lundi 20 décembre 2010

Génocide arménien : La Turquie refait le forcing sur les dirigeants américains

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Dès que la température politique risque d'atteindre un niveau d'alerte, la réaction turque ne se fait pas attendre.

Dès que la communauté arméno-américaine lance une campagne liée à la reconnaissance du génocide par le Congrès, Ankara contrattaque avec ses armes favorites : - La menace de détérioration des relations Ankara-Washington ; - Les mesures de rétorsions sur les échanges commerciaux et les contrats éventuels ; - Un engagement tiède dans les projets de l'OTAN vis à vis de l'Iran ; - un fort rapprochement avec la cause palestinienne ; - et depuis peu, la normalisation en cours entre Ankara et Erevan par protocoles interposés.

Choisir entre, la justice et les droits de l'homme en reconnaissant le génocide arménien, et maintenir le second allié dans la région du Caucase et du Proche-Orient, le choix de Washington, quelque soit la couleur politique de ses dirigeants, est arrêté depuis les années cinquante.

Cela dit presque tous les politiciens américains sont pour la reconnaissance du génocide arménien, ... du moins tant qu'ils ne sont pas au pouvoir. Après cela dépend essentiellement de la Turquie et de ses choix stratégiques ; la reconnaissance du génocide arménien devient alors une arme aux mains des Occidentaux - Washington, Bruxelles, voire Tel-Aviv.

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** Ahmet Davutoglu - Hillary Clinton **


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Lors d'une intervention devant les membres de son parti (l'AKP), le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a confirmé qu'il avait eu une conversation téléphonique avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, au cours de laquelle il lui a instamment demandé de n'épargner aucun effort pour empêcher le passage de la résolution H.Res.252 sur le génocide arménien, à la Chambre des Représentants.
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"J'ai ouvertement déclaré que les relations entre les États-Unis et la Turquie ne feraient qu'empirer si la Résolution était mise sur l'ordre du jour. Mme Clinton a promis de faire de son mieux pour l'empêcher. Le cas échéant, le monde verra la réaction de la Turquie si la résolution était adoptée. Cependant, j'espère que cela n'arrivera pas", a précisé Davutoglu.

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** Barack Obama - Recep Tayyip Erdogan **


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"La relation entre la Turquie et les États-Unis demeure solide et ‘plus importante que jamais' malgré les fuites de dépêches diplomatiques des États-Unis sur certains responsables à Ankara," a déclaré le président américain.

Suite à une récente conversation avec le Premier ministre turc, Barack Obama a déclaré dans une interview au quotidien Hurriyet que les deux dirigeants ont réaffirmé les "relations fortes américano-turques", malgré quelques différences "de temps en temps."
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"Notre partenariat est élastique, et nous avons convenu que les actes irresponsables de Wikileaks ne le menacent pas. Compte tenu des défis de plus en plus complexes auxquels le monde est confronté, je crois que la coopération américano-turque est plus importante que jamais," a souligné Barack Obama.

Répondant à une question sur les relations diplomatiques tendues entre la Turquie et Israël, Obama a encouragé les deux alliés régionaux américains à "trouver une voie acceptable et faire tout leur possible pour améliorer leurs relations, tout en félicitant la décision du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, d'envoyer des avions turcs pour aider le gouvernement israélien dans la lutte contre les incendies de forêt dévastateurs au début du mois."

Obama a également abordé la spéculation sur le vote de la Turquie en Juin pour s'opposer à une nouvelle série de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies contre l'Iran indiquant qu'Ankara déplaçait sa politique étrangère vers le Moyen-Orient et se détachait de l'Ouest.

"La Turquie a poursuivi une politique étrangère active qui l'a fait interagir de façon plus intensive que jamais avec les pays de son voisinage, voire au-delà. Je reconnais ce rôle nouveau et important pour la Turquie. La Turquie partage l'objectif d'empêcher d'avoir un Iran nucléaire."

Obama a également réaffirmé le soutien de Washington à l'adhésion turque à l'UE et a exhorté Ankara "à poursuivre les réformes nécessaires pour achever le processus d'adhésion. Je reste convaincu que la Turquie satisfera aux critères d'adhésion de l'UE, que cela sera une bonne chose pour l'UE, et que les efforts de la Turquie pour répondre à ces critères seront également bénéfiques pour la Turquie. L'Europe gagnera par la diversité des origines ethniques, par la tradition et la foi - elle ne sera pas diminuée. L'adhésion de la Turquie à l'UE permettra d'élargir et de renforcer les fondements de l'Europe une fois de plus."

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** Philip Crowley **


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"Nous sommes conscients du potentiel de la Résolution 252 de la Chambre des Représentants, et nous nous opposons fermement à cette Résolution," a déclaré le Secrétaire d'Etat adjoint Philip Crowley, lors de sa conférence de presse quotidienne.

En outre, Crowley a indiqué que les États-Unis estiment que l'Arménie et la Turquie doivent faire face à leur passé commun à travers "des efforts visant à normaliser leurs relations".

Cette précision arrive après que le chef de la majorité de la Chambre, Steny Hoyer, ait annoncé vendredi que la Chambre ajournait ses travaux jusqu'au mardi 21 Décembre pour terminer les Affaires législatives de la 111e Session du Congrès.

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** Roupen Mehrabian **


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"La situation de la résolution sur le génocide arménien au Congrès américain n'est pas nouveau, c'est une sorte de déjà-vu. Elle sera un sujet de discussion dans la Chambre des Représentants encore longtemps," a déclaré le politologue Roupen Mehrabian

"Le Moyen-Orient est la principale source de menaces pour les Etats-Unis et la possible discussion de la Résolution par le Congrès sera conditionnée par les intérêts régionaux américains. Cependant, je ne crois pas que les États-Unis veuillent gâcher leurs relations avec la Turquie ou changer leur politique étrangère", a-t-il souligné, ajoutant que l'adoption de la dite Résolution peut avoir des conséquences imprévisibles dans la région.

Le 17 Décembre, la porte-parole du Comité National Arménien d'Amérique (ANCA), Elizabeth S. Chouldjian, avait déclaré que la Résolution H.Res.252 sur le génocide arménien, peut être mis à l'ordre du jour à la Chambre des Représentants dans les prochaines 48 heures. L'ANCA invitait les Arméno-américains à appeler leur député et leur demander de voter ‘oui' à la Résolution. L'ANCA et des célébrités du show-business d'origine arménienne ont lancé une campagne exhortant la Présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, d'inscrire le vote de la Résolution H.Res.252 avant la fin de la session parlementaire.

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** Sergueï Minassian **


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"Les États-Unis sont un pays démocratique. Si la Chambre des Représentants se résout à engager des discussions sur la Résolution du génocide arménien, l'Administration ne sera pas en mesure d'éviter le débat, tout au plus elle cherchera à influencer la décision," a déclaré pour sa part le politologue, Sergueï Minassian.

L'expert commentait les récents rapports selon lesquels la Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a promis de lutter contre le vote de la Résolution lors d'une conversation avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Minassian n'exclue pas le recours à des menaces ou du bluff politique de la part d'Ankara afin d'éviter la discussion en séance plénière. L'expert a également relevé que la discussion de la Résolution H.Res.252 pourrait être liée à l'aggravation récente des relations Turquie-Israël.

Extraits de PanArmenian



Arménie-Azerbaïdjan : Déclarations et rencontres après le Sommet de l'OSCE

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Malgré sa signature au bas de la déclaration du Sommet de l'OSCE d'Astana en début de mois, l'Azerbaïdjan ignore totalement ses engagements et continue comme si de rien n'était, tant dans ses prises de parole que dans ses tirs le long de la ligne de contact avec le Karabakh.

Pour Bakou, le Karabakh tout entier est un territoire azerbaidjanais et doit le rester, donc tout le reste n'est qu'accessoire, y compris deux (Non usage de sa force ou de sa menace ; Droit à l'autodétermination des peuples) des trois principes de base auxquels il a souscrit. Si les grandes puissances, Russie en tête, n'assuraient pas la médiation dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, il y a bien longtemps qu'Ilham Aliev aurait lancé ses troupes sur le Karabakh.

Seulement voilà, une nouvelle guerre dans la région, à proximité des gisements de pétrole et de gaz, est totalement à proscrire. Que des gens se fassent la guerre n'est pas le plus grave pour les grandes puissances, mais il ne faut que cela touche à leur domaine économique.

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** Edouard Nalbandian **


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Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a déclaré que le Sommet de l'OSCE a été un événement important pour la résolution du conflit du Haut Karabakh.

S'adressant à une réunion organisée par le Club FRIDE (Fondation des Relations Internationales et de Dialogue avec l'Etranger) de Madrid, le ministre Nalbandian a souligné que la déclaration adoptée à Astana rappelle l'impossibilité d'utilisation de la force.

"Les chefs d'Etat ont une fois de plus indiqué que tous les principes du règlement du conflit doivent être appliqués dans leur intégralité. Cependant, malgré cela, Bakou continue sa politique destructrice. Il est également surprenant que quelques heures après l'adoption de la Résolution, l'Azerbaïdjan s'est opposé à son inclusion dans le document final du Sommet," a-t-il souligné.

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** Bako Sahakian - Tomasz Poręba **


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Le 19 Décembre, le Président de l'Artsakh, Bako Sahakian, a reçu une délégation du Parlement européen conduite par le Rapporteur permanent pour l'Arménie, Tomasz Poręba.

Le règlement du conflit du Karabakh, la situation dans la région ainsi que les relations bilatérales ont été au centre de la réunion. Les parties ont noté que le règlement pacifique du conflit n'a pas d'alternative et que l'établissement d'un dialogue intégrant toutes les parties en conflit est nécessaire pour assurer la stabilité définitive.
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M. Sahakian et Tomasz Poręba ont examiné le rôle de l'Europe dans le maintien de la paix et la stabilité dans la région qui doit être important, et de noter au passage la nécessité de donner un nouvel élan aux liens entre l'Artsakh et différentes structures européennes. De même, l'importance des visites au Haut-Karabakh, ce qui contribuera notablement à avoir une image plus précise de la situation dans la république et de toute la région.

Le président de l'Assemblée nationale de la RHK, Achod Goulian, et d'autres Hauts fonctionnaires ont participé à la réunion.

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** Elmar Mammediarov - Elkhan Polukhov **


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Le 10 Décembre Moscou accueillait le Sommet des dirigeants de la CEI. Un accord a été signé concernant la recherche de personnes inter-états, qui stipule un certain nombre de mesures conjointes visant à promouvoir la recherche effective de criminels en fuite.

Le document, cependant, contient des réserves spécifiques. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, Elmar Mammediarov, prévoit que le document ne sera pas appliqué à l'Arménie jusqu'à ce que celle-ci restitue les "territoires occupés".


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Exprimant sa position sur la question, le porte-parole du ministère azéri des Affaires étrangères, Elkhan Polukhov, a déclaré qu'à l'avenir : "L'Azerbaïdjan envisage d'inclure des conditions préalables dans tous les accords internationaux incluant l'Arménie," rapporte le site 1news.az.

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** Manœuvres militaires azéries **


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Des manœuvres militaires de l'armée azerbaidjanaises se sont déroulées au Nakhitchevan (République autonome au sein de l'Azerbaïdjan).

L'exercice portait sur des armes légères, du matériel optique et des équipements de vision nocturne, les dernières armes produites par l'industrie militaire azerbaïdjanaise utilisées par les gardes-frontières, sur une série de missiles téléguidés Cornet, capables de détruire des véhicules blindés jusqu'à 5 km. Les manœuvres se sont terminées avec des sauts en parachute à partir d'hélicoptères.

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** Hans Johan Schmidt **


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Le Centre d'information de l'OTAN en Arménie a lancé un nouveau programme prévoyant notamment des réunions avec les ambassadeurs des Etats membres de l'OTAN, accrédités en Arménie.

Au cours d'une rencontre avec des journalistes, l'ambassadeur d'Allemagne en Arménie, Hans Johan Schmidt, a répondu à un large éventail de questions, y compris sur le Sommet à Astana. Il a relevé deux points positifs : - D'abord, le succès du Sommet de l'OSCE après un intervalle de 11 ans ; - Puis, la déclaration conjointe sur le règlement pacifique des conflits dans la région.

L'ambassadeur Schmidt s'est félicité de la coopération ouverte et transparente entre le ministère arménien de la Défense et les attachés militaires des ambassades étrangères, ce qui a permis à ces derniers d'avoir des contacts immédiats avec les responsables et d'écouter leur opinion sur l'évolution du problème Karabakh, et la dérive du règlement pacifique du conflit du Karabakh vers les intérêts de chaque partie.

"Le conflit du Karabakh est plutôt endormi que gelé," a-t-il précisé.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net



samedi 18 décembre 2010

Autriche : un député remet l'ambassadeur turc à sa place !

Commentaires : Les Autrichiens en ont marre de la tolérance à sens unique. Le député Ewald Stadler a fustigé l'ambassadeur de Turquie au parlement et a été chaleureusement applaudi. Ce n'est peut-être pas très diplomatique mais cela a au moins le mérite de mettre le point sur les i.

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Traduction par Marie pour Poste de veille :

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Voir la video

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La parole est maintenant donnée à M. Ewald Stadler du parti BZÖ :

J'exige que le Ministre fédéral des Affaires européennes et internationales déclare l'ambassadeur de Turquie, M. Kadri Ecvet Tezcan, persona non grata, et exige sa démission avec effet immédiat.

Messieurs de l'ambassade de Turquie, et je ne serai pas aussi poli que mon collègue van der Bellen, ni me mettrai à genoux, en vous appelant « Votre excellence », non,

Donc, Messieurs de l'ambassade de Turquie, je ne dis pas Mesdames, il n'y en a pas de toute façon,

Messieurs de l'ambassade de Turquie et vous, membres du Parlement, laissez-moi vous relater l'assassinat, le 3 juin 2010, - il y a peu de temps – à Iskenderun, de l'archevêque Luigi Padovese, frappé de 8 coups de poignard dans le dos, par un Turc musulman de 26 ans, Murat Altun, qui hurlait « Allahu Akhbar », Allah est le plus grand !

L'archevêque a couru dans la rue pour demander de l'aide, qu'il n'a pas reçue. Son assassin l'a poursuivi pour lui couper la tête, ne la laissant attachée au corps que par un lambeau de chair.

Plusieurs prêtres chrétiens ont été tués en Turquie depuis 2008, dont l'un en 2008.

Comment ? Que dites-vous ? « Qu'est-ce qu'il y a de dramatique » ?
Je sais que ce drame vous est complètement égal. Mais pourtant, ce sont vos amis. Vous devriez vraiment avoir honte et c'est cela qui vous agace. Je m'attendais à cette réponse. Votre passion pour la soi-disant « liberté de religion » est une totale hypocrisie.

Quand un évêque chrétien a la tête coupée, vous n'avez aucune réaction.

Mais je vais vous dire ceci, Messieurs de l'ambassade de Turquie. Je ne peux même pas imaginer les émeutes et les réactions en Autriche, si quelqu'un touchait à un imam musulman ou à un autre religieux musulman, je ne dirais pas un « guide spirituel », car de la spiritualité vous n'en avez pas du tout. Jamais ici, un représentant de votre religion n'a été agressé, par contre, cela arrive chaque jour dans votre pays.

Prenez note des choses suivantes M. l'ambassadeur :

Nous n'avons pas demandé que vous envoyiez chez nous, tous ces illettrés d'Anatolie que la Turquie nous envoie. Nous n'avons pas demandé de nous envoyer tous vos islamistes de l'âge de pierre. Ces gens qui enterrent, vivante, leur fille de 16 ans, car elle aurait eu des relations hors du mariage religieux, comme cela s'est passé il y a 2 ans ! Nous ne vous avons pas demandé de faire des choses comme cela !

Mme Muhltonnen, n'avez-vous vraiment aucune pitié pour cette jeune fille ? Une fille de 16 ans, enterrée vivante ! Elle n'était pas une catholique, alors, vous AVEZ LE DROIT d'éprouver un peu de compassion pour elle.

On n'a pas demandé d'envoyer ces gens chez nous, mais les Turcs nous envoient ce genre d'individus.

Mesdames,

Et maintenant, il (l'ambassadeur Turc) se plaint que nous ne voulons pas les intégrer et en même temps, il leur dit qu'ils ne doivent pas s'intégrer. Vous pouvez voir ce M. Erbakan qui se pavane partout en Europe déclarant : « L'intégration et l'assimilation sont, tout simplement, des crimes contre la turquéité ».

Voilà comment ça se passe ! Mesdames et Messieurs du gouvernement de coalition, et vous dans la section de gauche, avec votre tolérance de « romantiques » et votre sacrée dévotion pour les droits humains, savez-vous qu'il y a un article du Code Pénal turc, § le 301, qui signifie que si quelqu'un en Turquie s'avisait de dire les mêmes choses que l'ambassadeur a dites ici en Autriche, si ses propos avaient été dirigés contre la Turquie, il serait condamné comme un criminel.

En effet, le § 301 criminalise le : « dénigrement de la nation, de l'Etat, de la république, et de toutes les institutions de la Turquie », ce qui lui vaudrait entre 6 mois et 2 ans de prison. Voilà la Turquie ! Et c'est eux, maintenant, qui nous donnent des leçons !

M. l'ambassadeur, prenez immédiatement le train Orient-Express et retournez à Istanbul, dans votre paradis de rêve.

Mesdames et Messieurs, je vous dis, à tous, ceci : notre pays n'est pas uniquement constitué de ces sortes de « romantiques de la tolérance », nous avons aussi des gens qui n'en peuvent plus de ce bla-bla de la tolérance à sens unique.

M. l'ambassadeur, vous vous nourrissez de cette tolérance-là, vous l'exploitez à fond, n'est-ce pas ?

Mais, moi, je vous avertis, il y a des hommes au niveau politique qui n'acceptent plus du tout cela, et les électeurs, là, dehors, ne l'acceptent absolument plus du tout,

Et, oui, ces gens existent, vous pouvez me croire là-dessus !

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Poste de veille



vendredi 17 décembre 2010

Des Arméno-Américains portent plainte contre la Turquie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Rappel :

Mustapha Kemal Atatürk avait mis en place tout un ensemble de mesures et de lois concernant les Arméniens, lesquelles sont toujours en vigueur. Celles-ci interdisaient aux réfugiés arméniens originaires de Turquie de retourner dans leur village ou leur ville d'origine.

- La loi du 20 avril 1922 prévoit la confiscation en Cilicie de tous les biens appartenant aux personnes qui avaient ‘quitté' la région ;

- La loi du 25 avril 1923 étend la confiscation à tous les Arméniens, quels que soient les motifs ou la date de leur départ du pays ;

- La loi de septembre 1923, article 2, interdit le retour des Arméniens en Cilicie et dans les provinces de l'Est (Arménie Occidentale) ;

- La loi du 23 mai 1927 exclue de la nationalité turque tous ceux qui, lors de la guerre de l'indépendance, n'y ont pas pris part ou qui sont restés à l'étranger entre le 24 juillet 1923 (Traité de Lausanne) et la date de la promulgation de cette loi.

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Parmi les rescapés du génocide arménien, peu possèdent encore les titres de propriétés (ou d'Assurances) de leurs ancêtres. L'avocat Vartkes Yeghiayan s'est spécialisé dans ce type de procès, mais combattre une entreprise privée est une chose, combattre un Etat en est une autre.

L'exemple des Chypriotes grecs spoliés par la Turquie lors de son invasion de l'Ile en 1974 est devant nos yeux. Quelques rares personnes ont été indemnisées par Ankara sur injonction de la Cour de Justice de l'UE. Alors qu'ils sont très nombreux à posséder encore des titres de propriétés de leurs biens qui se trouvent côté RTCN (République Turque de Chypre Nord).

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Trois descendants d'Arméniens qui ont perdu leurs biens lors de l'effondrement de l'Empire ottoman ont déposé une plainte mercredi contre le gouvernement turc et deux banques turques avec une demande de réparations d'un montant de 63 millions d'euros. Leurs pertes incriminées incluaient notamment le terrain militaire de la base aérienne stratégique d'Incirlik, utilisée par l'armée américaine.

La plainte déposée devant la Cour du district de Los Angeles indique que les ancêtres des plaignants ont vu leurs biens confisqués lors du génocide arménien. Les familles disposent des titres de propriétés.


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L'affaire est suivie par l'avocat Vartkes Yeghiayan, dont la femme est l'une des plaignantes et qui détient des documents montrant que son ancêtre, un riche propriétaire terrien arménien, a été contraint de fuir la Turquie avec sa famille en 1915, laissant derrière lui, sa maison, ses terres agricoles, son magasin et son entreprise d'Assurances.

Vartkes Yeghiayan a déposé plus d'une douzaine de plaintes liées au génocide arménien et a gagné plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts contre deux grandes compagnies d'Assurances-vie. [ndlt : New-York Life et AXA]

La plainte d'aujourd'hui est différente parce qu'elle accuse le gouvernement turc et deux des plus grandes et anciennes banques turques, T.C Merkez Bankasi et T.C Ziraat Bankasi (Banque Centrale de la République turque et Banque Agricole de la République turque), plutôt que des sociétés privées.

La poursuite porte sur environ 122,5 ha de la propriété située dans la région d'Adana, estimée à 63,9 millions de dollars.

Un document de 44 pages expose les faits sur la façon dont les propriétés ont été saisies et comment les ancêtres des justiciables sont été "dispersés à travers le monde en tant que réfugiés. Pendant et après la Première Guerre mondiale, les familles de chacun des demandeurs ont été contraintes de fuir l'Empire turc ottoman - la Turquie moderne - en laissant derrière elles des membres de leur famille, assassinés, et tous leurs biens mobiliers et immobiliers."

Pour expliquer le retard de presque un siècle du dépôt de plainte, il est indiqué que : "Il était impossible pour prédécesseurs des plaignants de demander une indemnisation pour leurs biens volés ou de se concentrer sur autre chose que la reconstruction de leur vie."

La plainte indique que la Turquie a profité du terrain, et l'a loué aux États-Unis pour installer une base aérienne, utilisée comme que plaque tournante logistique dans les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que pour les missions humanitaires à travers l'Europe, le Moyen-Orient et en Asie centrale.

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Extraits du Washington Post



jeudi 16 décembre 2010

Décès d'un grand Témoin du génocide arménien

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Traduction Gérard Merdjanian

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Le documentaliste arméno-américain, J. Michael Hagopian, dont 70 films, documentaires et éducatifs, ont remporté plus de 160 prix nationaux et internationaux et deux nominations aux Emmy, est décédé le 10 décembre dernier à l'âge de 97 ans dans sa résidence californienne à ‘Thousand Oaks'.


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Michael Hagopian était un rescapé du génocide qui a consacré sa vie à la documentation filmée de l'extermination de 1,5 million d'Arméniens, perpétrée en 1915 par l'empire ottoman. Pendant 40 ans, il a filmé près de 400 survivants et témoins du génocide arménien, faisant le tour du monde pour enregistrer leurs récits en 10 langues. En 1979, il a créé la Fondation du Film Arménien, une organisation à but non lucratif, éducatif, culturel, dédiée à la documentation de films sur l'héritage et la vie arménienne.

Le dernier film écrit, réalisé et produit par Hagopian, s'appelle ‘The River Ran Red' (La Rivière Pourpre), un documentaire de 58 minutes qui a ouvert le 24 octobre 2008 la huitième session annuelle du Festival du Cinéma International Arpa, au Théâtre égyptien d'Hollywood, Californie. Le River Ran Red est le troisième film d'une trilogie sur le génocide, qui a été élu meilleur documentaire historique international en 2009 par le Festival International New York Film & Vidéo et a remporté de nombreux autres prix.

Plusieurs films de Hagopian ont été produits avec des subventions de : l'Office américain de l'Education, le programme Héritage Ethnique, la Fondation Mac Arthur, la Fondation Californienne pour les Humanités, La Fondation Milken et le ministère de l'Éducation de l'Etat de Californie.

Hagopian a également été honoré plusieurs fois, y compris par le prix Jewish World Watch (l'Observatoire juif mondial) pour son documentaire "I Witness" (Je témoigne), et pour avoir consacré sa vie professionnelle à la chronique du génocide arménien, le prix de l'Arpa Lifetime Achievement, et le prix Armin T. Wegner Humanitarian. Le Comité National Arménien Américain (ANCA) l'a honoré à deux reprises comme ‘Homme de l'Année', en 1984 et en 2000.

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Extrait de Asbarez



mercredi 15 décembre 2010

Erevan : Conférence internationale sur le crime de génocide

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Le génocide arménien a commencé à prendre une coloration politique avec le paragraphe 30 de la déclaration de la Sous-commission de l'ONU suivi de sa reconnaissance par le Parlement européen en 1987.

L'éclatement de l'URSS en quinze Etats n'a fait qu'amplifier le phénomène. La principale accusée, à savoir la Turquie, successeur de l'empire ottoman, s'est enfermée dans une négation systématique des faits. Tout au plus reconnaît-elle ‘quelques massacres', par-ci par-là ; et encore en représailles aux exactions commises par les Arméniens !

Même une reconnaissance internationale ne changera rien à sa position, car admettre sa responsabilité dans un crime de génocide implique pour la Turquie, réparer le mal qu'elle a fait, que ce soit sur un plan moral, financier et territorial. Pour un pays qui se veut l'égal des Grands, c'est très dur.

L'idée que les dirigeants turcs ont toujours repoussé, c'est qu'en reconnaissant ses fautes, la Turquie se trouvera agrandie.

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Le président Serge Sarkissian était présent à la Conférence internationale sur "Le crime de génocide : la prévention, la condamnation et l'éradication des conséquences", dédiée à l'adoption de la Convention des Nations Unies sur la prévention et la répression du crime de génocide.


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Des scientifiques de 20 pays, y compris les spécialistes de renom du génocide, participaient à la conférence.

Le diplomate, M. Leandro Despui (Argentine) a reçu la médaille ‘Mkhitar Gosh' pour sa contribution à la reconnaissance internationale du génocide arménien.

Dans ses remerciements, le Dr Despui a indiqué que partageant la douleur du peuple arménien, il avait décidé de se battre pour la justice et la vérité.

Dans son intervention, le Président Sarkissian a déclaré : "La prévention et la condamnation des génocides, ainsi que l'éradication de leurs conséquences doivent être mis sur l'ordre du jour de la communauté internationale. L'humanité civilisée doit s'unir pour lutter contre ce mal. Le génocide arménien a été une douleur individuelle, la mémoire de chaque Arménien et de la nation dans son ensemble. Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'alternative à la voie de la réconciliation autrement que par la reconnaissance de la clémence, de la justice à la paix, à la tolérance et à la coexistence.

Pour le bien de tout le monde civilisé et pour l'humanité, nous devons protéger la planète de telles catastrophes. Nous allons créer notre nouvelle histoire et atteindre le futur ensemble," a conclu Serge Sarkissian.

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"La négation des génocides et leur impunité ouvrent la voie à la perpétration de nouveaux crimes contre l'humanité. Indépendamment des intérêts géopolitiques ou autres, la communauté internationale doit être unie dans sa condamnation et la prévention du crime de génocide. C'est à cause de l'absence d'unité que l'humanité est témoin des nouvelles tentatives de perpétrer un génocide," a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian.

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"Le meilleur moyen de prévention du génocide est l'élimination de la souveraineté des Etats-nations quand il s'agit de crimes. La prévention du génocide est une question politique et aussi longtemps que nous aurons des États-nations et les Etats-nations d'avoir leurs droits souverains, nous aurons des génocides et des crimes de masse dans le monde. Nous avons à mettre en place un système, comme une police dans une nation, qui peut intervenir à tout moment où un crime se produit," a déclaré l'historien turc, Taner Akçam.

Selon le professeur, la politique turque est bien connue. "C'est une politique de 95 années de déni. Si elle continue à nier la vérité historique, elle ne pourra pas créer une bonne démocratie. Faire face à l'histoire est une chose très honorable et je garde l'espoir que le gouvernement turc changera bientôt de politique."

"J'espère que la Turquie fera face à ce sombre chapitre de l'histoire. La Turquie n'est plus la Turquie que nous avons connue il y a 10 ans. Si elle veut être devenir membre de l'Union européenne, du monde civilisé, elle doit reconnaître ces actes répréhensibles du passé," a-t-il ajouté.

Il a appelé la communauté internationale à reconnaître le génocide arménien, vu qu'il n'est plus acceptable de continuer à nier les méfaits historiques.

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De son côté, le politicien belge François Roelants du Vivier, a déclaré que les sociétés démocratiques ne doivent pas oublier que des millions d'Arméniens ont été anéantis au début du 20e siècle uniquement en raison de leur appartenance ethnique.

"Bien sûr, le Sénat belge a adopté une résolution sur la reconnaissance du génocide arménien en Mars 1998, mais aujourd'hui il devient nécessaire dans notre pays d'adopter une loi pertinente pour prévenir cette tragédie. Je crois fermement que le jour viendra où nos démocraties occidentales adopteront des lois sanctionnant le déni de génocide," a-t-il poursuivi.

Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net



mardi 14 décembre 2010

Réunion UE-Arménie dans le cadre du Partenariat de l'Est

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Les relations UE-Arménie se sont considérablement intensifiées à la fois dans le sens bilatéral que multilatéral du partenariat oriental. Les négociations d'un accord d'Association UE-Arménie sont en cours, suite à leur lancement en Juillet à Erevan et une réunion plénière en Octobre.

Pour aider à atténuer l'impact de la crise économique et financière, en Novembre 2009 le Conseil a décidé de fournir une assistance macro-financière à l'Arménie, sous la forme d'un prêt de 65M € et une subvention de 35M €. La Commission travaille sur les accords de facilitation des visas et de réadmission avec l'UE.

Quant au Haut-Karabakh, il n'émarge sur aucune liste.

* Brève du Karabakh :


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Le 12 Décembre, le président de la République du Haut-Karabakh Bako Sahakian a rencontré le représentant personnel du Président de l'OSCE, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk. La réunion a porté sur la situation actuelle le long de la ligne de contact entre les forces armées de l'Artsakh et l'Azerbaïdjan.

Dans le cadre du suivi régulier de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, la mission de l'OSCE effectuera une inspection près du village Berdavan dans la région de Davouch (Arménie), aujourd'hui 14 Décembre.

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La deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères du Partenariat oriental de l'UE, a eu lieu le 13 Décembre à Bruxelles. La délégation arménienne, dirigée le ministre Edouard Nalbandian, participait à la réunion.
Catherine-Ashton-et-Edouard

Tigrane Balayan, l'attaché de presse du ministère des Affaires étrangères arménien, a déclaré à Armenpress que la session a été présidée par Catherine Ashton, première vice-présidente de la Commission européenne, Haut-représentant pour la politique étrangère et de sécurité de l'UE.

Les ministres des Affaires étrangères ont conclu les travaux, mis en œuvre dans le cadre du nouveau format de coopération au cours de l'année passée, et ont discuté des plans pour 2011 en échangeant des idées sur l'utilisation plus efficace du potentiel du partenariat oriental.

Edouard Nalbandian a pris la parole lors de la réunion, déclarant : « Je tiens à souligner que durant les dernières années, la portée et le format des relations UE-Arménie ont été étendus de manière significative, et le partenariat oriental les porte à un nouveau niveau qualitatif. L'Arménie est intéressée à continuer les travaux, en direction d'une création d'une zone de libre-échange approfondie et globale. »

En ce qui concerne le règlement des conflits, le ministre a cité l'un des principes de la déclaration, adoptés lors du sommet de l'OSCE à Astana, selon lequel les conflits doivent être réglés par des moyens pacifiques dans le cadre des formats existants, et sur la base des normes du droit international.

Edouard Nalbandian a souligné que les établissements internationaux, engagés dans la réglementation, ont acquis une sérieuse expérience au cours des années pouvant servir de mécanisme efficace pour ce faire.

Armenpress

Pour de plus amples informations



An address to UN Secretary General

Azerbaijan pursues its centuries-long policy of exiling people from their native lands, while the authorities continue insisting that they have no problems with ethnic minorities. The strangest thing in this situation is the position of the international community, which seems to support the policy of Azerbaijan with its silence.

Armenians from different countries, who formerly resided in Azerbaijan, have initiated a coordinating council of plenipotentiary representatives of political, religious and national groups of Azerbaijani Armenians, which the Azerbaijan Armenian refugees cooperate with.
Ban-Ki-Moon1_medium

The latter today issued their address to UN Secretary General Ban ki-Moon and the heads of diplomatic missions accredited in the Republic of Armenia, in which they ask to demonstrate a corresponding attitude to Azerbaijan's policy towards ethnic minorities and make the latter meet its international commitments.

Public Radio of Armenia



lundi 13 décembre 2010

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, parle de l'Arménie et des Arméniens

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Traduction Gérard Merdjanian

Les commentaires du Dr Haig Demoyan se suffisent à eux-mêmes

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Ahmed-Davutoglu-a-Brookings
Le 29 novembre, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a parlé à l'Institut Brookings. Après son exposé, il a répondu à une question relative aux Arméniens dans l'Empire ottoman et sur les relations actuelles entre la Turquie et l'Arménie (voir vidéo – en anglais).

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Voici les commentaires apportées par le directeur de l'Institut du Musée du génocide arménien d'Erevan : Haig Demoyan.
Haik-Demoian1_medium

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Oui, M. Davutoglu, je suis entièrement d'accord avec vous que beaucoup de choses ont changé dans la société turque et que les « événements tragiques » de 1915 sont maintenant à l'ordre du jour du débat public, mais on peut se demander pourquoi ces événements ont été niés, et qu'il est encore difficile d'imaginer que tous les documents et les publications négationnistes sur le site Web du ministère des Affaires étrangères de la Turquie seront bientôt supprimés. Laisse-moi deviner : Peut-être que la Turquie doit attendre encore dix ans pour bien faire face à sa propre histoire, sans nouveaux et/ou anciens tabous, sans syndromes et sans complexes.

Oui, M. Davutoglu, parlant des causes de la mise en œuvre de la politique de génocide, planifiée et orchestrée par l'Etat, contre les Arméniens et autres minorités chrétiennes, on peut reprocher l'intensification des mouvements nationalistes dans la chute de l'Empire ottoman. Mais permettez-moi de vous demander pourquoi l'assassin de Hrant Dink, abattu en Janvier 2007, a été traité comme un héros dans le poste de police et que personne n'a été condamné pour ces comportements ? Pourquoi les Arméniens vivant en Anatolie ont encore peur de décliner leur véritable identité ? C'est parce que ... mais je crois que vous êtes bien au courant de la réponse vu la question suivante. Je voudrais soulever à cet égard que c'est ce nationalisme « inconnu » qui est responsable de la destruction de plus de 3.000 des premiers monuments arméniens chrétiens, dynamités ou utilisés comme cible par les militaires turcs, au cours des années 1960 -1970 dans la Turquie moderne.

Oui, M. Davutoglu, les Arméniens tenaient des positions élevées dans l'Empire ottoman en 1914, mais permettez-moi de citer les paroles de Talaat Pacha adressées à l'orientaliste danois, Johannes Ostrup, en 1910 avant la ‘tragique guerre' de 1914 : « Vous voyez, entre nous et ce peuple [les Arméniens], il y a une incompatibilité qui ne peut être résolue de manière pacifique ; soit ils nous sapent totalement, soit nous devrons les anéantir. Si jamais j'arrive au pouvoir dans ce pays, je vais utiliser toutes mes forces pour exterminer les Arméniens » (Johannes Østrup, Erindringer, Copenhague : H. Hirschprungs Forlag 1937, p. 118). Je pense que la citation est explicite.

Oui, M. Davutoglu, 1915 est une date importante pour les Arméniens, mais elle doit être aussi une date importante pour les Turcs, puisque l'histoire du génocide arménien est et doit être une partie inséparable de l'histoire turque et de la mémoire.

Oui, M. Davutoglu, c'était une période de guerre et peut-être que l'ordre politique était faible en Turquie, mais permettez-moi de vous rappeler que tout en faisant des projets pour la déportation des Arméniens et l'appropriation de leurs biens de 1915 à 1924, les lois et les ordonnances de l'Empire ottoman et de la Turquie ont été mises en œuvre sans conditions aucunes.

Oui, M. Davutoglu, la bataille de Gallipoli/Canakkale a été la plus sanglante dans l'histoire de la Turquie ottomane. L'armée ottomane a perdu 250.000 hommes, mais les victimes de cette bataille meurtrière n'étaient pas uniquement des Turcs. Des centaines d'Arméniens, en tant que patriotes ottomans ordinaires, se joignirent à eux dans la lutte contre les ennemis. Parmi ces 250.000, il y avait non seulement des Turcs, mais des Arabes, des Kurdes, des Arméniens, ainsi que d'autres nationalités. Les Turcs connaissent-ils le nom de Sarkis Torossian, celui qui a détruit le premier cuirassé ennemi pendant Canakkale en 1915 et qu'il était connu comme étant le "héros arménien des Dardanelles" ? Ou les noms de Avedis Chepechian, Vahram Papazian, et beaucoup d'autres soldats et officiers arméniens, qui probablement, se sont battu aux côtés de votre grand-père, et qui sont injustement oubliés. Les Arméniens, qui ont survécu à Canakkale en 1915, ont appris plus tard que leurs proches ont été envoyés à la mort dans les abattoirs des déserts d'Arabie.

Oui, M. Davutoglu, vous avez raison de dire que nous devons nous éloigner des représentations et des interprétations du passé du point de vue d'un seul, mais je crains que ce que vous venez de représenter est le point de vue turc. En outre, je ne comprends pas vraiment la logique du lien existant entre Canakkale et le génocide arménien. S'il y a un lien entre les deux, alors il porte sur le même jour : le 24 avril 1915.

Oui, M. Davutoglu, neuf siècles et demi de coexistence entre les Turcs et les Arméniens représentent un sacré laps de temps, mais permettez-moi de vous rappeler qu'à l'exception du millet-i sadika (peuple obéissant), les Arméniens étaient aussi connus en tant que giaours (infidèles). Être un infidèle, je pense, c'est quelqu'un qui n'est pas notre égal, dans une société donnée. Ou quand un groupe dit à un autre groupe "peuple obéissant", cela signifie déjà que les deux groupes ne sont pas au même niveau en termes de droits humains élémentaires.

Oui, M. Davutoglu, je suis d'accord avec votre affirmation selon laquelle "s'il y eu des erreurs, elles doivent être dénoncées," mais il me semble que dans les neuf dernières décennies, la Turquie a uniquement insisté et justifié ses erreurs passées et a généré une longue liste de nouvelles.

Oui, M. Davutoglu, nous devrions être prêts à partager nos douleurs pour aller de l'avant, mais en même temps, nous n'avons plus besoin de la rhétorique qui cache les parties honteuses de l'histoire.

Oui, M. Davutoglu, lors de la récente tentative d'améliorer les relations, actuellement en échec, entre l'Arménie et la Turquie, une démarche entamée par Erevan, la Cour constitutionnelle d'Arménie a adopté une décision sur les protocoles, mais c'est une erreur la blâmer, comme vous dites, pour "l'exclusion de la mise en place d'une commission d'historiens qui est importante pour la Turquie." Avez-vous besoin d'une commission d'historiens pour "partager nos douleurs" ?

Oui, M. Davutoglu, c'est la Turquie qui décide si sa frontière avec l'Arménie doit s'ouvrir ou se fermer, et qui met une condition préalable disant qu'il n'y aura pas de progrès dans la ratification des protocoles à moins que le problème du Karabakh ne soit réglé. Mais c'est avec ce genre d'affirmation que vous venez contredire vos déclarations précédentes et réaffirmer que la Turquie n'est pas prête pour des changements ... changements qui pourraient s'avérer préjudiciables non seulement à la situation actuelle du pays, mais aussi à son avenir.

Oui, M. Davutoglu, des approches fondamentales sont nécessaires pour la paix régionale et pour résoudre les problèmes persistants. Mais la Syrie, Gaza et le Liban mènent-ils leur politique sous la bannière de "une nation, deux ou trois Etats" ?

Oui, M. Davutoglu, nous devrions aborder la question du Karabakh, mais si nous parlons d'occupation, dois-je vous rappeler que votre pays occupe depuis 36 ans maintenant une partie de Chypre, pays souverain membre de l'UE ? Pourtant, vous préférez parler que de "l'occupation arménienne" du territoire azerbaïdjanais.

Oui, Sayin Ahmet-Bey, nous avons vécu ensemble et je crois que nous n'avons pas d'autre choix que de continuer à l'avenir et que d'essayer de surmonter tous les différends. Mais je crains que vous alliez devoir assumer la responsabilité de vous présenter avec des messages clairs à la société turque, au lieu de déclarations floues et prudentes sur les erreurs du passé, afin de ne pas les répéter de nos jours ...

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Armenian Weekly



Il y a cinq ans l'Azerbaïdjan détruisait le cimetière arménien de Djougha

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Traduction Gérard Merdjanian

En décembre 2005, l'armée azerbaidjanaise détruisait les milliers de Khatchkars du cimetière arménien du Vieux-Djougha situé sur la rive gauche du fleuve Araxe, au Nakhitchevan (région autonome de l'Azerbaïdjan).

La vidéo prise à partir de la rive iranienne montrant les soldats en action, n'a donné lieu jusqu'à ce jour à aucune sanction contre Bakou, d'autant que le site est classé ‘militaire' et donc interdit à toute mission d'observations.

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L'Institut du Musée du génocide arménien a publié un livre illustré de Haig Demoyan, intitulé "Azerbaïdjan : Le Vandalisme comme toujours".


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En Décembre 2005, les soldats et officiers de l'armée azerbaïdjanaise démolissaient entièrement, à la masse et avec des pelleteuses, les milliers de Khatchkars (pierre-croix) et de pierres tombales du cimetière arménien du Vieux-Djougha, et jetaient les gravas dans le fleuve Araxe. Le site fut classé ‘terrain militaire' et sert depuis de champ de tir. Cet acte de vandalisme complétait la politique étatique de destruction du patrimoine chrétien arménien au Nakhitchevan et dans les territoires azerbaïdjanais au cours des deux dernières décennies.

Quelle que soit la vigueur des nombreuses preuves indéniables, photographiques et vidéo, jusqu'à ce jour de nombreuses organisations internationales, et notamment l'UNESCO, n'ont pas correctement évalué les activités de vandalisme, planifiées et réalisées par et au nom de la République d'Azerbaïdjan.

Yerguir



dimanche 12 décembre 2010

Karabakh : L'après Sommet de l'OSCE

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

En début de semaine les trois ministres des Affaires étrangères, russe, arménien et azerbaidjanais se sont rencontrés à Moscou, pour faire suite aux engagements pris la semaine précédente à Astana. Les réunions internationales se succèdent, le président Aliev prononce ses discours lénifiants, mais sur le terrain rien n'est changé.

Ainsi dans la même semaine, c'est-à-dire celle suivant le Sommet de l'OSCE, les unités arméniennes stationnées dans les régions de Hadrout, Mardouni, Askeran and Mardakert ont essuyés plus de 800 tirs provenant des lignes azéries.

On se demande parfois à quoi peuvent réellement bien penser les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE lorsqu'ils voient l'un des signataires de la déclaration sur le conflit du Karabakh, ne pas respecter sa signature et ce, systématiquement. En y regardant bien, personne ne devrait s'étonner de ce comportement, vu que Bakou depuis plusieurs années prend les médiateurs internationaux pour des incapables, pour ne pas dire plus. C'est pourquoi, l'Azerbaïdjan essaie de porter la résolution du problème Karabakh devant d'autres instances internationales, notamment l'ONU et même le Conseil de Sécurité.

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L'Azerbaïdjan n'est pas encore sûr des effets de son travail à Astana, mais juste au cas où, il parle de victoire.

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A peine l'encre de la déclaration de l'OSCE sur la résolution du conflit du Karabakh avait-elle séchée, que les politologues azerbaïdjanais, dirigés par Mubariz Ahmedoğlu, se hâtèrent de déclarer ‘le succès de la diplomatie azerbaïdjanaise et l'échec de la diplomatie arménienne'. On ne peut que faire des conjectures sur le passage où Ahmedoğlu a trouvé que le document parlait de succès ou d'échec. On est surpris non seulement de la stupidité, mais aussi de la naïveté des têtes pensantes de Bakou, qui ont toujours été célèbres pour leur capacité à déformer le sens de tout document, de sorte que même les rédacteurs ne reconnaissaient plus leurs textes.
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"La déclaration définit le cadre de la mise en œuvre du document adopté à L'Aquila, mais la nouveauté porte sur la signature de cette déclaration par les présidents de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie," a déclaré le directeur du Centre pour l'Innovation Politique et la Technologique, Mubariz Ahmedoğlu. Il a raison sur ce point, mais la pensée suivante d'Ahmedoğlu est, comme qui dirait, incompréhensible. Jugez par vous-même. "Après le Sommet d'Astana, le problème du Karabakh sera discutée au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU." Pourquoi et d'où Ahmedoğlu a sorti cette idée, cela reste un mystère. Et tout cela en dépit du fait que quelques heures avant, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait déclaré que le conflit devait être réglé au sein du Groupe Minsk de l'OSCE et que les tireurs d'élite devaient être retirés de la ligne de contact.

Mais il n'est pas bon pour Bakou de citer des propos qui le concernent directement. Bakou estime qu'il est préférable de s'illusionner. Après qu'Haydar Aliev ait donné son aval à cette démarche, l'Azerbaïdjan a toujours maintenu ce cap. Et la dernière perle issue de la clairvoyance du directeur du CIPT : "Le texte est catégorique, qui souligne l'importance des principes de base pour un règlement pacifique. Mais, en comparaison des possibilités et des exigences de l'Azerbaïdjan, je crois, que l'importance de ce document devient … sans importance," a-t-il souligné. Alors, devrions-nous considérer [ce Sommet] comme une victoire ou une défaite de la diplomatie ?

On a l'impression que les commentaires d'Ahmedoğlu ne portent pas sur la déclaration faite à Astana, mais sur son propre président, qui, comme toujours, sont sans originalité. Dans son discours, le président Ilham Aliev avait déclaré : "L'Arménie continue à utiliser la force pour maintenir le contrôle sur les territoires occupés, cependant, l'Azerbaïdjan, comme auparavant, se consacrera à des pourparlers pacifiques dans l'espoir qu'un jour, ils porteront leurs fruits."

Cependant, après la déclaration finale du Sommet, Bakou s'est tu, comme sur commande. Connaissant le fonctionnement des Azerbaïdjanais, nous pouvons dire qu'un ordre a été donné. Et il indique que peu importe comment les têtes pensantes azéries ont essayé de dissimuler au peuple l'échec de la position de l'Azerbaïdjan à Astana, et que cela n'a pas fonctionné. D'autre part, il n'est pas approprié de parler d'échec pour Bakou, depuis qu'il a obtenu ce qu'il demandait depuis longtemps [ndlt : à savoir le statu quo]. Nous croyons également que les publications de Wikileaks ont joué aussi un rôle. Une autre question est : dans quelle mesure ces fichiers doivent-ils être pris pour argent comptant, mais même si ils ne sont pas exactement dans la forme qui a été diffusée dans le monde entier, ils auraient pu être inventés pour remettre à sa place Aliev.

Car Ilham Aliev semble avoir oublié le plus important : le pétrole de la Caspienne, pour lequel les États-Unis mènent désespérément un combat, n'est pas le monopole de l'Azerbaïdjan. Il y a aussi le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Iran et la Russie. Aliev ne pourra jamais rivaliser avec Noursoultan Nazarbaïev sur le degré d'influence et le poids politique, pas plus qu'il ne fait le poids face au président du Turkménistan. Il est également possible que la communauté internationale est déjà malade et fatiguée des manières du président qui se comporte comme un prince féodal avec ses déclarations extravagantes, et ses ambitions déraisonnables.

Aliev risque à la longue d'être démis de ses fonctions et sera remplacé par un homme politique plus conciliant, qui va comprendre que le conflit du Karabakh a cessé d'exister depuis 1994, en raison de son règlement en faveur de la population du Haut-Karabakh. C'est exactement ce que le président de l'Azerbaïdjan ne veut pas comprendre. Ou peut-être, qu'il en est incapable ?

Garinée Der-Sahakian - PanArmenian.net – Département Analyse



jeudi 9 décembre 2010

Conseil de Coopération UE-Arménie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Comme indiqué dans mon précédent commentaire l'UE met en œuvre une politique de rapprochement avec les ex-pays de l'URSS. Politique qui se veut basée sur les valeurs de l'UE, mais qui surtout ménage les susceptibilités des gouvernements corrompus du Sud-Caucase. Tant qu'il s'agit de parler d'échanges commerciaux et/ou culturels, elle aborde les sujets de façon unie, mais dès que l'on passe au plan politique, elle montre ses faiblesses et chacun des 27 garde son point de vue.

Ce qui amène l'UE à fermer les yeux sur les exactions de la Géorgie envers ses minorités et notamment chrétiennes, ou à faire semblant de croire aux déclarations de bonne volonté des dirigeants azerbaidjanais. Quant à aborder le pourquoi du comment des ‘conflits gelés' et le comportement passé des deux pays suscités, l'UE se cache derrière les Organisations internationales.

Et je ne parle pas du feuilleton ubuesque que sont devenues les négociations d'adhésion de la Turquie.

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La 11e séance du Conseil de Coopération UE-Arménie a eu lieu à Bruxelles le 7 Décembre. La délégation arménienne était dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian.

La délégation de l'UE était dirigée par le ministre d'État des Affaires étrangères de la Hongrie, Zsolt Nemeth, et le Commissaire européenne de la politique de voisinage et de l'élargissement, Sefan Fule.

Les parties ont discuté de la coopération UE-Arménie, des mesures à prendre pour l'approfondissement des relations bilatérales, ainsi que sur un large éventail de questions régionales.

Le ministre Nalbandian a déclaré que "la coopération avec l'Union européenne est l'une des priorités de la politique étrangère de l'Arménie et que Erevan poursuivra sa politique visant au renforcement des relations."

Le ministre Nalbandian a salué l'activité du groupe consultatif de l'Union européenne, qui soutient le processus de mise en œuvre la réforme dans notre pays, le qualifiant comme un exemple réussi de coopération efficace.

Les parties ont échangé des vues sur l'intensification du dialogue politique, sur les négociations de l'Accord d'association, de l'Accord de libre-échange et sur la simplification du régime des visas.

Appréciant hautement la coopération avec l'Arménie, les responsables européens ont exprimé leur soutien aux réformes démocratiques et économiques mises en œuvre dans notre pays.

À la demande de ses interlocuteurs, Edouard Nalbandian a présenté les derniers développements dans le processus de règlement du conflit du Karabakh. Dans ce contexte, le ministre hongrois des Affaires étrangères a indiqué que l'Union européenne soutient le processus de paix en cours dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Le Commissaire Fule, à son tour, a indiqué que les incidents qui provoquent des tensions sur la ligne de contact, sont totalement inacceptables. Les responsables européens ont déclaré qu'ils se félicitaient de la déclaration d'Astana sur le Karabakh.

Concerne les relations arméno-turques, les européens ont réaffirmé leur soutien à la ratification et l'application sans conditions préalables, des deux protocoles signés à Zurich.

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Naira-Zohrabian-Commission-
Les députés arméniens sont satisfaits des résultats de la 11e séance du Conseil de coopération UE-Arménie à Bruxelles. La séance du Conseil de coopération UE-Azerbaïdjan qui a eu lieu le mois dernier, n'avait pas réussi à adopter une déclaration commune en raison de certains désaccords.

Dans le cas de l'Arménie, les progrès réalisés par l'adoption de la déclaration commune sont évidents, a déclaré la responsable de la Commission UE-Arménie sur la coopération interparlementaire, Naïra Zohrabian.

"Outre la détermination que le conflit du Karabakh devra être résolu de manière pacifique dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, nous avons proposé une disposition importante affirmant que toutes les parties en conflit devraient être impliquées dans les pourparlers. Rappelons-nous que le Haut-Karabakh, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont été reconnus de jure comme les parties en conflit par l'Accord de Bichkek de 1994 et pas seulement," a déclaré Naïra Zohrabian. Et d'ajouter que :

"La déclaration fait également référence aux relations entre l'Arménie et la Turquie, ainsi, elle invite la Turquie à prendre les mesures nécessaires, sans aucune condition préalable, pour établir des relations diplomatiques et de bon voisinage avec l'Arménie et d'ouvrir la frontière fermée, dès que possible."

Il convient de mentionner que la délégation arménienne a réussi à obtenir le film "Les Vandales du 21e siècle" projeté au cours de la séance du Conseil de coopération à Bruxelles, présentant aux députés européens comment les Azéris ont détruit les Khatchkars du cimetière Djougha au Nakhitchevan.

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Radio Publique d'Arménie



Armenia-EU Cooperation Council

The 11th sitting of the Armenia-EU Cooperation Council was held in Brussels on December 7. The Armenian delegation was headed by Foreign Minister Edward Nalbandian.
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The delegation of the high-ranging officials of EU structures was headed by Zsolt Nemeth, Minister of State for Foreign Affairs of Hungary, and the Commissioner for European Neighborhood Policy and Enlargement, Sefan Fule.

The parties discussed issue on the agenda of Armenia-EU cooperation, the steps to be taken for the further deepening of bilateral ties, as well as a wide range of regional issues.

Minister Nalbandian stated that “the cooperation with the European Union is one of the priorities of Armenia's foreign policy and the Armenian side will continue its policy targeted at the reinforcement of relations.”

Minister Nalbandian hailed the activity of the EU advisory group, which supports the process of reform implementation in our country, characterizing it as a successful example of effective cooperation.

The parties exchanged views on intensification of the political dialogue, negotiations on the Association Agreement, the Free Trade agreement and simplification of the visa regime.

Highly appreciating the cooperation with Armenia, the European officials expressed their support for the democratic and economic reforms implemented in our country.

At the request of the European side, Minister Nalbandian presented the latest developments in the process of settlement of the Karabakh issue. In this context the Hungarian Foreign Minister noted that the European Union supports the peace process under way within the framework of the OSCE Minsk Group.

Commissioner Fule noted, in turn, that the accidents that bring about tension at the line of contact are fully unacceptable. The European officials said they welcome the Astana statement on Karabakh.

As regard the Armenian-Turkish relations, the European side reiterated its support for the ratification and implementation of the two protocols signed in Zurich without any preconditions.

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Naira-Zohrabian-Commission-
Armenian MPs are satisfied with the results of the 11th sitting of the Armenia-EU Cooperation Council in Brussels. The sitting of the Azerbaijan-EU Cooperation Council took place month ago, but the parties failed to adopt a joint statement due to certain disagreements.

In case of Armenia, the progress achieved by the adoption of the joint statement is apparent, said Naira Zohrabyan, head of the Armenia-EU Interparliamentary Cooperation Commission.

“Besides determining that the Karabakh issue should be solved in a peaceful way within the framework of the OSCE Minsk Group, we proposed including an important provision in the statement that all parties to the conflict should be involved in the talks. We all remember that Karabakh, Armenia and Azerbaijan were de jure recognized as parties to the conflict by the Bishkek agreement of 1994 and not only,” Naira Zohrabyan said.

The statement refers to Armenia-Turkey relations, as well. “It calls on Turkey to take necessary steps without any preconditions to establish diplomatic and good-neighborly relations with Armenia and open the closed border as soon as possible,” she said.

It's worth mentioning that the Armenian delegation managed to have the “Vandals of the 21st century” film screened at the sitting of the Cooperation Council, which presented to European MPs how the Azeris destroyed the Jugha khachkars.

Public Radio of Armenia



La politique européenne au Haut-Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Que ce soit dans le cadre du programme ‘Politique européenne de Voisinage' ou celui ‘du Partenariat de l'Est', toutes les subventions de l'UE vont aux Etats officiellement reconnus. Rien n'est donné aux régions qui sont en conflit avec l'administration centrale du pays, – Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabakh, appelé à tort les ‘conflits gelés'.

Pour l'UE, le conflit du Karabakh est avant tout un problème entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, qui doit être réglé par un processus de négociations pacifiques entre ces deux pays, sous l'égide des médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE. Pour Bruxelles, il ne faut pas subvenir aux besoins des gens qui se sont révoltés contre le pouvoir central, vu que cela équivaudrait à reconnaître le bien-fondé de leur combat.

Ainsi, l'Artsakh reçoit une petite subvention des Etats-Unis, mais surtout une aide de l'Arménie et de la diaspora, à laquelle il faut ajouter le travail des ONG sur place.

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L'analyste politique Vahram Soghomonian a déclaré à Berlin que l'Europe risque d'être mal compris en Artsakh, en ne voulant pas d'établir des liens directs avec l'Artsakh et en ne promouvant pas son développement démocratique, lors du débat sur son livre, intitulé : "Solutions pour l'Artsakh, autodétermination et reconnaissance."

Selon lui, s'il y a des problèmes dans les domaines diplomatique et politique, la participation de l'UE à des programmes humanitaires et culturels en l'Artsakh ne lui nuira en rien.


Eckhart-Stratenschulte_medi
Co-auteur du livre, le directeur de l'Académie européenne de Berlin, le Professeur Eckhart Stratenschulte et des analystes politiques allemands ont discuté spécifiquement du rôle de l'UE dans le règlement du conflit du Karabakh. Se référant à la politique européenne de voisinage, Stratenschulte a indiqué que le programme a un potentiel de mise en œuvre aussi en l'Artsakh. "L'Europe ne peut pas imposer sa solution aux parties au conflit, mais il y a aussi des gens qui vivent en l'Artsakh et tous les programmes ne devraient pas ignorer ce pays," a-t-il souligné.


Udo-Steinbach_medium
L'ancien directeur de l'Institut Oriental allemand, Udo Steinbach, a déclaré pour sa part que toutes les suggestions pour le règlement du conflit ont échoué, se demandant si la cause est due à l'inefficacité du format et/ou aux principes retenus pour la résolution du conflit.


Vahram-Soghomonian_medium
Vahram Soghomonian a noté que le document adopté le 1er Décembre dans le cadre du Sommet de l'OSCE, porte sur ces suggestions. Selon lui, cela s'explique par le fait qu'aucun des documents officiels ne peut éliminer l'atmosphère de méfiance existant entre les sociétés de l'Artsakh et celles de l'Azerbaïdjan.

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Extrait de PanArmenian



mardi 7 décembre 2010

Les relations entre Israël et l'Azerbaïdjan

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

On savait depuis longtemps que les pourvoyeurs d'armement de l'Azerbaïdjan, étaient essentiellement la Turquie et Israël. C'est-à-dire les deux piliers des Etats-Unis dans la région.

Bien que l'arraisonnement de la flottille turque en route vers Gaza par la marine israélienne, le pilier Nord donne quelques signes de faiblesse ; faiblesse ne signifiant pas rupture, sauf peut-être en cas de guerre ouverte contre l'Iran.

Comme toute loi, embargo ou interdit, le Traité sur les Forces Conventionnelles en Europe a été contourné par les deux pays susnommés qui non seulement n'ont pas respecté les limites en volume d'armement mais également la nature des armes vendues, en l'occurrence offensives.

Les faucons azerbaidjanais, à savoir toute la classe dirigeante entourant le clan Aliev, n'a qu'une idée en tête : se servir au plus tôt de ces achats, malgré leurs engagements envers les médiateurs internationaux. Une victoire à la Pyrrhus ne leur fait pas peur.

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Quelques brèves de Turquie :

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Nihat-Ergun_medium
"La résolution des processus Arménie-Azerbaïdjan et Arménie-Turquie, pourrait accroître considérablement le potentiel régional," a déclaré le ministre turc de l'Economie, Nihat Ergün, lors de sa visite à Kars. Il a indiqué que la construction du chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars est un projet très important capable d'attirer des investissements importants. - .Toutefois pour Ergun, la résolution du conflit du Karabakh reste primordiale pour Ankara. La Turquie est un pays tolérant, mais, "la tolérance de notre pays n'est pas liée au fait que l'Arménie a été confrontée à des problèmes beaucoup plus graves." **

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Galip-Ensarioglu_medium
Les Kurdes de Turquie admettent la faute de leurs ancêtres et leur complicité dans le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman. "Les Arméniens ont été anéantis par nos mains et aujourd'hui nous payons pour les péchés du passé", a déclaré à Istanbul le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Diyarbakir, d'origine kurde, Galip Ensarioglu. - Selon lui, si le problème kurde n'est pas résolu dans les prochaines années, cela conduira à une nouvelle catastrophe en Turquie, rapporte le quotidien turc Sabah. **

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** Extraits des dépêches de Wikileaks **


WikiLeaks---depeches1-USA
Les relations entre l'Azerbaïdjan et Israël sont discrètes mais serrées, indique un des conseillers de l'ambassade des États-Unis en Azerbaïdjan, Robert Garverick, dans l'une de ses dépêches publiée sur Wikileaks.

"Chaque pays trouve facile de s'identifier à un autre qui partage les mêmes difficultés géopolitiques, ainsi Bakou considère l'Iran comme une menace pour sa sécurité existentielle. L'industrie de défense israélienne, de classe mondiale, avec son attitude détendue envers ses clients, est parfaite pour les besoins de l'Azerbaïdjan en matière de défense, qui sont en grande partie non satisfaits par les États-Unis, l'Europe et la Russie pour diverses raisons liées au conflit du Haut-Karabakh. Les autorités azerbaïdjanaises protègent assidûment les intérêts d'Israël à Bakou. Décrite avec justesse par le président azerbaïdjanais Aliev comme étant semblable à un iceberg, les neuf dixièmes des échanges restent invisibles. Cette relation est également marquée par une reconnaissance pragmatique par Israël du besoin politique de l'Azerbaïdjan pour contrer publiquement et dans les instances internationales la ligne générale de l'OCI (Organisation de le Conférence Islamique)."

(…)

"Grâce à ses relations étroites avec Israël, l'Azerbaïdjan obtient un niveau d'accès aux systèmes d'armes de qualité dont elle a besoin pour développer son armée. Lorsque d'autres pays occidentaux sont réticents à vendre des systèmes de combat terrestre à l'Azerbaïdjanais par crainte d'encourager l'Azerbaïdjan à recourir à la guerre pour reprendre le Haut-Karabakh et les territoires occupés, Israël est libre de faire des ventes importantes d'armes et bénéficie grandement de pouvoir traiter avec ses clients bien nantis. Ainsi, en Septembre 2008 (encore une fois dans une affaire peu médiatisée) la GOAJ a signé un accord étendu avec le ministère de la Défense israélien prévoyant la fourniture par trois compagnies israéliennes (Soltam8, Tadiran Communications et Israeli Military Industries) de mortiers, de munitions, de l'artillerie et des équipements radio. Le détail exact n'a pas été fourni, on sait seulement que le montant portait sur plusieurs centaines de millions de dollars."

(…)

*

Extrait de PanArmenian



lundi 6 décembre 2010

UE - Questions parlementaires

Question avec demande de réponse écrite à la Commission - Article 117 du règlement

- Antigoni Papadopoulou (S&D)


Antigoni-Papadopoulou_mediu
Objet : Nomination de l'ex-commissaire Verheugen à la tête de l'Union des chambres de commerce de Turquie

Comme la nouvelle s'en est déjà répandue, l'ex-commissaire responsable des questions liées à l'élargissement (1999-2004) et du secteur « Entreprises et industrie » (2004-2009), M. Günter Verheugen, a dernièrement obtenu l'autorisation d'occuper, entre autres, le poste de conseiller auprès de l'Union des chambres de commerce de Turquie.
La procédure d'adhésion de la Turquie n'étant pas sans susciter des réactions dans l'UE du fait du refus de ce pays de se conformer à l'acquis communautaire et, dans de nombreux cas, de le mettre intégralement en œuvre (voir, par exemple, l'application du protocole additionnel à l'accord d'Ankara, la violation des libertés religieuses et civiles, etc.), l'approbation par le président de la Commission européenne, M. Barroso, de l'activité professionnelle confiée en l'occurrence à M. Verheugen ne peut pas ne pas susciter de commentaires. À plus forte raison si l'on considère que M. Verheugen n'a pas, dans le passé, observé la neutralité qui aurait dû être la sienne du fait de sa charge, mais a, au contraire, défendu publiquement des positions favorables à la Turquie et exprimé son soutien résolu au plan Anan, qui a été rejeté, à une écrasante majorité, par la communauté chypriote grecque. « La femme de César ne devant pas même être soupçonnée », comme l'affirme le proverbe, la Commission pourrait-elle répondre aux questions suivantes, qui s'imposent :

- 1. Sur quel code éthique M. Barroso s'est-il appuyé pour donner à M. Verheugen l'autorisation d'assumer la fonction de conseiller auprès de l'Union des chambres de commerce de Turquie ?

- 2. Ne faut-il pas voir une provocation et un conflit d'intérêts dans la nomination à ce poste d'un ancien commissaire chargé de l'élargissement auprès d'un organisme relevant d'un pays candidat à l'adhésion, comme l'est la Turquie, force occupante, notamment dans des délais si brefs et dans une période aussi critique puisque le processus d'adhésion de ce pays fait actuellement l'objet d'une évaluation pour non-respect des obligations européennes qui lui incombent ?

Réponse donnée par M. Barroso au nom de la Commission

Le Code de conduite des commissaires, approuvé par la Commission lors de sa réunion du 24 Novembre 2004, stipule que « chaque fois que les commissaires entendent exercer une activité professionnelle au cours de l'année après avoir cessé d'exercer leurs fonctions, que ce soit à la fin de leur démission ou à terme, ils en informent la Commission en temps utile. La Commission examine la nature de l'occupation prévue. Si elle est liée au contenu du portefeuille du commissaire au cours de son mandat complet, la Commission demande l'avis d'un comité ad hoc d'éthique. À la lumière des conclusions de la commission, elle décidera si l'occupation prévue est compatible avec le dernier paragraphe de l'article 213 (2) du traité ».

Le 29 avril 2010, M. Verheugen a informé la Commission de son intention d'accepter une affectation en tant que conseiller auprès du président de l'Union des Chambres et des Bourses de Turquie (TOBB), afin de donner des conseils sur relations d'affaires internationales et bilatérales turco-allemandes. La Commission a consulté le Comité d'éthique ad hoc sur la compatibilité de cette fonction envisagée avec le Code de conduite des commissaires.

Sur la base des informations complémentaires fournies par M. Verheugen, la commission ad hoc du Comité d'éthique a conclu le 28 Juin 2010, que le poste envisagé par M. Verheugen au TOBB n'entre pas en conflit avec le Code de conduite des commissaires. Par sa décision du 6 Juillet 2010, la Commission a confirmé que cette occupation est en conformité avec l'article 245 (2) du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.

La Commission a considéré en particulier le fait que les futures activités de M. Verheugen seront distinctes de celles de son dernier portefeuille et il nous donné l'assurance explicite qu'elles excluront tout type de pression ou d'implication directe dans des activités commerciales.

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Question avec demande de réponse écrite à la Commission - Article 117 du règlement
Antigoni Papadopoulou (S&D)

Objet : Enquête sur le sort des personnes disparues Plus de 600 personnes disparues risquent de demeurer disparues pour toujours et ne jamais être identifiées, nous prévient la commission parlementaire pour les réfugiés de l'Assemblée des Représentants de la République de Chypre. La Turquie, et notamment l'armée turque, détiennent des informations concernant le sort des personnes disparues. Toutefois et malheureusement, jusqu'à ce jour, la Turquie ne s'est pas impliquée de façon essentielle dans la question de l'établissement de leur sort. Conformément à l'arrêt rendu par la Cour européenne des Droits de l'homme (CEDH) dans le contexte de la 4e requête interétatique, la Turquie est tenu de donner ce type d'informations aux parents des personnes disparues qui, de façon justifiée, demandent à être informés sur les circonstances dans lesquelles leurs proches sont morts. Depuis 2007 jusqu'à ce jour, 209 cadavres de Chypriotes grecs (C/G) et 54 cadavres de Chypriotes turcs (C/T) disparus ont été identifiés par le Comité des personnes disparues (CPD). Sont encore portés disparus 1473 C/G et un certain nombre de C/T. La procédure d'exhumation et d'identification exige beaucoup de temps et 15 à 20 ans pourraient passer avant qu'elle ne soit achevée.

La Commission pourrait-elle répondre aux questions suivantes :

- Que propose-t-elle afin de vérifier dans les meilleurs délais le sort des personnes disparues dans la tragédie chypriote ?

- Quelles actions a-t-elle l'intention d'entreprendre afin de faire pression sur la Turquie, pays en voie d'adhésion à l'UE, de façon à ce qu'elle se conforme pleinement à l'arrêt rendu par la CEDH et qu'elle le mette en œuvre dans le contexte de la 4e requête interétatique, en fournissant les informations requises sur les personnes disparues ?

Réponse en attente

UE - Parlement européen



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