dimanche 31 octobre 2010

Etat d'avancement des négociations UE-Turquie

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Commentaires - Gérard Merdjanian

Petit Rappel :

Depuis le 3 octobre 2005, date d'ouverture des négociations, sur les 35 chapitres que comporte le processus de négociations avec l'UE, treize ont été ouverts :

- un en 2006 : chapitre 25 « science et recherche » ;

- cinq en 2007 : chapitre 18 « statistiques », chapitre 20 « politique d'entreprise et politique industrielle » et chapitre 32 « contrôle financier », chapitre 21 « réseaux transeuropéens » et chapitre 28 « protection des consommateurs et de la santé » ;

- quatre en 2008 : chapitre 6 « droit des sociétés » et chapitre 7 « droit de la propriété intellectuelle », chapitre 10 « information et médias » et chapitre 28 « libre circulation des capitaux » ;

- deux en 2009 : chapitre 16 « taxation », chapitre 27 « environnement » ;

- un en 2010 : chapitre 12 « sécurité alimentaire, vétérinaire et phytosanitaire ».

Jusqu'à présent un seul chapitre a été refermé (le premier chapitre ouvert, « science et recherche »). 8 chapitres ont été gelés, en décembre 2006, à titre de sanction par l'UE, à la suite du refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports à Chypre comme elle devrait le faire en vertu de l'accord d'union douanière qu'elle a signé en 1995. Depuis juillet 2007, suite à l'élection de Nicolas Sarkozy, à la présidence de la République en France, 5 chapitres (dont 1 inclus dans les 8 précédemment gelés) sont bloqués, parce qu'ils impliquent inéluctablement l'adhésion pleine entière de la Turquie à laquelle Paris est opposé. 6 chapitres sont enfin sous la menace d'un blocage chypriote, depuis décembre 2009. Fin Juin, un treizième chapitre sur les 35 a été ouvert.

Par comparaison, la Croatie qui s'est engagée dans les négociations quelques mois avant la Turquie, a déjà ouvert 22 chapitres et pense achever le processus l'an prochain, pour une adhésion définitive en 2012.

Lorsqu'on voit le vote des populations de ces mêmes pays l'UE dans les élections législatives et qui montrent une forte progression de l'extrême-droite, on n'en déduire qu'il y a un fort rejet des immigrés et notamment de la Turquie, musulmane à 99%, qui aura fort à faire pour rentrer dans l'UE.

Comme le rappellent souvent les dirigeants turcs, l'UE ne semble pas pressée de voir entrer la Turquie dans l'UE. Mais Ankara de son côté traine également les pieds pour adhérer aux valeurs européennes. Même si tous les ans de petits progrès sont réalisés, cela reste nettement insuffisant aux yeux de Bruxelles, au grand dam de la Grande-Bretagne et de quelques pays nordiques. Si des lois sont modifiées, voire même la constitution, leur application sur le terrain laisse à désirer. Reste le ‘fond de commerce' du rejet : La Turquie ne respecte peu ou pas ses engagements, pire sa signature ! Chypre ou l'Arménie en sont les tristes exemples.

Quant au génocide arménien, c'est une tache indélébile que la Turquie essaie vainement d'effacer.

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Élargissement de l'UE : la Turquie doit en faire davantage pour protéger les libertés fondamentales


Stefan-Fule_medium
"Le résultat du référendum sur la réforme constitutionnelle en Turquie est une étape dans la voie de l'adhésion à l'UE mais le pays doit en faire plus pour les libertés de la presse et religieuse et pour le problème de la partie nord de Chypre," a indiqué le commissaire Stefan Füle lors d'une rencontre de députés européens et turcs. Ces préoccupations ont fait écho à celles d'une audition "droits de l'homme", concernant la liberté de la presse, les objecteurs de conscience et la minorité kurde.

Tous les groupes de la société turque appuient l'adhésion à l'UE a indiqué Egemen Bağis, ministre turc des affaires européennes et négociateur principal de ce pays, lors de la 65ème réunion de la commission parlementaire mixte UE-Turquie qui s'est tenue mardi 26 Octobre à Bruxelles.

Nouveaux chapitres


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"Le récent référendum sur la réforme constitutionnelle a marqué un ‘tournant' dans les relations UE Turquie," a indiqué M. Bağis, ajoutant qu' "il était difficile d'expliquer à l'opinion turque pourquoi l'UE ‘freine toujours le processus d'adhésion, en dépit des efforts consentis par la Turquie pour répondre aux demandes de l'UE et donner suite à ses recommandations." Il espère que la Turquie pourra ouvrir le chapitre concurrence des négociations relatives à l'adhésion avant la fin de l'année 2010 et précise que le fait que le chapitre énergie n'a pas encore été ouvert montre que l'UE ne sert pas ses propres intérêts.

Stefan Füle, commissaire chargé de l'élargissement et de la politique de voisinage, s'est félicité du résultat du référendum, non sans souligner qu'il appartenait désormais à la Turquie de mettre en œuvre les dispositions comme il convient.

Droits fondamentaux

M. Füle a indiqué que le rapport d'étape 2010 de l'UE sur la Turquie ferait état de progrès tels que la levée des restrictions sur la radiodiffusion dans d'autres langues que le turc, la réforme du système judiciaire et l'amélioration des droits fondamentaux mais qu'il exprimerait aussi les préoccupations touchant aux difficultés éprouvées par la Turquie pour garantir la liberté d'expression, la liberté de presse et la liberté de religion.

Partie nord de Chypre

"Ankara devrait appliquer le protocole additionnel à l'accord d'association UE Turquie à l'ensemble des États membres de l'UE, y compris Chypre," a souligné M. Füle, ajoutant que "la résolution du problème de Chypre constituait un ‘test de crédibilité' pour les deux parties."

Andrew Duff (ADLE, UK) a indiqué que le processus d'adhésion était dans l'impasse. Il a déploré le fait qu'aucun nouveau chapitre n'ait été ouvert dans les pourparlers d'adhésion et précisé que l'UE avait ‘cessé d'être un partenaire fiable' à cet égard. "La Turquie ne devrait pas ‘sacrifier' l'adhésion pour le bien de la partie nord de Chypre," a-t-il indiqué.

"La Turquie ne sacrifiera jamais la partie nord de Chypre à l'Union européenne et elle n'abandonnera pas davantage l'Union européenne pour la partie nord de Chypre," a répondu M.Bağis.

Visas

Lüfti Elvan, coprésident de la commission parlementaire mixte, a redit que si les hommes d'affaires du Brésil et de Corée du Sud ont facilement accès à l'UE, ceux de Turquie doivent encore faire la file pour obtenir un visa.

Le commissaire Füle a répondu que "l'accord de réadmission, qu'un contrôle efficace aux frontières et une coopération en matière de visa étaient nécessaires pour promouvoir les contacts entre personnes."

Opinion publique

"La position de l'Europe à l'égard de la Turquie n'est pas seulement une affaire de leadership politique mais aussi une question d'opinion publique," a fait remarquer Georgios Koumoutsakos (PPE, EL).

M. Bağis a rejeté les propos de Barry Madlener (NI, NL), qui l'avait accusé d'être raciste, indiquant qu'il avait seulement dit que "le racisme a frappé l'Europe". Sophia in't Veld (ADLE, NL) a déclaré qu' "elle était très favorable à l'adhésion de la Turquie mais qu'elle était aussi partisane de la liberté de parole, de la liberté de religion, de la civilisation et de l'autodiscipline."

Extrait du Parlement européen

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Droits de l'homme en Turquie : encore un long chemin à parcourir pour satisfaire aux critères d'adhésion

Lundi dernier (26 Octobre), les députés européens se sont félicités des réformes constitutionnelles accomplies récemment en Turquie - qualifiées de progrès - tout en soulignant qu'il reste beaucoup à faire pour assurer le respect plein et entier des droits de l'homme. Les problèmes les plus importants examinés lors de l'audition publique du Parlement sont l'absence de liberté de la presse, l'incarcération des objecteurs de conscience et la situation de la minorité kurde.

Les membres de la sous-commission droits de l'homme ont procédé à un échange de vues avec des représentants d'ONG et l'Ambassadeur permanent de Turquie auprès de l'UE dans la perspective de la publication, le 9 novembre, du rapport d'étape de la Commission sur les négociations relatives à l'adhésion de la Turquie. Le représentant de la Commission à l'audition a indiqué "la situation a évolué favorablement au cours des douze derniers mois mais il subsiste des lacunes fondamentales en matière de respect des droits de l'homme ainsi que de critères politiques d'adhésion".

Changements constitutionnels


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Hélène Flautre (Verts/ALE, FR), présidente de la délégation PE-Turquie, s'est félicitée du fait que la nouvelle réforme constitutionnelle de Turquie soit largement approuvée par la société. Elle a toutefois souligné qu'une modification du cadre juridique existant ne pouvait être une solution définitive. "J'appuierais volontiers un nouveau processus constitutionnel qui aboutirait à un texte différent de la version actuelle, qui résulte, en dernière analyse, d'un coup d'État", a-t-elle indiqué.


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Elle a été appuyée par Ria Oomen-Ruijten (PPE, NL), rapporteur pour la Turquie, qui a également souligné la menace qui pèse constamment sur la liberté de la presse. "Le droit pénal est toujours utilisé pour poursuivre les journalistes et plus de 6000 sites web ont été fermés. Cela n'est pas conforme à la société moderne à laquelle la Turquie aspire", a-t-elle souligné.

Pratique de la torture par les forces de police

"Amnesty International reçoit sans cesse des informations crédibles faisant état de tortures et de mauvais traitements infligés aux détenus dans les prisons et les centres de détention de la police, voire lors de manifestations pacifiques", a indiqué Andrew Gardner, représentant d'Amnesty. Hélène Flautre a ajouté que le grand problème était l'impunité : plus de 400 agents du gouvernement qui ont été accusés de mauvais traitement mais aucun des dossiers n'a abouti à une condamnation.

Objection de conscience au service militaire


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"Les forces armées continuent de jouer un rôle important, qui est incompatible avec un État moderne" a fait observer Ana Gomes (S&D, PT), évoquant le fait que l'objection au service militaire est interdite en Turquie, où les objecteurs de conscience sont toujours passibles de sanctions pénales. "La Convention européenne relative aux droits fondamentaux ne prévoit pas ce droit" a répondu l'ambassadeur Selim Kuneralp, représentant permanent de la Turquie auprès de l'UE.

Abordant les préoccupations des députés au Parlement européen concernant les droits de la minorité kurde, M. Kuneralp a indiqué que, grâce à une nouvelle loi sur l'utilisation des langues de radiodiffusion, qui a aboli les restrictions en vigueur, cinq chaînes de TV locales et dix de radio ont obtenu une licence pour diffuser en kurde.

Extrait du Parlement européen



Une délégation du P.E en Arménie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Les députés européens même lorsqu'ils légifèrent, ce qui est leur rôle, ne voient pas forcément leurs décisions appliquées à la lettre. Le dernier mot reste aux technocrates européens, c'est-à-dire aux divers Commissaires et à leur équipe, lesquels modulent quelque peu le texte initial. Notamment lorsqu'il s'agit du Sud-Caucase et plus particulièrement de qualifier le comportement de la Turquie ou de son allié, l'Azerbaïdjan, envers l'Arménie et les Arméniens.

C'est ainsi que très souvent les sondages effectués auprès des peuples de l'UE ne correspondent pas aux positions prises par ses dirigeants. Que ces dirigeants soient les gouvernements des pays membres ou les technocrates de Bruxelles. L'exemple de plus célèbre restant la constitution de l'UE, qui a été adoptée parce que ce sont les parlementaires qui se sont prononcés, après plusieurs rejets par des referendums populaires.

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Parlementaires-UE-et-Edouar
Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a reçu une délégation du Parlement européen conduite par Michèle Rivasi et Damien Abad.

Le ministre a salué les gestes et l'importance accordés au rôle de la coopération interparlementaire dans l'approfondissement des relations UE-Arménie.

La discussion a essentiellement porté sur les relations entre l'Arménie et l'Union européenne et les perspectives de développement.

Le ministre arménien des Affaires étrangères a souligné l'importance des visites de délégations du Parlement européen en Arménie et en l'Artsakh en particulier, qui leur donneront une meilleure idée de la situation, des enjeux actuels et des moyens en vue de leur règlement. Il a également présenté les derniers développements dans le processus de règlement du conflit du Karabakh, avant d'aborder des questions régionales.

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La délégation a été également rencontré le président du parlement arménien, Hovig Abrahamian, qui a souligné l'importance de la visite de parlementaires européens permettant d'obtenir des informations objectives sur l'Arménie et le Karabakh.

Le président Abrahamian a souligné la détermination de l'Arménie à parvenir à un règlement du conflit du Karabakh dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE, tout en exprimant sa préoccupation face aux violations du cessez-le-azérie qui déstabilisent la région et qui ont entraîné plusieurs décès. La communauté internationale a jusqu'ici échoué à qualifier comme il se doit les actions azéries. Il a rappelé les tentatives visant à isoler l'Arménie des projets régionaux les qualifiant d'inacceptables, empêchant ainsi un développement intégré de la région.

Les parlementaires européens ont souligné l'importance de leur visite, qui leur permet d'avoir une meilleure idée de la situation régionale.

Radio Publique d'Arménie



samedi 30 octobre 2010

Minister Nalbandian meets Members of European Parliament

Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian received the delegation headed by Members of European Parliament Michele Rivazi and Damien Abad.
Parlementaires-UE-et-Edouar

Minister Nalbandian greeted the gests and attached importance to the role of inter-parliamentary cooperation in the deepening of Armenia-EU relations.

The interlocutors touched upon the relations between Armenia and the European Union and the perspectives of their development.

The Armenian Foreign Minister emphasized the importance of the visits of European Parliament delegations to Armenia and especially Artsakh, which provides an opportunity to get a better notion of the existing problems and the perspectives of their settlement.

Minister Nalbandian presented the latest developments in the Karabakh settlement process. Other regional issues were discussed.

Public Radio of Armenia



vendredi 29 octobre 2010

Karabakh : Commentaires sur la rencontre trilatérale d'Astrakhan

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Après seize ans, et une trentaine de navettes des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE auprès des belligérants, la situation reste toujours bloquée. Comme le dit le représentant de la FRA-D, il est préférable de s'asseoir autour d'une table même si aucun progrès n'est réalisé, que de ne pas se voir du tout.

A noter toutefois, que depuis deux ans c'est Moscou qui prend l'initiative des rencontres entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le rôle des médiateurs s'étant notablement affaibli depuis qu'ils ont fait leurs propositions de base, dites propositions de Madrid actualisées. Propositions appuyées par la communauté internationale et théoriquement acceptées par les parties en conflit. Seul hic et de taille, Erevan et Bakou en font une lecture différente, chacun se focalisant sur la partie qui l'intéresse, avec le risque majeur que la guerre reprenne vu le surarmement excessif de Bakou grâce aux pétrodollars.

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Trois brèves avant de clore ce chapitre :

Deux poids, deux mesures : Le 28 octobre, le ministre britannique aux Affaires européennes David Lidington s'est contenté de téléphoner au ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, pour échanger des points de vue sur la situation au Sud-Caucase ; alors qu'il s'était déplacé à Ankara et à Bakou pour rencontrer des officiels turcophones. Ce qui confirme une fois de plus, dans quelle estime Londres tient Erevan.

Le débat sur la reconnaissance de la RHK repoussé : La coalition au pouvoir avait déjà publié une déclaration, disant que la reconnaissance du Haut-Karabakh par la République d'Arménie n'était pas appropriée alors que se déroulait la réunion trilatérale à Astrakhan. Conscient qu'il s'agit d'une question qui doit être adoptée de manière non unilatérale, l'opposition a accepté la proposition de la coalition gouvernementale de débattre du projet de loi après le sommet de l'OSCE à Astana.

"Il n'y aura guère de changement ni avant ni après le sommet d'Astana, mais si la majorité a besoin de temps, pourquoi pas. Nous sommes d'accord pour reporter le moment de vérité au jeudi 9 Décembre, conformément aux propositions de la majorité présidentielle," a déclaré le chef du Parti Jarankoutioun (Héritage), Raffi Hovannissian.

Un nouvel ambassadeur français : Henri Reynaud vient d'être nommé ambassadeur de France en Arménie en remplacement de Serge Smessow, pressenti pour remplacer son collègue Bernard Fassier à la coprésidence du Groupe de Minsk de l'OSCE.

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"Des outils pour mettre en œuvre les accords conclus précédemment doit être développés. La Russie a mûrement médité le règlement du conflit du Karabakh, mais il est important de poursuivre les consultations pour apaiser les tensions, plus spécialement une démilitarisation partielle de la zone de conflit, avec tout d'abord le retrait des tireurs d'élite," a déclaré le directeur général adjoint de la Fondation de la Culture stratégique de Moscou, Andrei Areshev. Toutefois, il a souligné que tout discours sur la conclusion d'un accord global n'aura pas de sens tant qu'un mécanisme efficace de prévention des hostilités n'aura pas été élaboré.

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Les dirigeants de Washington et Paris ont salué les efforts déployés par le président russe Dmitri Medvedev dans le processus de paix au Karabakh.


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Lors d'une conférence de presse jeudi à Washington le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires Publiques, Philip Crowley, s'est félicité de la déclaration commune des présidents du 27 Octobre, la qualifiant de ‘développement positif'.

"Nous apprécions les efforts personnels du président Medvedev pour parvenir à cet accord, qui vise à renforcer la confiance entre les parties et renforce le cessez de 1994. Cette déclaration commune représente une évolution positive dans le processus en cours piloté par le Groupe de Minsk pour trouver une solution pacifique au conflit du Haut-Karabakh et nous sommes impatients de voir sa mise en œuvre dès que possible."

La coprésidence française du groupe de Minsk a également salué la déclaration signée par la médiation de Moscou.

"Les mesures énoncées dans la résolution adoptée à Astrakhan peuvent aider à réduire les tensions et les violations du cessez-le-feu, qui sont devenus fréquents ces derniers mois. Par conséquent, la France attend que les mesures soient exécutées immédiatement," indique le communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Les premières réactions en provenance d'Erevan sur la déclaration ont également été positives pour la plupart avec toutefois un optimisme prudent quant à l'avenir des pourparlers de paix.

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Levon-Zurabian1_maxi
Levon Zurabian, un membre éminent du principal parti d'opposition, le Congrès National Arménien (HAK), estime que la fréquence des pourparlers arméno-azerbaïdjanais sous la médiation de la Russie, montre que ce format trilatéral a acquis ‘plus de contenu' comparativement au processus de médiation directement piloté par le Groupe de Minsk de l'OSCE.
"La dernière déclaration de Medvedev montre que la Russie prend des mesures sérieuses pour résoudre le conflit. Une telle déclaration est une autre preuve que la question est importante sur l'ordre du jour international, et je pense qu'il y a une forte probabilité qu'il y ait des progrès à Astana", a déclaré le député HAK.

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Il sera possible de parvenir à un accord avant le sommet Astana si l'Azerbaïdjan démontre une attitude constructive, a déclaré le porte-parole du Parti Républicain, Edouard Charmazanov.

Il a noté que : "Cela ne dépend pas seulement de la position constructive de l'Azerbaïdjan et de son engagement à tenir ses promesses, mais aussi de la position du Haut-Karabakh sans lequel il est impossible de parvenir à une décision définitive."

"Nous avons vu que les pays coprésidents du groupe Minsk de l'OSCE, y compris la Russie, estiment que le conflit doit être réglé à titre non exceptionnel d'une manière pacifique. Le côté humanitaire, à savoir l'échange des prisonniers de guerre, est également très important."

Parlant de la possibilité de reprise de la guerre, il a ajouté : "théoriquement la guerre est possible dans le Sud-Caucase, qui est plein de conflits. Cependant, en pratique, il est exclu parce que celui qui commence la guerre est condamné à la perdre."

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La Russie n'est pas intéressée par le règlement du conflit du Karabakh, a déclaré le politologue Levon Chirinian en parlant de la réunion d'Astrakhan entre les trois Présidents.

"Nous devons comprendre ce que la Russie désire. Veut-elle que le conflit soit résolu ? Je pense que non. Si les soldats Arméniens continuent de mourir sur la ligne de contact suite aux tirs des snippers ennemis, alors l'Arménie devrait se retirer du processus de négociation."

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Le Directeur du Bureau du Hay Dat et des Affaires Politiques de la FRA-Dachnaktsoutioun, Giro Manoyan, estime que l'accord entre les présidents arménien et azerbaïdjanais sur l'échange de prisonniers de guerre sera rapidement mis en œuvre.

"Dans tous les cas, les parties travailleront à cette fin jusqu'au Sommet de l'OSCE à Astana en Décembre, pour donner impression qu'ils font des progrès. L'Azerbaïdjan a déjà déclaré que la réunion était importante pour lui, et que grâce à cet accord, les corps de leurs militaires seront retournés. De plus, cela permettra à Aliev de se vanter d'un certain succès dans les négociations avec l'Arménie."

Selon Giro Manoyan, l'objectif principal de la réunion présidentielle à Astrakhan était de soulager les tensions, qui ont vu le jour à la suite d'une vague régulière des menaces venant d'Azerbaïdjan et les incidents sur la ligne de contact. Aussi, cette réunion peut être considérée comme un succès pour le président russe. Toutefois, Manoyan a noté que les gens ne devraient pas mettre un trop grand espoir sur le prochain Sommet de l'OSCE à Astana.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi les présidents arménien et azerbaidjanais continuent de répondre qu'ils ne peuvent pas tomber d'accord, Giro Manoyan a répondu : "Plus les présidents se rencontrent et moins fréquents sont les incidents sur la ligne de front. Quoi qu'il en soit, il vaut mieux se rencontrer que ne pas se parler du tout."

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie, de Armenialiberty et de PanArmenian.



jeudi 28 octobre 2010

Rencontre des présidents arménien, azerbaidjanais et russe à Astrakhan.

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Selon tous les observateurs, aucune décision importante ne devait être prise ; ce qui s'est effectivement passé. L'échange de prisonniers sous l'égide des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et de la Croix-Rouge internationale est le seul élément positif de la rencontre. Élément qui ne fait en rien converger les points de vue des parties en conflit.

Il y a le discours diplomatique officiel et il y a la réalité sur le terrain. Depuis cet été une douzaine de victimes a été dénombré de part et d'autre de la ligne de contact au Karabakh. On se souvient de l'attaque surprise azérie au lendemain de la dernière réunion trilatérale du 18 Juin, tout comme la mort hier du soldat Achod Krikorian, âgé de 20 ans, abattu par un snipper azerbaidjanais.

Les réunions, qu'elles soient bilatérales, trilatérales ou multilatérales, se suivent et se ressemblent. Bakou refuse catégoriquement de voir le Haut-Karabakh se détacher un jour de la République d'Azerbaïdjan. Et selon les récents propos du ministre des AF, Elmar Mammediarov, si référendum il doit y avoir dans 10 ou 15 ans, il doit porter sur toute la population du Karabakh, c'est-à-dire les 150.000 arméniens et les 1.000.000 de réfugiés azéris qui auraient regagné d'ici là leur foyer. Trouver l'erreur !

On comprend que dans ces conditions, restituer quoi que ce soit à l'Azerbaïdjan sans garanties, si ce n'est celle des casques bleus, ne peut que se retourner contre les Arméniens du Haut-Karabakh. Le principe de base lié au non usage de la force ou de la menace d'user de la force, tant mis en avant par la communauté internationale est-il compatible avec un budget militaire s'élevant à deux milliards de $ par an et l'achat d'armes offensives par Turquie interposée ?

Chez le commun des gens, cela s'appelle de l'hypocrisie ; et de la diplomatie chez les Grands de ce monde.

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Les Présidents Serge Sarkissian, Ilham Aliev et Dimitri Medvedev se sont réunis à Astrakhan, pour la septième fois en deux ans. Ils ont discuté des mesures supplémentaires à prendre en vue du règlement du conflit du Karabakh.

"Les parties ont adopté une déclaration conjointe, qui est de nature humanitaire, mais il est très important de prendre en considération toutes les difficultés qui existent dans les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cette déclaration spéciale porte sur l'échange rapide de prisonniers et sur la restituer de corps des victimes," a déclaré Dimitri Medvedev.

"J'ai espoir que l'Arménie et l'Azerbaïdjan arriveront à un accord sur les principes de base d'un règlement du conflit du Haut Karabakh avant le sommet de l'OSCE à Astana de début de Décembre. Nous avons abordé la question aujourd'hui et sommes tombés d'accord. Maintenant, nous devons discuter des principes d'un règlement pour jeter les bases d'un traité de paix. Nous avons progressé, et avons de bonnes raisons d'espérer que les principes de base d'un règlement pourront être coordonnés avant le Sommet de l'OSCE du 1er et 2 Décembre au Kazakhstan," a-t-il ajouté.

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Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a apporté les précisions suivantes :

"Premièrement, les parties ont réaffirmé les dispositions de la déclaration adoptée à Maindorf le 2 Novembre 2008. Deuxièmement, elles ont souligné que pour résoudre le problème de manière politique et diplomatique, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires en vue d'établir la confiance dans le domaine militaire et le renforcement du régime du cessez-le feu. Troisièmement, elles ont convenu d'échanger les prisonniers et de restituer les corps des victimes.

Les présidents ont chargé leurs ministres des Affaires étrangères de poursuivre les négociations pour tenter de parvenir à un accord sur les principes de base du règlement avant le sommet de l'OSCE d'Astana prévue le 1er et 2 Décembre. Il s'agissait de la septième réunion dans ce type, initiée par le Président russe au cours des deux dernières années. Je pense que cette réunion a été utile et importante, comme d'ailleurs toutes les précédentes."

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Selon les informations communiquées par le service de presse du président arménien, avant la réunion trilatérale, le Président Sarkissian a visité un monument arménien dans le centre d'Astrakhan et a déposé une gerbe au pied du khatchkar (croix de pierre), érigé dans les années 1930 à la place d'une église arménienne détruite. Le khatchkar est destiné à perpétuer le souvenir de l'église arménienne qui avait été construite à Astrakhan en 1706.

Le chef spirituel de l'église arménienne d'Astrakhan Ste.Hripsimée, des représentants des autorités locales ainsi que la communauté arménienne locale ont accompagné le président arménien.

Pendant ce temps, le président Aliev a assisté à l'inauguration d'un monument dédié à son père, Heydar Aliev, qui a dirigé l'Azerbaïdjan de 1993 à 2003 et qui est considéré comme un héros national dans son pays.

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Natalia-Timakova_maxi

"Aucune évolution extraordinaire n'est attendue dans le cadre de la réunion. Tout juste une ‘synchronisation des montres' par les parties au conflit," a déclaré la porte-parole du président russe, Natalia Timakova.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie, de Armenialiberty et de PanAmenian.



mercredi 27 octobre 2010

L'Arménie doit-elle reconnaître la République du Haut-Karabakh ?

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Si l'Arménie reconnaissait la République du Haut-Karabakh (RHK) elle se placerait dans la même position que la Turquie vis-à-vis de la République Turque de Chypre Nord, c'est-à-dire se retrouver seule face à la communauté internationale. Autant dire que les négociations de paix sous l'égide des médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE seraient fortement remises en cause, vu que leurs propositions n'auraient plus lieu d'être.

Cela entrainerait une forte décote de l'Arménie auprès des instances internationales, lesquelles soutiennent à 100% le travail du groupe de Minsk. Et tout comme le problème chypriote, le problème Karabakh serait traité au niveau de l'ONU, on connaît le résultat. Avec cette différence fondamentale que l'Azerbaïdjan n'est pas la République de Chypre, et qu'Ilham Aliev ne se gênerait pas pour lancer des attaques bien plus massives et donc plus meurtrières que les escarmouches actuelles.

Mauvaise stratégie.

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Le président du Parlement, Hovik Abrahamian, a confirmé qu'un projet de loi stipulant l'Arménie à reconnaître l'indépendance de la RHK sera soumis à un vote au parlement cette semaine à moins que ses partisans, membres de l'opposition, soient d'accord pour le reporter.

Sinon, le débat tomberait au moment d'une nouvelle rencontre, sous la houlette de la Russie entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, prévue pour aujourd'hui.

Mardi, lors d'une conférence de presse, Hovik Abrahamian a réitéré la position de la majorité gouvernementale, comme quoi une telle démarche était prématurée alors que la recherche de la paix continue par la négociation. "Que personne ne pense que le Président du Parlement, le ministre des Affaires étrangères ou de la coalition ne veux pas que la République du Haut-Karabakh (RHK) soit reconnue par l'Arménie. Nous ne voulons pas interférer dans les négociations qui se déroulent dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE," a déclaré le président du Parlement.

"Si, après la réunion tripartite, le président Sarkissian suggère que nous devrions reconnaître l'indépendance du Karabakh, nous nous ferons un plaisir de le faire," a déclaré Abrahamian, également membre éminent du parti républicain (HHK). Dans le cas contraire, le HHK a indiqué clairement qu'il pourrait bloquer le projet de loi avant même sa discussion au parlement.

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Raffi-Hovannessian7_medium
Au début du mois, un projet de loi déposé par le parti d'opposition Jarankoutioun (Héritage) proposait la reconnaissance du Haut-Karabakh. Mais le chef du parti, Raffi Hovannisian, après consultations avec le président Abrahamian et d'autres dirigeants de la majorité pro-gouvernementale, a fait reporter le vote pour la fin Octobre.

Le président du groupe parlementaire Jarankoutioun, Stépan Safarian, a déclaré que le projet de loi sera soumis au vote "sauf si un compromis est trouvé".

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Selon le représentant de l'organe suprême de la FRA-Dachnaktsoutioun, également dans l'opposition parlementaire, Armen Rustamian, le projet de loi lancé par le parti Jarankoutioun ne devrait pas être discuté au Parlement arménien, pour éviter les spéculations.

"Le parti Jarankoutioun est conscient du fait que la majorité ne votera pas le projet de loi, même si la communauté internationale verrait l'Arménie comme un pays refusant de reconnaître l'indépendance du Karabakh. L'Arménie devrait amener la communauté internationale à reconnaitre notre pays comme garant de la sécurité de la RHK. Nous proposons à l'Arménie plutôt de faire une union stratégique avec la RHK," a déclaré Rustamian.

Dans ce contexte, Rustamian a souligné l'importance d'un projet de loi gouvernemental qui envisagerait une possibilité pour l'Arménie de conclure des contrats avec des Etats non reconnus.

Aussi, il a souligné qu'il n'avait pas d'attentes particulières de la réunion du 27 Octobre à Astrakhan entre les présidents arménien et azerbaïdjanais. "Tant que l'Azerbaïdjan affiche une attitude destructrice dans les négociations, il ne faut pas s'attendre à un quelconque progrès dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh."

Rustamian considère que la reconnaissance du droit du peuple de l'Artsakh à l'autodétermination et le droit à sa sécurité indiqueraient une position constructive de l'Azerbaïdjan.

"Il y a un autre problème important dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh : les parties en conflit ont salué les principes de base proposés par les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE," a-t-il indiqué, seulement, ces principes vont à l'encontre des deux référendums organisés en RHK [Déclaration d'indépendance et création d'une constitution].

De plus, il y a deux déclarations conjointes des Présidents des pays coprésidents du Groupe de Minsk, qui ont changé la situation dans la résolution du conflit. "Les déclarations laissent entendre que le règlement du conflit du Karabakh est entré dans la sphère publique, et qu'un processus de renforcement de la paix a déjà commencé," a précisé Rustamian, ajoutant que "si le processus d'application de la paix est fondé sur tous les principes de Madrid et leurs corollaires, alors l'Arménie perdra beaucoup."

Autre question importante selon Rustamian : si les médiateurs sortent une nouvelle déclaration stricte [c.-à-d. restitution de tous les territoires entourant le Haut-Karabakh], suite à la réunion tripartite d'aujourd'hui alors : "Le processus de rédaction d'un accord de paix global risque d'être lancé."

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie, de Armenialiberty et de PanAmenian.



mardi 26 octobre 2010

L'Arménie présente au Sommet de la francophonie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

L'Organisation Internationale de la Francophonie, comprend 75 Etats et gouvernements (56 membres et 19 observateurs). L'Arménie a adhéré en tant qu'Etat associé le 19/10/2008. Dans la région, seule la Géorgie est adhérente depuis 2004 comme Etat observateur, alors que les pays musulmans et/ou turcophones ont adhéré de préférence à l'Organisation de la Conférence Islamique (OIC).

Ce qui explique également pourquoi dans leur résolution finale, l'appréciation sur le conflit du Karabakh diffère d'une Organisation à l'autre. L'OIF, plus culturelle, s'appuie essentiellement sur les principes de base proposés par les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, alors que l'OIC, plus politique, insiste sur la notion d'intégrité territoriale (faisant fi des deux autres principes) et sur l'agresseur/occupant arménien ; plus grave, elle vote les résolutions anti-arméniennes présentées par l'Azerbaïdjan à l'ONU.

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Les 23-24 Octobre, le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a participé à la 13ème session des Etats membres de la Francophonie qui s'est tenue à Montreux (Suisse) dans le cadre du 40e anniversaire de l'OIF. Des délégations des 75 membres, les pays associés et les pays observateurs, ont participé à l'événement.



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Lors du Sommet, le ministre arménien a attaché une grande importance à la coopération dans le cadre de la Francophonie et sur le rôle de l'organisation dans le renforcement de la paix entre les peuples et les pays à travers le dialogue interculturel.

La résolution finale adoptée par le Sommet incluait un point sur le règlement du conflit du Karabakh, qui stipule : "Nous réitérons notre soutien traditionnel aux efforts des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE pour un règlement pacifique du conflit du Haut Karabakh. Nous appelons toutes les parties en conflit à s'abstenir de recourir à la force ou à la menace de la force, qui mettrait en péril l'avenir du processus de paix. Nous exhortons les parties à poursuivre les négociations sur la base des principes proposés par les coprésidents du Groupe de Minsk, qui sont un bon terreau pour un règlement équilibré et à long terme du problème."

Edouard Nalbandian ministre a tenu un certain nombre de réunions bilatérales en marge du Sommet de la Francophonie.

Radio Publique d'Arménie



lundi 25 octobre 2010

La Grande-Bretagne flatte les pays turcophones

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

L'immense ‘sollicitude' de la Grande-Bretagne envers les pays du Proche-Orient et surtout du Moyen-Orient est bien connu surtout si ceux-ci recèlent des gisements fossiles. Le parapluie américain aidant, les gouvernements successifs de sa gracieuse Majesté, qu'ils soient de droite ou gauche, ont caressé les pays turcophones du Sud-Caucase dans le sens du poil. N'oublions pas que BP détient 32,6% des parts de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceylan.

Londres avec l'Espagne et quelques pays nordiques, est également l'un des fervents défenseurs de l'entrée de la Turquie dans l'UE. Pas étonnant qu'après la visite de David Cameron fin Juillet, son émissaire repasse une couche quelques mois plus tard. On comprend également l'urgence mis par Londres à la résolution du conflit du Karabakh, les affaires ne faisant pas bon ménage avec une situation conflictuelle.

Sur le plan politique, l'Arménie et le Karabakh n'ont pas grand-chose à attendre des politiciens de Londres, pas plus d'ailleurs sur le plan économique, le sous-sol ne regorgeant ni pétrole ni gaz. Fort heureusement, le travail mené par des ONG (Halo Trust) ou par des personnalités (Lady Cox) comble en partie ce désintéressement.

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** En Turquie **

La Turquie et le Royaume-Uni ont signé un mémorandum d'entente concernant la coopération dans le chapitre ‘environnement' des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

L'accord a été signé par le négociateur en chef de la Turquie, Egemen Bagis, et ministre britannique en charge de l'UE, David Lidington, après une conférence de presse conjointe à Istanbul en marge de la 7e Conférence de Bogazici.


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S'exprimant lors de la conférence de presse, Bagis a indiqué que ses entretiens avec Lidington avaient porté sur les relations turco-britanniques, sur les négociations d'adhésion de la Turquie, ainsi que sur le protocole d'entente de coopération pour la fermeture du chapitre ‘environnement' ; rapporte l'agence Anadolu.

"Grande-Bretagne est le pays qui comprend le mieux les hauts et les bas que la Turquie traverse dans son processus d'adhésion, car les négociations d'adhésion de la Grande-Bretagne n'ont pas été sans douleurs. La Grande-Bretagne est une source d'inspiration pour nous avec son engagement à l'intégration dans l'UE," a-t-il ajouté.

Lidington a indiqué pour sa part que le mémorandum d'accord vise à apporter des contributions à la Turquie pour satisfaire aux exigences du chapitre ‘environnement', qui, selon lui renforcera le partenariat stratégique entre les deux pays. Il a également réitéré le soutien de son gouvernement à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, ajoutant que la démocratie turque a travaillé sur une idée de pluralisme.

"En tant que pays majoritairement musulman, la Turquie a réussi à fonctionner avec un système démocratique de multiparti. L'approche de la Turquie est un bon exemple pour la position de l'islam dans l'espace public. La démocratie en Turquie travaille sur l'idée de pluralisme. Ces valeurs seront renforcées par l'adhésion de la Turquie à l'UE," a-t-il conclu.

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** En Azerbaïdjan **

Le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires européennes David Lidington a entamé le 20 octobre une visite officielle en Azerbaïdjan.


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Le ministre était accompagné par des hommes d'affaires. Les rencontres avec le chef de l'Etat, les ministres des affaires étrangères et du transport ainsi que des hommes d'affaires figurent au cœur de la visite.

Le diplomate a hautement évalué les relations bilatérales Azerbaïdjan-Grande Bretagne. La Grande Bretagne considère l'Azerbaïdjan comme l'Etat le plus important parmi les pays non-adhérant à l'Union européenne. "Je souhaite le renforcement de la coopération en dehors du secteur pétro-gazier, comme par exemple en matière d'éducation ou de culture," a-t-il souligné.

"La démocratie azerbaïdjanaise est très jeune, en tout cas, j'espère que les élections seront conformes aux normes européennes," a-t-il conclu.

Conflit du Karabakh


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"L'Union Européenne est préoccupée par le conflit non réglé en Azerbaïdjan et nous devons multiplier nos efforts collectifs pour son règlement," » a indiqué le secrétaire d'Etat britannique lors de son discours à l'Université des langues d'Azerbaïdjan sur le thème ‘le rôle de l'Azerbaïdjan en Europe'.

Le Royaume Uni et l'UE sont intéressés à aider l'Azerbaïdjan et l'Arménie pour le règlement du conflit.

"La Grande Bretagne est intéressée par un règlement le plus vite que possible du conflit du Haut-Karabakh. Nous avons présenté au gouvernement azerbaïdjanais des propositions pour le règlement du conflit. Le règlement doit se baser sur les trois principes de l'Acte Final d'Helsinki – le respect de l'intégrité territoriale, le droit à l'autodétermination et le non-recours à la force," a indiqué le diplomate.

Le diplomate a exprimé ses préoccupations sur la hausse du nombre d'accrochages sur la ligne de contact : "Nous soutenons les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE visant au règlement pacifique du conflit. A mon avis, l'UE peut faire beaucoup plus pour le règlement. On peut proposer à l'Azerbaïdjan et à l'Arménie divers aides, après le règlement du conflit. Je dois tenir compte des résultats des efforts collectifs de l'UE et du Royaume Uni," a-t-il conclu.

Extrait de PanArmenian et de APA



UK to help Turkey join EU

Turkey and UK signed a memorandum of understanding for cooperation in environment chapter in Turkey's European Union accession talks.

The agreement was signed by Turkey's Chief EU Negotiator Egemen Bagis and UK Minister for EU David Lidington after a joint press conference in Istanbul on the sidelines of the 7th Bogazici Conference.


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Speaking at the press conference, Bagis said his talks with Lidington covered Turkish-British relations as well as Turkey's accession talks and the memorandum of understanding on cooperation in closing the environment chapter, Anadolu Agency reported.

"Britain is the country that would understand the best the ups and downs Turkey goes through in its accession process because Britain's accession talks were not without its pains. Britain is a source of inspiration for us with its commitment to the EU integration," he added.


David-Lidington_medium
Lidington said that the memorandum of understanding aimed at making contributions to Turkey to fulfill the requirements of the policy chapter on environment, which he said would strengthen the strategic partnership between the two countries.

He also re-iterated his government's support for Turkey's European Union, adding that Turkey's democracy worked on an idea of pluralism.

As an overwhelmingly Muslim country, he said, Turkey had a successfully working democratic multi-party system, adding: "Turkey's approach is a good example for the position of Islam in the public area. Turkey's democracy is working on idea of pluralism. These values will be enhanced by Turkey's EU membership."

PanARMENIAN.Net



dimanche 24 octobre 2010

Le Karabakh revient au devant de la scène

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Les parties en conflit vont une nouvelle fois se rencontrer la semaine prochaine pour la n+1ème fois, et fort probablement en programmer une nouvelle pour la fin de l'année.

Est-ce que pour autant les positions ont changé ? A écouter les uns et les autres, rien ne l'indique. Ce qui a changé, ce sont les accords signés cet été. Côté Arménie, la présence de la base militaire russe de Gumri a été prolongée et l'alliance militaire arméno-russe renforcée. Côté Azerbaïdjan, de nouveaux accords énergétiques ont été signés avec Moscou, et Bakou a passé commande de batteries de missiles anti-aériennes russes. Bref la présence du Kremlin se fait plus que jamais sentir dans ce coin du Caucase, d'autant que l'éviction de Matthew Briza comme ambassadeur des Etats-Unis à Bakou n'a pas arrangé les affaires de Washington, et que ses relations avec Ankara sont au plus bas. L'effet politique d'Obama dans cette région s'est limité à essayer de rapprocher la victime et son bourreau par la méthode du pardon et de l'oubli.

Se focaliser sur le droit international pour résoudre le conflit du Karabakh, alors que celui-ci est bafoué en permanence à Chypre depuis 1974 et en Palestine depuis des lustres, relève de l'hypocrisie des grandes puissances. Et que dire des génocides de ces dernières décennies dont ces mêmes grandes puissances se fichent royalement, pleurant des larmes de crocodiles après coup ! Les casques bleus onusiens n'empêcheront pas les Azéris d'attaquer sournoisement les Arméniens. Ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Comme le dit Ara Papian, toute restitution de territoires entourant le Haut-Karabakh, signifie l'éradication de la présence arménienne sur ces terres. Les villes-mortes d'Aghdam et de Fizuli restant toujours une bonne monnaie d'échange. Quant à remettre le Haut-Karabakh sous administration azérie, c'est faire injure aux milliers de morts et doit rester du domaine du rêve [de Bakou].

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Une réunion trilatérale entre les Présidents arménien, azerbaidjanais et russe aura lieu à Astrakhan le 27 Octobre prochain à l'initiative du Président russe, Dimitri Medvedev. La précédente réunion de ce type avait eu lieu à Moscou le 17 Juin dernier.

Les parties continueront les pourparlers sur un règlement pacifique du conflit du Haut Karabakh. La décision d'une réunion entres les leaders arménien et azerbaïdjanais en marge du sommet de l'OSCE à Astana, sera décidée au vue des résultats de la réunion trilatérale.

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** Le différend constitutionnel et le droit international **


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"Si l'Arménie reconnaissait l'indépendance du Haut-Karabakh, ce sera une grave erreur du point de vue du droit international," a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, Elmar Mammediarov.

Au cours de la 1er Symposium annuel des spécialistes des relations internationales à Bakou, il a déclaré : "le droit international se réfère à une certaine frontière lorsque la reconnaissance de l'indépendance est à l'ordre du jour. L'ONU a reconnu l'indépendance de l'Azerbaïdjan dans les frontières de l'ex-République Socialiste Soviétique de l'Azerbaïdjan, et donc le Haut-Karabakh comme partie intégrante de la RSS d'Azerbaïdjan. Avec des frontières reconnues par la communauté internationale, l'Azerbaïdjan a rejoint l'ONU, l'OSCE, le CoE et d'autres organisations. Les déclarations des Arméniens comme quoi le Haut-Karabakh n'a jamais fait partie de l'Azerbaïdjan, sont fausses."

Mammediarov a dû oublier qu'après l'effondrement de l'Union soviétique, l'Azerbaïdjan s'est lui-même annoncé en tant que successeur légal de l'Azerbaïdjan, de la République Démocratique d'Azerbaïdjan, celle de 1920, et non de la RSS d'Azerbaïdjan.

Plus précisément, l'article 2 de la loi constitutionnelle de la République d'Azerbaïdjan sur l'Etat indépendant de la République d'Azerbaïdjan, déclare : "la République d'Azerbaïdjan est le successeur juridique de la République d'Azerbaïdjan datant de la période 28 mai 1918 - 28 avril 1920."

Le Haut-Karabakh, dont 94% de la population est arménienne, a été rattaché à la RSS d'Azerbaïdjan en 1921 en tant que région autonome, par une décision du Bureau du Caucase.

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** Interview de l'historien Ara Papian **


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Le Groupe de Minsk de l'OSCE a accompli sa mission d'évaluation dans les territoires entourant le Haut-Karabakh. Une année s'est écoulée depuis la signature des protocoles relatifs à la normalisation des relations arméno-turques. A quoi peut s'attendre Arménie et qu'impliquent les derniers développements dans la région sur les problèmes les plus sensibles - la résolution du conflit du Haut-Karabakh et de la réconciliation arméno-turque ? Le directeur du Centre Modus Vivendi, l'historien Ara Papian, donne son sentiment.

Comment évaluez-vous la mission sur le terrain du Groupe de Minsk ? Était-il nécessaire à ce stade ?

Cette démarche n'est pas claire pour moi, et une telle mission ‘factuelle' m'apparait totalement incongrue. Pour quelle fin des ‘faits' doivent-ils être trouvés ? Je crois que l'Azerbaïdjan n'a toujours pas accepté le droit à l'autodétermination politique de la population du Haut-Karabakh, et notamment de la partie arménienne. Et surtout les autorités de la RHK ne doivent pas encourager les activités des médiateurs, surtout quand elles sont menées à la demande de l'Azerbaïdjan, et de manière unilatérale.

L'Azerbaïdjan ne se lasse pas de déclarer qu'il est prêt à résoudre [militairement] la question du Karabakh. Dans quels buts ces proclamations sont-elles faites ? Campagne pour la politique intérieure, ou chantage envers la communauté internationale ?

Quelle est pour les dirigeants azerbaïdjanais, la solution du problème du Karabakh ? C'est la répétition des massacres de Bakou (Septembre 1918), de Chouchi (Mars 1920), de Soumgaït (Février 1988) et de nouveau à Bakou (Janvier 1990). Y a-t-il quelqu'un dans le monde - sauf bien sûr, les Turcs, petits ou grands - qui croit vraiment que les Arméniens peuvent être des citoyens à part entière en Azerbaïdjan ? Si la question du Karabakh est résolue selon les désirs des dirigeants de Bakou, le meilleur scénario qui attend les Arméniens du Haut-Karabakh est l'exil.

J'ai eu l'occasion de rencontrer au Canada le général Roméo Dallaire, qui a été le commandant de la mission de paix des Nations Unies au Rwanda de 93 à 94, au moment où les Hutus mirent en œuvre le génocide des Tutsis. Le général a raconté les horribles détails du génocide et a indiqué qu'il n'avait ni la capacité ni l'autorité pour défendre la population. Pourquoi certains pensent que les casques bleus seraient mieux lotis et plus efficace dans le Sud-Caucase ? Si la communauté internationale est apte à maintenir la sécurité d'une population, qu'elle le fasse pour les pauvres gens du Darfour. Nous ne devons pas laisser les Turcs réaliser de nouveau un autre génocide arménien.

Y a-t-il un organisme dans le monde, y compris l'ONU, susceptible de faire davantage pour résoudre le problème du Karabakh, autre que le Groupe de Minsk de l'OSCE ?

Si la participation de l'ONU doit se faire par le biais des instances politiques (Conseil de sécurité, l'Assemblée générale), elle n'aurait aucun effet positif, car la politique aurait une forte odeur de pétrole. Si la Cour Internationale de Justice (CIJ) de l'ONU entrait en jeu, alors le processus serait boosté. En fin de compte, la CIJ est la moins politisée des organes des Nations Unies et elle exerce ses activités sur la base du droit international. Ainsi on a laissé le tribunal décider du pourquoi les Albanais du Kosovo pouvaient jouir du droit à l'autodétermination politique, pour la réalisation du quel certains pays sont prêts à bombarder Belgrade, alors que ces mêmes pays ne souhaitent absolument pas bombarder Bakou afin d'assurer le même droit aux Arméniens du Karabakh. Peut-être que ces pays veulent éviter d'endommager les derricks de pétrole dont les bénéfices remplissent leurs coffres ?

Ils disent que les protocoles Arménie-Turquie ont été sabordés en partie à cause de l'Azerbaïdjan. Dans quelle mesure cela est-il vrai ?

Bien sûr, l'Azerbaïdjan joue un rôle là-dedans. Mais si cela ne correspondait pas aux intérêts de la Turquie, alors Bakou n'aurait pas été en mesure de faire quoi que ce soit. La vérité, à mon avis, est que la Turquie, consciente des faiblesses internes de l'Arménie, souhaite profiter au maximum et légitimer les territoires spoliés et occupés de la République d'Arménie par le biais de la reconnaissance des frontières, tout en rendant la frontière orientale de l'Arménie vulnérable par la restitution du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan.

Comment voyez-vous l'avenir des relations arméno-turques ?

Si l'on veut normaliser les relations entre l'Arménie et la Turquie, nous devons trainer le criminel - la Turquie - devant la cour de justice, où il sera jugé comme il se doit, tandis que la partie lésée - la République d'Arménie - recevra des justes réparations : morales, matérielles et territoriales. Sans cela, il sera impossible d'avoir des relations normales avec la Turquie ; elles seraient non sincères et très instables.

Extraits de la Radio Publique d'Arménie, de Armenialiberty et de PanArmenian



vendredi 22 octobre 2010

Thorbjorn Jagland en Arménie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Les 47 pays membres du Conseil de l'Europe par l'intermédiaire de l'APCE, ont à plusieurs reprises fustigé l'Arménie suite aux événements tragiques du 1er Mars 2008 qui ont suivi à l'élection présidentielle de Serge Sarkissian. Les quatre résolutions (1609 du 17/04/2008, 1620 du 25/06/2008, 1643 du 27/01/2009 et 1677 du 24/06/2009) ont incité l'Arménie à revoir certains textes de loi et à relâcher des prisonniers politiques. Il n'en demeure pas moins qu'il existe encore des zones d'ombre sur les forces de l'ordre incriminées et les donneurs d'ordre. Comme l'indique le Président Sarkissian, le chemin est encore long concernant les Droits de l'homme et les Libertés.

Lorsque l'on voit comment le pays voisin, puissance régionale, membre du G20 et qui négocie depuis des années pour rejoindre l'UE, fait sienne les valeurs européennes sur les Droits de l'homme et les Libertés, l'on se dit que pour un pays issu de l'ex-URSS, l'Arménie n'a pas à rougir de sa lenteur.

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Le Président Serge Sarkissian a reçu le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, M. Thorbjorn Jagland, et la délégation des participants au Forum 2010 du Conseil de l'Europe sur l'Avenir de la Démocratie.

Le Président Sarkissian s'est félicité du déroulement du forum du CoE en Arménie. Il a salué son rôle dans la protection des droits de l'homme, dans le renforcement des institutions démocratiques et de la démocratie, soulignant l'engagement de l'Arménie aux valeurs européennes.

"Les droits fondamentaux de l'homme et des libertés, la défense des valeurs démocratiques sont parmi les pierres angulaires de notre État. Nous avons parcouru un long chemin dans cette direction depuis l'indépendance. Néanmoins, nous nous rendons compte que nous avons encore beaucoup à faire et nous sommes résolus à poursuivre sur cette route, même si l'on dit qu'elle n'a pas de fin."


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Evaluant le forum d'Erevan comme un événement important tant pour le Conseil de l'Europe que pour l'Arménie, Thorbjorn Jagland a indiqué qu'il était heureux de voir que l'Arménie a été un bon partenaire du Conseil de l'Europe et a salué l'activité du Représentant permanent de l'Arménie au CoE.

"Nous suivons de près les développements en Arménie. Je suis d'accord avec vous que vous avez déjà parcouru un long chemin. La fonction principale du CoE est d'aider les pays à passer par là, ou par cette route, comme je l'appelle. Je partage votre avis que cette route n'a pas de fin, et qu'il y a des obstacles à la démocratie des deux côtés de la route. Plus nous avançons, plus les défis apparaissent."

En réponse à une question sur les personnes arrêtées après les événements du 1er Mars 2008, M. Jagland a déclaré : "Le Commissaire du Conseil de l'Europe aux droits de l'homme a un mandat fort et suit de près ce processus depuis 2008."

Thorbjorn Jagland a indiqué en même temps que le CoE ne peut pas immédiatement interférer sur cette question : "Nous ne pouvons pas interférer avec vos affaires intérieures. Elles doivent être résolues dans le cadre de vos institutions internes. Il serait très difficile pour le Conseil de l'Europe d'assumer la solution des problèmes internes nationaux."

Concernant le conflit du Karabakh, M. Jagland a déclaré : « Le Conseil de l'Europe est engagée dans la défense des droits de l'homme et l'établissement de la démocratie. Il y a un processus en cours et tout le monde déclare que cette question doit être résolue dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE."

Selon Jagland, le CoE a toujours déclaré qu'il contribuera au règlement pacifique du conflit, en organisant des réunions entre les représentants de la société civile des parties en conflit. "Le Conseil de l'Europe peut aider le processus de négociation juste en suivant les parties qui mettent en œuvre leur engagement à bâtir la société civile."

Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe lie les relations arméno-turques à la question du Karabakh. Il a indiqué que le CoE a appuyé la signature des protocoles arméno-turcs depuis le début, car ils peuvent faire avancer le dialogue entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Turquie.

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"Les actions sur le changement climatique doivent aller au-delà de l'adaptation de nos sociétés face aux risques. Il faut par exemple mettre en œuvre une bonne gouvernance démocratique, car les réponses au changement climatique ne peuvent être séparées de la démocratie et de son futur," a souligné Emin Yeritsian, Vice-président du Congrès, le 20 octobre 2010, durant l'atelier sur ‘des communautés durables pour une démocratie vivante', organisé dans le cadre du Forum pour l'avenir de la démocratie, à Erevan (Arménie). "La bonne gouvernance est au cœur du développement durable des territoires et collectivités, et de leur résilience face aux catastrophes naturelles," a-t-il déclaré.

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Le Forum 2010 du Conseil de l'Europe sur l'Avenir de la Démocratie a achevé ses travaux d'Erevan.

Son Secrétaire général, Thorbjørn Jagland, et le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, ont pris la parole lors de la cérémonie de clôture.


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"Les liens entre l'Arménie et l'Europe sont aussi vieux que le continent européen. Ils datent de l'époque, quand les fils éclairés de notre nation ont contribué à la formation du système de valeurs appelé les valeurs européennes.

L'Arménie va bientôt fêter le 20e anniversaire de l'indépendance. Les 20 dernières années ont été une période de transformations essentielles pour l'Arménie et l'Europe, en général, nous avons essayé d'avancer la main dans la main.

La démocratie est un organisme vivant avec des particularités nationales, régionales et universelles, qui sont constamment en développement. La démocratie doit être continue, sinon elle cessera d'être la démocratie," a souligné le chef de la diplomatie arménienne.

(…)

"Les décisions du Conseil de Sécurité de l'ONU doivent être respectées par tous les Etats membres de l'ONU, comme l'exige la Charte des Nations Unies. Je pense, cependant, qu'il est impossible de trouver des solutions par la force et par des sanctions. Nous espérons que des accords et des solutions aux programmes nucléaires de l'Iran seront trouvés par la négociation et par les efforts conjoints de l'Iran et de la communauté internationale," a poursuivi Edouard Nalbandian, en réponse à la question de savoir si l'Arménie se joindrait aux sanctions contre l'Iran.

Selon le ministre arménien, l'Arménie a un développement dynamique des relations avec l'Iran. "Nous avons de bonnes relations économiques et continuons la mise en œuvre de différents programmes conjoints, particulièrement dans les domaines des transports et de l'énergie. Nos relations sont mutuellement bénéfiques et nous avons l'intention de les développer," a conclu Edouard Nalbandian.

Radio Publique d'Arménie

Pour de plus amples informations voir le site du CoE



Thorbjorn Jagland in Armenia

President Serzh Sargsyan received today the Secretary General of the Council of Europe, Mr. Thorbjorn Jagland, and the delegation of participants of the CoE 2010 Form for the Future of Democracy.

President Sargsyan welcomed the conduct of the forum in Armenia. He praised the Council of Europe role in the protection of human rights, reinforcement of democracy and democratic institutions, underlining Armenia's commitment to European values.

“The fundamental human rights and freedoms, the defense of democratic values are among the cornerstones of our statehood. We have passed a long way in that direction ever since gaining independence. Nevertheless, we realize hat we still have much to do and we are resolute to pass this way, although it's said that this road has no end,” Serzh Sargsyan said.


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Characterizing the conduct of the forum in Yerevan as an important event for both the Council of Europe and Armenia, Thorbjorn Jagland said he was glad to see that Armenia was a good partner of the Council of Europe.

“We closely follow the developments in Armenia. I agree with you that you have already passed a long way. The main function of the Council of Europe is to help countries pass that way, or the highway, as I call it. I share your opinion that this highway has no end, and there are obstacles to democracy on both sides of the road. The more we more forward, the more challenges appear,” he said.

Thorbjorn Jagland hailed the activity of the of Armenia's Permanent Representative at the Council of Europe.

In response to the question about the persons arrested after the evens of March 1, 2008, Mr. Jagland stated: “The Council of Europe Commissioner for Human Rights has a strong mandate and has been closely following the processes in Armenia ever since 2008.”

Thorbjorn Jagland noted at the same time that “the Council of Europe cannot immediately interfere with the issue. We cannot interfere with your domestic affairs. It should be solved within the framework of internal institutes. It would be very difficult for the Council of Europe to assume the solution of internal national issues.”

Touching upon the Karabakh issue, Mr. Jagland stated: “The Council of Europe is engaged in the defense of human rights and establishment of democracy. There is a Minsk process and everyone says the issue should be solved within the framework of the OSCE Minsk Group.”

According to Jagland, the Council of Europe has always declared it will contribute to the peaceful settlement of the issue by organizing meetings for public society representatives of the conflicting parties. “The Council of Europe can assist the negotiation process just by following the sides to fulfill their commitment to build civil society,” he stated.

The CoE Secretary General tied the Armenian-Turkish relations to the Karabakh issue. He said they had been supporting the signing of the Armenian-Turkish protocols from the very beginning, since it could advance the dialogue between Armenia, Azerbaijan and Turkey.

*

The Council of Europe 2010 Forum for the Future of Democracy completed its work in Yerevan.

Secretary General of the Council of Europe Thorbjørn Jagland and Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian delivered speeches at the closing ceremony.


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“The ties between Armenia and Europe are as old as the European Continent. They date back to the times, when the enlightened sons of our nation were contributing to the formation of the value system called European values.”

“Armenia will soon celebrate the 20th anniversary of independence. The past 20 years have been a period of essential transformations for both Armenia and Europe, in general, which we tried to pass hand in hand,” Minister Nalbandian stated.

“Democracy is a living organism with national, regional and universal peculiarities, which is constantly developing. Democracy should be continuous, otherwise t will stop being democracy,” Minister Nalbandian said in his closing address.

“The decisions of the UN Security Council should be respected by all UN member states, as required by the UN Charter. I think, however, that it's impossible to find solutions through force and sanctions,” Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian said in response to the question whether Armenia joins the sanctions against Iran.

“We do hope that agreements and solutions to Iran's nuclear programs will be found through negotiations by joint efforts of Iran and the international community,” he stated.

According to Minister Nalbandian, Armenia has dynamically developing relations with Iran. “We have good economic relations and continue implementing different joint programs especially in the fields of transport and energy.”

“Our relations are mutually beneficial and we intend to develop those,” Edward Nalbandian concluded.

Public Radio of Armenia



vendredi 1 octobre 2010

L'Arménie doit-reconnaître officiellement la République du Haut-Karabakh ?

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ne sont pas systématiquement contre la participation de la RHK, mais attendent pour ce faire qu'un accord sur un cadre général, en gros sur l'acceptation des principes de Madrid, soit signé.

Prendre la Turquie comme exemple avec le problème de Chypre n'est pas judicieux, car jusqu'à présent, c'est-à-dire depuis 1974, Ankara n'a pas beaucoup progressé sur le sujet et la RTCN n'est reconnue par que par un seul pays : la Turquie. Même l'Azerbaïdjan, pourtant fidèle allié d'Ankara, n'a pas sauté le pas.

Une autre difficulté porte sur le territoire de l'Artsakh, lequel comprend le Haut-Karabakh proprement dit mais également la zone tampon qui l'entoure. Reconnaître la RHK signifie ‘annexer' purement et simplement les villes mortes comme Aghdam ou Fizuli.

A partir de là, il est clair que plus aucune négociation ne sera possible avec Bakou, le fait de savoir si Stépanaguerd sera assis ou non autour de la table des négociations ne voudra plus rien dire et le groupe de Minsk n'aura plus de raison d'être. Sans compter bien évidemment les critiques virulentes des organisations internationales et ses conséquences désastreuses.

Erevan n'est pas Ankara, il n'a pas les reins assez puissants pour y faire face, et de surcroit il ne faudra pas compter sur Moscou pour reconnaître la RHK, comme il l'a fait pour l'Ossétie du Sud et voir débouler ses chars.

N'en déplaise aux optimistes, pour Ilham Aliev cela équivaudra à un Cassius Belli, et il ne restera certainement pas les bras croisés !

Le statu quo est préférable à une guerre.

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Le Centre Arménien d'Etudes Nationales et Internationales (ACNIS) a organisé une table ronde intitulée ‘L'Arménie doit-elle reconnaître la République du Haut-Karabakh ?'


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"En négociant dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, l'Arménie continue d'accepter la position des autres pays, selon laquelle le statut de la RHK doit être déterminé entre les parties au conflit", a déclaré l'analyste senior de l'ACNIS, Manvel Sarkissian ; et d'ajouter.

"La position des autorités sur la question est divergente. Toutefois, dire que la reconnaissance de la RHK entraverait le processus de paix signifie que : soit les gens sont complètement inconscients du problème, soit qu'ils ont peur de prendre une quelconque décision en ce sens."

"Le N°1 arménien déclare sans cesse que le statut n'est pas négociable, pourtant, il continue d'examiner cette question avec l'Azerbaïdjan, ce qui autorise l'Azerbaïdjan à décider de la question du statut. Aujourd'hui, l'Arménie ne lutte pas contre les Résolutions anti-arméniennes qui sont adoptées par les organisations internationales, et la politique internationale envers l'Arménie se concentre plus désormais sur l'incertitude actuelle concernant le statut de la RHK. Ce même argument est au cœur des convictions des personnes qui sont favorable à une reconnaissance immédiate de la RHK. Si reconnaissance il y a, le schéma des relations internationales, va changer radicalement, ce qui permettra à l'Arménie de défendre l'indépendance de la RHK, en tant que composante de sa politique de relations bilatérales et multilatérales."


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Pour le parti ‘Héritage' (Jarankoutioun), le chef du groupe parlementaire, Stépan Safarian, a rappelé que la question de la reconnaissance de l'Artsakh fait l'objet de discussions depuis 18 ans. Il n'est pas d'accord sur le fait que la reconnaissance du Haut-Karabakh par l'Arménie peut provoquer la reprise des hostilités. "Il a été dit à l'époque que ce n'était pas le bon moment pour une reconnaissance, et depuis 1992 cette position n'a pas changé. Aussi, je serai tenté de demander : quand le bon moment viendra-t-il ? Pour nous, la reconnaissance est devenue une nécessité," a-t-il souligné.

De son côté Ruben Hagopian, du Bureau National de ‘Héritage', a déclaré que le meilleur moyen de faire revenir l'Artsakh à la table des négociations, c'est de reconnaitre son indépendance. "Après l'occupation du Nord de Chypre, la Turquie a reconnu l'indépendance de la RTCN et l'a introduite comme participant aux négociations," a-t-il rappelé.

Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de Panarmenian.net



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