lundi 20 mars 2023

Relations UE-Arménie-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Après une analyse complète des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan après la guerre des 44 jours de l’automne 2020 et les agressions subies par les Arméniens du Haut-Karabakh, le Parlement européen vient de sortir deux nouvelles résolutions, une sur les
relations UE-Arménie du 14 mars 2023 et l’autre sur les relations UE-Azerbaïdjan du 15 mars 2023. Elles font suite au rapport sur les Conséquences humanitaires du blocus dans le Haut-Karabakh du 19 janvier 2023.

 

Avec le texte du mois de janvier, le Parlement demandait à son exécutif (point 10) : « Invite l’Union à s’impliquer activement et à veiller à ce que les habitants du Haut-Karabakh ne soient plus les otages de l’activisme de Bakou, du rôle destructeur de la Russie et de l’inactivité du groupe de Minsk. »

 

On ne peut dire que le chef de la Commission ad hoc de l’UE, en l’occurrence son haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josef Borrell, se soit beaucoup impliqué à la libération des Karabakhis. Au contraire, il a déclaré : « Les sanctions ne sont qu'un des outils de l'UE pour promouvoir les objectifs de la politique étrangère et de sécurité commune, elles ne sont pas envisagées dans le cas présent. » Et Ilham Heydar öglu, de boire du petit lait.

 

Malheureusement, Mme sofa – alias Ursula von der Leyen, et Mr placard – alias Josef Borrell, n’ont toujours pas compris qu’avec un potentat qui n’a qu’une idée en tête, les discussions ne mènent à rien. Il n’a que faire des bla-bla diplomatiques et/ou génériques, basés sur des valeurs démocratiques. Il ne réagit qu’à la force ou aux sanctions.

 

Une nouvelle preuve de ce que j’avance, c’est l’ordonnance contraignante de la Cour internationale de justice (CIJ) du 22 février dernier, laquelle oblige Bakou à mettre en œuvre les mesures conservatoires. Qu’a fait Ilham Aliev ? Rien. Au contraire, il s’en est pris, comme à sa sale habitude, aux Karabakhis, en tuant trois policiers et en blessant un autre. Comme cela ne suffisait pas, se trouvant en Turquie, il a lancé une série d’anathèmes contre l’Arménie. (À lire dans la prochaine chronique).

 

Compte tenu de l’absence de progrès dans les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et la dégradation du quotidien des habitants du Haut-Karabakh suite au blocage du corridor de Latchine, le Parlement a voté deux résolutions concernant les relations et surtout les préconisations envers ces deux pays.

 

Il n’est pas question ici d’analyser finement les deux dernières résolutions du Parlement européen sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Toutefois, quelques constats généraux s’imposent.

 

Le plus révélateur est la réaction de Bakou à la publication du texte le concernant. « S'irriter d'un reproche, c'est reconnaître qu'on l'a mérité » disait Tacite. La réponse du parlement azéri (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan) donne la profondeur du mépris qu’il porte envers les parlementaires européens. Il n’est pas non plus nécessaire de citer les invectives et autres insultes utilisées contre l’Arménie et les Arméniens. C’est du ‘cuit et recuit’ à longueur d’années. Quelle haine ! Sont-ce là des propos de réconciliations en vue d’une signature de paix ?

 

Il faut dire qu’il y a de quoi dans la résolution à fortement mécontenter le dictateur azéri. Mettre les points sur les « i » et dire tout haut ce que quasi tout le monde pense tout bas, ne font pas les affaires du despote. Ainsi, sur les 67 points, à peine 10% jugent positif le travail des dirigeants azerbaïdjanais. Pire, le point 3, lié au blocage du corridor de Latchine, stipule même : « invite le Conseil à imposer des sanctions ciblées aux responsables du gouvernement azerbaïdjanais si l’ordonnance de la CIJ du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre. » On notera que c’est la première fois qu’une sanction contre l’Azerbaïdjan est proposée par le parlement.

 

Rappelons que les décisions du CIJ, même si elles sont contraignantes, ne sont pas suivies de sanctions, car c’est un arbitrage entre États, la contrainte est exclusivement diplomatique, c’est-à-dire politique. Ce qui n’est pas le cas de la Cour pénale internationale (CPI), basée également à la Haye, qui elle, peut pénaliser, à savoir sanctionner nominativement l’incriminé. Pour mémoire, parmi les 133 États parties au Statut de Rome de la CPI, l’Arménie a signé le Statut, mais ne l’a pas ratifié, alors que l’Azerbaïdjan ne l’a ni signé ni ratifié. Pas étonnant, alors, qu’Ilham Aliev se fiche royalement de l’ordonnance du 22 février ; Tout comme Poutine, de celle de la CPI du 17 mars le concernant.

 

Fort heureusement pour le népote, son mentor ottoman et ses aficionados de l’Organisation des États turcs (OTS) sont là pour le soutenir. Auxquels il faut ajouter Mme sofa qui s’était enthousiasmée pour quelques millions de m3 de gaz, et de déclarer en juillet dernier : « L’UE se diversifie loin de la Russie et se tourne vers des partenaires plus fiables et dignes de confiance. Je suis heureuse de compter l'Azerbaïdjan parmi eux. »

 

Si on peut se féliciter des demandes formulées dans les deux résolutions, n’oublions pas que la politique étrangère de l’UE ne se décide pas au sein de la Commission, mais au Conseil européen. Ce sont les gouvernants des 27 qui décident d’appliquer, ou pas, telle ou telle sanction à tel ou tel pays.

 

 

Toujours est-il que la cause profonde du conflit, à savoir la situation et la sécurité de la population arménienne du Haut-Karabakh et le statut de l'ancienne région autonome, reste non résolue.

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen


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Arménie-Artsakh

 

En réponse à la proposition du bureau du président azerbaïdjanais d'organiser une réunion entre les représentants de l'Azerbaïdjan et de l'Artsakh, le ministère des Affaires étrangères de l'Artsakh a réitéré sa position selon laquelle de telles réunions ne peuvent avoir lieu qu’avec la médiation des soldats de la paix russes, au même endroit que le 1er mars dernier.

Suite

 

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Russie

 


Les Casques bleus russes ont enregistré une violation du cessez-le-feu au Haut-Karabakh, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, publié le mardi 14 mars.

 

"Selon le rapport, il y a eu une violation du régime de cessez-le-feu dans la région de Martuni. Il n'y a pas eu de victimes. Le commandement du contingent russe de maintien de la paix, en collaboration avec les parties azerbaïdjanaise et arménienne, mène une enquête sur cet incident."

 

Rappelons que la semaine dernière déjà, le ministère russe de la Défense avait sorti un communiqué stipulant: « Des militaires azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur un véhicule avec des agents des forces de l'ordre du Haut-Karabakh. Les Casques bleus ont stoppé les affrontements, au cours desquels deux soldats azerbaïdjanais ont été tués et un autre blessé. »

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

« La Commission des relations internationales et interparlementaires du Milli Majlis de l’Azerbaïdjan proteste vivement contre la résolution biaisée sur les relations entre l'UE et l'Azerbaïdjan que le Parlement européen a adoptée le 15 mars 2023, la très déplorable résolument, » a déclaré le parlement azerbaïdjanais.

Suite


 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen

 

lundi 13 mars 2023

Blocus du Haut-Karabakh : Trois mois déjà !

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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L’ordonnance juridiquement contraignante du 22 février de la Cour internationale de Justice n’est toujours pas appliquée par l’Azerbaïdjan. Ilham Aliev tourne autour du pot, mettant en avant un certain nombre de contraintes, voire des dysfonctionnements occasionnés par l’Arménie qui freinent la levée du blocus. Il sait très bien que les décisions de la CIJ, non exécutées par l’intéressé, ne donneront pas lieu à l’envoi de casques bleus onusiens.

 

Après la nécessité de mettre un poste frontière à l’entrée du couloir de Latchine, voici maintenant que les routes du Karabakh serviraient à transporter des armements en provenance d’Arménie. Sachant que, seuls ne peuvent passer le barrage des « manifestants écologistes » azerbaidjanais que les véhicules des soldats de la paix russes ou ceux de la Croix rouge internationale, cela reviendrait à les accuser implicitement de complicité et de trafic d’armes.

Comme disait Michel Audiard dans « Le cave se rebiffe »: « Si la connerie se mesurait, tu servirais de mètre-étalon. Tu serais à Sèvres. »

 

Beaucoup de gens, d’organisations et/ou de pays se penchent sur le conflit Arménie-Azerbaïdjan.

 

Ainsi, l’air de Bakou semble beaucoup inspirer Mr Toivo Klaar, le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie. Est-il réellement neutre dans ses propos lorsqu’il est en présence des dirigeants azerbaidjanais ? (Cf. § UE). A-t-il été voir les principaux concernés par le conflit, à savoir les Karabakhis,  dont l’avenir est plus qu’incertain ?

 

Il me rappelle quelque part les anciens médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE qui passaient leur temps à se déplacer tantôt à Erevan tantôt à Bakou, pour sortir finalement des communiqués génériques et inodores. On se demande vraiment à quoi il sert le représentant, quand on voit le « résultat » de son travail concernant la crise géorgienne de 2008, dont il a la charge ?

 

Dans la même veine on peut citer le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le Caucase du Sud, Javier Colomina, qui a déclaré : « Cet incident [5 morts, 2 blessés] démontre l'urgence de trouver des solutions aux questions en suspens à la table des négociations. L'OTAN soutient la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. »

C’est profond pour un N°2 de l’OTAN. Cela s’appelle : « Parler pour ne rien dire ». De l’OTAN aux Etats-Unis, il n’y a qu’un pas.

 

La politique de Washington – coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, reste inchangée à l’égard de la Turquie et de son acolyte l’Azerbaïdjan. Pas question de sanctions quelles qu’elles soient, lesquelles sont réservées aux « grands », comme à la Russie et accessoirement à la Chine. Bakou peut faire ce qu’il veut à l’Arménie ou aux Arméniens du Karabakh, les Etats-Unis ne lèveront pas le petit doigt. Par contre, ils sortiront des communiqués généralistes sur la paix sans citer ou incriminer personne, se contentant de changer les dates et/ou les en-têtes des communiqués précédents. (Cf. § Etats-Unis)

 

Pas plus d’ailleurs qu’une quelconque sanction venant de l’UE, dixit Josep Borrell, le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, et vice-président de la Commission européenne. Ne pouvant passer outre à 100% aux résolutions votées par le parlement européen, le « toutou » de Mme sofa a toutefois donné le feu vert pour l’envoi d’une mission d’observation en Arménie. Et quid des rapports qui seront envoyés à Bruxelles ?

 

Depuis la fin de la guerre des 44 jours, seule la France – deuxième coprésidente, agit plus courageusement en désignant nommément l’agresseur ; ce qui lui vaut les remontrances de Bakou. Par contre, il n’est pas question pour elle d’envoyer qui que ce soit au Karabakh.

 

Force est de reconnaitre que seul Moscou – le troisième coprésident, a ce « privilège ». Seuls les 2.000 hommes en armes, casques bleus russes de la paix présents sur le terrain, sont susceptibles de calmer le dictateur, et donc la soldatesque azérie.

 

Encore faudrait-il savoir quels sont les plans du camarade Poutine pour l’Artsakh, et d’une manière générale pour le Sud-Caucase. Et ça … .

 

 

 

A lire : Israël continue d’armer l’Azerbaïdjan avec des matières dangereuses interdites de vol

 

 

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Traduction


Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA ainsi que de l’Union européenne.


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian s’est rendu en Allemagne pour travail et a rencontré des responsables.

 

« Un accord réglementant la présence de la mission de l'UE en Arménie doit être discuté. La présence de la mission d'observation de l'UE est actuellement réglementée par des lettres officielles mutuelles. Je pense que nous signerons probablement un document réglementant la présence de la mission de surveillance dans un avenir proche, lorsque nous négocierons et parviendrons à un accord général sur le libellé des accords déjà conclus

Suite

 

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Union européenne

 


Le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, qui se trouvait à Bakou, a déclaré :

 

« L'Union européenne estime que le président Ilham Aliev et le Premier ministre Nigol Pachinian sont déterminés à surmonter le conflit entre les deux pays. Il s'agit d'un processus de normalisation à la fin d'un conflit qui dure depuis trente ans. Et je pense qu'il serait surprenant que seulement deux ans après la dernière guerre à grande échelle, tout soit normal entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cela prend du temps. L'important est qu'il y ait une volonté politique des dirigeants d'Erevan et de Bakou pour surmonter cette histoire de conflit.

Suite

 

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Etats-Unis

 


« Nous suivons les informations faisant état d'une fusillade le 5 mars à l'intérieur du Haut-Karabakh qui a tué cinq personnes et blessé un autre. Nous présentons nos condoléances aux familles des personnes blessées et tuées. Il ne peut y avoir de solution militaire aux conflits, et l'usage de la force pour résoudre les différends n'est jamais acceptable. La seule façon de maintenir la paix est à la table des négociations et l'usage de la force sape les négociations. Le conseiller principal pour les négociations du Caucase, Lou Bono, est dans la région pour souligner que la seule voie à suivre passe par le dialogue direct et la diplomatie.  

Suite

 

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Russie

 


« Des militaires azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur un véhicule avec des agents des forces de l'ordre du Haut-Karabakh. Les Casques bleus ont stoppé les affrontements, au cours desquels deux soldats azerbaïdjanais ont été tués et un autre blessé, » a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué sur la situation au Karabakh.

 

(…)

 


"Nous exprimons notre profonde inquiétude concernant les dernières tensions survenues au Karabakh, où stationnent les casques bleus russes. Il y a eu un incident armé entraînant des pertes humaines du côté arménien et azerbaïdjanais le 5 mars. Nous appelons avec insistance les parties à faire preuve de retenue et à prendre des mesures pour désamorcer la situation", a déclaré la responsable du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova en commentant les dernières tensions au Karabakh.

 

Le MAE russe a appelé les parties à suivre les accords trilatéraux signés entre les dirigeants russes, azerbaïdjanais et arméniens, datés du 9 novembre 2020, des 11 janvier et 26 novembre 2021 et du 31 octobre 2022.

 

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Ligue arabe

 


Lors de la 159e session du Conseil de la Ligue arabe, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a pris la parole ; extraits :

 

« ()… je voudrais brosser un tableau général de l'ensemble du processus du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

 

Je tiens à souligner que l'Arménie rejette le recours à la force ou à la menace de la force et essaie de négocier de bonne foi avec ses voisins et s'engage à trouver des solutions équitables à toutes les questions en suspens par des moyens diplomatiques. Au lieu de rendre la pareille à nos efforts sincères, l'Azerbaïdjan poursuit son discours de haine et sa rhétorique xénophobe ainsi que ses actions agressives et maximalistes.

 

À cet égard, je voudrais aborder les derniers développements. Comme vous le savez, cela fait plus de 2 mois que le corridor de Latchine, la seule route reliant le Haut-Karabakh au monde extérieur a été illégalement fermé par un groupe de soi-disant éco-activistes, manifestement orchestré par le gouvernement azerbaïdjanais. En outre, l'Azerbaïdjan perturbe régulièrement l'approvisionnement en électricité et en gaz du Haut-Karabakh. En conséquence, les Arméniens du Haut-Karabakh sont au bord d'une catastrophe humanitaire. Au lieu de s'engager avec les autorités locales dans des pourparlers sur les droits et les garanties de sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, les plus hautes autorités azerbaïdjanaises appellent les habitants du Haut-Karabakh à quitter leurs maisons dans le but de les priver de leur patrie et à réaliser leur politique de nettoyage ethnique.

 


Je voudrais également souligner que le 22 février de cette année, la Cour internationale de Justice a rendu une mesure provisoire juridiquement contraignante contre l'Azerbaïdjan. Dans l'ordonnance susmentionnée, la Cour a conclu qu'il existe un risque imminent de préjudice irréparable aux droits des Arméniens et a ordonné à l'Azerbaïdjan de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor Latchine dans les deux sens.

 

Malheureusement, notre voisin l'Azerbaïdjan manipule en permanence les relations arméno-azerbaïdjanaises et la question du Haut-Karabakh sur diverses plateformes internationales, en particulier les organisations où l'Arménie n'est pas représentée, comme l'Organisation de la coopération islamique ou le mouvement des non-alignés, en essayant de lui donner une ton religieux et utilisant le délicat concept de solidarité musulmane. Nous espérons que de telles tentatives seront rejetées et n'entraîneront pas nos pays arabes amis dans le champ de la discorde religieuse. Nous devons empêcher toute nouvelle tentative de donner un ton religieux aux pures disputes politiques et humanitaires. () »

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Nigol Pachinian a déformé la provocation des groupes armés arméniens du Karabakh, où les casques bleus russes sont temporairement stationnés.

 

Le terrorisme est la continuation d'une politique notoire et d'une action d'agression militaire contre l'Azerbaïdjan (dont vous avez reconnu la souveraineté et l'intégrité territoriale), en transférant au Karabakh, du personnel militaire, des armes, des mines terrestres et en tuant des civils. Les mesures légitimes de l'Azerbaïdjan pour empêcher de telles les actions illégales de l'Arménie, il est de notre droit de rétablir de l'ordre dans les territoires souverains de l'Azerbaïdjan  

Suite

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA ainsi que de l’Union européenne.

 

 

samedi 4 mars 2023

Haut-Karabakh : L’après verdict du CIJ

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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La Cour internationale de Justice (CIJ) de la Haye - organe judiciaire principal des Nations Unies vient de rendre son
verdict le 22 février relatif au blocage illégal du corridor de Latchine. Rappelons que c’est une ordonnance contraignante qui oblige Bakou à mettre en œuvre les mesures conservatoires.

 

L’Azerbaïdjan n’a ni les moyens, ni le poids d’une grande puissance pour passer outre la décision de la CIJ. Aussi, la question qui reste posée est : Que va trouver Ilham Aliev pour ralentir au maximum la levée du blocus ?

 

À peine l’ordonnance était-elle rendue que l’Azerbaïdjan proposait de mettre en place à l’entrée du corridor un poste frontière pour officiellement : « Vérifier que l'utilisation de la route de Latchine soit légale et transparente et que, l'abus de la route ne doit pas être autorisé. »  

 

La proposition découle du fait que pour Bakou le Haut-Karabakh n’existe pas comme « entité spécifique », mais comme 5% de son territoire, peuplé d’Azerbaïdjanais d’origine arménienne. En pratique, le poste frontière va signifier : ne pas laisser passer les personnes dont la tête ne leur revient pas, et/ou bloquer telle ou telle marchandise pour « dangerosité ». Ce qui signifie que les Karabakhis ne doivent pas avoir de velléité politique, de revendications culturelles et surtout aucun geste subversif envers l’administration et/ou le gouvernement azerbaïdjanais. Ce qui revient à vivre une vie de « soumis » à l’instar des autres minorités du pays.

 

Nonobstant de l’injonction qui lui a été faite par la CIJ, le dictateur a repris ses vieilles habitudes, à savoir, tirer sur les paysans arméniens du Karabakh. Parallèlement, il fait feu de tous bois pour dénigrer l’Arménie aux yeux de tout dirigeant se trouvant en Azerbaïdjan, montant notamment en épingle le massacre de Khojaly qu’il a allègrement attribué aux Arméniens. Profitant de la réunion au Sommet du Groupe de contact du Mouvement des pays non alignés (MNA) sur la lutte contre la COVID-19 du 2 mars, il a déclaré :

 

"En 2020, l'Azerbaïdjan lui-même a restauré son intégrité territoriale et sa justice historique par des moyens militaro-politiques et a imposé la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité. C'était probablement le premier cas au monde depuis la création de l'ONU", taclant au passage l’inefficacité du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Ajoutant : « Les territoires libérés de l'Azerbaïdjan sont devenus un exemple classique d'urbicide, de culturicide et d'écocide. Depuis fin 2020, des milliers de diplomates, journalistes, ONG et hommes politiques étrangers, y compris des pays du MNA, ont visité les territoires libérés et ont été témoins de la barbarie commise par l'Arménie. » Rien que ça !

 

Il a également déclaré son antipathie envers la France, car seule puissance à soutenir les Karabakhis et à montrer du doigt l’agresseur. Ce qui lui fait dire devant les pays non-alignés : « Les territoires administrés par la France hors d'Europe sont de vilains vestiges de l'empire colonial français. Nous appelons également la France à s'excuser et à admettre sa responsabilité pour son passé colonial et ses sanglants crimes coloniaux et actes de génocide contre les pays membres du MNA en Afrique, en Asie du Sud-est et ailleurs »

 

Il n’a oublié de passer la brousse à reluire aux pays non-alignés : « je voudrais remercier les pays du MNA pour leur position ferme en soutenant la position juste de l'Azerbaïdjan et en ne permettant pas que des déclarations anti-azéries unilatérales et biaisées soient adoptées au Conseil de sécurité de l'ONU en 2020 et 2022".

 

Profitant de la présence du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Mariano Grossi, il a déclaré : « L'exploitation de la centrale nucléaire de Metzamor en Arménie représente une grande menace nucléaire pour l'Azerbaïdjan, la Turquie, et toute la région. Je suis préoccupé par le commerce illégal de certaines matières nucléaires provenant de l'usine de Metzamor. »

 

Et comme cela ne suffisait pas, le président du Comité des droits de l'homme du Milli Majlis, Zahid Oruj, s’est fendu d’une menace à peine voilée : "Contrairement à 27 ans de route vers la victoire, notre retour à Erevan, au Zanguézour peut se faire dans un délai plus court. Dans le même temps, la communauté de l'Azerbaïdjan occidental s'élargira à l'avenir et reflétera la profondeur ethnique nationale de notre pays. »

 

Appuyé en cela par le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Khalaf Khalafov qui a précisé : « La question de l'Azerbaïdjan occidental doit être l'une des parties de l'agenda de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Le retour des Azerbaïdjanais occidentaux dans ces régions est volontaire et leur sécurité et leur soutien socio-économique doivent être assurés. L'Arménie doit assumer ces problèmes volontairement et les résoudre. C'est une tragédie humanitaire pour notre peuple. »

 

Avec une telle haine de l’Arménie et des Arméniens, associée à une envie irrésistible de s’emparer du Zanguézour (région du Syunik), on se demande vraiment que signifie pour l’Azerbaïdjan signer un traité de paix ?

 

Encore plus étonnant, c’est le comportement des États-Unis et de l’UE face aux propos et aux agissements du potentat et de ses laquais. Ils n’en ont strictement rien à faire de l’Arménie et des Arméniens. L’important, pour eux, est que la région soit pacifiée et qu’ils puissent continuer leurs affaires.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA 

 

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Arménie-Artsakh

 


Conformément à la décision prise lors de la session du Conseil de sécurité de la République d'Artsakh du 28 février 2023, un groupe de travail a été créé pour discuter des questions humanitaires urgentes avec la partie azerbaïdjanaise, informe le bureau du Conseil de sécurité.

 

Le groupe est dirigé par Samvel Chahramanian, secrétaire du Conseil de sécurité de la République d'Artsakh.

Suite

 

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Union européenne

 

Bruxelles

 


« Depuis début décembre 2022, l'UE suit de près les développements le long et autour du corridor Latchine et leurs implications humanitaires. L'UE reste sérieusement préoccupée par la détresse que les restrictions actuelles à la liberté de mouvement et à l'approvisionnement en biens vitaux causent à la population locale, » a déclaré le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité/vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, en réponse à une question écrite posée par le député européen Dimitris Papadakis.

Suite

 

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ONU

 


« Le Secrétaire général a pris note des ordonnances de la Cour internationale de Justice (CIJ), rendues le 22 février, dans les procédures entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il s’est félicité pour la confiance que les gouvernements arménien et azerbaïdjanais ont placée dans la CIJ en lui demandant de résoudre leurs différends », a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

 

"Il a rappelé que les décisions de la CIJ sont contraignantes et a espéré que les parties mettront en œuvre ses ordonnances, y compris l'ordonnance relative aux mesures visant à assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine dans les deux sens.

 

Il a exprimé l'espoir que l'Arménie et l'Azerbaïdjan continueront à travailler pour améliorer leurs relations bilatérales et a encouragé fortement un dialogue constructif", a déclaré le porte-parole.

 

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Conseil de l’Europe

 



Suite à leur visite en Arménie du 17 au 19 février pour évaluer la situation à la frontière avec l'Azerbaïdjan et à l'entrée du corridor de Latchine, les corapporteurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pour le suivi de l'Arménie Kimmo Kiljunen (Finlande, SOC) et Boriana Åberg (Suède, PPE/DC) ont fait aujourd'hui la déclaration suivante :

 

« La situation dans le corridor de Latchine nécessite une action immédiate. A ce jour, les habitants du Haut-Karabakh ne peuvent pas sortir librement de la région et, comme nous en avons été informés, 954 sont toujours bloqués de part et d'autre du corridor. Seuls

Suite

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et le représentant spécial de l'Arménie pour le dialogue avec la Turquie, Ruben Rubinian, sont arrivés en Turquie.

 

Le représentant spécial de la Turquie pour le dialogue avec l'Arménie, Serdar Kilic, les a accueillis à l'aéroport.

Suite

 


 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA 

 

 

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