mercredi 13 septembre 2023

« Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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C’est un dicton qui peut s’appliquer aussi bien au « dictateur », celui qui est mitoyen de la Caspienne, qu’aux « pays médiateurs » chargés en principe de la résolution du conflit du Haut-Karabakh.

 

Force est de reconnaitre, que hormis le potentat azerbaidjanais, les dirigeants concernés par le sujet se téléphonent, discutent, palabrent, et même observent, avec comme résultat des rapports et/ou des communiqués alambiqués où il est question de ce qui est bien, de ce qu’il faut faire et ne pas faire. Le dictateur, lui, agit comme il l’entend, et personne n’est là pour l’en empêcher.

 

On a d’un côté un potentat dont la méthodologie, pour faire valoir soi-disant ses bons droits, date de l’Union soviétique, et qui à l’instar du tsar actuel de Russie, a des rêves expansionnistes d’un pays imaginaire du Sud-Caucase, qui irait de la mer Caspienne à la mer Noire. Le digne rejeton de Heydar Aliev a commencé par utiliser les ressources pétrolières de son pays pour réaliser les objectifs. Il a été en cela aidé par son mentor turc, Recep Tayyip Erdoğan.

 

Rappelons que depuis le XIXème, les Ottomans, après les défaites en Europe, se sont donnés comme but la continuité ethnique de la méditerranée aux plaines d’Asie centrale ; et pourquoi pas jusqu’à la province chinoise autonome du Xinjiang, peuplée par les Ouïgours, turcophones. C’est le projet « Turcique », cher aux néo-Ottomans.

 

Première étape, éradiquer toute velléité de liberté des Arméniens d’Azerbaïdjan en se livrant à de nombreux pogroms dans les villes où ils étaient en minorité. Mal leur en prit, les Azéris ont subi une défaite cuisante et la perte de quelques villes. C’est la première guerre du Karabakh (1993-1994). Depuis, l’objectif de Bakou a été de mener une politique de revanche, en éduquant toute la population azerbaidjanaise dès le plus jeune âge au racisme et à la haine anti-arménienne.

 

Seconde étape, « amadouer » les Géorgiens et s’assurer de leur neutralité. Avec l’aide de la Turquie, le tandem Erdoğan-Aliev a pris économiquement en tenaille Tbilissi, d’autant plus facilement que le président Mikhaïl Saakachvili, qui a eu de gros déboires avec Moscou, était prêt à recevoir la manne financière que lui proposait le tandem avec la construction des liaisons : Oléoduc (BTC), gazoduc (BTE), Chemin de fer (BTK).

 

Troisième étape, détruire les monuments représentatifs arméniens à portée de main (cimetière médiéval de Djougha) et parallèlement se suréquiper militairement avec quelques tentatives d’incursion en territoire arménien, histoire de tester la réactivité de l’ennemi, mais également les réactions du Groupe de Minsk de l’OSCE.

 

Quatrième étape, avec l’aide de la Turquie, des Djihadistes syriens et l’armement israélien attaquer le Haut-Karabakh et occuper 75% de son territoire.

 

Cinquième étape, et probablement pas la dernière, faire croire à la communauté internationale que l’on veut la paix, signer des accords mais éviter de respecter ses engagements. Mettre de telles exigences que l’ennemi refusera de signer un accord de paix. Le tout accompagné d’un harcèlement permanent des Arméniens du Karabakh en leur coupant le gaz et l’électricité. Cerise sur le gâteau, opérer un blocus total de ce territoire en bloquant le seul lien avec l’extérieur des 120.000 Arméniens.

 

Ne soyons pas sectaire. Ilham Aliev a fait un geste humanitaire. Il autorise les Karabakhis à quitter l’Artsakh, mais … sans retour possible. C’est le nettoyage ethnique.

 

Et de l’autre, les Occidentaux, composés de pays « dits » démocratiques, l’Union européenne et les Etats-Unis. Lesquels ont très bien compris ce qui se joue dans cette région entre l’Arménie et le tandem Turquie-Azerbaïdjan. Ils font semblant de croire qu’avec des conseils judicieux et génériques, l’autocrate azéri va se calmer et cesser ses agressions. Ils oublient volontairement qu’un dictateur ne comprend que les sanctions voire la force ; Russie mise à part. Et les réunions stériles continuent pendant que les Karabakhis subissent un génocide par la faim.

 

Avec ses 2.000 soldats de la paix sur place, qui empêchent que la soldatesque azerbaidjanaise s’en prenne directement à la population, c’est encore Poutine qui fera, ou ne fera pas, un geste. L’échéance ultime est officiellement novembre 2025 – accord de Moscou du 09/11/2020. Il est intéressant de lire sa dernière déclaration (Cf. § Russie), où les dirigeants arméniens en prennent pour leur grade.

 

Pour ce qui est des Etats-Unis, leur intérêt pour la région se limite essentiellement à la Turquie. L’Azerbaïdjan a acquis ces dernières années quelque importance aux yeux de Washington grâce à son bras armé dans la région : Israël. Lequel s’est attiré les bonnes grâces de Bakou en échange d’armement. Quel meilleur observatoire que l’Azerbaïdjan (plus le Nakhitchevan), pour voir et écouter ce qui se passe en Iran.

 

Si la route Aghdam-Stépanaguerd est ouverte pour laisser passer les convois soi-disant humanitaires azerbaidjanais, la soldatesque azérie s’engouffrera dans la brèche et il en sera fini de la république d’Artsakh, mais certainement pas de la résistance artsakhiote.  

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am de APA, ainsi que de l’Union européenne.


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a discuté samedi 9 septembre de l'aggravation de la crise humanitaire au Haut-Karabakh à la suite du blocage illégal du couloir de Latchine avec le président Emmanuel Macron.

 

Les questions liées à l'accumulation de troupes azerbaïdjanaises autour du Haut-Karabakh et à la tension croissante à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont également été abordées.

Suite

 

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Union européenne

 


« L'UE estime qu'il est important que les Arméniens du Karabakh se regroupent autour d'un leadership de facto capable et désireux de s'engager dans des discussions axées sur les résultats avec Bakou. L’UE s’engage à soutenir ce processus.

 

L’Union européenne ne reconnaît pas le cadre constitutionnel et juridique dans lequel se sont déroulées les élections du président du Haut-Karabakh », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un communiqué.

Suite

 

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Etats-Unis

 


« Les États-Unis sont profondément préoccupés par la détérioration rapide de la situation humanitaire au Haut-Karabakh.

 

Nous notons que les fournitures humanitaires sont positionnées à proximité des routes de Latchine et d'Aghdam, et nous réitérons notre appel à l'ouverture immédiate et simultanée des deux couloirs pour permettre le passage des fournitures humanitaires dont les hommes, les femmes et les enfants du Haut-Karabakh ont désespérément besoin. Nous exhortons également les dirigeants à ne pas prendre de mesures susceptibles de susciter des tensions ou de détourner l’attention de cet objectif. Le recours à la force pour résoudre les différends est inacceptable », a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken dans un communiqué.

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Russie

 

Le président Vladimir Poutine a déclaré :

 


« Nous voyons et comprenons ce qui se passe. Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Nous avons proposé nos options de règlement. L'Arménie contrôlait auparavant sept régions, nous avons proposé de parvenir à un accord avec l'Azerbaïdjan de telle sorte que deux régions - Kelbadjar et Latchine - et tout le Karabakh resteraient pratiquement sous la juridiction de l'Arménie, mais les dirigeants arméniens ont refusé. Même si nous avons essayé de convaincre les dirigeants arméniens pendant une décennie. Quand nous leur avons demandé ce qu’ils allaient faire, ils nous ont répondu « nous nous battrons ». D'accord. En fin de compte, voilà le résultat.

 

Il ne s'agit pas seulement des résultats de la guerre de 2020, mais aussi du fait que les autorités arméniennes ont essentiellement reconnu la souveraineté de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.

 

Et la déclaration de Prague l’a consigné sur papier. Nous sommes au courant. Maintenant, le président Aliev me dit : vous savez que l'Arménie a reconnu que le Karabakh est nôtre, et donc que la question du statut du Karabakh n'est plus une question, elle a été résolue. Et les dirigeants arméniens l'ont déclaré publiquement, en comptant l'ensemble du territoire avant 1991 au sein de l'URSS azerbaïdjanaise et en citant un certain nombre de région dont le territoire du Karabakh lui-même. Ce n’est pas notre décision, mais celle des dirigeants arméniens.

 

Si tel est le cas, nous disent-ils, alors si vous voulez faire quelque chose concernant le Karabakh, tous les problèmes doivent être résolus avec nous sur une base bilatérale. Eh bien, que pouvons-nous dire à cela ? Il n'y a rien à dire ici, si l'Arménie elle-même reconnait que le Karabakh fait partie de l'Azerbaïdjan, que devons-nous faire ?»

 

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Iran

 


"Les responsables arméniens ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité d'affrontements (militaires), mais les responsables azerbaïdjanais ont fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention d'entrer en conflit avec l'Arménie. Le récent déploiement de troupes de l'Azerbaïdjan relève d’ " action militaire conventionnelle » avant l’hiver, » a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.

 

« Téhéran surveille de près la situation dans le Caucase et reste en contact avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour assurer la paix et la sécurité. Nous donnons l'assurance que les frontières de l'Iran sont sûres et nous soutenons la sécurité des frontières.

 

L’Iran a des positions inchangées et transparentes sur la situation au Haut-Karabakh. Nous réaffirmons que le Haut-Karabakh fait partie de l'Azerbaïdjan, mais insistons sur le fait que les droits et la sécurité de ses résidents doivent être définis.

 

Nous appelons au respect de l'intégrité territoriale des États et à l'évitement des tensions. Une étape majeure dans la résolution des différends entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et la réalisation de la paix et de la sécurité serait que les deux pays reconnaissent mutuellement leurs intégrités territoriales, » a-t-il ajouté.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le président de l'UE Charles Michel et le président Recep Tayyip Erdoğan ont discuté de la situation à la frontière arménienne et azerbaïdjanaise en marge du G20 en Inde.

 

"Nous avons discuté de l'ensemble des relations entre l'UE et la Turquie, de l'Initiative céréalière de la mer Noire et de la situation régionale, notamment entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", a déclaré Michel dans un article sur X.

Suite

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am,  de APA, ainsi que de l’Union européenne.

 

 

mercredi 6 septembre 2023

Le Groupe de Minsk de l’OSCE : « Courage fuyons »

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Rien n’y fait. Que ce soit les coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, les instances internationales ou la majorité des pays du G20 (Turquie mise à part) qui demandent la levée du blocus du Haut-Karabakh avec l’ouverture du couloir de Latchine à la libre circulation des biens et des personnes, ils font face à un mur : l’intransigeance de Bakou, qui considère cette région comme de son bien.

 

Rappelons que la région autonome (Oblast) du Haut-Karabakh ne faisait pas partie intégrante de la RSS d’Azerbaïdjan, mais y était simplement rattachée administrativement, tout comme la république autonome du Nakhitchevan. Si Bakou avait réussi à vider le Nakhitchevan de ses autochtones arméniens, (50% au moment de la soviétisation, environ 1% en 1990), il s’était cassé les dents avec les Arméniens du Karabakh.

 

En reconnaissant il y a quelques mois que le Haut-Karabakh fait partie intégrante du territoire de l’Azerbaïdjan, le premier ministre arménien Nigol Pachinian a mis le doigt dans un engrenage infernal. Il est loin le temps où il s’était écrié  « L’Artsakh, c’est l’Arménie, point final ! ». Pire, il a déclaré, il y a quelque semaines, reconnaitre que la superficie de l’Azerbaïdjan est de 86.600 km² - c'est-à-dire celle de la RSS d’Azerbaïdjan, s’attendant à ce que Bakou, en retour, reconnaisse les 29.800 km² de l’Arménie, qui est celle de la RSS d’Arménie. Un « flop » total, puisque pour Bakou, le Zanguézour occidental - c'est-à-dire la province arménienne du Syunik, doit faire également partie de l’Azerbaïdjan.

 

Ce durcissement d’Ilham Aliev est essentiellement du à la politique menée par Moscou dans la région, complétée par celle de Bruxelles.

 

Le camarade Poutine en novembre 2020 a mis fin à l’attaque meurtrière de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh - aidé militairement par la Turquie, le Pakistan et dans une certaine mesure par Israël -, faisant 5.000 morts et des milliers de blessés dans les rangs arméniens. En faisant signer un accord de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan le 9 novembre 2020, il a mis en place un contingent de 2.000 casques bleus russes pour protéger la population du Haut-Karabakh.

 

C’était méconnaitre les ambitions effrénées du dictateur azéri. Non content d’avoir récupéré 75% de l’Artsakh au bout des 44 jours de guerre, il a de suite commencé à s’attaquer aux 25% restant par des tirs sporadiques aussi bien sur les militaires arméniens, que sur les civils – des paysans en l’occurrence, ainsi que sur le matériel, empêchant ces derniers à travailler dans les champs.

 

Si au début, le contingent russe de la paix assurait tant bien que mal sa mission, rapidement les choses se sont dégradées et d’une posture de neutralité équilibrée, il est passé à neutralité bienveillance en faveur de la soldatesque azérie, allant jusqu’à les accompagner lorsqu’elle a franchi la frontière arménienne au pont de Hakari.

 

Deux événements sont à l’origine de cette dégradation. L’invasion de l’Ukraine en février 2022 et la reconnaissance par Pachinian de l’appartenance du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan en Avril 2023. Moscou étant occupé, Aliev a lancé ses troupes. Il a commencé par bloquer le couloir de Latchine le 12 décembre 2022 aux civils arméniens, pour des raisons soi-disant écologiques. Et après l’énorme boulette de Pachinian, il a installé un poste frontière à l’entrée du couloir de Latchine, instaurant ce faisant un blocus total du Haut-Karabakh.

 

Soyons précis. Les Karabakhis ont le droit de franchir le poste frontière de Hakari. 1 – S’ils sont gravement malades accompagnés par le CICR ; 2 – s’ils déménagent définitivement vers l’Arménie. Dans les deux cas, il n’est pas question qu’ils retournent chez eux. Cela s’appelle du nettoyage ethnique. Quant a les affamer, cela s’appelle un Génocide !

 

Bruxelles, pensant bien faire, a mis son nez dans le conflit au lendemain de la guerre des 44 jours, en remplaçant peu ou prou le groupe de Minsk de l’OSCE pour essayer de résoudre le différend arméno-azerbaidjanais. Il a été aidé en cela par Pachinian lui-même, qui, ne sachant sur quel pied danser avec Moscou, malgré ses très nombreux coups de fil à Poutine, s’est tourné vers l’Union européenne pour obtenir un appui sérieux.

 

Hélas, l’UE a d’autres soucis en tête, à commencer par la guerre Russie-Ukraine et ses conséquences énergétiques. Mme sofa – alias Ursula von Der Leyen, a mis bon ordre en passant des accords gaziers avec Bakou. « Un pays fiable » selon la présidente de la Commission européenne.

 

Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a de son côté convié plusieurs fois les deux protagonistes, Pachinian et Aliev, a se rencontrer. Résultat : Pachinian a de nouveau lâché du lest face à Aliev. L’UE pour ne pas être en reste, a envoyé en Arménie une mission d’observation d’une cinquantaine de personnes. Mais RIEN au Haut-Karabakh. Aliev s’y est opposé fermement au motif que c’est de l’ingérence dans les affaires intérieures de son pays.

 

Bruxelles s’interdit toute sanction envers le récalcitrant et laisse le potentat azéri se défouler sur les Arméniens, qu’ils soient Nationaux ou Karabakhis. L’aveuglement politique de l’exécutif européen, qui n’a rien de naïf, va jusqu’à proposer l’ouverture de la route Aghdam-Stépanaguerd pour des raisons soi-disant humanitaires et de droits humains. Ce qui en pratique reviendrait à « laisser entrer le loup dans la bergerie ». L’objectif de Bakou.

 

La ligne politique de l’exécutif européen consiste à voir que ce qu’il a envie de voir, jouer à l’occasion les naïfs et surtout ne jamais citer l’agresseur, cela pourrait vexer Ilham Aliev, ce qui est mauvais pour le business. On ressort à l’occasion le dénommé Josep Borrell, qui n’a toujours pas compris qui étaient les bons qui étaient les méchants, se contentant comme d’habitude, de renvoyer, à l’image de ses semblables, les belligérants dos à dos.

 

Quant à Washington, il ne lève pas le petit doigt et se contente de donner aux belligérants des conseils soi-disant « judicieux », en s’appuyant sur le droit international. Il est intéressé avant tout par les relations Russie-Turquie. Surveillant parallèlement les activités de Téhéran par l’intermédiaire du tandem israélo-azéri, le tout au détriment de l’Arménie, cela va de soi. Il suffit de regarder les bâtons mis par l’Administration aux efforts des membres de la « Cause arménienne » du Congrès quand il s’agit du soutien financier et des aides apportées à l’Azerbaïdjan.

 

Et final, c’est toujours des Arméniens qui meurent.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.


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Conseil de Sécurité de l’ONU (suite)

 


« La France s'apprête à soumettre une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU pour venir en aide aux 120.000 habitants de l'Artsakh au bord de la famine en raison du blocus imposé par l'Azerbaïdjan, » écrit dans un article le directeur adjoint du Figaro, Christophe Buisson.

 

« Par ailleurs, Paris et les grandes régions françaises affrètent la semaine prochaine un convoi humanitaire vers l'Arménie. La vie de 120.000 hommes, femmes et enfants est entre les mains du Conseil de sécurité de l'ONU.

Suite


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a déclaré jeudi 31 août lors de la réunion du Cabinet :

 

"L'objectif principal de l’Azerbaïdjan est de débarrasser le territoire du Haut-Karabakh des Arméniens.

 

Comme je l'ai dit plus tôt, l'un des scénarios pour la mise en œuvre de ce plan monstrueux est le suivant : l'Azerbaïdjan envisage, au stade le plus aigu de la crise humanitaire, d'ouvrir unilatéralement un couloir, de permettre aux gens de quitter le Haut-Karabakh et d'en interdire l'entrée. Cette politique de génocide et de déportation se déroule au XXIe siècle sous les yeux de la communauté internationale. »

Suite


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France

 


Lors d’un entretien avec l’hebdomadaire le Point, le président Emmanuel Macron a commenté le blocus du Haut-Karabakh (Artsakh), affirmant :

 

« Notre diplomatie est claire mais l’heure n’est pas à la diplomatie. Je le déplore et je le condamne. Nous avons toujours dit que nous étions là pour la souveraineté du peuple et que la question du Haut-Karabakh est compliquée.

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Union européenne

 


« L'Union européenne déplore les derniers affrontements armés qui ont entraîné la mort et la blessure de plusieurs militaires dans les zones frontalières entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L’UE appelle toutes les parties à éviter de nouvelles violences et à réaffirmer leur engagement au dialogue, » a déclaré le porte-parole principal pour les Affaires extérieures de l'UE, Peter Stano, sur les réseaux sociaux, après le tir du drone de l'Azerbaïdjan et l’attaque au mortier qui a fait trois morts et deux autres soldats arméniens.

Suite

 

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Etats-Unis

 


« Les États-Unis sont profondément préoccupés par la détérioration des conditions humanitaires au Haut-Karabakh résultant du blocage continu, de la nourriture, des médicaments et d'autres biens essentiels à une existence digne.

 

Les États-Unis ont travaillé sans relâche avec les deux parties au cours des dernières semaines pour permettre à l'aide humanitaire d'atteindre la population du Haut-Karabakh. Nous réitérons notre appel à rouvrir immédiatement le couloir de Latchine au trafic humanitaire, commercial et de passagers », a déclaré jeudi le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller, dans un communiqué.

 

« En outre, les responsables de Bakou et les représentants de Stepanakert doivent se réunir sans délai pour se mettre d’accord sur les moyens d’acheminer les provisions essentielles aux hommes, femmes et enfants du Haut-Karabagh – y compris par des voies d’approvisionnement supplémentaires – et reprendre les discussions sur toutes les questions en suspens. L’aide humanitaire de base ne doit jamais être l’otage de désaccords politiques, » a-t-il précisé.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Comme vous le savez, le 23 avril de cette année, le poste de contrôle frontalier a été établi dans le district de Latchine, à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Nous l'avons encore fait en faisant preuve de détermination, de courage et de confiance »,  a déclaré le président Ilham Aliev lors de son discours à l'occasion des festivités de la « Journée de la ville de Latchine ».

 

« Parce qu'une connexion géographique a été créée entre l'Arménie et l'ancienne province autonome du Haut-Karabakh. Nos pertes ultérieures furent précisément conditionnées par la perte de Chouchi et de Latchine. Chouchi a été occupée le 8 mai et Latchine le 18 mai. Cette occupation marqua le début de l'occupation d'autres terres.

Suite

 

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PILPG

 


Le principe de l’autodétermination peut s’exercer à l’intérieur, par le biais de l’autonomie dans le cadre d’un État plus vaste, ou à l’extérieur, par la création d’un nouvel État. Selon la décision de la CIJ dans l’affaire Chagos (Conséquences juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de l’île Maurice en 1965 – ndlr), même si l’autodétermination externe peut se matérialiser dans les cas de décolonisation et d’assujettissement des étrangers, « le droit à l’autodétermination, comme un droit humain fondamental, a un large champ d’application ». Ce dernier suggère que l’autodétermination externe peut également inclure une sécession corrective en cas d’oppression systémique. Cet argument a également été avancé par un certain nombre de tribunaux et de comités nationaux et internationaux. Bien que différents points de vue subsistent sur la question de savoir si l'autodétermination externe inclut une sécession corrective.

 

Le Public International Law & Policy Group (PILPG) a publié un rapport sur la situation dans le Caucase du Sud, affirmant qu'il existe une possibilité d'autodétermination via une sécession corrective pour la population du Haut-Karabakh (Artsakh). Extraits :

 

« ()… Le refus de l'Azerbaïdjan d'inscrire à l'ordre du jour des négociations en cours le statut autonome du Haut-Karabakh de l'ère soviétique comme référence pour le droit du peuple du Haut-Karabakh à l'autodétermination et pour les discussions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan concernant leur sort et leur statut futurs, sera un signal clair d’un rejet continu de ce droit pour la population du Haut-Karabakh, et cela ouvre la porte à la possibilité d’une autodétermination externe via une sécession corrective.

 

()… Pour qu’un groupe puisse prétendre au droit de déterminer collectivement son destin politique, il doit posséder un noyau d’identité suffisant pour lui permettre d’acquérir sa particularité en tant que peuple. Les Arméniens du Haut-Karabakh possèdent les facteurs objectifs et subjectifs requis d’un groupe bénéficiant du droit à l’autodétermination.

 

()… L'Azerbaïdjan refuse depuis longtemps aux Arméniens leur droit à l'autodétermination, et tout indique que sans mécanismes complets et efficaces négociés sous les auspices de la communauté internationale avec des mécanismes d'application substantiels, non seulement ce droit sera nié, mais le peuple arménien du Haut-Karabakh continuera de faire l’objet de violations flagrantes de ses droits humains, notamment de nettoyage ethnique et d’expulsion forcée.

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.

 

 

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