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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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«Zéro
problème avec les voisins» disait Ahmet Davutoğlu en 2009 à l’époque où il prônait
le néo-ottomanisme et signait les protocoles arméno-turcs en tant que ministre
des Affaires étrangères. En plus de la grosse boulette d’abattre un chasseur
bombardier russe sur la frontière syrienne, probablement avec le feu vert de
Washington, voilà que les dirigeants turcs veulent imposer leur point de vue à
leur allié outre-Atlantique, à savoir : «Tous les Kurdes sont des
terroristes en puissance». Problème : Washington, très complaisant à
l’égard des dictateurs, des potentats et autres oligarques, du moment que cela
sert leurs intérêts, a une fâcheuse tendance à soutenir toute organisation qui
se bat contre l’ennemi commun du moment - l’Etat islamique ; et
accessoirement si cela peut gêner la Russie, encore mieux.
Ce
n’est pourtant pas la faute d’Erdoğan qui a tout fait pour accuser les Kurdes,
urbi et orbi, au vu des attentats commis sur son sol(1), dont certains laissent fortement à douter quant à
leur auteur. La manipulation n’est pas l’apanage des Occidentaux, et les
Services spéciaux turcs (MIT) sont loin d’être des débutants.