléphoniques répétés du Premier ministre Nigol Pachinian à son ami Vladimir Poutine, n’y changent rien et commencent même à friser le grotesque. Le Tsar a daigné lever le petit doigt en novembre 2020 lorsqu’il a sifflé « la fin de la récréation » entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Depuis lors, il ne faut pas trop le solliciter, son esprit est ailleurs.

 

Avec la guerre en Ukraine, sa désaffection envers le couple Géorgie-Arménie est devenue chronique, proportionnellement, son intérêt pour le couple Turco-Azéri n’a fait que croître, car beaucoup plus intéressant économiquement et politiquement parlant.

 

Et ses propos mielleux envers l’Arménie ne sont que des paroles en l’air. Les signaux sont on ne peut plus clairs :

-      - L’attaque suivie d’une occupation du territoire arménien les 12-13 septembre dernier par l’armée azerbaïdjanaise n’a pas donné lieu à une intervention de l’OTSC comme prévu dans ses statuts. L’Organisation a envoyé une mission d’observation. Résultat : Rien de particulier à signaler.

-      - Qu’ont fait les soldats de la paix russes, censés maintenir la libre circulation dans le couloir de Latchine, lors du blocage du couloir par les manifestants azéris le 12 décembre dernier ? Rien, les casques bleus parlementent toujours pour débloquer la situation.

-      -- Quelle a été la position de la Russie lors du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la crise humanitaire qui se profile au Haut-Karabakh ? Sa représentante, Anna Evtigneeva, a déclaré que la Russie prenait toutes les mesures nécessaires pour résoudre la situation autour du corridor de Latchine dès que possible. (sic)

-      - Lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov - Sergueï Lavrov à Moscou, ce dernier a renvoyé les belligérants dos à dos, se contentant de parler du futur traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

 

Les États-Unis et l’Union européenne axent essentiellement leurs discours sur la signature du traité de paix Arménie-Azerbaïdjan, ajoutant pour faire bonne mesure que le couloir de Latchine doit être libéré. Mais en actes, rien. Seule la France semble prendre la juste mesure des événements qui se préparent, mais seule, ses actions sont limitées malgré que son Parlement (Chambre des députés et Sénat) ait voté à la quasi-unanimité la reconnaissance de la République d’Artsakh.

 

L’ennui, et de taille, c’est qu’il faut être deux à vouloir la paix. Un traité sous-entend ne pas imposer exclusivement ses revendications, mais s’entendre sur les questions majeures, laissant le reste aux experts, nationaux et/ou internationaux. Or, dans le cas présent, Ilham Aliev ne veut absolument rien céder de ce qu’il a déjà acquis militairement, à commencer par le Haut-Karabakh et des 140 km² du territoire arménien. Pire, il veut en plus un couloir sécurisé, et non simplement une voie de communication, pour le relier au Nakhitchevan, c'est-à-dire couper l’Arménie de l’Iran. Si on écoute ses derniers propos (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan), les 2/3 de l’Arménie, Erevan (Iravan pour lui) compris, sont des provinces azéries, perdues en 1918 ! N’oublions pas que d’après l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, il est censé récupérer la totalité du Haut-Karabakh. Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

 

Les États-Unis et l’Union européenne, auxquels il faut ajouter la Russie et la Turquie, se demandent en permanence pourquoi l’Arménie traîne autant les pieds pour signer un traité de paix avec son voisin, faisant fi des "gestes d’encouragements" de l’Azerbaïdjan ?

 

J’ai dû certainement rater un épisode.

 

 

 

 

(*) Les chefs de gouvernement de la Roumanie, de la Hongrie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan ont signé le samedi 17 décembre à Bucarest, en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, un accord portant sur la construction d'un câble sous-marin destiné à la fois au transfert d'énergie et aux communications numériques depuis l'Azerbaïdjan.

"Il nous reliera aux deux rives de la mer Noire et s'étendra, au-delà, à la région de la mer Caspienne. L’électricité que l'Union européenne importera d'Azerbaïdjan dans le cadre de ce projet sera de l'énergie produite de manière propre, et servira à la fois à contribuer à la dé-carbonisation et à réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie.", a déclaré Ursula Von der Leyen.

Elle a souligné que l'électricité que l'Union européenne importera d'Azerbaïdjan dans le cadre de ce projet sera de l'énergie produite de manière propre.

 

Rappelons toutefois à Mme Sofa qu’à l'heure actuelle, plus de 90% de l'électricité azerbaïdjanaise provient de combustibles fossiles, 7% de l'hydroélectricité, et que l'énergie éolienne et solaire ne représente que 0,5 %. On en est bien loin.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA


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ONU

 


À la demande de l'Arménie, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté de la situation dans le corridor de Latchine à partir. Elles ont duré près de deux heures.

 

Le représentant de l'Arménie auprès de l'ONU, Mher Margarian, a notamment indiqué que depuis le 12 décembre, la voie de communication avec le Haut-Karabakh a été interrompue parce que l'Azerbaïdjan a bloqué l'unique route.

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Arménie

 


« La situation humanitaire en Artsakh créée à la suite du blocus illégal par l'Azerbaïdjan reste extrêmement tendue. Des centaines de familles restent séparées, bloquées de part et d'autre du blocus. Il y a pénurie de produits de base, y compris de la nourriture. Les actions de l'Azerbaïdjan consistant à bloquer le corridor de Latchine sont illégales et violent durement les engagements internationaux pris par le pays, à savoir les dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 », a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian lors  

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Union européenne

 


La capacité de surveillance de l'UE en Arménie (EUMCAP), lancée en octobre, vient d’achever son mandat.

 

Sur la base de l'accord entre les dirigeants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, du Conseil européen et de la France, l'EUMCAP a été déployée côté arménien le 20 octobre, le long de la frontière internationale avec l'Azerbaïdjan, dans le but de surveiller, d'analyser et de rendre compte de la situation sur le terrain.

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Groupe de Minsk de l’OSCE

 


Ararat Mirzoyan a eu une conversation téléphonique avec Philip Reeker, le coprésident du groupe de Minsk de l'OSCE des États-Unis, conseiller principal pour les négociations avec le Caucase.

 

Au cours de la conversation téléphonique, la situation sécuritaire dans la région du Caucase du Sud, le processus de normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises et les développements récents autour du conflit du Haut-Karabakh ont été abordés.

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Russie

 


Rencontre à Moscou le vendredi 23 décembre entre les ministres azerbaïdjanais et russe des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov et Serguei Lavrov.

 

Ararat Mirzoyan le ministre arménien des Affaires étrangères, avait déclaré le lundi précédent qu’il ne participerait pas à la réunion trilatérale avec ses homologues russes et azerbaïdjanais à Moscou, au motif que l'ouverture du corridor de Latchine est sa priorité pour le moment.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"Pendant des siècles, notre peuple a fait de grands sacrifices pour protéger ses droits et vivre sur ses terres historiques. Malgré cela, cependant, notre peuple a été privé de ses terres natales à divers moments de l'histoire", a déclaré le président Ilham Aliev lors d'une rencontre avec un groupe d'intellectuels de l'Azerbaïdjan occidental.

 

« Le 20e siècle a été associé à de grandes tragédies pour notre peuple à cet égard. Dans l'une de ses premières décisions, la nouvelle République démocratique d'Azerbaïdjan a pratiquement donné notre ville historique, la ville d'Iravan (Erevan), à l'Arménie en 1918. C'était geste impardonnable, c'était une trahison et c'était un crime. Nous le savons tous très bien, et notre peuple doit le savoir aussi. Nous ne devons jamais céder à la déformation de notre histoire », a précisé le chef de l'État.

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA

 

 



 

 

 

 

 

samedi 17 décembre 2022

Arménie-Azerbaïdjan : Ilham Aliev et la communauté internationale

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Avec la bénédiction d’Erdoğan et le « laisser-faire » de Poutine, Ilham Aliev a mis en route sa nouvelle stratégie, inspirée des méthodes russes en Ukraine : Affaiblir et affamer la population du Haut-Karabakh. Quant aux communiqués de la communauté internationale sur son comportement, il n’en a que faire.

 

Dans tous cas, il se garde bien d’attaquer l’Arménie, sauf bien sûr si c’est cette dernière qui l’agresse en premier. C’est tellement simple de déclarer une provocation imaginaire. De plus, il dispose de 120.000 Arméniens sous la main près à servir de boucs émissaires.

 

Le dictateur azéri a rodé sa méthode. Comme pour la guerre contre l’Arménie, il teste d’abord la faisabilité pour voir la réaction de l’ennemi et surtout celle de la communauté internationale, puis il lance ses troupes. En l’occurrence, ici ce sont des civils soi-disant « éco-militants et représentants d'ONG » qui ont été utilisés. Les militaires, c’est pour plus tard.

 

Pour ce faire, le grand frère turc est là pour expliciter comment mettre en œuvre un blocus efficace : Il faut couper toutes les communications terrestres de l’ennemi, ainsi que toutes les alimentations énergétiques. Dans le cas du Haut-Karabakh, il n’y a qu’une seule voie de communication – le couloir de Latchine, c’est chose faite ; et côté alimentation, il y a le gazoduc, c’est également chose faite. Par contre, déporter en masse les Arméniens et les massacrer dans les lieux désertiques comme en 1915 n’est plus dans l’air du temps. Aussi, le dernier acte, consistera sans doute à bombarder la population civile du Haut-Karabakh comme dans les années 1992-1994, mais là, il lui faudra toutefois l’aval du camarade Poutine.

 

Le but de tout cela, pousser l’Arménie à signer un traité de paix à ses conditions. Et comme dit cyniquement son ministre des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov : « Nous déclarons une fois de plus que la partie azerbaïdjanaise est prête à répondre aux besoins humanitaires des résidents arméniens vivant sur nos territoires. » Drôle de façon de subvenir aux besoins des Karabakhis, plus cynique tu meurs !

 

Il y a nombre d’États occidentaux qui s’offusquent du comportement de l’Azerbaïdjan, et d’autres au contraire, comme Mme Sofa (alias Ursula von der Leyen), de déclarer : « L'Union européenne a décidé de se tourner vers des partenaires plus fiables et dignes de confiance. Et je suis heureux de compter l'Azerbaïdjan parmi eux. »

 

Bien évidemment, ces chers Occidentaux, ONU comprises, ont sorti leurs communiqués habituels du style : « Ce n’est pas bien, rétablissez les communications, etc., etc. ». Mais sanctionner l’Azerbaïdjan, que nenni.

 

Soyons honnête, lorsque tant de pays lui font des remarques désagréables, tout potentat que l’on soit, on lâche un peu de lest. Il a rétabli l’alimentation en gaz aux 120.000 Karabakhis vendredi matin, mais le couloir est toujours fermé.

 

Il n’a pas encore souhaité Joyeux Noël (6 janvier) aux Arméniens. 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


« La situation au Haut-Karabakh ne peut être qualifiée que de crise humanitaire. Cette crise est née du fait que l'Azerbaïdjan n'a pas rempli ses obligations internationales, »
a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian lors de la séance du gouvernement aujourd'hui. Et de poursuivre :

 

« Ces derniers jours, la situation humanitaire au Haut-Karabakh est devenue extrêmement grave. L'Azerbaïdjan a d'abord bloqué le corridor de Latchine le 12 décembre au soir, puis fermé le pipeline alimentant l'Artsakh 24h plus tard. À la suite de ces actes de provocation, les habitants du Haut-Karabakh ont été privés du droit à la libre circulation, des milliers de personnes, dont des enfants, ont été  

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Artsakh

 


« La lutte pour la liberté totale de l’Artsakh (Haut-Karabakh) n'est pas terminée, il n'y a pas de retour en arrière, » a déclaré le président de l'Assemblée nationale Arthur Tovmassian dans son message à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, du référendum sur l'indépendance du Haut-Karabakh et du jour de la Constitution.

 

"Partout dans le monde, le 10 décembre est marqué comme la Journée internationale des droits de l'homme. Cela fait plus de 3 décennies que le 10 décembre est célébré en Artsakh également comme le jour du référendum sur l'indépendance et la Constitution du Haut-Karabakh. En ce jour de 1991, le peuple d'Artsakh a exprimé sa volonté et son dévouement à avoir un État indépendant à travers le Référendum sur l'indépendance du Haut-Karabakh, et le même jour en 2006, le peuple a accepté la Constitution de la République d’Artsakh avec la volonté de créer un pays démocratique et légal." Et d’ajouter :

 

« La Journée des droits de l'homme n'a pas été choisie par hasard. Le mouvement Artsakh, la naissance et l'existence de la République du Haut-Karabakh font partie intégrante des droits de l'homme, des principes fondamentaux, de l'égalité des peuples et de leur droit à l'autodétermination.

 

La lutte pour restaurer la pleine liberté de l'Artsakh et les droits violés de notre peuple n'est pas terminée, elle se poursuit toujours. Il n'y a pas de retour en arrière sur la voie que nous avons choisie, elle est juste et sanctifiée par le sang de nos héroïques martyrs."

 

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Union européenne

 


« La mission de surveillance de l'UE en Arménie achèvera ses activités d'ici au 19 décembre, conformément à l'accord avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Bruxelles ne prolongera pas la durée des activités de la capacité de surveillance de l'UE en Arménie.

 

Nous avons convenu de retirer la mission et de déployer une équipe pour explorer l'éventuel engagement futur de l'UE. Néanmoins, afin de maintenir notre crédibilité en tant que facilitateur du dialogue entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, une équipe sera déployée en Arménie dans le but de planifier une éventuelle mission civile à lancer, en cas d'accord, pour l'année prochaine, » a déclaré le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors d'une conférence de presse à Bruxelles ; La question ayant été examinée la veille.

 

Sur proposition de Josep Borrell, la décision relative à la création de la capacité de surveillance de l'UE a été prise lors du Conseil des Affaires étrangères du 17 octobre. Ainsi, la mission de surveillance de l'UE en Arménie est devenue opérationnelle le 20 octobre. La mission fait suite à l'accord conclu lors de la réunion quadrilatérale entre le président Aliev, le Premier ministre Pachinian, le président français Macron et le président du Conseil européen Michel.

 

Le mandat de la mission est de surveiller la situation dans les régions frontalières entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan afin de soutenir le renforcement de la confiance entre les deux pays et de permettre à l'UE de mieux soutenir le travail des commissions frontalières.

 

À noter que l’Azerbaïdjan a refusé la présence de cette mission sur son territoire.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin estime que l'Arménie a plus besoin de la Turquie et de l'Azerbaïdjan que de la France et des États-Unis.

 

Il a assisté à un événement à l'Université Bilkent d'Ankara le jeudi 8 décembre et a affirmé que "lorsque le traité de paix sera signé entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, il y aura paix et prospérité dans la région. Et c’est l'Arménie en profitera le plus ".

 

"L'Arménie est un petit pays enclavé avec une population de trois millions d'habitants. La normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan et la Turquie contribuera le plus au développement de l'Arménie. Contrairement à ce que pense la diaspora arménienne, 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA

 



 

 

dimanche 11 décembre 2022

Les intimidations azerbaidjanaises prennent de l’ampleur.

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Vu la réaction molle de l’ennemi et celle quasi-inexistante de la communauté internationale, pourquoi se priver de cogner sur un ventre mou. Telle est la conception du régime autocratique azerbaidjanais pour inciter le gouvernement arménien à signer le traité de paix.

 

La réaction russe est ramenée au strict nécessaire face aux provocations de l’Azerbaïdjan, qui maintenant n’hésite même plus à couper la liaison Arménie-Karabakh. Les soldats de la paix russes qui assurent le maintien de la paix en Artsakh, appliquent le « minimum syndical » pour éviter que cela ne dégénère en règlement de compte. Une guerre en cours suffit. Les consignes de Moscou sont claires : 1- Calmer au maximum la soldatesque azérie sans aller jusqu’au « clash » ; 2- Promettre aux victimes arméniennes de faire le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus.

 

Officiellement, les Azerbaidjanais répliquent aux soi-disant provocations arméniennes, sachant pertinemment que personne n’ira vérifier la véracité de leurs dires. Pour ce faire, ils interdisent à toute Organisation étrangère d’envoyer des observateurs et surtout de se trouver à proximité de la frontière avec l’Arménie ou de la ligne de contact avec le Haut-Karabakh. Ce sont des zones militaires où se préparent les futures agressions contre l’Arménie, et très probablement la nouvelle guerre, comme annoncée à de multiples occasions par le dictateur Ilham Aliev.

 

Si le Haut-Karabakh est peu ou prou protégé par les « casques bleus » russes, l’Arménie elle, est insuffisamment équipée pour résister à une attaque massive. Et il est clair aussi que l’OTSC ne lèvera le petit, en totale contradiction de ses obligations.

 

Et ce ne sont pas les prétextes qui manquent à Bakou pour agresser l’Arménie, à commencer par le retard dans la mise en œuvre du contenu de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020. Bien évidemment, la partie concernant l’Arménie, passant sous silence celle concernant l’Azerbaïdjan. En attendant l’ordre d’attaquer, et pour ne pas perdre la main, la soldatesque azérie poursuit ses tirs d’entrainement quasi quotidiennement sur l’ennemi, hommes, animaux ou habitations.

 

Il faut dire que la population azerbaidjanaise depuis l’école a été élevée par les gouvernements successifs non seulement dans la haine de l’Arménien, mais également, comment se comporter face à un Arménien, qu’il soit civil ou militaire. Les consignes de Bakou sont aussi claires que celles données par Moscou à ses soldats de la paix : 1- Utiliser tous les moyens pour intimider les Arméniens et les faire déguerpir du Haut-Karabakh, ainsi que des territoires considérés comme azéris - en gros 50% de l’Arménie actuelle ; 2- Passer pour un « bon élève » face à la communauté internationale et lui faire croire que l’on désire sincèrement faire la paix avec l’Arménie ; 3- Soudoyer tout groupe ou personne influente susceptible d’apporter son soutien.

 

Ce qu’il y a de bien avec les Occidentaux - le reste de la communauté internationale s’en fichant royalement, c’est qu’ils sont prêts à aider financièrement les belligérants du moment qu’ils règlent leurs Affaires entre eux. Mais surtout ne porter aucun jugement sur qui que ce soit ou qui fait quoi. La France fait exception à la règle, surtout par son parlement (Députés et Sénateurs) qui par deux fois a condamné l’Azerbaïdjan. L’important reste que la guerre ne reprenne pas afin que le juteux commerce avec Aliev et consort n’en pâtisse pas.

 

En effet, l’Arménie n’est pas l’Ukraine et l’Azerbaïdjan n’est pas la Russie. Ce qui est toléré pour Aliev, ne l’est pas pour Poutine. Au mieux on rappelle les règles et les chartes internationales de façon générique, mais on évite surtout de nommer l’agresseur de peur de froisser le potentat, quant à appliquer des sanctions, c’est réservé au maître du Kremlin ! L’hypocrisie de l’Union européenne va jusqu’à choyer le valet d’Erdoğan pour quelques m3 de gaz que Bakou a acheté aux Russes et qu’il revend à l’UE. Mme Sofa - alias Ursula Von der Layen, une "dure" avec les Turco-Azéris.

 

Aussi, lorsque le président de la république autoproclamée d’Artsakh déclare qu’il se repose entièrement sur la Russie pour assurer sa sécurité et surtout sa survie, il passe pour un personnage incongru et un empêcheur de tourner en rond. Tout le monde n’est pas tenu de courber l’échine devant la force.

 

Et certains de ne pas comprendre pourquoi l’Arménie ne signe pas le traité de paix si gentiment proposé par l’Azerbaïdjan au lendemain de sa victoire sur l’Arménie.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Le ministère arménien des Affaires étrangères a confirmé que les délégations techniques arménienne et turque se sont rencontrées à la frontière début novembre.

 

« Les questions techniques relatives à la mise en œuvre des accords ont été discutées lors de la réunion. Les discussions vont se poursuivre. Ils ont discuté des travaux qui seront effectués lors de l'ouverture de la frontière, des problèmes liés à la réparation d'un pont [frontalier], des contrôles aux frontières et des points de contrôle.

 

Les agences chargées de mettre en œuvre les accords conclus le 1er juillet par les envoyés spéciaux arménien et turc étaient également impliquées dans la réunion du côté arménien. », a déclaré le porte-parole du ministère, Vahan Hunanian.

 

A ce jour, la Turquie et l'Arménie ont conclu des accords pour ouvrir la frontière aux citoyens de pays tiers et pour autoriser les expéditions mutuelles de fret par voie aérienne lors des quatre rencontres au cours du premier semestre de cette année.

 

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Artsakh

 


« Le règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, y compris le problème frontalier entre les deux pays, ne peut et ne doit pas être lié au statut de la République d'Artsakh, » a déclaré le ministère des Affaires étrangères d'Artsakh dans un communiqué.

 

« Stepanakert se félicite de toute mesure visant à un règlement pacifique et global du conflit azerbaïdjanais-Karabakh, ainsi qu'au règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Dans le même temps, le ministère des Affaires étrangères de la République d'Artsakh rappelle que la position officielle du peuple et des autorités de l'Artsakh reste immuable à savoir que l’Artsakh ne fera pas partie de l'Azerbaïdjan.

 

L'intégrité territoriale de la République d'Azerbaïdjan n'a aucun rapport avec la République du Haut-Karabakh et son statut, lequel a été déterminé par le peuple de notre pays dans le plein et strict respect des normes et principes du droit international et de la législation soviétique alors en vigueur", a ajouté le ministère des Affaires étrangères.

 

[Ndlt : Ajoutons à cela deux des trois principes de base issus des principes fondamentaux de l'Acte final d'Helsinki, proposés par le groupe de Minsk de l’OSCE et validés par la communauté internationale : - non usage de la force ou de la menace d’usage de la force; - égalité des droits et autodétermination des peuples.]

 

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OSCE

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a participé le 1er décembre, au 29e Conseil ministériel de l'OSCE, qui s'est tenu à Łódź, en Pologne. Larges extraits de son discours :

 

« () Cette année a été marquée par d'énormes défis pour l'architecture de sécurité européenne. Nous avons continué d'assister à la violation de nos engagements, y compris le décalogue de l'Acte final d'Helsinki. Malheureusement, le Caucase du Sud était l'une des régions où nous sommes confrontés à un recours continu à la force et à la menace de recours à la force. Notre voisin l'Azerbaïdjan a 

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Etats-Unis

 


« Les États-Unis sont "très fortement impliqués" dans le processus diplomatique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la recherche d'un accord qui apporterait la paix dans la région et normaliserait les relations, » a déclaré le représentant permanent des États-Unis d'Amérique auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter, lors d'un point de presse.

 

Je devrais dire très profondément impliqué dans ce processus, très vivement intéressé par la conclusion d'un accord de paix, et nous continuerons à chercher des moyens de rapprocher les ministres et les dirigeants. Ce n'est un secret pour personne que 

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OTSC

 


« Le projet de décision du Conseil de l'OTSC sur les mesures d'assistance à l'Arménie doit être signé, c'est important pour la république elle-même Une ne mission de surveillance dirigée par le Secrétaire général et le chef du quartier général opérationnel de notre organisation a été envoyée en Arménie, sur les instructions des chefs d'État. À la suite de ce travail, un projet de décision du Conseil de sécurité collective sur des mesures conjointes pour fournir une assistance à la République d'Arménie a été préparé, qui a été examiné lors de la session du Conseil le 23 novembre à Erevan. Le projet n'a pas été adopté en raison 

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France

 


Le gouvernement français considère que les résolutions adoptées par le Sénat – il y a deux semaines et l'Assemblée nationale français - la veille, sur l'aide à l'Arménie ne reflète pas la position officielle.

 

Le site officiel du ministère français des Affaires étrangères a publié une déclaration sur la position officielle des autorités sur la résolution.

 

"Ce texte est une initiative parlementaire et ne reflète pas la position officielle du gouvernement français, il a été adopté en toute indépendance, dans le respect du principe de séparation des pouvoirs.

 

La position du gouvernement est connue, elle se traduit dans des déclarations ministérielles, notamment le 29 novembre, que « la France continue d'encourager les parties à avancer dans les négociations pour obtenir une chance de paix ».

 

Dans ce contexte, le président de la République a promu une rencontre entre les présidents (le premier ministre) arménien et azerbaïdjanais à Prague, rencontre qui a notamment abouti au déploiement d'une mission d'observation de l'UE en Arménie.

 

 

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Groupe de Minsk

 


L'ancien coprésident américain du groupe de Minsk de l'OSCE, James Warlick, estime que la chose la plus importante dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est que les parties se parlent indépendamment du format ou des participants aux négociations.

 

Il a déclaré dans une interview à Voice of America qu'il était optimiste quant aux processus de ces derniers mois, citant notamment la réunion des dirigeants arménien et azerbaïdjanais à Sotchi où les deux ont convenu de ne pas recourir à la force.

 

Selon le diplomate, le plus grand défi est qu'il est impossible de tout régler d'un coup car les parties doivent travailler sur la délimitation de la frontière, la détermination du statut du Haut-Karabakh, l'ouverture des communications de transport, le rapatriement des prisonniers de guerre.

 

Il a également pesé sur la réticence de l'Azerbaïdjan à s'engager dans des pourparlers médiatisés par le président français Emmanuel Macron. « Macron comprend vraiment la situation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et il peut être un médiateur impartial et équitable dans le processus. Il est important d'avoir un processus auquel l'Arménie et l'Azerbaïdjan auront confiance, » a-t-l-il précisé.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Mme Anne Boillon,
conseillère pour les relations extérieures, a été nommée ambassadrice de France en Azerbaïdjan à compter du 9 novembre en replacement de Zacharie Gross, appelé à d’autres fonctions.

 

(…)

 

Le gouvernement turc

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA

 


 

 

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