vendredi 30 avril 2010

Conférence sur le génocide arménien à Ankara

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

On comprend lorsqu'on voit la teneur des sujets que les organisateurs n'ont pas voulu s'exprimer devant un large public. Les échanges ont eu lieu à huis clos et c'était plus sûr. Certains intervenants auraient certainement été lynchés et la quasi-totalité trainé en justice, car en contradiction avec l'article 301 du code pénal turc.

Quoiqu'il en soit il est bon que les dirigeants turcs sachent ce que pensent un petit nombre de leurs concitoyens intellectuels et de chercheurs. Il faut espérer que ces quelques dizaines de personnes ne subissent pas les conséquences de leurs prises de position.

Comme dans toute organisation, il y a l'exception qui confirme la règle. Qu'un Arménien soit assimilé c'est déjà triste en soi, mais qu'un Arménien soit inféodé aux autorités turques c'est lamentable. Comment dans ces conditions peut-on prétendre défendre les descendants des rescapés du génocide ?

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Le 24 avril, ont eu lieu en différents endroits d'Istanbul des événements liés à la commémoration du génocide, de même une conférence sur deux jours sur le génocide arménien, s'est tenue à l'Hôtel Princess d'Ankara.

La conférence, organisée par ‘Initiative Liberté de Penser d'Ankara', s'est déroulée avec des mesures de sécurité strictes. La salle a été passée au peigne fin sur deux matinées par des policiers et par des chiens policiers, des détecteurs de métal ont été installés à l'entrée de l'hôtel, et le public devaient devait avoir l'aval des organisateurs pour entrer. Cependant, contrairement aux manifestations d'Istanbul, aucune contre-manifestation n'a été autorisée.


Nichanian-Theriault-Shougli
La conférence a attiré environ 200 participants, principalement des militants et des intellectuels qui soutiennent la reconnaissance du génocide. Parmi les participants turcs on pouvait voir : Ismail Besikci, Baskin Oran, Sevan Nichanian, Ragip Zarakolu, Temel Demirer et Sait Cetinoglu.

Besikci a été le premier en Turquie à écrire des livres sur les Kurdes "à un moment où les autres n'osaient même pas utiliser le mot ‘K'," comme un chercheur turc doit le faire. Besikci a a été emprisonné pendant des années pour ses écrits. Oran est un professeur de sciences politiques. Il a été l'un des initiateurs de la campagne lancée pour présenter des excuses de la part des intellectuels turcs. Nichanian est un érudit turc d'origine arménienne, auteur de plusieurs ouvrages mais également journaliste à Agos. Zarakolu est un éditeur qui a été à la pointe de la lutte pour la reconnaissance du génocide arménien en Turquie avec plusieurs livres publiés sur le sujet au fil des ans. Demirer est un auteur qui a été poursuivi pour ses écrits et discours audacieux. Cetinoglu est un érudit et un militant, il est l'un des principaux organisateurs de la conférence.

L'affiche de la conférence

Les universitaires étrangers et les militants qui ont pris la parole étaient : David Gaunt (Chercheur sur les génocides, auteur de ‘Massacres, Résistance, Protection : Les Relations entre Musulmans et Chrétiens en Anatolie orientale Pendant la Première Guerre Mondiale), Henry Theriault (professeur de philosophie, à l'Université d'Etat Worcester), Khatchig Mouradian (doctorant sur l'Holocauste et les génocides à l'Université Clark, et rédacteur en chef d' Armenian Weekly), Harry Parsekian (Président des Amis de Hrant Dink de Boston), et Eilian Williams (écrivain et militant du Pays de Galles). Tous à l'exception de Gaunt ont parlé sur le thème : "La question arménienne : Qu'est-ce qu'il faut faire et comment ?". La réunion était organisée en tables rondes, avec rapporteurs et modérateurs.

Réparations : Injuste ou Indispensable ?

La table ronde qui s'est avérée être la plus controversée, avait en vedette Nichanian, Zarakolu, et Demirer, lesquels ont débattu sur les réparations du génocide arménien avec tous les membres du groupe, le tout lancé par Oran et d'autres personnes de l'auditoire.

Mouradian a parlé de l'importance de recadrer le discours sur la Turquie et de traiter de la question du génocide arménien, non seulement du point de vue de la démocratie et la liberté d'expression, mais aussi de celui de la justice. Il a également abordé les concepts d'excuses et de dédommagement.

Theriault, à son tour, a déclaré : "La Turquie doit restituer ou compenser tous les biens expropriés. Il convient de rendre les terres et les autres richesses, y compris les biens de l'Église arménienne, lorsque s'ils ont été préservés." Il a indiqué que la Turquie devrait également compenser : 1- tous les biens détruits et les richesses qui ne sont plus accessibles ; 2- les intérêts calculés sur les pertes des biens en question ; 3- du travail d'esclave ; 4- de la douleur et de la souffrance de ceux qui sont morts et de tous ceux qui ont survécu ; 5- la disparition de 1,5 million de personnes ainsi que les famille spécifiques et les membres de la communauté ; 6- la perte des institutions culturelles, religieuses et éducatives, et autres opportunités.

Nichanian a catégoriquement rejeté les propositions de Thériault pour les réparations, les considérant comme une impasse, et notant qu'une telle approche est injuste et inacceptable, et ouvrirait la porte à de nouveaux conflits. Demirer, dans une brillante intervention, a fourni une réponse cinglante à Nichanian, affirmant avec force la nécessité des réparations. Williams, lui aussi, a parlé en faveur des réparations.

Des biens arméniens et le contexte historique

La table ronde sur les propriétés arméniennes ‘abandonnées' a également suscité beaucoup d'intérêt. Il a mis en valeur des universitaires et des écrivains tels Asli Comu, Nevzat Onaran, Mehmet Palatel (dont la thèse portait sur la confiscation des biens arméniens), et Cemil Ertem.

La table ronde sur ‘L'idéologique officielle de la négation et le passage du Comité Union et Progrès au kémalisme" avait comme personnalités les chercheurs Osman Ozarslan, Tuma Celik, Cetinoglu et Besikci.

La table ronde sur ‘Le génocide arménien dans une perspective historique' faisait appel à Adil Bon, Nahir Sayin, et Oran. Gaunt qui devait prendre la parole sur ce sujet, n'a pas pu y assister.

Les représentants des organisations soutenant la conférence ont parlé dans la dernière session.

Importance de la conférence

C'était la première fois qu'une conférence sur le génocide arménien sans la présence de négationnistes a eu lieu à Ankara. En outre, la conférence n'a pas simplement abordé l'aspect historique de 1915. Pour la première fois en Turquie, une partie substantielle des débats a été consacrée à des sujets tels que les biens arméniens confisqués, les réparations et les défis pour l'avenir et affronter le passé de la Turquie.

Khatchig Mouradian – Armenian Weekly

Légende photo : Les cinq débatteurs étaient (de gauche à droite) : Nichanian, Thériault, Shouglin, Mouradian, et Demirer.



mercredi 28 avril 2010

Une Commission de la Knesset propose la reconnaissance du génocide arménien.

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Bis Repetita. Avec cette fois-ci une variante de taille. La Turquie ne peut pas faire pression sur Israël comme elle le fait avec les Etats-Unis. Le contentieux est suffisamment profond, pour que le gouvernement israélien laisse faire.

Reste à passer les caps de la validation par la Commission et surtout le passage en séance plénière de la Knesset. A n'en pas douter que le tandem Erdogan-Davutoglu montera au créneau à ce moment-là.

Les rapports entre l'Iran et la Turquie étant ce qu'ils sont, il n'est pas sûr que la realpolitik israélienne se calque sur celle des Etats-Unis.

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La Knesset [parlement israélien] a décidé mercredi qu'une Commission parlementaire tiendra une audience sans précédent sur l'opportunité de reconnaître que les massacres de masse des Arméniens durant la première Guerre mondiale par l'Empire ottoman, sont un génocide ; rapporte le site Haaretz.com.


Haim-Oron_maxi
La décision de tenir audience, qui a été proposé par le président du Meretz, Haïm Oron, a été approuvée par une majorité de 12 voix. Le gouvernement ne s'est pas opposé à la motion.

La Commission de la Knesset décidera si la question doit être soumise à la Commission Education du parlement israélien, selon le souhait d'Oron, ou bien à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, selon les demandes des parlementaires Yisrael Beiteinu et Yosef Shagal. Cette dernière tenant généralement ses audiences à huis clos.

H.Oron souhaite que la Commission reconnaisse le génocide arménien, soulignant qu'une telle reconnaissance a déjà été réalisée par le Parlement français et le Congrès américain. "Il est opportun que la Knesset israélienne, qui représente le peuple juif, reconnaisse le génocide arménien. Il est inacceptable que le peuple juif ne puisse pas se faire entendre," a-t-il déclaré.

Radio Publique d'Arménie



Knesset panel to consider recognition of Armenian genocide

The Israeli Knesset decided Wednesday that a parliamentary committee will hold an unprecedented hearing on whether to recognize the World War I-era mass murder of Armenians by the Ottoman Empire as a genocide, Haaretz.com reports.


Haim-Oron_maxi
The decision to hold a hearing, which was proposed by Meretz Chairman Haim Oron, was approved by a 12-MK margin. The government did not oppose the motion.

The Knesset House Committee will decide whether the issue will be handed over to the Knesset Education Committee, as Oron wants, or to the Foreign Affairs and Defense Committee, as requested by Yisrael Beiteinu MK Yosef Shagal. The latter generally holds hearings behind closed doors.

Oron wants the committee to recognize the Armenian genocide, pointing out that similar recognition has been afforded recently by the French parliament and the United States Congress.
"It is appropriate that the Israeli Knesset, which represents the Jewish people, recognize the Armenian genocide," said Oron. "It is unacceptable that the Jewish people is not making itself heard."

Public Radio of Armenia



mardi 27 avril 2010

Les ministres des Affaires étrangères turc et arménien apportent des précisions

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

On savait déjà que le déplacement à Washington des dirigeants turcs et arméniens n'avait pas apporté pas grand-chose. Le discours d'Obama pour le 24 Avril n'a fait que réaffirmer que les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention d' ‘indisposer' la Turquie, la justice et la vérité historique passant au second plan.

La Turquie, comme il a été dit à plusieurs reprises, n'a aucunement l'intention de normaliser ses relations avec l'Arménie. Toute cette agitation depuis un an lui permet avant tout de passer pour un pays désireux de progresser vers les valeurs démocratiques des pays européens et se mettre ainsi en position d'adhérer à l'UE, en plus de rentrer dans le G20. Aussi, le gel annoncé par le président Sarkissian ressemble beaucoup plus à un report aux calendes grecques qu'à un report à une date ultérieure.

Il faut hélas constater que depuis des décennies les dirigeants turcs n'ont rien changé à leurs comportements envers leurs minorités quelles que soient leur religions. Et les quelques miettes de démocratie distribuées par-ci par-là ne changent rien à la situation, même si quelques universitaires, intellectuels et artistes ont revu leur position.

Concernant plus particulièrement l'Arménie et les Arméniens, ce qui bloque Ankara ce n'est pas tant que l'Azerbaïdjan récupère ou pas le Karabakh, peuplé d'Arméniens à plus de 80% avant la guerre, mais plutôt le lourd contentieux qui existe depuis 90 ans avec le génocide de tout un peuple et ses conséquences, l'accaparement de ses terres et de ses biens, avec dans la foulée la destruction, directement et/ou indirectement, des traces de sa civilisation.

Dix siècles de présence turque dans la région laissent forcément des traces.

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* Côté Turquie


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"Les relations de la Turquie avec l'Arménie se normaliseront de la même façon qu'avec les autres pays," a promis lundi le ministre turc des affaires étrangères. Ahmet Davutoğlu a également appelé à l'ouverture des frontières de tous les pays voisins de la région.

"Nous aimerions que toutes les frontières s'ouvrent, de sorte que les hommes d'affaires et les biens puissent circuler librement. Nous aimerions que la sécurité règne dans la région, qu'il n'y ait pas de conflits ; nous aimerions que les conflits gelés soient résolus," a déclaré le ministre devant le Parlement, répondant aux députés sur les relations avec l'Arménie et le devenir des protocoles signés en Octobre 2009 pour établir des relations diplomatiques ; rapporte le quotidien Hurriyet.

Davutoğlu a réaffirmé que l'objectif restait la normalisation des relations turco-arméniennes et azerbaïdjano-arménienne. "La frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'ouvrira tout comme s'ouvrira la frontière turco-arménienne ... C'est notre vision de la paix."

* Côté Arménie


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"Le processus de normalisation des relations arméno-turques a été bloquée à l'initiative du président arménien. Nous sommes passés d'une certaine façon vers l'établissement de relations sans conditions préalables, et c'était le seul moyen de notre point de vue et de celui de la communauté internationale," a le déclaré ministre des Affaires étrangères Edouard Nalbandian au cours du programme ‘Realpolitik' de la télévision publique.

Selon le ministre, la période récente a ressemblé à un sablier : "Nous et la communauté internationale avons perdu confiance en la Turquie au fur et à mesure que le sable s'égrenait. Doit-on voir des mots et des actes dignes de foi de la part de la Turquie, nous allons prendre des mesures analogues."

"L'Arménie ne participera jamais à un processus pour le processus lui-même. Les protocoles sont maintenant en attente de ratification. Quand cela va-t-elle se passer ? C'est une grande question. Cependant, je ne vois aucune nécessité de relancer de nouvelles négociations avec la Turquie."

Commentant les affirmations que les relations arméno-turques incluent des conditions préalables, Edouard Nalbandian a déclaré : "Pourquoi la Turquie ne parvient-elle pas à ratifier les protocoles si elles incluaient des conditions préalables ? Personne dans la communauté internationale ne voit de pré-conditions, sauf pour certains opposants en Arménie. Même le Premier ministre turc a déclaré que les protocoles ne contiennent pas de conditions préalables. L'opposition turque a d'ailleurs critiqué les autorités pour l'absence de conditions préalables."

Le ministre Nalbandian s'est félicité de la proposition de la République islamique d'Iran pour son offre de médiation dans le règlement du conflit du Karabakh. Il a hautement apprécié l'approche équilibrée dont l'Iran a fait preuve sur la question du Karabakh.

Edouard Nalbandian a écarté la possibilité de la participation de la Turquie dans les pourparlers de paix sur le Karabakh en tant que pays coprésident du Groupe de Minsk.

Radio Publique d'Arménie



lundi 26 avril 2010

Les Etats-Unis et les relations Arménie-Turquie au lendemain du 24 Avril.

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Pas de chance pour le président Barack Obama. En voulant ménager ‘la chèvre et le choux' il n'a réussi qu'à décevoir tous les intéressés. En prononçant le mot ‘génocide', il aurait tout au plus irrité les dirigeants turcs, lesquels auraient de nouveau rappelé pour consultation leur ambassadeur, Namik Tan, pour le voir retourner à Washington quelques semaines plus tard. Avec pour la forme, quelques contrats commerciaux ‘ajournés', au pire, ‘dénoncés'. Du déjà vu.

Alors qu'en ce mois d'Avril certains parlements ont ouvertement reconnu le génocide arménien (la Suède et la Catalogne), d'autres pays ont au contraire mis la ‘pédale douce' pour ne pas ‘froisser' la Turquie (La Grande-Bretagne et le Liban).

Ankara a lancé son offensif de charme vers les capitales étrangères pour faire croire à sa bonne volonté.

Toutefois, le 24 Avril de cette année a été quelque peu différent des années précédentes d'une part parce que l'existence des protocoles de normalisation entre l'Arménie et la Turquie a servi de prétexte à une non-reconnaissance du génocide ; et fait nouveau la société civile turque a commencé à poser des questions sur son passé, voire à faire des pétitions ou même manifester silencieusement. Le mot génocide étant banni du vocabulaire, article 301 du code pénal oblige.

A remarquer aussi en cette semaine de commémorations, que l'Arménie, par la voie de son président Serge Sarkissian, a officiellement ‘gelé' la ratification par le parlement des protocoles arméno-turcs.

A vouloir absolument lier les deux processus arméno-turc et arméno-azerbaidjanais, la Turquie a grippé la machine. A continuer ainsi tout en maintenant le blocus de l'Arménie, Ankara ne fera que précipiter l'inéluctable, c'est-à-dire l'échec de la normalisation des relations avec sa voisine.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie

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* Obama : No, we don't


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Dans son message du 24 avril 2010, le président Barack Obama a commémoré les victimes du génocide arménien, et a réaffirmé que son point de vue sur le génocide arménien n'avait pas changé, a étoffé sa Déclaration de 2009, mais a de nouveau utilisé le terme arménien pour désigné le génocide arménien : Medz Yeghern (Grand Crime) ; rapporte l'Assemblée Arménienne d'Amérique (l'AAA).

+++ Texte +++

"En ce jour solennel du souvenir, nous nous rappelons qu'il y a quatre-vingt quinze ans l'une des pires atrocités du 20e siècle a commencé. En ce moment sombre de l'histoire, 1,5 million Arméniens ont été massacrés ou ont marché vers leur mort, dans les derniers jours de l'Empire ottoman.

Aujourd'hui est un jour pour réfléchir et tirer les leçons de ces terribles événements. J'ai toujours dit mon point de vue sur ce qui s'est passé en 1915, et mon point de vue est que l'histoire n'a pas changé. Il est dans l'intérêt de nous tous de voir le déroulement intégral, la connaissance franche et juste des faits. Le Medz Yeghern est un chapitre dévastateur de l'histoire du peuple arménien, et nous devons garder sa mémoire vivante, en l'honneur de ceux qui ont été massacrés pour éviter de répéter les graves erreurs du passé. Je salue les Turcs qui ont sauvé des Arméniens en 1915 et je suis encouragé par le dialogue entre les Turcs et les Arméniens, voire au sein de la Turquie elle-même, au sujet de cette histoire douloureuse. Ensemble, le peuple turc et arménien seront plus forts car ils reconnaitront leur histoire commune et reconnaitront leur humanité commune.

Même si nous sommes confrontés à l'inhumanité de 1915, nous sommes également inspirés par le remarquable esprit du peuple arménien. Bien que rien ne peut ramener ceux qui ont été tués dans le Medz Yeghern, les contributions que les Arméniens ont donné à travers le monde au cours des quatre-vingt quinze dernières années, est un testament sur la force, sur la ténacité et sur le courage du peuple arménien. L'esprit indomptable du peuple arménien est un triomphe durable sur ceux qui avaient décidé de les détruire. De nombreux Arméniens sont venus aux États-Unis en tant que survivants des horreurs de 1915. Au fil des générations les Américains d'origine arménienne ont enrichi nos communautés, impulsé notre économie, et renforcé notre démocratie. Les fortes traditions et la culture des Arméniens sont aussi devenu le fondement d'une nouvelle république qui est devenue une partie de la communauté des nations, en partenariat avec la communauté internationale pour construire un avenir meilleur.

Aujourd'hui, nous nous arrêtons avec eux et avec les Arméniens du monde entier pour se souvenir des événements tragiques de 1915 et avec une profonde admiration pour leurs contributions qui dépassent ce sombre passé et nous donnent de l'espoir pour l'avenir."

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* Ahmet Davutoglu mécontent


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Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a jugé la déclaration du président américain Barack Obama sur le 24 avril de : ‘pas juste et inacceptable' ; rapporte Today's Zaman.

Davutoglu a déclaré que : "la Turquie est contre un jugement de l'histoire avec des motifs politiques. L'histoire ne peut être étudiée que par des historiens, et de tels incidents historiques devraient être discutés que par les pays qui sont directement concernés. Ni des organes exécutifs, ni des parlements ne peuvent porter de tels jugements historiques. Cette situation est inacceptable. Les efforts pour percevoir l'histoire sous un aspect unilatéral génèrent une injustice."

"Nous regrettons profondément cette déclaration qui reflète une perception erronée et politiquement partiale," a conclu Ahmet Davutoglu.

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* Un document turc pour contre-argumenter le génocide


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La Turquie a préparé un document à l'attention des officiels et des employés des ambassades turcs concernant le génocide arménien, rapporte le service Russie de la BBC.

Le document préparé par le ministère des Affaires étrangères turc comporte dix points, qui énumèrent les règles et les recommandations sur lesquelles s'appuyer pour répondre aux questions sur le génocide arménien.

Selon le rapport de la BBC, les autorités turques devraient mettre l'accent sur l'importance des relations turco-arméniennes, ainsi que sur la proposition de la Turquie d'établir une Commission d'historiens pour discuter de l'histoire commune entre l'Arménie et la Turquie.

Ces directives visent également les officiels turcs voyageant à l'étranger, missionnés par le gouvernement.

Selon Hurriyet, la directive est divisée en 10 points :

1) Contactez et maintenez des liens avec les représentants du lobby arménien dans le pays où vous résidez. Invitez-les à vos manifestations.

2) Allez à leurs manifestations et tentez d'expliquer la position de la Turquie.

3) Les représentants de la diaspora arménienne à l'étranger sont répartis en trois groupes. Le premier travaille sur la question du génocide, le deuxième est composé de personnes qui sont arrivées de Turquie et ont encore des liens avec notre pays, et le troisième est une catégorie de gens qui sont hostiles à la Turquie. Contactez les représentants de tous ces groupes et invitez-les à se rendre en Turquie.

4) Dans vos pays de résidence communiquez aussi avec des diplomates arméniens et invitez-les à vos manifestations.

5) N'évitez pas les contacts avec la presse arménienne et pro-arménienne et essayez de leur expliquer la position de la Turquie dans vos déclarations.

6) En outre communiquez avec la communauté du pays où vous résidez pour expliquer les événements de 1915.

7) Restez en contact permanent avec les diplomates des pays Balkans, du Moyen-Orient, d'Asie-Centrale et d'autres pays proche de la Turquie et tentez de résister à la propagande arménienne grâce à des efforts conjoints.

8) Concentrez-vous sur les protocoles signés avec l'Arménie et rappelez le point stipulant la création de la Commission d'historiens pour étudier le génocide.

9) En outre, expliquez l'essence de la politique turque dans le Caucase, qui veut instaurer la paix dans cette région.

10) Parlez de la nécessité de régler le conflit du Karabakh pour établir la paix dans la région.

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* Richard Guiragossian analyse


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"L'Arménie joue aux échecs, alors que la Turquie fait un spectacle," a déclaré le directeur du Centre Arménien d'Etudes Nationales and Internationales, Richard Guiragossian, lors d'une conférence de presse.

"Aux échecs il y a un gagnant, et nous pouvons gagner. Au théâtre il n'y a aucun gagnant. Cela reste un divertissement, de bon ou de mauvais goût. Et nous savons bien jouer aux échecs."

Selon Guiragossian, l'Arménie a marqué deux victoires stratégiques dans le processus arméno-turques. "La première concerne les relations entre l'Azerbaïdjan et la Turquie. Le concept, une nation - deux états, est mort. La deuxième, concerne le Haut-Karabakh, où même les Américains et les Russes disent ‘non' à la Turquie. Le Karabakh n'est plus directement lié aux relations arméno-turques."

"La meilleure option pour l'Arménie est de montrer de la dextérité politique et ratifier les protocoles maintenant, ce qui augmenterait les pressions sur la Turquie. Pour moi, ce serait une bonne politique."

En Mai, est prévue une visite du président russe Dmitri Medvedev en Turquie. D'où la réflexion de Richard Guiragossian : "La réunion Sarkissian-Erdogan à Washington a été la première étape, pas la dernière. Nous pouvons nous attendre à une deuxième réunion entre les deux hommes à Moscou fin mai - début Juin."

Il reste convaincu que la Russie continue à jouer un rôle actif dans le processus Arméno-Turc. "Il est intéressant de noter que la Russie et les États-Unis ont convenu que le Haut-Karabakh ne peut plus être une condition préalable", a-t-il souligné.

Toutefois, pour le Directeur de l'ACNIS, il était peu probable que le président américain Barack Obama prononce le mot ‘génocide' le 24 avril.

"Je n'ai pas besoin que le président américain et/ou le Congrès me disent ce que je sais déjà. Je n'attends pas que le Parlement de la Suède ou de tout autre pays reconnaisse le génocide, chose que je connais. Le plus important est que la Turquie reconnaisse le génocide," a précisé Guiragossian.

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* Des Turcs manifestent à Istanbul


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Samedi pour la première fois, des militants des droits de l'homme et des artistes ont commémoré à Istanbul le massacre des Arméniens de 1915-17 par les Turcs ottomans, rompant ainsi avec un tabou vieux de près de siècle ; rapporte le quotidien Hurriyet.

La branche d'Istanbul de l'Association des droits de l'homme (IHD) a organisé un rassemblement d'environ 100 personnes sur les marches de la gare de Haydarpaşa d'où était parti le premier convoi de 220 déportés Arméniens, le 24 avril 1915.

Sous le slogan ‘Never Again' (Plus jamais ça) et sous l'œil vigilant de la police, les manifestants portaient des photos en noir et blanc de quelques-uns des déportés, dont la plupart ne revinrent jamais.

Les intellectuels turcs et des artistes ont signé une pétition appelant ‘ceux qui ressentent une grande peine', pour montrer leur tristesse.

Pour éviter une confrontation ouverte avec un mot que le gouvernement turc rejette farouchement - la pétition évite le mot génocide et parle de la ‘Grande Catastrophe' des massacres de 1915-17.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie



mardi 20 avril 2010

Relations Arménie-Turquie : L'envers du décor

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Les propos du ministre turc des Affaires étrangères associés à ceux du premier ministre, montrent à l'évidence que les rencontres turco-arméniennes et turco-américaines de Washington n'ont pas servi à grand chose ; si ce n'est confirmer ce que l'on connaissait déjà.

En fait pas tout à fait, car on a appris à l'occasion, que la Turquie faisait également partie du Sud-Caucase en plus de faire partie de l'Europe, de l'Asie, du Proche-Orient, etc ….

La diplomatie permet de tenir le plus sérieusement du monde des propos auxquels on ne croit absolument pas, et dire tout haut ce que l'on ne pense pas tout bas. Ainsi Ahmet Davutoglu veut faire croire, à qui veut l'entendre, Occidentaux de préférence, que la Turquie désire ardemment faire aboutir le processus de normalisation avec l'Arménie.

En pratique, les dirigeants turcs qui n'ont pas progressé d'un pouce sur le processus, font tout pour que l'Azerbaïdjan retrouve sa situation d'avant-guerre et se fichent royalement de nouer des relations avec l'Arménie et surtout avec ces Arméniens, descendants du travail inachevé de 1915.

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Ahmed-Davudoglu7_medium
L'agence semi-officielle Anatolie rapporte cette semaine les observations formulées par le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, suite aux réunions du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de lui-même avec le président arménien Serge Sarkissian et son ministre des Affaires étrangères Edouard Nalbandian, en marge du Sommet de Washington sur la Sécurité nucléaire, des 11 et 12 Avril. Davutoglu a fait ces commentaires le 15 avril lors d'une conférence de presse à l'ambassade de Turquie à Washington. Au cours de la conférence de presse, le ministre turc a également abordé d'autres questions importantes, telles que le programme nucléaire de l'Iran ou les événements au Kirghizistan.

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Commentaires de l'hebdomadaire Armenianweekly.

Le texte fait ressortir trois problèmes principaux :

- Davutoglu s'est envolé pour l'Azerbaïdjan, immédiatement après sa visite au Brésil afin de tenir au courant le président azéri Ilham Aliev sur ses entretiens avec les dirigeants arméniens, américains et russes. "Nous aurons une discussion approfondie avec Aliev sur les entretiens que nous avons eues. Nous allons nous consulter sur les mesures nous prendre à partir de là." Il a déploré l'absence de l'Azerbaïdjan au Sommet de Washington, la qualifiant de grave ‘déficit'.

Ces deux observations suggèrent que des discussions de fond ont eu lieu à Washington.

- Davutoglu a exprimé la "volonté politique" en ce qui concerne les protocoles avec l'Arménie, mais a souligné le lien entre les accords avec le problème du Karabakh et a effectivement confirmé que les protocoles ne seront pas approuvés par l'Assemblée nationale turque avant le 24 avril.

Ce commentaire suggère qu'il n'y a eu pas de percée dans les pourparlers.

- Davutoglu a commenté les efforts visant à ‘tendre la main' à la diaspora ‘ottomane', un terme proposé par un journaliste concernant les activités des ambassades turques ainsi que "dans chaque Etat des Etats-Unis."

Ce sujet avait déjà été abordé, mais ce commentaire fournit plus de profondeur à ce qui a été rapporté dans la presse.

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Extraits du rapport relatifs à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan.

(…)

* Rencontre avec Clinton

Davutoglu a déclaré qu'il avait examiné trois questions au cours de sa rencontre avec la Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.

"Le sujet primordial a été le processus de normalisation avec l'Arménie et l'évolution dans le Caucase. Actuellement, lors des récentes consultations que nous avons eues avec les Etats-Unis, nous avons observé l'évolution avec un point de vue partagé. Nous sommes déterminés à poursuivre le processus de normalisation. Nous avons exprimé notre détermination sur cette question à la fois aux présidents Obama et Sarkissian, ainsi qu'aux ministres Nalbandian et Clinton, avec lesquels j'ai eu des entretiens séparés. Telle est la position sincère de la Turquie : Préserver la validité des protocoles, qui ont été signés après un processus très long et vraiment pénible. De même que la normalisation des relations avec l'Arménie, comme prévue par ces protocoles, est très importante pour nous."

"Toutefois, nous attachons une importance égale à la résolution du conflit arméno-azerbaïdjanais. Nous voulons que tous ces processus aboutissent à l'établissement de la paix et à une stabilité durable dans le Caucase. Je suis heureux de dire que les États-Unis et M. Obama considèrent également les questions sous cet angle. La réunion de notre Premier ministre avec M. Medvedev a également procédé avec la même perspective."

"Par conséquent, je pense qu'il y a une dynamique sans cesse croissante vers l'établissement de la paix et de la stabilité dans le Sud-Caucase, une plus grande impulsion qui transformera le Sud-Caucase en une zone de prospérité."

Davutoglu a déclaré que l'un des résultats les plus importants de ce Sommet a été l'intensification des travaux sur cette question.

* Haut-Karabagh

Lorsqu'on lui a rappelé les commentaires de Sarkissian à propos du Karabakh, Davutoglu a déclaré : "Nous n'avons pas demandé à servir comme médiateur entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Par conséquent, il n'est pas juste de conclure que la participation de la Turquie n'est pas souhaitée. Toutefois, indépendamment de savoir s'il existe un processus de normalisation, la Turquie est l'un des plus importants pays du Sud-Caucase. Par conséquent, nous nous sommes toujours intéressés à cette question, et nous continuerons à l'avenir. Ce qui importe plus dans ces processus, c'est de prendre des mesures qui peuvent contribuer à la paix et la stabilité avec de la bonne volonté et une volonté politique. Peu importe qui dit quoi, nous sommes déterminés sur cette question."

En réponse à une question de savoir si "l'Arménie a donné toutes les assurances sur le fait qu'elle comptait se retirer de certaines zones du Karabakh", Davutoglu a déclaré que toutes les questions ont été discutées entre les différents côtés et à plusieurs reprises, mais qu'aucune assurance n'a été donnée.

Répondant à une question sur l'absence de l'Azerbaïdjan au sommet, Davutoglu a déclaré : "l'absence de l'Azerbaïdjan a été un déficit important. Au cours des deux dernières semaines, nous avons évoqué cette question avec les États-Unis à tous les niveaux et nous avons dit que la participation de l'Azerbaïdjan était essentielle. Nous avons tout fait, mais finalement c'est la décision des États-Unis en tant qu'hôte du Sommet qui a prévalu. Néanmoins, ils ont expliqué ce qu'ils considèrent comme être la raison objective de cette décision.
Naturellement, la présence de la Turquie, de l'Arménie, et des coprésidents du Groupe de Minsk auraient été une occasion très importante. Si Aliev avait également été présent, je pense que les discussions positives que nous avons eues jusqu'à maintenant auraient pris une ampleur beaucoup plus grande. Une occasion importante a été manquée. Je le dis avec franchise et sincérité."

Davutoglu a rappelé que, avant son arrivée aux États-Unis, Le Sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères turc, Feridun Sinirlioglu, est allé à Bakou comme représentant spécial du Premier ministre Erdogan et a recueilli les positions les plus fondamentales d'Aliev, ses préoccupations et son point de vue sur la question. "Bien évidemment, où il y a un Turc il y a un Azéri et où il a un Azéri il y a un Turc », a déclaré Davutoglu.

Davutoglu s'est ‘directement rendu en Azerbaïdjan sans perdre de temps, et sans rencontrer sa famille' après ses entretiens au Brésil. "Nous n'avons pas perdu un seul jour. En ce sens, nos contacts avec l'Azerbaïdjan sont très intensifs. L'Azerbaïdjan n'a pas de problèmes en termes de représentation."

Répondant à une question sur les protocoles, Davutoglu a déclaré qu'il est important que le climat devienne propice en Turquie, en Arménie et dans la région en termes de psychologie politique.

Lorsqu'on lui a rapporté des rumeurs selon lesquelles les protocoles pourraient être approuvés par le Grande Assemblée nationale turque avant le 24 avril, Davutoglu a répondu : "Prêtez attention à ce que nous disons, et non aux rumeurs."

* Promotion de la Turquie

A une autre question, Davutoglu a déclaré qu'il est naturel de discuter du processus de normalisation avec l'Arménie dans une plate-forme composée de la Turquie, de l'Arménie, des États-Unis, de la France et de la Russie. Lorsqu'on lui a demandé si ouverture de la Turquie à tous les groupes aux États-Unis est ‘une ouverture ciblée vers la diaspora ottomane', Davutoglu a répondu qu'il a rencontré et rencontrera des ambassadeurs turcs non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe, en Amérique latine, et dans d'autres régions.

Il a poursuivi : "Ce que nous soulignons dans toutes ces réunions ... est la chose suivante : Augmentez vos communications avec tous les groupes et communautés qui ont une certaine forme de proximité culturelle avec la Turquie, qui soutiennent la Turquie, ou qui ont des contacts avec la Turquie. La promotion de la Turquie ne peut pas se faire que par des activités politiques, elle exige également des activités culturelles et économiques. Par conséquent, nos ambassadeurs sont toujours actifs sur ces questions et intensifieront leurs activités dans l'avenir. C'est ce que nous pensons. Toutefois, cela ne devrait pas être considérée comme envers seulement la ‘diaspora ottomane'.

"Ce matin, j'étais avec des universitaires en provenance du Pakistan. Le Pakistan est un des plus proches amis de la Turquie. Nous devons aller aussi vers eux. Nous devons construire des canaux par lesquels nous pouvons rejoindre tout le monde et promouvoir notre pays, notre histoire et notre expérience à tous. Nous allons augmenter nos moyens et nos capacités dans ce domaine, et nous allons entreprendre des activités dans chaque État des États-Unis pour atteindre chaque groupe."

Traduit du turc par Ara Arabian pour Armenianweekly

*

* De l'ouverture des frontières

"Il est hors de question pour la Turquie d'ouvrir sa frontière sans la ratification des protocoles," a déclaré Ahmet Davutoğlu lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-président irakien Tariq al-Hashimi, après leur rencontre à Ankara ; rapporte le quotidien Hurriyet.

Et d'ajouter que la Turquie s'est engagée à la mise en œuvre des protocoles et du processus de normalisation, et que des ‘mesures intégrées' sont nécessaires pour aboutir à un accord mutuel. Et notamment, qu'Ankara menait des consultations étroites avec l'Azerbaïdjan sur les relations Arménie-Turquie.

"La Turquie a signé les protocoles, après ‘des considérations longues et minutieuses'. Nous restons positifs vis-à-vis du processus et nous avons pleinement confiance que, in fine, il nous mènera à un point," a déclaré Davutoğlu.

De son côté le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, déclarait : "Nous avons fermé la frontière [turco-arménienne] en raison de l'occupation du sol azéri. Si l'occupation se termine alors la Turquie ouvrira facilement ses postes-frontières. Mais si l'occupation se poursuit, nous n'entamerons pas une telle démarche."

Les propos de M. Erdogan sont une indication supplémentaire que lui et le président arménien Serge Sarkissian n'ont pas fait de nouveaux progrès dans le processus de normalisation. L'absence de progrès rend plus probable un retrait unilatéral de l'Arménie des accords.

Extraits de la Radio Publique d'Arménie et d'Armenialiberty



lundi 19 avril 2010

Le génocide arménien à la Knesset

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Le changement de politique d'Ankara (rapprochement avec les pays arabes et les mouvements chiites) a entrainé non seulement un stand-by avec l'UE, mais également une détérioration des relations entre Israël et la Turquie. Et les derniers propos d'Erdogan liés au problème palestinien n'ont pas arrangé la situation, aussi la tentation devrait être grande pour Tel-Aviv de reconnaître le génocide arménien.

Bien que des universitaires juifs adhèrent à la question arménienne, la realpolitik primera de nouveau sur la vérité et la justice. Le processus de normalisation arméno-turc revient au devant de la scène comme un grain de sable dès qu'il s'agit du génocide arménien. Surtout qu'Israël ne tient pas à se mettre définitivement à dos Ankara, d'une part à cause de la communauté juive vivant en Turquie mais surtout pour des raisons économiques : Vente d'armes et accords énergétiques. Les Etats-Unis n'étant pas étrangers à cette situation.

Mais là aussi le clou finira par s'enfoncer. Tout est une question de temps, voire de timing.

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Haim-Oron_maxi
Le président du bloc Meretz à la Knesset, Haïm Oron, qui est le principal partisan de la reconnaissance du génocide arménien, débattra du sujet le 28 avril au parlement israélien. Toutefois, selon lui, ses attentes ne seront pas satisfaites.

Comme le 24 avril tombe cette année un samedi, Oron va présenter la question le 28 avril, au retour des vacances parlementaires ; rapporte PanArmenian.net.

"Je reste en contact avec les organisations arméniennes, mais cette année, le gouvernement va enterrer cette question plus rapidement que la dernière fois. Actuellement, Erevan et Ankara sont dans un processus de négociations, et de nombreuses personnes recommandent de ne pas interférer. Je ne vois aucun lien entre des événements survenus il y a 95 ans et la géopolitique actuelle de la région, mais ce sont les réalités," indique le site Izsrus, citant H.Oron.

Selon les sources, après la nomination de Zeev Elkin (du Likoud) au poste de président de la coalition, Oron a perdu son allié dans la lutte pour la reconnaissance du génocide arménien. "Auparavant, il était le président du groupe d'amitié parlementaire Israël-Arménie, maintenant nous attendons de voir à quelles pressions il sera soumis de la part des membres de la coalition. Je vais lui parler bientôt ... Malgré le brusque refroidissement des relations entre la Turquie et Israël et le désir de beaucoup de gens de jouer un mauvais tour à la Turquie, je reste sceptique," a déclaré Haïm Oron.

AZG



dimanche 18 avril 2010

Obama ne changera rien à son message du 24 Avril

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Vision sans complaisances des rapports de la Turquie avec l'Arménie. Le discours d'Obama peut effectivement avoir des effets néfastes sur la Turquie mais surtout sur l'Azerbaïdjan.

Bakou est totalement contre la normalisation des relations turco-arméniennes, malgré le discours comme quoi chaque pays a le droit de vivre, ou pas, en bonne intelligence avec ses voisins. Son allié, et grand frère turc, soutien sa cause depuis la création de l'URSS et plus particulièrement depuis la guerre du Karabakh, en fermant sa frontière avec l'Arménie et lui imposant un blocus économique.

Si les Etats-Unis reconnaissent le génocide arménien, c'est qu'ils auront pris fait et cause pour les Arméniens et donc que le groupe de Minsk de l'OSCE ne plus jouer les médiateurs. Par conséquent, plus rien ne retiendra les dirigeants azéris de se libérer de cette contrainte en tentant de résoudre militairement le conflit du Karabakh. De plus, Ankara après la gifle qu'elle aura reçue se fera un plaisir de durcir sa position et garder une ‘neutralité très bienveillante' envers Bakou. Elle sera même capable d'amasser des troupes à la frontière pour intimider l'Arménie ; voire l'envahir comme elle a failli le faire en 1994. Alors adieu le rêve européen, dont elle n'a que faire depuis quelques temps.

Il y a un ‘mais' dans ce scénario catastrophe. Que feront les Etats-Unis et surtout la Russie si la situation dégénère ? Il est peu probable qu'ils restent les bras croisés.

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Barack-Obama-et-genocide_ma
Dans la politique mondiale une situation peut se développer de deux manières différentes : soit mauvaise soit pire. En outre, ces variantes peuvent s'appliquer aussi bien du côté fort que du côté faible, compte tenu du fait que le faible d'hier, peut devenir le puissant d'aujourd'hui et vice versa. En ce qui concerne le problème arménien, cela peut s'interpréter de la façon suivante : si Barack Obama ose prononcer le mot ‘génocide', ce sera le pire pour les Arméniens, et s'il ne le fait pas - ce sera mauvais.

Si l'on ne tient pas compte des nombreux facteurs pour et contre, alors selon les critères universels, les États-Unis doivent dire ce qui est connu depuis longtemps pour tout le monde. La chose la plus intéressante est que ce terme ne changera rien dans la communauté internationale, y compris en Turquie - mais l'Amérique, ou plutôt le gouvernement précédent, a permis à Ankara de faire ce qu'il avait envie, et notamment dicter des règles de traitement envers les Arméniens. Le problème est qu'Obama voit maintenant clairement les dégâts causés par la politique de Bush au Moyen-Orient et en Asie. Et il passe d'un extrême à l'autre, en refusant de soutenir Israël et voulant "se faire des amis" dans les pays musulmans. Soit dit en passant, aucun conflit déclenché par l'administration Bush n'a encore été réglé. Bref, lourd est l'héritage d'Obama, sans parler de la crise. Et en ces temps difficiles, les Arméniens demandent que le Président des Etats-Unis qualifie les événements de 1915 de ‘génocide' ...

Quant à Ankara, il croit qu'il prend des mesures appropriées, même si en réalité il n'en est rien. La vérité est que, malgré toutes les déclarations du Premier Ministre turc et de son ministre des Affaires étrangères concernant la volonté de ‘normaliser les relations et de vivre à côté de la riche et prospère l'Arménie', cela reste de simples mots. En fait, Ankara est réticent à traiter avec un pays dont la population a été sauvagement massacrée il y a 95 ans. Lorsque le 23 avril dernier, la population arménienne a été mise au courant d'un texte d'accord turco-arménien, lequel a pris forme dans les protocoles du 31 août, et signés à Zurich le 10 Octobre, la majorité de la nation arménienne a pris cela comme une moquerie et une insulte ; ce qui le fond, l'est vraiment.

Mais maintenant, près d'un an plus tard, nous réfléchissons à quelle "surprise" nous devrons attendre des grandes puissances qui sont intéressées par la retenue de la Turquie et l'Azerbaïdjan et la réorientation complète de l'Arménie à l'Occident. C'est le ‘pire' qui peut se produire si Obama prononce d'ailleurs le mot ‘génocide'. Cependant, il y a peu d'espoir que le président américain se risque à dire ce que la communauté arméno-américaine attend de lui, mais qui sait ce que l'Amérique peut avoir besoin dans la région en une semaine ? Si la Maison Blanche décide que la Turquie est une alliée stratégique essentielle et qu'il est inapproprié de se quereller avec elle maintenant, tout est clair. Dans le cas contraire, l'Arménie devra se préparer à une guerre avec l'Azerbaïdjan.

Mais il est encore temps d'envisager ce que la nation arménienne peut exiger : la reconnaissance de quelque chose déjà bien connue dans le monde entier, ou bien l'ouverture des archives et aller devant le tribunal. Mais qui doit-on trainer en justice ? L'État turc ? Non, parce que la Turquie actuelle n'est pas responsable des actes de l'Empire ottoman, a fortiori ceux des Jeunes-Turcs. Incidemment, ces derniers ont déjà été jugés par un tribunal militaire en 1919 et condamnés à mort pour "avoir poussé la Turquie dans la Première Guerre mondiale et avoir détruit la population arménienne."

Il n'y a presque plus rien dans les archives ottomanes - la plupart des documents ont été détruits en 1918 et ce qui a pu être sauvé a été envoyé à la Bibliothèque du Congrès, le mérite revenant personnellement à l'ambassadeur Henry Morgenthau. Il en est de même des documents conservés dans les archives européennes.

Mais le point le plus désagréable dont nous avons discuté à plusieurs reprises, c'est que la tragédie de la nation est devenue le seul atout dans le différend de près d'un siècle avec la communauté internationale.

PanARMENIAN

Karine Ter-Sahakian – Département Analyse



samedi 17 avril 2010

Relations Arménie-Turquie : L'après Washington

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Le 24 Avril approche, pour la majorité des observateurs, l'administration ne fera rien pour gêner la progression du processus arméno-turc. Processus actuellement gelé. Chacune des parties campant sur ses positions, réaffirmées haut et clair à Washington.

Si une nouveauté tout de même, côté Ankara :

En fait, la question du Karabakh est intégrée dans les protocoles car le passage :

« … Confirmant leur engagement, dans leurs relations bilatérales et internationales, de respecter et de garantir le respect des principes d'égalité, de souveraineté, de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, l'intégrité territoriale et l'inviolabilité des frontières ;

Ayant à l'esprit l'importance d'une création et le maintien d'un climat de confiance et de respect entre les deux pays qui contribuera au renforcement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans toute la région,… »

Signifierait en clair, dixit Erdogan, que pour qu'il y ait une paix régionale, il faut que le conflit du Karabakh soit terminé et donc que l'Arménie se retire de l'Azerbaïdjan, et que le Haut-Karabakh retourne sous administration azerbaidjanaise.

Décidément, les bizarreries ottomanes du grand Vizir n'ont pas de limites.

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Les optimistes

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* Kalouste Sahakian


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"La frontière arméno-turque pourrait s'ouvrir avant la ratification des protocoles. L'Arménie a fait tout ce qu'il avait à faire dans le processus et continue d'avancer, guidée par le droit international," a déclaré le Vice-président du Parti Républicain et président du groupe républicain au parlement, Kalouste Sahakian, lors d'une conférence de presse.

Il évalue la visite du Président à Washington comme un geste à caractère exceptionnel et historique. "Ce n'était pas seulement un succès diplomatique, mais aussi une amélioration de l'image de l'Arménie et de son Président sur la scène internationale."

* Aram Safarian


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"Le parti ‘Arménie Prospère' apprécie hautement la visite du Président Serge Sarkissian aux Etats-Unis, ses rencontres et surtout le discours sur la tombe de Woodrow Wilson," a déclaré le président du groupe ‘Arménie Prospère' de l'Assemblée nationale, Aram Safarian lors d'une conférence de presse.

Selon le député, le président Sarkissian a exprimé l'opinion des forces politiques arméniennes unies sur le fait que l'Arménie ne fera pas de concessions sur le règlement du conflit du Karabakh et sur la reconnaissance du génocide arménien.

"Ce qui s'est passé à Washington a été le résultat de la politique ambitieuse de l'administration Obama pour faire avancer le processus arméno-turque, actuellement au point mort", a-t-il poursuivi, exprimant l'espoir que le processus va progresser.

Il est confiant que le dialogue va se poursuivre après le 24 avril. Commentant la ratification des protocoles, il a déclaré : "Si le Parlement turc les adopte sans réserves, l'Assemblée Nationale arménienne en fera de même."

Concernant le processus de paix du Karabakh, l'élu est convaincu que dès que l'Azerbaïdjan indiquera qu'il est prêt à reconnaître la souveraineté du Haut-Karabakh, toutes les autres questions seront discutées lors des négociations.

* Gagik Haroutiounian


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"Les protocoles arméno-turcs ne sont pas morts mais malades," a déclaré le directeur de la Fondation ‘Noravank', Gagik Haroutiounian lors d'une conférence de presse. "Je pense qu'une nouvelle étape a commencé, où nous avons un avantage certain."

Il ne considère pas que le processus soit dans l'impasse.

Commentant la visite du Président Sarkissian à Washington et son discours au Mémorial de Woodrow Wilson, G.Haroutiounian a déclaré : "c'était un bon discours tant pour les Arméniens, que pour le public étranger."

Interrogé pour savoir si Obama va prononcer le mot génocide dans son discours du 24 Avril, le directeur de ‘Noravank' a répondu : "la situation politique actuelle dicte à Obama de s'abstenir de prononcer le mot génocide, mais on se sait jamais."

Gagik Haroutiounian n'attache pas beaucoup d'importance au discours d'Obama, car il n'aura pas de conséquences juridiques.

* Philip J. Crowley


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"Le processus est au point mort depuis l'automne dernier lorsque l'Arménie et la Turquie ont signé les protocoles sur la normalisation," a déclaré Philip J. Crowley, le Sous-secrétaire d'Etat, dans son briefing quotidien à la presse.

"Nous voulons voir la Turquie et l'Arménie ratifier ces protocoles, normaliser leurs relations, ouvrir les frontières. Cela aura des avantages significatifs pour les deux pays. Et nous continuons à travailler avec les deux pour voir si nous pouvons trouver la bonne formule, le bon moment pour la ratification et les avantages qui découleront de la ratification.

Nous continuons à travailler pour voir le comment – si je puis dire, il y a des choses que les deux pays se sont engagés à faire. Il y a des processus de travail difficiles avec leurs parlements respectifs. Nous avons la même démarche dans notre pays où le pouvoir exécutif peut prendre un engagement mais se doit de travailler avec le Congrès en termes de mise en œuvre ou pour ratification du projet. Nous savons que c'est un processus difficile. Nous savons que cela implique de l'émotion des deux côtés, des risques des deux côtés, et nous continuerons à travailler de manière constructive avec l'Arménie et la Turquie pour tenter de voir ce processus aboutir," a déclaré le Sous-secrétaire.

"Nous soutenons également le processus de Minsk en ce qui concerne l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh », a-t-il ajouté.

*

Les pessimistes

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* Aram Sarkissian


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"A ce stade, l'Arménie a réussi à occuper sa place et son rôle sur la scène internationale, et à révéler les mythes de la diplomatie rusée de la Turquie. C'est le résultat de la visite du Président Serge Sarkissian à Washington," a déclaré le président du Parti Démocratique, Aram Sarkissian, lors d'une conférence de presse.

Toutefois, cette avancée peut être temporaire si l'Arménie ne parvient pas à résoudre les problèmes intérieurs.

"Le ‘délai raisonnable' pour la ratification des protocoles a expiré. Il est temps de commencer un nouveau processus arméno-turque," a-t-il poursuivi. Aussi, l'Arménie doit revenir sur sa signature des protocoles.

"Etant un petit pays, l'Arménie est devenue une pierre angulaire dans la résolution des questions régionales et il devrait être celui qui conduit, mais pas celui qui est dirigé."

Quant à la reconnaissance du génocide arménien, Aram Sarkissian a indiqué : "Le 100e anniversaire sera le Rubicon pour la reconnaissance du génocide. Par conséquent, les Arméniens doivent mener une politique efficace pour obtenir un maximum de résultats au cours des cinq prochaines années."

* Hagop Chakerian - Stépan Stépanian


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Que va-t-il se passer dans le processus arméno-turc, après la visite du Président Serge Sarkissian à Washington ? Le turcologue Hagop Chakerian et politologue Stépan Stépanian considèrent le voyage du Président Sarkissian à Washington comme un succès. Ils ont apporté une attention particulière au discours prononcé au National Cathedral.

"La diplomatie arménienne se développe," a dit Stépan Stépanian, en analysant les réunions et les déclarations du président. Selon lui, le discours à l'Université Memorial était fort et courageux.

Pour Hagop Chakerian, aucune avancée n'est à attendre compte tenu des problèmes internes de la Turquie : la question kurde, les changements constitutionnels ou l'affaire Ergenekon.

Radio Publique d'Arménie



vendredi 16 avril 2010

Le conflit du Karabakh en filigrane à Washington

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Si le président B.Obama et la Secrétaire d'Etat H.Clinton n'ont pas réussi à ‘arrondir' les angles, les rencontres de Washington ont eu le mérite d'éclairer la position de chacun et voir combien était grand le fossé entre l'Arménie et la Turquie, voire entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Les dirigeants turcs, en alliés fidèles de Bakou, ont réaffirmé que seule la résolution du conflit du Karabakh débloquerait le processus de normalisation avec l'Arménie.

Les dirigeants arméniens, que le statut final du Haut-Karabakh devait se décider par la population de ce territoire conformément au droit des peuples à s'autodéterminer ; la Turquie n'ayant rien à voir là-dedans.

Les dirigeants azerbaidjanais, bien que non présents à Washington, ont réaffirmé pour leur part que le Haut-Karabakh fait et fera toujours partie de l'Azerbaïdjan conformément au principe de l'intégrité territoriale.
Cela s'appelle la quadrature du cercle. Il est clair qu'à ce rythme, aucun des trois pays ne modifiera sa position de lui-même.

La solution, si elle existe, viendra des grandes puissances qui supervisent les deux processus. Ce ne serait qu'un juste retour des choses, car après tout si l'Arménie se trouve dans cette situation, c'est bien la conséquence des actions et/ou des inactions des dites puissances au début du XXème siècle.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie et d'Armenialiberty

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* Mevlut Cavusoglu


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En tant que Président de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe, Mevlut Cavusoglu sera le nouveau président de la sous-commission de l'APCE concernant le conflit du Haut-Karabakh.

"La sous-commission n'a pas encore été établie, mais il est prévu que j'en sois son président," a déclaré Cavusoglu aux journalistes à Bakou. C'est une pratique tout à fait normale qu'une sous-commission soit dirigée par le président. Ce qui a été le cas de son prédécesseur à ce poste.

"Nous voulons que les délégations de l'Azerbaïdjan et l'Arménie travaillent avec la sous-commission, et nous espérons que son travail contribuera au règlement du conflit du Karabakh", a précisé Cavusoglu.

Le président a ajouté qu'il avait l'intention de faire de son mieux pour éviter les « doubles standards » observés dans les Etats membres ayant ce problème : « Nous avons des normes communes qui s'appliquent à tout le monde : nous sommes en faveur de la démocratie et des droits de l'homme."

* Ilham Aliev


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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev estime qu'une étape décisive a commencé dans le processus de règlement du conflit du Haut-Karabakh.

Lors du Conseil gouvernemental d'hier, Aliev a fait valoir que le processus avait atteint un tournant et que tous les pays, en particulier les pays coprésidant le Groupe de Minsk, doivent être très vigilants.

"Mais nous voyons aujourd'hui à un moment critique, l'Arménie recevoir un tel soutien politique que dans l'avenir, elle peut refuser toutes négociations", a déclaré le président.

Simultanément, il a indiqué que l'Arménie se doit de préciser sa position.

"L'Arménie fait traîner les négociations artificiellement et de différentes manières veut jeter le blâme de l'échec des pourparlers sur l'Azerbaïdjan. Ils pensent qu'avec le temps le statu quo se renforcera et que dans 10-20 ans il se créera des conditions plus favorables pour la légitimation du Haut-Karabakh.

L'Azerbaïdjan ne sera jamais d'accord avec tout statut du Haut-Karabakh en dehors du cadre de son intégrité territoriale," a déclaré Aliev ; rapporte l'agence Trend.

Ilham Aliev avait déclaré que Bakou acceptait le nouveau plan de paix du Karabakh que les coprésidents avaient récemment modifié, "à quelques exceptions près." Et d'ajouter que la partie arménienne n'était pas d'accord avec le règlement proposé et qu'elle gagnait du temps.

"Les médiateurs ont assuré Bakou qu'ils ‘tentaient de les [Arméniens] convaincre d'accepter cette proposition'. S'ils n'acceptent pas cette proposition, alors je pense que [la poursuite des négociations] perd tout son sens," a-t-il souligné ; rapportent les médias azéris.

* Ali Hassanov


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"Nous ne sommes pas satisfaits de l'activité des États-Unis dans le processus de règlement du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", a déclaré à Bakou aux journalistes le directeur du département politique du Cabinet présidentiel azerbaïdjanais, selon l'AFP.

Il s'est déclaré par contre satisfait d'Ankara pour avoir lié la mise en œuvre des accords de normalisation turco-arméniens avec le règlement du conflit du Karabakh. "La position de la Turquie, qui est une alliée stratégique de l'Azerbaïdjan, satisfait pleinement Bakou."

"Malheureusement, certaines institutions et partis américains, sous l'influence du lobby arménien, perdent leur neutralité et soutiennent ouvertement l'Arménie. Nous pensons que ce n'est pas en accord avec la mission des États-Unis, en particulier en tant que coprésident du Groupe de Minsk."

Hassanov a fait valoir que la pression américaine sur la Turquie concernant les accords avec l'Arménie est liée à son impartialité dans le processus de paix du Karabakh.

* Recep Tayyip Erdogan


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A Washington, Ankara a subordonné la mise œuvre du processus de normalisation à la résolution du conflit du Haut-Karabakh, acceptable par l'Azerbaïdjan.

Erdogan a réaffirmé ce lien après ses entretiens avec Obama. Selon l'agence Anatolie, la Turquie n'ouvrira pas sa frontière avec l'Arménie tant que le conflit du Karabakh ne sera pas résolu. Erdogan a également rejeté les arguments de l'Arménie comme quoi les protocoles ne font pas référence à la paix au Karabakh.

Selon un autre grand quotidien turc, Hurriyet, M. Obama a également assuré que les médiateurs américain, russe et français qui coprésident le Groupe de Minsk de l'OSCE vont augmenter leurs efforts pour négocier une solution au conflit du Haut-Karabakh.

* Edouard Nalbandian


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"C'était une visite très importante. Les réunions sont importantes tant en termes de renforcement des relations bilatérales qu'en échanges sur des questions régionales et internationales préoccupant les deux côtés," a déclaré le ministre des Affaires étrangères arménien Edouard Nalbandian, résumant les résultats des réunions en marge du Sommet sur la Sécurité nucléaire de Washington.

"Les réunions du Président Sarkissian avec le président Obama et avec la Secrétaire Mme Clinton ont donné l'occasion de poursuivre le dialogue constructif et les discussions sur la normalisation des relations arméno-turques et le règlement du conflit du Karabakh."

Commentant la réunion le président arménien avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, Edouard Nalbandian a déclaré : "la réunion a permis d'avoir une idée claire sur la position de la Turquie."

Prié de dire si le conflit du Karabakh a été abordé lors des pourparlers arméno-turcs, le ministre a déclaré : "La partie turque a essayé de traiter du problème du Karabakh, mais nous avons répondu que la normalisation entre l'Arménie et la Turquie ne pouvait pas être liée au règlement du conflit du Karabakh. Je ne crois pas qu'il existe une quelconque raison pour discuter de la question du Karabakh avec la Turquie. Tout d'abord parce que la Turquie ne peut pas être un médiateur [neutre] dans le processus de règlement du conflit du Haut-Karabakh. Deuxièmement, l'Arménie ne fera jamais de concessions sur la question du Karabakh dans le but de normaliser les relations entre l'Arménie et la Turquie. Lier les deux questions ne fera que nuire aux deux processus."

"Si la Turquie ne veut pas faire échouer ce processus, elle doit montrer très rapidement dans les faits qu'elle est prête à ratifier les protocoles et à établir des relations," a déclaré Nalbandian.

Quant aux déclarations des dirigeants azerbaidjanais, il les a qualifiées de ‘trompeuses', précisant que les "exceptions" de l'Azerbaïdjan l'emportent sur les dispositions acceptables par Bakou.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie et d'Armenialiberty



jeudi 15 avril 2010

Nagorno-Karabakh conflict

* Mevlut Cavusoglu


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Being the Chairman of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, Mevlut Cavusoglu will be the new chairman of the Assembly's subcommittee on Nagorno-Karabakh conflict.

"The subcommittee has not yet been established, but it is expected that I will be its chairman, Cavusoglu told journalists in Baku. It is a quite normal practice that a subcommittee is headed by the chairman of PACE. Former chairman of the subcommittee was also chairman of PACE."

"We want the subcommittee to be attended by the Azerbaijani and Armenian delegations, and hope that its work will contribute to the settlement of the Karabakh conflict," said Cavusoglu.

The President added that he intended to do his best to avoid “double standards” in the way member states were treated: “We have common standards that apply equally to everyone: we are in favour of democracy and human rights.”

* Ilham Aliyev


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Azerbaijani President Ilham Aliyev considers that a decisive stage has started in the process of settlement of the Nagorno Karabakh conflict.

At yesterday's government session Aliyev claimed that at the current turning point all the countries, particularly Minsk Group co-chair countries, should be very keen.

“But we see that today in critical moment Armenia is given such political support that in the future it can refuse at all from negotiations,” the President said.

Simultaneously he indicated that Armenia should state its position.

“Armenia is dragging out negotiations artificially and in different ways wants to lay the blame for failure of talks on Azerbaijan. They believe that with time the status quo will strengthen and in 10-20 years there will be created more favorable conditions for legitimization of Nagorno Karabakh,” he said.

“Azerbaijan will never agree with any status of Nagorno Karabakh out of the frames of its territorial integrity,” Aiyev said, Trend News reports.

* Edward Nalbandian


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”It was a very important visit. The meetings were important both in terms of strengthening bilateral relations and discussing regional and international issues both sides are concerned about,” Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian said, summing up the results of the meetings in Washington on the sidelines of the Nuclear Security Summit.

“President Sargsyan's meetings with President Obama and Secretary Clinton provided an opportunity to continue the constructive dialogue and the discussions on the normalization of the Armenian-Turkish relations and the Karabakh conflict settlement,” Nalbandian said.

Commenting on Armenian President's meeting with Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, Minister Nalbandian said the meeting “made it possible to have a clear idea about Turkey's stance.”

Asked whether Karabakh was touched upon during Armenian-Turkish talks, Nalbandian stated: “The Turkish side was trying to hold discussions on Karabakh, but we answered that Armenia-Turkey normalization could not be linked to the Karabakh settlement. I don't think there are any reasons to discuss the Karabakh issue with Turkey. First of all Turkey cannot be a mediator in the Nagorno Karabakh settlement process. Secondly, Armenia will never make concessions over the Karabakh issue for the sake of Armenia-Turkey normalization. Tying the two issues will harm both processes.”

“If Turkey does not want to fail this process, it should show very quickly in practice that it is ready to ratify the Protocols and establish relations,” Nalbandian said.

* Recep Tayyip Erdogan


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In Washington, Ankara makes their implementation conditional on a resolution of the Nagorno-Karabakh conflict acceptable to Azerbaijan.

Erdogan reaffirmed this linkage after talks with Obama. The official Turkish Anatolia news agency quoted him as telling journalists that Turkey will not open its border with Armenia as long as the Karabakh dispute remains unresolved. He also dismissed Armenian arguments that neither protocol makes any reference to Karabakh peace.

According to another leading Turkish daily, “Hurriyet,” Obama also assured him that the U.S., Russian and French mediators co-chairing the OSCE Minsk Group will step up their efforts to broker a solution to the Nagorno-Karabakh conflict.

Public Radio of Armenia



mercredi 14 avril 2010

Washington : Arménie, Turquie et les rencontres bilatérales

***

Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Si les questions restent toujours les mêmes, la manière de les traiter change suivant les interlocuteurs.

Après ces deux jours de rencontres bilatérales de part et d'autres des parties, arméniennes, turques et américaines, il ressort que le Président Sarkissian précise et/ou reconfirme sa position :

- Le génocide n'est pas sujet à discussion. La Commission d'historiens n'a plus de raison d'être. Pour la Turquie, elle devait qualifier les événements de 1915, pour l'Arménie, décortiquer le mécanisme génocidaire.

- Le tracé de la frontière arméno-turque, fermée depuis 16 ans par Ankara, n'est pas aussi clair qu'il n'y parait. L'arbitrage du président W.Wilson en 1920 n'a jamais été annulé et/ou abrogé.

- Il n'est pas question de lier le processus de négociations sur le Karabakh à la normalisation des relations arméno-turques.

De son côté, la Turquie ne démord pas d'un pouce sur sa pré-condition. Le pétrole et le gaz des frères azéris ont beaucoup plus d'importance que la modeste économie de l'Arménie. Et si l'on ajoute à cela l'épée de Damoclès que représente la reconnaissance du génocide et les réparations qu'elle implique, Ankara n'aucune envie de faire ami-ami avec un tel voisin.

Les seuls à espérer une avancée sont les Etats-Unis, pour des raisons géostratégiques.

S'il n'y avait pas la Russie, le pot de terre aurait du mal à résister aux pots de fer.

***

* Serge Sarkissian et Hillary Clinton


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Le président Serge Sarkissian a rencontré la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton en marge du Sommet de Washington sur la Sécurité nucléaire. Les interlocuteurs ont abordé les perspectives de normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie.

H.Clinton a réitéré l'appel du président Barack Obama à poursuivre le processus d'établissement des relations, sans conditions préalables.

S.Sarkissian et H.Clinton ont discuté de questions liées aux relations bilatérales arméno-américaines, ainsi que du règlement du conflit du Karabakh dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Le même jour, le Président Sarkissian a rencontré le député Adam Schiff. Au cours de la conversation Serge Sarkissian a exprimé sa gratitude pour les efforts de M. Schiff sur la voie de la reconnaissance du génocide arménien par le Congrès américain, ainsi que pour son soutien à l'Arménie et au Haut-Karabakh.

* Edouard Nalbandian et Sergueï Lavrov


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Les ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et la Russie, Edouard Nalbandian et Sergueï Lavrov, se sont rencontrés en marge du Sommet. La réunion a porté sur un certain nombre de questions de l'agenda bilatéral.

Les interlocuteurs ont discuté sur la coopération entre les deux pays dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE et ont échangé des vues sur la situation dans la région, et notamment sur le processus de règlement du conflit du Haut-Karabakh.

* Edouard Nalbandian et Ahmet Davutoglu


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Les ministres des Affaires étrangères arménien et turc, Edouard Nalbandian et Ahmet Davutoglu, ont eu un déjeuner de travail offert par le Secrétaire d'Etat Hillary Clinton en l'honneur de ministres des Affaires étrangères présents.

La conversation était axée sur la poursuite des débats d'hier entre le président Serge Sarkissian et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

* Serge Sarkissian et l'AAA


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Plus tôt dans la journée, Sarkissian a eu une réunion séparée avec les dirigeants de l'Assemblée Arménienne d'Amérique, l'autre grand groupe de lobby américain d'origine arménienne. L'AAA a été un bailleur de fonds clé de la diaspora sur sa ligne de conciliation sur la Turquie et en particulier, un grand soutien aux protocoles turco-arméniens signés en Octobre.

"Nous avons soutenu et continuerons à soutenir la réconciliation entre l'Arménie et la Turquie", a déclaré dans un communiqué l'AAA. Elle a en même temps accusé le gouvernement turc "de violer et de continuer à violer la lettre et l'esprit de ces documents."

* Serge Sarkissian et l'ANCA


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La visite du Président Serge Sarkissian aux Etats-Unis s'est poursuivi. Le Président Sarkissian a eu une réunion avec les membres du Comité National Arménien d'Amérique.

Les questions liées à la préservation de l'identité nationale arménienne, aux relations Arménie-Diaspora et au rôle des structures de la diaspora dans le renforcement de ces relations, ont été abordées. Bien évidemment, l'état actuel de la normalisation des relations arméno-turques faisait partie des sujets ; indique le Bureau de presse présidentiel.

S.Sarkissian a parlé de "la phase actuelle" du processus de normalisation turco-arménien avec les dirigeants de la Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA) des États-Unis et de l'ANCA.

Viken Hovsepian, du Bureau de la FRA, s'était adressé à la presse arménienne "Armenian Weekly" avant la réunion, et avait exhorté le président à "revenir sur sa signature des protocoles Turquie-Arménie."

La FRA et plusieurs groupes de la communauté arméno-américaine avaient exprimé la même demande dans une lettre commune à Sarkissian, publiée avant son arrivée à Washington. "Nous espérons ... qu'à Washington, vous annoncerez que le processus entre l'Arménie et la Turquie qui a commencé avec la signature des protocoles, ne peut plus continuer en raison de la posture peu constructive et antagoniste de la Turquie."

* Erdogan et Obama


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Le président américain Barack Obama a rencontré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan à la Maison Blanche.

Avant la réunion le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré à CNN qu'il était confiant que le président américain n'utilisera pas le terme de ‘génocide' pour décrire les incidents de 1915.

"C'est mon attente, car à ce jour, aucun dirigeant américain n'a prononcé ce mot, et je crois que le président Obama ne le fera pas."

M. Erdogan avait déclaré que l'époque des massacres avait été une période de guerre et de révoltes, et il avait souligné que le peuple turc a également subi de terribles pertes pendant le conflit de 1914-18.

"Aucune nation, aucun peuple n'a le droit d'imposer à une autre nation ou au peuple la façon dont il se souvient de l'histoire - et la Turquie ne cherche pas à le faire," a-t-il ajouté.

La réunion, initialement prévue de 20 minutes, a duré 45 minutes. Le point principal a été processus de normalisation entre l'Arménie et la Turquie et plus particulièrement la feuille de route relative aux protocoles Arménie-Turquie ; rapporte le quotidien Hurriyet, se référant à une source diplomatique.

Obama s'est engagé à faire tout son possible pour réactiver les efforts du Groupe Minsk de l'OSCE et faire accélérer le règlement du conflit du Karabakh.

Ahmed Davutoglu et Hillary Clinton qui assistaient à la réunion, ont convenu de poursuivre les travaux sur le Caucase. Pour la première fois les ministres des Affaires étrangères ont abordé les questions techniques de la feuille de route, et notamment sur le conflit du Karabakh, pour faire coïncider la retraite simultanée des forces arméniennes des régions adjacentes du Haut-Karabakh et l'ouverture de la frontière.

Extraits de la Radio Publique d'Arménie et d'Armenialiberty



Washington : Armenia, Turkey and Bilateral meetings

* Serzh Sargsyan and Hillary Clinton


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President Serzh Sargsyan had a meeting with US Secretary of State Hillary Clinton on the sidelines of the Nuclear Security Summit in Washington. The interlocutors discussed the perspectives of normalization of relations between Armenia and Turkey.

Secretary Clinton reiterated US President Barack Obama's call to continue the process of establishment of relations without preconditions.

Serzh Sargsyan and Hillary Clinton discussed issues related to bilateral Armenian-American relations, as well as the settlement of the Karabakh conflict within the framework of the OSCE Minsk Group.

The same day President Sargsyan met Congressman Adam Schiff. During the conversation Serzh Sargsyan expressed gratitude for Mr. Schiff's efforts towards recognition of the Armenian Genocide by the US Congress, as well as for his support to Armenia and Nagorno Karabakh.

* Edward Nalbandian and Sergey Lavrov


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The Foreign Ministers of Armenia and Russia Edward Nalbandian and Sergey Lavrov had a meeting in Washington on the sidelines of the Nuclear Security Summit.

The meeting covered a number of issues on bilateral agenda.

The interlocutors touched upon the cooperation between the two countries within the framework of the OSCE Minsk Group and exchanged views on the situation in the region, including the process of settlement of the Nagorno Karabakh conflict.

* Edward Nalbandian and Ahmet Davutoglu


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Foreign Ministers of Armenia and Turkey Edward Nalbandian and Ahmet Davutoglu had a conversation during a working lunch, hosted by the US Secretary of State Hillary Clinton in the honor of Foreign Ministers attending the Nuclear Security Summit in Washington.

The conversation focused on the continuation of yesterday's discussions of Armenian President Serzh Sargsyan and Turkish Prime-Minister Recep Tayyip Erdogan.

* Serzh Sargsyan and AAA


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Earlier in the day, Sarkisian had a separate meeting with the leadership of the Armenian Assembly of America, the other major U.S.-Armenian lobby group. The Assembly has been a key Diaspora backer of his conciliatory line on Turkey and, in particular, the Turkish-Armenian normalization protocols signed last October.

“We have supported and continue to support reconciliation between Armenia and Turkey,” the Assembly said in a statement. It at the same time charged that the Turkish government “has breached and will continue to breach both the letter and the spirit of those documents.”

* Serzh Sargsyan and ANCA-ARF


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President Serzh Sargsyan's visit to the United States continues. On the sidelines of the global security summit in Washington President Sargsyan had a meeting with members of the Armenian National Committee of America.

The meeting covered issues connected with the preservation of the Armenian national identity, the Armenia-Diaspora relations and the role of the Diaspora structures in the strengthening of those relations.

The interlocutors also touched upon the current stage of normalization of the Armenian-turkish relations, President's Press Office reported.

The presidential press office said Sarkisian discussed “the current phase” of the Turkish-Armenian normalization process with top representatives of U.S. chapters of the Armenian Revolutionary Federation (Dashnaktsutyun) and the nationalist party's lobbying arm in the United States, the Armenian National Committee of America (ANCA).

A statement by the office gave no details of that discussion. It said the meeting also focused on Armenia's relations with its worldwide Diaspora and ways of strengthening it.

Among the participants of Monday's meeting with Sarkisian was Viken Hovsepian, a member of Dashnaktsutyun's worldwide governing Bureau. Speaking to the Boston-based newspaper “Armenian Weekly” before the meeting, Hovsepian urged the Armenian leader to “rescind his signature from the Turkey-Armenia protocols.”

Dashnaktsutyun and several Armenian-American community groups voiced the same demand in a joint letter to Sarkisian published ahead of his arrival in Washington. “We hope and expect … that while in Washington, you will announce that the process between Armenia and Turkey that has begun with these signed protocols cannot continue because of Turkey's unconstructive and antagonistic posture,” they said.

* Turkish PM and Obama


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U.S. President Barack Obama will meet Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan today on the sidelines of his nuclear security summit in Washington, the White House said.

Prior to the meeting Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan told CNN he was confident that the U.S. president would not use the term genocide to describe the incidents of 1915.

"That would be my expectation, because to this day, no American leader has uttered that word, and I believe that President Obama will not," he said.

Erdogan said the time when the killings took place was a period of war and revolts, and pointed out that the Turkish people also suffered terrible losses during the 1914-18 conflict.

"No nation, no people has the right to impose the way it remembers history to another nation or people - and Turkey does not try to do that," he added.

From Public Radio of Armenia and Armenialiberty



mardi 13 avril 2010

Serge Sarkissian à Washington : ‘Le génocide ne peut pas être remis en question'.

***

Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Dimanche, alors que le président Sarkissian transitait par Paris pour se rendre à Washington, se tenait dans les lieux mêmes de l'événement une cérémonie commémorant le 90ème anniversaire du Traité de Sèvres.

Arrivé à Washington, le président déposait une couronne sur la tombe du président W.Wilson, dont l'arbitrage, conformément au dit Traité de Sèvres, déterminait le 22 novembre 1920 les frontières de l'Arménie.

Coïncidence, hasard du calendrier ou coup d'œil malicieux du destin ? Sans doute un imprévu dont la Turquie se serait bien passé.

Déjà que la Commission d'historiens proposée par Ankara est mise à mal, voilà maintenant que le tracé frontalier entre l'Arménie et la Turquie et, pire encore, les territoires arméniens annexés en 1920 par la Turquie, reviennent à l'avant-scène !

Qu'Erdogan veuille ouvrir ses archives à qui le demande, cela ne fait aucun doute, vu qu'ils ont été épurés depuis longtemps. Quant à ceux qui risquent de compromettre l'image de la Turquie, ils sont inaccessibles aux communs des mortels. On comprend alors pourquoi l'avocat turc Bendal Celil Ezman s'est vu récemment refusé les documents concernant les procès tenus en 1918 et 1922, concernant les responsables des déplacements des Arméniens en avril et mai 1915.

Rappel pour info :

« Les ministres inculpés (Takvim-i Vekâyi, n° 3604, p. 217-20), Enver, Djemal, Talaat et le docteur Nazim furent jugés coupables et condamnés à mort. Dans les procès Kharpout, le docteur Chakir fut également jugé coupable et condamné à mort (Takvim-i Vekâyi, n° 3771, p. 1-2) ; tous ces jugements furent rendus par contumace. De nombreux autres fonctionnaires de rang moins élevé furent aussi condamnés à mort par contumace. Parmi ceux qui étaient présents, trois seulement furent condamnés à mort et pendus à Istanbul. Dans tous ses autres jugements, le tribunal choisit de retenir les accusations portant sur l'élimination des Arméniens, en soulignant la présence de preuves démontrant « l'organisation et la mise en place du crime de meurtre (tactile cinayeti) par les dirigeants d'Ittihad. Ce fait est prouvé et vérifié (tahakkuk). » Ni le réquisitoire ni les comptes rendus d'audience ne sont intégralement accessibles aux chercheurs, et aucun Turc n'a à ce jour publié d'étude de ces documents. »

‘En Avril, ne te découvre pas d'un fil' dit le proverbe. Sale temps pour le grand Vizir.

***

Le président Serge Sarkissian a rencontré lundi le président Barack Obama et s'est entretenu avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en marge du Sommet international sur la Sécurité nucléaire.
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S.Sarkissian s'est également recueilli sur la tombe du président Woodrow Wilson après avoir déposé une couronne, et s'est adressé aux membres de la communauté et aux survivants du génocide arménien, rassemblés pour l'occasion dans la ‘National Cathedral'.
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"La Turquie ne peut pas parler à l'Arménie et au peuple arménien dans une langue de conditions préalables", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement au Mémorial Woodrow Wilson, quelques instants après sa rencontre avec M. Erdogan.

Il a également souligné que pour l'Arménie le génocide arménien n'était pas sujet à discussion, et ne croyait pas que la Turquie puisse avoir un rôle positif dans le processus de paix au Haut-Karabakh.

*


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B.Obama et S.Sarkissian ont discuté des perspectives de la normalisation des relations turco-arméniennes et de la résolution du conflit du Haut-Karabakh au cours de leur première entrevue lundi à Washington ; rapporte RFE/RL.

La Maison Blanche n'a pas sorti de communiqué sur les pourparlers tenus en marge du Sommet international sur la Sécurité nucléaire, organisé par Obama. Le processus de normalisation turco-arménien qui est bloqué, doit être réactivé vers son objectif principal, et Washington considère comme tentative de dernière minute pour sauver les protocoles signés par Ankara et Erevan en Octobre dernier sous son impulsion.

Le bureau de Sarkissian, pour sa part, a donné quelques détails de la réunion, qui a duré quarante-cinq minutes. Les deux dirigeants ont parlé "de la normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie" et ont "échangé leurs points de vue" sur l'état actuel du processus de paix du Karabakh. Ils ont également discuté "des perspectives de développement des relations bilatérales arméno-américaines."

La Secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, qui a été personnellement impliquée dans la diplomatie turco-arménienne, et le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, étaient présents à la réunion. L'agence de presse Tert.am a déclaré que H.Clinton avait tenue une réunion distincte avec S.Sarkissian.

Selon RFE/RL, citant une source anonyme de la Maison Blanche, lors de la réunion le président Obama a exprimé l'espoir que, grâce au processus de réconciliation, commencé en 2009, l'Arménie et la Turquie seraient en mesure d'améliorer leurs relations, en "désaccords" de longue date.

*


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S.Sarkissian et R.T.Erdogan se sont rencontrés lundi matin. Les sources turques ont indiqué que l'essentiel de la discussion a porté sur la lettre remise la semaine dernière à Erevan par l'envoyé de M. Erdogan.

L'agence de presse NTV, citant des membres de la délégation turque, a rapporté que les deux dirigeants ont convenu que les ministres des Affaires étrangères arménien et turc se focaliseront sur le processus de ratification des protocoles.

Edouard Nalbandian et le directeur adjoint du cabinet présidentiel, Viken Sarkissian, ont été rejoints par le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et son Sous-secrétaire, Feridun Sinirlioglu, au cours de la réunion ; ont indiqué des diplomates.

Aucune annonce officielle n'a été faite à l'issue de la réunion.

Pendant allocution d'ouverture lundi du nouveau Centre d'Etudes Islamiques Générales de l'Université George Mason, M. Erdogan a exprimé sa colère concernant l'adoption, le mois dernier, d'une Résolution sur le génocide arménien par la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants.

"L'histoire ne doit pas s'écrire dans les parlements et ne peut pas devenir un objet de condamnation par un parlement. Nous avons ouvert nos archives et avons suggéré la formation d'une commission historique, mais nous n'avons pas reçu de réponse. Les décisions adoptées par des parlements ne bénéficieront pas à l'Arménie," a déclaré M. Erdogan.

*


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Le Dr. Viken Hovsepian, du Bureau de la Fédération Révolutionnaire Arménienne, présent à la cérémonie du matin, a appelé le président à revenir sur sa signature des protocoles arméno-turcs.

"Nous avons entendu le discours du président Sarkissian, qui a d'abord honoré la mémoire du Président Wilson et son amitié envers le peuple arménien. Le symbolisme du Président Wilson va bien au-delà de l'aspect amitié. Wilson est l'architecte de ce qui sera connu sous le nom « d'Arménie wilsonienne - une Arménie indépendante qui comprend les provinces arméniennes de l'Empire ottoman ». Nous sommes conscients de la symbolique de la visite du Président Sarkissian sur la tombe de W.Wilson et de son discours d'aujourd'hui," a expliqué Hovsepian lors d'un entretien avec Armenian Weekly.

"Cependant, l'expression réelle de ce symbolisme - et sa logique de continuation - serait que le président Sarkissian annule sa signature des protocoles Turquie-Arménie," a-t-il souligné.

"Les remarques du président Sarkissian - à la fois dans le temps et en substance - sont très encourageantes," a déclaré pour sa part le président du Comité Central de la FRA, Antranig Kasparian, à l'hebdomadaire arménien. "La symbolique de rendre hommage à Woodrow Wilson, - un champion des survivants du génocide et le garant de l'Arménie occidentale - n'a pas échappé à l'assemblée. Pas plus que son évaluation des relations politiques actuelles, où il a clairement rejeté toute condition préalable de la Turquie pour la normalisation des relations bilatérales. Mais le vrai test se produira à huis clos, lorsque Serge Sarkissian devra faire face aux inévitables pressions de Washington et d'Ankara pour le forcer à accepter. S'il suit la voie tracée aujourd'hui, alors nous pouvons raisonnablement espérer que l'Arménie se retirera des protocoles et de la voie dangereuse qu'ils représentent. Sinon, on risque de voir la situation de l'Arménie aller de mal en pis," a-t-il ajouté.

Armenianweekly



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